[Commentaires publics] Féminisme et prostitution

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Mesencor
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#51

Message par Mesencor » 06 sept. 2012, 11:58

spin-up a écrit :Tout le monde ici a l'air plus ou moins d'accord sur le probleme, mais pas sur la solution.
Et du coté de Tryphon, Mesencor et Mao je trouve que vos arguments tourent autour de "si vous n'etes pas du meme avis que moi sur la solution, c'est que vous comprenez mal le problème".
Or c'est faux, on peut avoir le meme point de vue du problème et envisager des solutions differentes.
En fait je n'ai pas parlé de solution et je m'efforce de ne pas insister sur l'émotionnel.

Comme toi je me questionne et, malheureusement, je ne vois pas de solution globale. Il y a peut-être des solutions partielles qui viseraient non l’élimination de la prostitution qui me semble impossible pour le moment mais sa limitation.

Pour le long terme je ne vois que l'éducation. Encore et encore.
Éducation des hommes d'abord car la prostitution continuera tant que la femme sera "chosifiée" par les hommes (pardon pour le terme). Mais éducation des femmes aussi qui ont intériorisé cette dissymétrie et en jouent parfois.

Mais honnêtement je ne sais pas par quel bout prendre le problème.

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kestaencordi
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#52

Message par kestaencordi » 06 sept. 2012, 12:21

spin-up a écrit :
Enumerons les possibilités:
1-Situation actuelle en France: penalisation des proxenetes et harcelement des prostituees (racolage passif, proxenetisme de soutien, etc...). Impunité des clients.
2-Abolition par sanction financiere des clients et penale pour les proxenetes.
3-Depenalisation: on laisse tel quel.
4-Legalisation: cadre légal sous differentes formes (maisons closes, satut de profession liberale, etc..).
reste un gros probleme. comment appliquer la loi. faut tenir compte de ca. legiferer contre la misere humaine n'est pas applicable concretement.

la solution légal(edit:légal) n'est pas dans la loi. mais dans son application.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

Djibi
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#53

Message par Djibi » 06 sept. 2012, 14:42

L'éradiction totale de la prostitution, j'ai un peu de mal à y croire. Ca reste un besoin assez primaire/animal le sexe, dans l'instinct et spécialement le masculin. On peut toujours légiférer contre mais la museler je doute.

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#54

Message par kestaencordi » 06 sept. 2012, 15:07

Djibi a écrit :L'éradiction totale de la prostitution, j'ai un peu de mal à y croire. Ca reste un besoin assez primaire/animal le sexe, dans l'instinct et spécialement le masculin. On peut toujours légiférer contre mais la museler je doute.
10/10

et l'utilisation de cet ''faiblesse animal'' par la femme en detresse (entre autre) sera toujours.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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#55

Message par Tryphon » 06 sept. 2012, 15:25

kestaencordi a écrit :et l'utilisation de cet ''faiblesse animal'' par la femme en detresse (entre autre) sera toujours.
Hum...Appel à la pratique courante ?
"Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale.
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#56

Message par kestaencordi » 06 sept. 2012, 15:32

Tryphon a écrit :
kestaencordi a écrit :et l'utilisation de cet ''faiblesse animal'' par la femme en detresse (entre autre) sera toujours.
Hum...Appel à la pratique courante ?
je comprend pas.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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#57

Message par Ildefonse » 06 sept. 2012, 19:29

Mesencor a écrit : Si je le prends comme une forme d'humour, d’accord, rions. Sinon je ne relève même pas.
Bien sûr que c'est de l'humour. Je souhaitais souligner par l'absurde le raisonnement précédent.

Juste deux remarques sur les propos qui ont suivis. D'une part, la méthode qui consiste à opposer les gentilles victimes femmes aux vilains clients hommes sonne comme une résurgence d'une certaine forme de sexisme que je ne cautionne pas. On peut montrer la réalité sans se laisser aller à ce genre de facilité rhétorique.

Ensuite, je suis entièrement d'accord avec Mesencor sur le fait qu'une part de la solution va consister en l'éducation. J'ai même l'impression de voir ça comme une lapalissade tant ça me parait évident.
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#58

Message par Nathalie » 07 sept. 2012, 03:21

Pas certain que la lutte contre le sida passe par les bordels, comme le suggère Hallucigenia. Il faut y réfléchir certes à ce problème, mais pas certain que ce qu'il raconte est vrai. IL y a d'autres son de cloches, comme celui ci :
Max Waltman explique dans ce texte que dans les bordels, la pratique du sexe sans condom est courante. IL suffit qu’un « bon client » paie le prix qu’il faut, et puis voilà le tour est joué, la travailleuse ou le travailleur ne peut rien refuser. Il y a de la pression pour qu’il accepte ces clients « spéciaux ».

"Contrary to what was accepted by the Court of Appeal, the effects of decriminalizing
certain forms of prostitution have not been documented to make the situation better in
prostitution. In Nevada, numerous testimonies tell about unsafe sex demanded by purchasers
as well as pimps, and during 3 years of research interviews there Melissa Farley received a
number of accounts in which women were fired from legal brothels upon receiving a positive
HIV test while the pimps who ran the brothels, and their assistants, appeared uninterested in
the women’s lives or their health.30 Farley’s accounts are corroborated by other survivors
who have testified that legal brothels “strictly” forbade them to use condoms, unless
requested by the purchaser, as “it took maximum pleasure away from the paying customer.”31
Similarly, others have testified that brutal beatings and rape occurred regularly in Nevada,
and were covered up by management as long as the perpetrating purchaser paid the
“house.

Max Waltman Ontario Disempowers Prostituted Persons: Assessing Evidence, Arguments, & Substantive Equality in Bedford v. Canada. juin 2012 ttp://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2091216
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#59

Message par Nathalie » 07 sept. 2012, 03:23

etienne a écrit :
Le domaine d’expertise des putes c'est l'art de tailler les pipes, pas l'aspect législatif et sociétale de la prostitution.
Ce texte n'est qu'un témoignage, absolument pas comparable à un avis d'expert reconnu par un tribunal par exemple.

absolument d'accord avec ça.
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#60

Message par Nathalie » 07 sept. 2012, 04:16

Je souhaite la bienvenue à Tryphon.

pour alimenter ce débat, une longue lettre que j'ai écrite à une psychanalyste, coauteur du texte "l'interdiction de la prostitution est une chimère"

Non, l’interdiction de la prostitution n’est pas une chimère. Lettre à Caroline Eliacheff

http://www.centpapiers.com/non-linterdi ... eff/105209
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#61

Message par Tryphon » 07 sept. 2012, 09:53

Merci Nathalie ;) ,
Je vais regarder de près la documentation que vous avez fournie.
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#62

Message par Mesencor » 07 sept. 2012, 09:54

Le lien ne fonctionne pas. Dommage.

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#63

Message par spin-up » 07 sept. 2012, 11:07

Nathalie a écrit :Pas certain que la lutte contre le sida passe par les bordels, comme le suggère Hallucigenia. Il faut y réfléchir certes à ce problème, mais pas certain que ce qu'il raconte est vrai.
Hallucigenia s'appuie sur des faits et des données. Tu ne donnes qu'une etude sur les bordels au Nevada, qui n'est pas completement pertinent pusique hallucigenia est en faveur d'etablissement autogérés.

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#64

Message par Nathalie » 07 sept. 2012, 11:55

Hallucigenia a écrit :
J'ajoute que je suis favorable à la légalisation de la prostitution, à la réouverture des maisons closes (mais pas les bordels à l'ancienne, plutôt des coopératives autogérées de prostituées), et à tout cadre juridique permettant d'offrir de meilleures conditions sanitaires aux prostituées, une meilleure sécurité face aux agressions, une meilleure protection policière et judiciaire, et une diminution de leur précarité.
Spin-up a écrit:
Hallucigenia s'appuie sur des faits et des données. Tu ne donnes qu'une etude sur les bordels au Nevada, qui n'est pas completement pertinent pusique hallucigenia est en faveur d'etablissement autogérés.

@hallucigenia. Existe-t-il des bordels qui fonctionnent de cette manière, c'estàdire géré par des prostituées seulement, qui offrent tous et toutes des services sexuels aux clients de manière égale? ce que je veux dire par "de manière égale" c'est qu'il n'y ait pas dans la boite un(e) prostitué(e) qui a la charge seulement ou presque de faire le contact entre le client et le(la) travailleur(euse), autrement dit personne dans la boite n'est la "madonne" qui aurait un lien de pouvoir sur les travailleur (euses).

Autrement, ce que je dis, c'est qu'il existe des données à l'effet que dans les bordels, ce n'est pas aussi rose que ce qu'on raconte, parce que les clients qui paient plus vont avoir la faveur de la "madonne" qui par la suite donnera de la pression aux travailleur (euses) pour travailler sans condom.

ce que je crois c'est que, bordel autogéré ou non, travailleur de sexe dans la rue ou escorte, une grande proportion des personnes prostituées ont des histoires à raconter " d'exceptions" avec certains client avec qui ils (elles) ont accepté de travailler sans condom. peut-être y en aura-t-il moins avec un bordel autogéré, mais le problème des maladies transmissibles demeure, sans parler de la violence qui est le lot d'une certaine clientèle qui se trouve dans tous les types de prostitution.
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#65

Message par kestaencordi » 07 sept. 2012, 11:57

Nathalie a écrit :Pas certain que la lutte contre le sida passe par les bordels, comme le suggère Hallucigenia. Il faut y réfléchir certes à ce problème, mais pas certain que ce qu'il raconte est vrai. IL y a d'autres son de cloches, comme celui ci :
Max Waltman explique dans ce texte que dans les bordels, la pratique du sexe sans condom est courante. IL suffit qu’un « bon client » paie le prix qu’il faut, et puis voilà le tour est joué, la travailleuse ou le travailleur ne peut rien refuser. Il y a de la pression pour qu’il accepte ces clients « spéciaux ».

"Contrary to what was accepted by the Court of Appeal, the effects of decriminalizing
certain forms of prostitution have not been documented to make the situation better in
prostitution. In Nevada, numerous testimonies tell about unsafe sex demanded by purchasers
as well as pimps, and during 3 years of research interviews there Melissa Farley received a
number of accounts in which women were fired from legal brothels upon receiving a positive
HIV test while the pimps who ran the brothels, and their assistants, appeared uninterested in
the women’s lives or their health.30 Farley’s accounts are corroborated by other survivors
who have testified that legal brothels “strictly” forbade them to use condoms, unless
requested by the purchaser, as “it took maximum pleasure away from the paying customer.”31
Similarly, others have testified that brutal beatings and rape occurred regularly in Nevada,
and were covered up by management as long as the perpetrating purchaser paid the
“house.

Max Waltman Ontario Disempowers Prostituted Persons: Assessing Evidence, Arguments, & Substantive Equality in Bedford v. Canada. juin 2012 ttp://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2091216
eh bordel! max waltman est un juriste suedois pas un sociologue. il est expert en contestation de jugement il s'interesse specialement au cas bedford v. canada. il fait son travail de demolition en representant les interets de groupe de pression abolitioniste religieux du canada. encore des moraleux.

il a tellement bien examiné le jugement bedford que dans sa ridicule critique sur l'abscence de preuve sur laquelle repose le jugement il omet de mentionner la malhoneteté des expert temoins que les juges n'a pas manqué de souligner dans leurs jugement.
[353] I found the evidence of Dr. Melissa Farley to be problematic. Although Dr. Farley has conducted a great deal of research on prostitution, her advocacy appears to have permeated her opinions. For example, Dr. Farley’s unqualified assertion in her affidavit that prostitution is inherently violent appears to contradict her own findings that prostitutes who work from indoor locations generally experience less violence. Furthermore, in her affidavit, she failed to qualify her opinion regarding the causal relationship between post-traumatic stress disorder and prostitution, namely that it could be caused by events unrelated to prostitution.
[357] Similarly, I find that Drs. Raymond and Poulin were more like advocates than experts offering independent opinions to the court. At times, they made bold, sweeping statements that were not reflected in their research. For example, some of Dr. Raymond’s statements on prostitutes were based on her research on trafficked women. As well, during cross-examination, it was revealed that some of Dr. Poulin’s citations for his claim that the average age of recruitment into prostitution is 14 years old were misleading or incorrect. In his affidavit, Dr. Poulin suggested that there have been instances of serial killers targeting prostitutes who worked at indoor locations; however, his sources do not appear to support his assertion. I found it troubling that Dr. Poulin stated during cross-examination that it is not important for scholars to present information that contradicts their own findings (or findings which they support).
extrait du jugement de la cour superieur de l'ontario.
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ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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#66

Message par Nathalie » 07 sept. 2012, 12:04

Le lien ne fonctionne pas. Dommage
le problème est temporaire, ça faisait presque 4 jours que le texte était accessible avant le problème. il faut réessayer plus tard. En attendant, une version presque identique de la lettre est disponible au public sur ma page facebook : http://www.facebook.com/notes/nathalie- ... 4787805132
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#67

Message par kestaencordi » 07 sept. 2012, 12:07

j'oubliais, les expert etaient aussi engagé par le memes groupe de pression religieux.

soit farley et poulin et raymond. le trio infernal de la desinformation, en matiere de prostitution, qui polluent le net.
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#68

Message par spin-up » 07 sept. 2012, 12:13

Je reviens sur le graphe donné par Hallucigenia qui me semblait un peu trop beau pour etre honnete: http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?v=35&c=sw&l=fr
Hallucigenia a écrit :Quant à la Suède, les chiffres sont éloquents quant aux conséquences des lois abolitionnistes
.
Cette augmentation brutale en 2008 apres plusieurs annnees constantes se retrouve un peu partout en Europe: France, Belgique, GB, Pays Bas, Norvege, Finlande, Allemagne.
Il y a surement eu une modification dans la facon de compter, ou quelque chose de ce genre.

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#69

Message par Nathalie » 07 sept. 2012, 12:16

@kestaencordi

Max Waltman n'a pas à mentionner la "mallhonnêteté" de Mélissa Farley et de Richard Poulin si pour lui ce n'est pas vrai qu'ils sont malhonnêtes. Par contre, il mentionne dans son texte, si vous prenez la peine de le lire, que ces experts n'ont pas été bien "cotés" par la juge. Il critique la démarche du juge à cet égard, en s'appuyant sur des arguments.

vous rejetez comme source crédible les rapports gouvernementaux, vous rejetez comme source des experts de la prostitution, vous rejetez la journaliste Lydia Cacho, les personnes prostituées, à peu près tout le monde et tous les documents sont rejetés par vous, y compris un texte publié dans le michigan journal of international law. l'argument d'autorité par défaut n'est pas supposé valoir grand chose pour vous, et maintenant le jugement de la cour a de la valeur? pfff.... et si la cour suprême juge autrement la valeur des témoignage de mélissa farley et richard poulin, que ferai vous cette fois -ci?

Vous, qui vous faites un critique sur à peu près tous les documents et toutes les sources,
quel est votre argument, à part accorder raison aveuglément au juge cette fois-ci? De mon côté, bien que j'accorde une importance par défaut à un jugement de la cour dans cette affaire, après cela il faut lire ce que le juge a dit. Je trouve bien nébuleux la manière que s'est mené cette affaire bedford.

vous me demandez à combien de personnes prostituées j'ai déjà parlé dans ma vie. qu'est-ce que cela changerait aux yeux de quelqu'un comme vous qui rejette tous les témoignages ou à peu près? si je vous disais que j'ai connu 50 prostituées, ça changerait quoi? serai-je plus crédible à vos yeux? j'en doute...
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#70

Message par Mesencor » 07 sept. 2012, 18:27

Nathalie j'aimerais vraiment lire ce texte mais comme je suis de ceux qui refusent facebook me voila coincé.
Serait-il possible de l'avoir en PJ à un MP ?

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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#71

Message par kestaencordi » 07 sept. 2012, 19:42

pour vous mesencor.

c'est pas une lettre c'est un roman.

a lire avec moderation: l'abus de cette lecture peut incommoder certain lecteur ...mal informer.
************************************


Madame Eliacheff,



Je suis une citoyenne québécoise qui a entendu et lu votre nom pour la première fois lors de la controverse assez récente, suscité par la publication du film « le mur, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ». 1

Ce film se voulait officiellement un documentaire sur la prise en charge de l’autisme en France par les psychanalystes, vous en conviendrez avec moi, s’est avéré davantage un film de propagande qui trahissait délibérément les propos de plusieurs psychanalystes interrogés. Trois psychanalystes ont porté plainte et le juge leur a donné raison sur ce point.

Dans cette controverse sur la psychanalyse et l’autisme, nous avions des points de vue qui se rejoignaient. 18



J’en viens maintenant au cœur du sujet de mon intervention. J’ai pris connaissance du texte "L'interdiction de la prostitution est une chimère », publié sur le site nouvel observateur le 22 août 2012. 17 Quel ne fut pas mon étonnement et ma grande déception de découvrir que vous en êtes une coauteure. Étonnée qu’une psychanalyste écrive un tel texte. Un psychanalyste doit pouvoir être en mesure de faire des efforts importants pour éviter les illusions du mental que provoquent les mécanismes de défense, tel que la projection. Pierre Deco, dans son livre « les triomphes de la psychanalyse » mentionne le fait que la médiocrité n’a pas sa place dans la psychanalyse. Les psychanalystes, peut-on lire dans son livre éclairant sur la psychanalyse, ont un humanisme supérieur à la moyenne.



Une pédopsychiatre, comme vous êtes, a suivi une formation scientifique. Un pédopsychiatre doit pouvoir être capable de s’en remettre à des références solides avant de se donner à des allégations de toutes sortes, surtout des allégations sur un sujet aussi controversé et complexe que celui de la prostitution et de la traite. . Il me semble que votre texte n’a l’étoffe ni d’un écrit d’un psychanalyste, ni d’un pédopsychiatre. Tout d’abord, vous ne présentez absolument aucune référence, pour appuyer vos dires. Ensuite, vous êtes silencieuse à propos des références scientifiques du mouvement abolitionniste. Vous ratez l’occasion de tenter de convaincre le lecteur un peu plus avisé que la démarche des abolitionnistes est biaisée scientifiquement, en allant sur le terrain inévitable de la démarche scientifique. De cette manière, on pourra constater, s’il y a lieu, que la seule et unique raison telle que vous l’affirmez, de se ranger au mouvement abolitionniste tel que le propose le modèle suédois, est une raison de « morale rigide puritaniste ». Le sujet mérite une attention scientifique, et basée sur un raisonnement solide. Il mérite une rigueur dans la démarche, la protection des victimes de la traite, pour ne nommer que ces personnes ou cet aspect du problème, en dépend.

Que ferait un policier qui voudrait arrêter un psychopathe et sauver des enfants victimes de ce psychopathe ? Il suivrait les preuves et les indices sur le terrain. En philosophant, jamais il ne réussirait à arrêter le psychopathe. De la même manière, ce n’est pas en philosophant, ou en se contentant d’accuser l’autre camp de philosopher (projection) qu’on réussira à connaitre les faits. Ce n’est pas en philosophant qu’on trouvera des solutions pour combattre le trafic d’êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle.



Si on parle de sexualité, s’affranchir de la morale rigide du surmoi comme est le but de la psychanalyse, ne signifie pas pencher vers un surmoi faible ou inexistant. Un surmoi sain est totalement libre, dans la mesure où il n’y a pas de victime. Ce n’est pas parce qu’on veut interdire la pédophilie qu’on est puritain. Non, la pédophilie est interdite tout simplement parce que ça fait des victimes, point à la ligne. . Autrement dit, la sexualité n’a rien de mal en soi, en fait c’est tout le contraire. Comme le disait Arnaud Desjardins, un disciple du maitre spirituel Swami Prajnanpad (sage indien qui avait une démarche scientifique et admirait les travaux de Sigmeud Freud), la sexualité est l’énergie fondamentale manifestée 19



Arnaud Desjardins a précisé dans ses livres à plusieurs reprises à quel point la sexualité saine est une sexualité sans tabou. Je crois, soit dit en passant, mais c’est un autre sujet, que si les gens savaient pratiquer à l’intérieur du couple cette sexualité sans tabou, les clients des prostituées seraient beaucoup moins nombreux, considérant qu’une grande proportion de clients sont des hommes en couple. Beaucoup d’hommes qui vont voir des prostituées ont cette notion d’immoralité lorsqu’il est question de faire l’amour avec leur femme. Ils croient, à tort, que leurs fantasmes sont immoraux avec leur femme. Alors, ils vont voir des prostituées…. Et vous accusez les abolitionnistes d’être puritains, alors que si le puritanisme n’existait pas à l’intérieur du couple, la sexualité pourrait s’y vivre pleinement.



La sexualité ne devrait pas être interdite, sauf si elle fait du mal à quiconque. C’est de cela que discute une certaine frange du mouvement abolitionniste de la prostitution. Je vais mettre les choses au clair : dans cette lettre, lorsque je fais allusion au mouvement abolitionniste, je parle du mouvement basé sur des preuves. Je sais très bien, tout comme vous, qu’il existe des mauvaises motivations à vouloir combattre la prostitution. Vous le savez, je le sais, que les êtres humains ont souvent des motivations bien différentes de celles qu’ils affichent ouvertement. Il est évident qu’il existe des gens avec un surmoi malade qui vont être pour ou contre la prostitution. Autant il y a des gens qui ont un surmoi malade qui font un déni des besoins des autres et qui donc n’obéissent qu’à leurs pulsions, d’autres on un surmoi malade avec une morale sexuelle des plus rigides où la sexualité est perçue à tort comme étant un obstacle à la vie spirituelle, ou comme quelque chose de fondamentalement sale.



Donc pour en revenir à ce que je voulais dire, il faut savoir que dorénavant, dans mon texte, lorsque je fais allusion au mouvement abolitionniste, je parle bien entendu d’un mouvement basé sur des faits, au même sens qu’on peut l’entendre lorsqu’on parle de médecine fondée sur des faits (evidence-based medicine), ou de psychologie basée sur des faits.



Il ne s’agit non pas d’être contre la liberté sexuelle, mais contre l’exploitation sexuelle. Contre la misère humaine. Contre les inégalités sociales. Vous écrivez que les abolitionnistes voudraient décréter illégal ce qu’ils trouvent immoral, ce qui déforme les propos justement des abolitionnistes qui voudraient simplement décréter illégal l’achat des services sexuels qui entretien la traite d’êtres humains et qui contribue à l’exploitation sexuelle.



Or il appert à la lecture de votre texte que la projection est une explication envisageable pour expliquer pourquoi, sans aucune référence, vous dites que les abolitionnistes sont des puristes moralistes. Sans explication et surtout sans référence solide. En fait ,il n’y a aucune référence dans votre texte. Ceci est pour le moins désolant de la part d’une pédopsychiatre et psychanalyste, considérant l’ampleur de la complexité et de la controverse du sujet, qui mérite une approche basée sur les faits.



Je suis humaine, et je crois qu’il faut rester humain aussi dans ce débat, en plus d’être rigoureux intellectuellement. Le sujet est sensible, il faut être vigilant pour ne pas laisser emporter ses émotions conscientes ou inconscientes qui guideront dans la mauvaise direction notre démarche. En tant qu’humains, nous sommes obligés de devenir des scientifiques à la recherche des faits, si on a vraiment à cœur la protection des enfants et des victimes de la traite.



Le risque de se tromper est tellement grave et immense. Le risque est grand parce que le sujet est immensément complexe, et les données sont disparates et sujettes à d’immenses conflits d’intérêts. Le sujet est controversé.Je vous rappelle l’importance des revenus du crime organisé, colossaux. Le risque de conflit d’intérêts (c’est un euphémisme de parler de risque, alors qu’il s’agit plutôt d’une réalité concrète) est immense et rend donc l’analyse de la situation encore plus difficile. Si on est lucide et honnête, on gardera ça en tête : peut importe les preuves, il est évident que l’industrie du sexe et du crime organisé fait des pressions dans la publication de certains textes et dans l’opinion publique sur la prostitution. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour savoir que le crime organisé ne se laissera pas gruger ses profits colossaux. Ils ont plus d’un tour dans leur sac, et ils savent corrompre les bonnes personnes, et contourner les lois. Ils savent également prendre à leur compte le discours philosophique de la liberté, comme nous prévient Lydia Cacho dans son livre ‘trafic de femmes, enquête sur l’esclavage sexuel dans le monde’2 :



« L’argumentation philosophique sur la signification de la liberté et du libre arbitre fait désormais partie du discours des réseaux de trafiquants, ainsi qu’il me l’ont eux-mêmes expliqué. »



« au début des années 2000, différents livres, séries télévisées et documentaires sur l’esclavage des femmes et les techniques de traite ont vu le jour. Le journaliste Victor Malarek a révélé plusieurs éléments de preuve dans son livre The Natashas : the New Global Sex Trade, où il détaille les stratégies des trafiquants, qui vont chercher les femmes en Russie et dans certains pays voisins pour les conduire aux États-Unis. C’est alors que les groupes de traite du monde entier, qui fonctionnent avec des réseaux de protection liés entre eux, ont fait évoluer leurs techniques. Ils ont en effet compris qu’il était nécessaire de se moderniser pour suivre la tendance. C’est ainsi que dans divers pays, trafiquants et proxénètes ont commencé à reprendre à leur compte le discours de certains académiciens et féministes, selon lequel le travail sexuel représente en réalité la libéralisation réelle de la sexualité féminine dans l’économie capitaliste. Il n’était donc plus nécessaire de droguer, de frapper ou de terroriser les victimes, mais simplement de consolider une culture machiste tout en la déguisant pour qu’elle ait l’air évoluée et élégante…. »



Notez bien qui est Lydia Cacho, cette femme connait assez bien le sujet de la traite d’êtres humains. Journaliste et écrivaine, elle est considérée comme l’une des journalistes les plus engagées et les plus courageuses de la scène internationale. Elle a reçu le prix national du journalisme en 2002.

En 2008, elle a reçu le prix mondial de la liberté de la presse UNESCO-Guillermo Cano. Les membres du jury ont été impressionnés par le courage de Lydia Cacho Ribeiro qui continue de dévoiler la corruption politique, le crime organisé et la violence domestique malgré les menaces de mort, une tentative de sabotage et plusieurs batailles juridiques. Ses enquêtes journalistiques ont dévoilé la participation d’hommes d’affaires, de politiciens et de trafiquants de drogue à des réseaux de prostitution et de pornographie enfantine

Cible de menaces de mort répétées à cause de son travail, Lydia Cacho a vu sa voiture sabotée et a été victime de harcèlements policiers. Elle a reçu en 2006 le Prix francisco Ojeda pour son courage journalistique et, en 2007, le Ginetta Sagan Award for Women and Children’s Rights, décernée par Amnesty Internationa



Vous écrivez « Si la ministre des Droits des Femmes avait annoncé son intention de mettre un terme à l'esclavage des femmes par les réseaux mafieux, tous, hommes et femmes confondus, applaudiraient son initiative. »



Vous écrivez qu’il faut plutôt combattre la traite, au lieu de combattre la prostitution. Mais vous omettez de dire que le mouvement abolitionniste a le discours selon lequel la traite sexuelle est liée à la prostitution. Pourquoi ne pas mentionner ce « détail » aux gens qui vous lisent? Par ignorance, ou parce que vous ne croyez pas que les abolitionnistes se préoccupent vraiment des victimes de la traite comme ils le prétendent ? Vous croyez que ce n’est qu’une question de morale, en dépit du fait que les abolitionnistes disent vouloir combattre la traite, mais quelles preuves avez-vous pour affirmer que seule la morale les dicte dans leur démarche?? Si vous en avez, il aurait été précieux que le public le sache.





Or, si vous prenez la peine de lire le rapport, abolitionniste, des travaux d’une mission d’information sur la prostitution en France, publiée par l’Assemblée nationale en 2011,3 vous constaterez qu’on y explique bien le lien très étroit qui existerait entre la traite et la prostitution. On peut y lire « la prostitution est exercée à plus de 80 % par des personnes étrangères dans nos villes, alors qu’au début des années 1990, elles n’étaient que 20 %....

Ce constat ne manque pas de susciter des interrogations quant aux circonstances qui poussent ces personnes, originaires du Nigeria, d’Europe de l’Est ou de Chine, à venir se prostituer sur nos trottoirs. La traite des êtres humains est la première pourvoyeuse de personnes prostituées, associée à la vulnérabilité et à la précarité financière. Il est significatif que les personnes prostituées étrangères ne viennent que de quelques pays clairement identifiés. Aujourd’hui, la Roumanie, la Bulgarie, le Nigeria et la Chine sont les principaux pays d’origine des personnes prostituées étrangères en France, démontrant par là l’existence de filières et de réseaux de prostitution …. Il est apparu à de nombreuses reprises, au cours des auditions de la mission d’information, que les personnes prostituées étrangères étaient, en grande majorité, soumises à des réseaux de prostitution »



Dans un rapport de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe publié en 2002, 4 on peut lire : « Dans les sociétés européennes, la traite est une question extrêmement complexe, étroitement liée à la prostitution ainsi qu’aux formes cachées de l’exploitation que sont l’esclavage domestique, les mariages par correspondance et le tourisme sexuel. 78 % des femmes victimes de la traite sont, d’une manière ou d’une autre, exploitées à des fins sexuelles.6





Vous écrivez :

« Mais l'objectif d'abolir à terme la prostitution, sous prétexte d'en finir avec l'esclavage sexuel est d'une autre nature. Il ne s'agit plus d'un impératif universel, mais d'un parti pris idéologique qui suppose les postulats suivants : 1) La sexualité tarifée est une atteinte à la dignité des femmes. 2) Les prostituées sont toutes des victimes et leurs clients, tous des salauds



« La sexualité tarifée est une atteinte à la dignité des femmes »



Vous faites erreur. Il ne s’agit pas d’un postulat à la base, mais plutôt d’une HYPOTHÈSE DE RECHERCHE qui a été confirmée par des études telles que celles menées par Mélissa Farley. 5

Mélissa Farley a découvert que la prévalence du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) auprès des prostituées de 9 pays différents était de 68%, et ce, peu importe si la prostitution était exercée dans des bordels légaux, dans la rue, des bordels illégaux, ou au sein des services d’agences d’escortes. Le taux de 68% de SSPT est comparable au taux qu’on retrouve parmi les femmes battues qui cherchent un refuge, parmi les personnes qui ont été victimes de viol et également parmi les anciens combattants de guerre. 13



D’autres chercheurs ont conclu, au terme de leur étude auprès de 100 prostituées de rue à Washington,6 que les programmes efficaces de développement pour les personnes prostituées doivent prendre en compte la présence de subpopulations distinctes et la présence envahissante sur la santé des principaux intéressés du syndrome de stress post-traumatique.



Afin de vérifier si le syndrome de stress post-traumatique qu’on retrouve chez les personnes prostituées n’était pas simplement associé à des évènements précédents leur entrée dans la prostitution (par exemple l’inceste), des chercheurs coréens ont établi, grâce à des tests statistiques, que la prostitution à elle seule était fortement corrélée au SSPT. 7





« Les prostituées sont toutes des victimes. »





Il n’est pas nécessaire qu’elles le soient toutes, il suffit qu’un pourcentage suffisamment élevé le soient pour qu’on se pose de sérieuse questions et qu’on tente de les protéger.

Dans le rapport parlementaire de la France de 2011, 3 il est écrit « En montrant que l’entrée puis l’installation dans la prostitution peuvent résulter d’une diversité de facteurs, allant de violences extrêmement fortes à des choix contraints, il est possible de sortir de l’opposition entre prostitution libre et

prostitution forcée qui tend à placer symboliquement ces deux notions sur un pied d’égalité, alors que les réalités quantitatives qu’elles recouvrent varient du tout au tout. C’est uniquement en égrenant les formes de limitations de la liberté qui sont à l’oeuvre dans l’entrée puis l’installation dans la prostitution que l’on peut se rendre compte de l’importance numérique des personnes qui les subissent et du fait que la prostitution choisie en toute connaissance de cause, si elle n’est pas une simple possibilité conceptuelle, demeure une singularité sociologique. »



On reconnait donc dans ce rapport cette possibilité que des prostituées fassent un choix éclairé. Mais il faut reconnaitre, à la lumière de la littérature et des témoignages divers, qu’il s’agit alors d’une singularité sociologique.



« leurs clients, tous des salauds »



Ce n’est pas vrai que le discours abolitionniste manque de nuance comme vous le prétendez, en prétextant que « les clients sont tous des salauds ». C’est absolument grotesque

Il n’est pas nécessaire que tous les clients soient violents pour que la prostitution soit considérée dangereuse. Supposons qu’une prostituée travaille à raison de 3 clients par jour, 5 jours par semaine, 48 semaines par an. Cela fait 720 clients par an. Si seulement 1% des clients sont violents et brutaux, cela ferait 7 expériences par an de brutalité comme un viol ou une agression armée par exemple. Connaissez-vous beaucoup de gens qui accepterait de se faire violer une fois à tous les 2 mois sur leur lieu de travail ? Connaissez-vous beaucoup de personnes qui considéreraient que ce travail est un travail tout à fait comme un autre parce que la « plupart » des clients sont gentils ?



La prostitution est un métier dangereux. Il est également dangereux de le nier. Il existe un noyau dur de clients qui, peu importe si la prostitution est légalisée ou décriminalisée, vont toujours être au rdv. :-(

Martin Monton, chercheur et professeur associé à l’Université de Portland, considéré une autorité dans le domaine de la prostitution, mentionne qu’il n’y a pas de raison de croire que la majorité des clients sont violents.8 Cependant, le nombre de clients parmi les prostituées dans une année est élevé, variant entre moins de 12 et plusieurs centaines. Beaucoup de personnes prostituées peuvent raconter avoir vécu de l’extrême violence plus de fois que les doigts d’une main. Plusieurs données suggèrent que le problème est exacerbé par une proportion relativement faible d’hommes encore plus violents qui cherchent activement des prostituées pour les victimes en raison d’un faible risque d’être arrêté.



Si Martin Monton a raison, le fait que l’achat de services sexuels soit décriminalisé rend cette clientèle plus sûre d’elle-même et plus portée à violenter. La décriminalisation ne les empêchera donc pas de violenter les personnes prostituées, bien au contraire.





Le rapport de l’assemblée parlementaire de la France publié en 2011 note :

« Une étude internationale menée dans neuf pays par Mme Melissa Farley (3), chercheuse américaine en psychologie clinique, montre que les personnes prostituées subissent d’importantes violences dans l’exercice de leur activité : viols récurrents, vols, menaces d’une arme, agressions physiques… Si l’on peut déplorer qu’une telle étude n’ait pas été conduite en France, les chiffres du Canada, des États-Unis et de l’Allemagne fournissent un éclairage intéressant sur la prostitution dans les pays occidentaux. D’après cette étude, entre 52 % et 78 % des personnes prostituées interrogées ont déjà été menacées avec une arme. 61 % à 91% d’entre elles ont été physiquement agressées. De 63 % à 76 % ont déjà été violées dans l’exercice de leur activité, et ceci plus de cinq fois pour la plupart d’entre elles. »





Vous écrivez : « Au nom d'une conception abstraite de l'humanité, les "abolitionnistes" [sic] veulent imposer à la société française leur choix idéologique. »



Voilà un discours qui revient sans cesse venant de la part de ceux qui critiquent les abolitionnistes. Il est évident, bien au contraire, pour qui prend le temps de lire les documents, que l’argumentation abolitionniste ne se résume pas à une réflexion philosophique. La démarche scientifique et d’analyse de faits empiriques est bien concrète. Affirmer comme vous le faites que les abolitionnistes veulent imposer une idéologie, c’est soit être malhonnête, soit être ignorant des tenants et aboutissants de la question de la traite, soit faire de la projection de sa propre tendance à analyser cette complexe question que sous l’angle philosophique, et en n’utilisant la littérature plus scientifique que pour appuyer ses propres croyances (cherry picking), sans rien vérifier.





Vous avez écrit : « La pénalisation des clients n'entraînera pas la suppression de la prostitution. Ni les call-girls ni les réseaux par internet n'en seront affectés, comme le prouve l'exemple suédois. En souffriront d'abord les prolétaires du sexe, qui seront plus que jamais soumises à l'emprise des proxénètes. Ces derniers profiteront de la situation, eux qui devraient être la cible première de l'action répressive des pouvoirs publics. »



La question de savoir quelles ont été les conséquences de l’application du modèle suédois (qui en passant ne se limite pas à la législation, mais à toute une série de mesures sociales pour venir en aide aux prostituées qui désirent s’en sortir) mérite qu’on s’y attarde plus longuement avant de déclarer comme vous le faites que le modèle suédois est un échec. Les experts ne s’entendent pas sur cette question. Vous ne mentionnez aucune référence à l’appui de vos dires au sujet de l’échec du modèle suédois. Pire, vous ne mentionnez pas qu’il y a une controverse entre les experts.



Vous avez raté une occasion en or de tenter d’aller chercher les bonnes réponses, tenter de séparer le bon grain de l’ivraie dans la littérature, et être capable de distinguer les véritables experts des charlatans dans ce dossier.





Voilà un argument de taille, même s’il ne peut prétendre à lui seul clore le débat :

« Mme Kajsa Wahlberg, inspecteur-détective à l’Office national de la police suédoise et rapporteuse nationale sur la traite, a ainsi évoqué des écoutes téléphoniques, menées dans le cadre d’enquêtes judiciaires portant sur des réseaux de traite, dans lesquelles les trafiquants estiment qu’il est trop difficile d’exploiter des femmes à des fins sexuelles en Suède. » 3

Est-ce vrai que les trafiquants humains aux fins d’exploitation sexuelle ont du fil à retordre en Suède ? Ce que disent les trafiquants au téléphone, alors qu’ils ignorent être écoutés par des policiers, est très précieux. Ces trafiquants sont sur le terrain, et savent de quoi ils parlent lorsqu’ils se disent entre eux qu’il est difficile d’exploiter des personnes en Suède et qu’il vaut mieux s’installer ailleurs…Je crois qu’il faut les écouter et les croire sur parole s’ils se plaignent entre eux que c’est si difficile en Suède. Dur dur d'être trafiquants en Suède? Pauvres petits trafiquants...



Il faut être très prudent également lorsqu’on lit les textes qui critiquent le modèle suédois. Beaucoup de ces textes ont pour référence des écrits d’une certaine Petra Öestergren.

Un texte publié en 2011 dans le Michigan Journal of International Law, amène à réfléchir. 9 L’auteur, Max Waltman, écrit : “des rumeurs non fondées ont circulé internationalement à propos des lois suédoises sur la prostitution, souvent attribuées à une commentatrice sur la prostitution en Suède, Petra Östergren, et à un ancien texte écrit par elle qui n’a jamais été publié. Notons que le Michigan journal of international law est un journal publié par l’Université en droit du Michigan, la troisième université en droit la plus réputée aux États-Unis, après Harvard et Yale.



Un rapport 10 du rapporteur national néerlandais publié en 2010 sur la traite fait état d’une augmentation des victimes mineures de trafic (tout type de trafic confondu) depuis que le pays a décriminalisé complètement la prostitution.

Selon ce rapport, la proportion des enfants (moins de 18 ans) parmi les victimes du trafic humain en Hollande était plus élevée en 2009 que tous les autres pays du ‘palmarès’. Ce n’est pas bon signe pour les droits des enfants hollandais… De 2000 à 2009, la proportion des victimes de trafic par rapport au reste des pays est passée en Hollande de 7% à 25%, ce qui constitue une augmentation considérable. L’augmentation a commencé 4 ans après la légalisation des bordels en Hollande, soit en 2004 (c’est en 2000 que la prostitution a été légalisée). . Cela est un indice que la solution contre l’exploitation sexuelle des enfants ou contre la traite d’êtres humains ne passe pas par la légalisation de la prostitution.



Ce rapport jette un regard que je trouve inquiétant sur la réalité de la prostitution et du trafic juvéniles dans ce pays. Cela mérite attention et qu’on tente d’en connaitre les raisons. Comme le mentionne le rapport, peut-être est-ce dû tout simplement à l’augmentation de la vigilance et du dépistage, ou des plaintes qui sont adressées. Quoi qu'il en soit, il faut tout de même regarder les chiffres fournis par ce rapport en face. Il est à noter toutefois que le rapport concerne le trafic en général, et pas spécifiquement le trafique aux fins d’exploitation sexuelle. Mais on sait qu’une grande proportion du trafic humain concerne le trafic pour exploitation sexuelle. La plupart des rapports qu’on peut lire indiquent que le trafic sexuel représente la majorité du trafic humain.



Dans un texte publié en 2012, écrit par Max Waltman 11, on apprend qu’en 2008, le maire d’Amsterdam a dit au New York Times que la légalisation n’a pas eu pour résultat une plus grande transparence ou de protection des femmes, mais plutôt l’opposée : « nous avons réalisé que ça n’a pas fonctionné, le trafic des femmes continue », a-t-il dit. Le gouvernement fédéral allemand a rapporté en 2007 que la légalisation de certaines formes de prostitution ont échoué à améliorer la protection sociale ou les conditions sociales des personnes prostituées.





On lit dans un rapport du Conseil du Statut de la femme, 12 un organisme gouvernemental québécois `

« Aux Pays-Bas, où la prostitution est décriminalisée depuis l’an 2000, seulement 4 % des personnes prostituées se sont enregistrées (Chaleil cité dans Poulin, 2005 : 5). De plus, la police estime que 80 % des femmes prostituées d’Amsterdam sont d’origine étrangère et que 70 % d’entre elles sont sans papiers d’identité, ce qui laisse supposer qu’elles seraient victimes de la traite. Une étude menée par la police néerlandaise, en 2008, estimait qu’en dépit de la décriminalisation, des réseaux du crime organisé sont très impliqués dans le secteur formel et informel de la prostitution (citée dans Ekberg et Wahlberg, 2011). L’étude estime qu’environ 4 000 victimes de la traite internationale sont employées dans le secteur légal d’Amsterdam, ce qui a poussé récemment les autorités municipales à fermer une partie des vitrines et des bordels légaux en activité. De plus, selon l’Organisation des droits de l’enfant, basée à Amsterdam, le nombre d’enfants exploités avait augmenté de 11 000 sujets depuis 1996, dont 5 000 étaient d’origine étrangère (Mourani, 2009 : 248). »



Vous avez écrit : “ Comme le clament les prostituées non contraintes par un tiers et qu'on se refuse à entendre …»



Il faut écouter la voix des anciennes prostituées, et la voix également de toutes les prostituées. Elles sont et ont été entendues, par plusieurs intervenants dits abolitionnistes. Il est remarquable de constater à quel point les anciennes prostituées n’ont pas la même opinion que les prostituées concernant la pratique de la prostitution. Quant aux personnes prostituées, il faut les écouter, toutes. Une étude menée par Farley auprès de 854 prostituées dans 9 pays différents et dans des situations différentes (bordel, salon de massage etc) dont le Canada, 89% des prostituées voudraient arrêter de faire ce métier, mais affirment qu’elle ne peuvent pas le faire.13



Tout comme le rapport de l’assemblée parlementaire de la France3 le mentionne :

« La parole des personnes prostituées est inaudible dans l’espace public, dans lequel elles se trouvent pourtant visibles de tous. Stigmatisées, marginalisées, elles apparaissent parfois dans la presse, mais généralement dans la rubrique des faits divers, lorsque l’une d’entre elles a été agressée, voire assassinée, comme ce fut récemment le cas dans la région lyonnaise. Pour remédier à cette absence de visibilité, sont apparus, au cours des dernières années, des collectifs et des associations composées de personnes prostituées. Ces associations, la mission a tout fait pour les rencontrer, recevant certaines d’entre elles à l’Assemblée nationale et auditionnant les autres au cours de ses déplacements, notamment à Lyon et Marseille… Mais la mission a également été attentive à une autre parole, plus difficile à entendre encore, parce qu’emprisonnée dans la honte et la culpabilité. Cette parole, c’est celle des anciennes personnes prostituées, les

« pleureuses », comme les appelle l’anthropologue Catherine Deschamps, celles qui, un jour, veulent sortir de la prostitution et raconter ce qu’elles y ont vécu…. Il revenait au Parlement d’être ce lieu d’écoute et de débat. Pour libérer la parole, la mission a tenu ses auditions à huis clos, à l’exception de celle des ministres. Elle s’est efforcée d’auditionner l’ensemble des acteurs qui interviennent dans le domaine de la prostitution, rencontrant plus de 200 personnes, dont quinze personnes prostituées ou s’étant prostituées.»





Le déni du phénomène de la traite chez certains antiabolitionnistes





Dans le livre lutte XXX,14 coécrit par Louise Toupin, on écrit à toute fin pratique que la traite sexuelle est un mythe, alors que rien n’est plus éloigné de la vérité, vous en conviendrez puisque vous dénoncez justement le manque d’effort pour combattre cette exploitation. Je suis très troublée de constater qu’il existe, au sein du mouvement pour la reconnaissance du travail du sexe, une tentative de banaliser le phénomène de a traite, quand ce n’est pas carrément le déni de la réalité. Parfois on retrouve au sein des mêmes personnes à la fois un déni, et à la fois des phrases à la sauvette telle que « le modèle suédois a augmenté la traite sexuelle ».

Ainsi, on peut lire dans ce livre :



« « lorsqu’on la scrute, l’image des victimes ‘trafiquées’ semble tout droit sortie de l’imagination néovictorienne. »

« Femmes faciles ou femmes perdues? La réapparition du mythe de la « traite des blanches » dans le discours contemporain de la « traite des femmes »

« Dans cet article, j’examine comment les récits de la « traite des blanches » et de la « traite des femmes » fonctionnent comme des mythes culturels, forgeant des représentations particulières du phénomène des migrations à des fins sexuelles. Les mythes autour de la « traite des blanches » se fondaient sur l’apparente nécessité de réguler la sexualité féminine sous le couvert de la protection des femmes. »





Comment, dès lors, combattre un problème qui est un mythe? Peut-on vraiment croire que ces gens s’intéressent au combat contre la traite sexuelle?



Ce discours confus à même ce livre confirme ce que j’ai observé de mes échanges avec les militants du STRASS, et les sympathisants, ainsi qu’en prenant connaissance de leurs argumentaires sur le net (articles, conférences audio-vidéo, etc). Sous le couvert de défense des droits des travailleurs du sexe, ET de prévention de la traite, on réclame la décriminalisation de la prostitution. On n’hésite pas à citer les rapports qui « confirment » que la prévention de la traite sera effectivement assurée par cette décriminalisation totale de la prostitution. Mais si on s’intéresse réellement à leur argumentaire, en creusant pas si longtemps, on se rend bien compte que la prévention de la traite n’est pas une priorité pour eux, bien au contraire. On va souvent banaliser l’ampleur en manipulant les données. . On m’a même écrit que la traite, c’est de la science-fiction. Des gens comme la secrétaire générale du STRASS (Syndicat des travailleuses du sexe), Morgane Merteuil, ou Thierry Schaffauser, qui étaient présents dans ce fil de discussion, n’ont rien trouvé à redire au sujet de ce « mythe ».



Dans un texte publié dans le journal le monde,15 intitulé ‘La majorité des travailleurs du sexe ne sont pas victimes de la traite des êtres humains’, Thierry Schaffauser, travailleur du sexe militant, , rapporte très faussement les données de la police du Royaume-Uni.16 Il faut lui laisser le bénéfice du doute qu’il ne l’a pas fait intentionnellement. Ainsi, il est écrit dans le texte que selon la police du Royaume-Uni, 4% des travailleurs du sexe sont victimes de la traite (soit dit en passant, 4% c’est déjà beaucoup trop ! Un risque de 1 sur 25 de tomber sur une victime de la traite, si j’étais client potentiel, je laisserais tomber !). Or ce n’est pas tout à fait ce qui est écrit dans le rapport, loin de là.





Dans le rapport, il est signalé que l’analyse suggère que, sur les 17 700 femmes immigrantes impliquées dans la prostitution dans le secteur hors rue :

-2600 sont dans la catégorie A des trafiquées (presque 15%, ce qui est très différent de 4% !).

-9600 (soit 54%) sont dans la catégorie B des vulnérables. C’est que le seuil pour être considéré trafiqué n’est pas atteint, mais il est tout près.

-69% figurent dans les catégories A et B mis ensemble.



La grande majorité est vulnérable ou carrément trafiquée selon ces données de la police du Royaume-Uni. On est vraiment loin du 4% de Thierryu Schaffauser ! De plus, soulignons qu’il est question seulement du pourcentage auprès des femmes immigrantes se prostituant hors rue. Les données des prostituées travaillant dans la rue victimes de la traite ne sont pas prises en compte, et on ne fournit pas non plus le nombre total estimé de travailleurs du sexe.







Pour conclure



La question n’est pas d’ignorer la possibilité que des personnes prostituées soient satisfaites de faire ce qu’elles font, et qu’elles continuent d’avoir la même opinion des années après la cessation de ce travail. La question est de savoir si les droits individuels de ces personnes prostituées, qui représentent une singularité sociologique, devraient être plus importants que les droits et la protection d’une majorité. La question est de savoir également si les données empiriques suggèrent, ou non, que la légalisation de la prostitution améliore le sort de la majorité des prostituées, et si elle aide à combattre la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle. Pour répondre à la question, Madame Eliacheff, il faut sortir au plus vite de ce faux débat philosophique ou moral, et s’intéresser sérieusement aux données probantes sur le terrain.







RÉRÉRENCES



1 Abus de confiance, par Caroline Eliacheff http://www.balat.fr/Abus-de-confiance-p ... erine.html 2011



2. Lydia Cacho. Trafics de femmes. Enquête sur l’esclavage sexuel dans le monde. Nouveau monde éditions. 2012



3 Assemblée nationale de la France. Rapport d’information en conclusion des travaux d’une mission d’information sur la prostitution en France, 13 avril 2011 http://www.assemblee-nationale.fr/13/pd ... /i3334.pdf


4. Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Campagne contre la traite des femmes . 2002 http://assembly.coe.int/mainf.asp?Link= ... ec1545.htm


5 Mélissa Farley. Bad for the Body, Bad for the Heart”:1 Prostitution Harms Women Even if Legalized or Decriminalized. VIOLENCE AGAINST WOMEN, Vol. 10 No. 10, October 2004 http://www.prostitutionresearch.com/FarleyVAW.pdf


6 Valera RJ, Sawyer RG, Schiraldi GR. Perceived health needs of inner-city street prostitutes: a preliminary study. American journal of health behavior. 2001


7. Hyunjung Choi et al., “Posttraumatic Stress Disorder (PTSD) and Disorders of Extreme Stress(DESNOS) Symptoms Following Prostitution and Childhood Abuse” (2009) 15 Violence Against Women http://www.deepdyve.com/lp/sage/posttra ... Z5Px9EYduy



8 Monto, Martin A. 2004. “Female Prostitution, Customers, and Violence.” Violence Against Women, 10(2):160-188. http://vaw.sagepub.com.proxy.bibliotheq ... l.pdf+html)



9. Max Waltman. PROHIBITING SEX PURCHASING AND ENDING TRAFFICKING: THE SWEDISH PROSTITUTION LAW. Michigan Journal of International Law. 2011. Vol. 33:133 http://www.prostitutionresearch.com/pdf ... 011%29.pdf



10. Bureau of the Dutch National Rapporteur Trafficking in Human Beings

Ten years of independent monitoring. 2010 http://english.bnrm.nl/reports/eighth/



11 Max Waltman Ontario Disempowers Prostituted Persons: Assessing Evidence, Arguments, & Substantive Equality in Bedford v. Canada. juin 2012 http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm? ... id=2091216



12 Conseil du statut de la femme. Avis. La prostitution : il est temps d’agir. Mai 2012. http://www.csf.gouv.qc.ca/modules/fichi ... 9-1655.pdf



13 Mélissa Farley et coll. Prostitution and trafficking in nine countries: Update on violence and posttraumatic stress disorder. Journal of Trauma Practice 2(3/4):33–74. http://www.prostitutionresearch.com/pdf ... ntries.pdf



14 Maria Nengh Mensah, Claire Thiboutot et Louise Toupin. Luttes XXX. Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe. Les éditions du remue-ménage. 2011



15. Thierry Schaffauser, La majorité des travailleurs du sexe ne sont pas victimes de la traite des êtres humains Le Monde.fr | 05.01.2012 http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html



16 Association of chiefs police officers. The trafficking of migrant women in the England And Wales off-street prostitution sector. England and Wales . 2010

http://www.acpo.police.uk/documents/cri ... ITMW01.pdf





17. Elisabeth Badinter, Régine Deforges, Caroline Eliacheff, et coll.

« L'interdiction de la prostitution est une chimère »

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/ ... imere.html



18 Nathalie Roussy. Film polémique Le Mur : Comment ne pas prendre une corde pour un serpent http://www.centpapiers.com/film-polemiq ... pent/91258



19 Arnaud Desjardins. « Tu es cela ». A la recherche du Soi. Volume 4. Editions de la table ronde. http://www.scribd.com/doc/21985149/Arna ... Mysticisme
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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Mesencor
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#72

Message par Mesencor » 07 sept. 2012, 20:23

Merci. :a1:

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kestaencordi
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#73

Message par kestaencordi » 07 sept. 2012, 23:48

Nathalie a écrit :Pas certain que la lutte contre le sida passe par les bordels, comme le suggère Hallucigenia. Il faut y réfléchir certes à ce problème, mais pas certain que ce qu'il raconte est vrai. IL y a d'autres son de cloches, comme celui ci :
Max Waltman explique dans ce texte que dans les bordels, la pratique du sexe sans condom est courante. IL suffit qu’un « bon client » paie le prix qu’il faut, et puis voilà le tour est joué, la travailleuse ou le travailleur ne peut rien refuser. Il y a de la pression pour qu’il accepte ces clients « spéciaux ».

si vous aviez parlé a une putes du qc vous sauriez que 100% des extras(sans condom par exemple) va a la pute. le prox ne le sait meme pas. la pute prend l'argent et remet la part a son prox. qui ne pend que son % sur le tarif de base.

est-ce qu'il y a d'autre pratique plus abusive? je suis sur que ca exite oui. quel proportion?

vous n'en savez rien! cessez donc de faire comme si vous saviez.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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Tryphon
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#74

Message par Tryphon » 08 sept. 2012, 12:33

Sans m'éloigner des éventuels risques sanitaires que pourraient apporter l'abolition de la prostitution , je tenais aujourd'hui à vous faire partager un texte témoignage de R. Mott :



"J'ai commencé à revenir à la vie – je sais que c’est une bonne chose. Mais j’écris aujourd’hui ma confusion, ma douleur et mon désespoir de ne toujours pas comprendre ce que c'est d'être en vie – au-delà de jouer un rôle.
Je vais écrire à partir des recoins de mon esprit, je vais essayer d’en extirper les choses qui me font peur, qui me bloquent, qui me font encore me demander si je ne suis toujours rien d’autre qu’un objet trouvant des façons de plaire aux autres.

Je ne sais pas comment être humaine – ce n’est pas un énoncé philosophique, ce n’est pas dit pour m’attirer de la pitié ou de la sympathie – c’est dit parce que l’industrie du sexe a fait de moi un être sous-humain, un simple produit de consommation.
Je peux mimer les être humains et trouver des façons de m’intégrer à elles et à eux, mais en dessous, secrètement, il y a qu’un vide profond.
Je suis comme une machine en attente d'instructions, je suis éteinte quand je suis seule, quand je ne travaille pas ou ne parle pas.

J'ai besoin d'un public pour mettre fin à ma torpeur.

J'apprends que je peux échapper au devoir-plaire.

Devoir plaire pour rester en sécurité.

Devoir plaire pour éviter le danger.

Devoir plaire pour être vue.

Devoir plaire pour rester invisible.

Devoir plaire en parlant leur langue.

Devoir plaire en inventant des vérités sur moi-même.

Le rôle de la prostituée est de plaire sans réfléchir, de plaire sans émotions, de plaire sans connaître son passé, de plaire sans éprouver de douleur.

La prostituée n'est jamais réelle comme être humain, elle ne peut jamais avoir le droit de ressentir, d'avoir des rêves, de connaître un passé ou un avenir.

Les choses qui font d’une personne un être humain sont volées à la prostituée.

Comment survivre à l’abri d’un désespoir qui semble ne jamais finir?

Comment rester un être humain quand on est torturée sexuellement tant de fois que cela devient votre routine?

Comment rester un être humain quand on vous met sous la peau chaque mot, concept et idéal de la misogynie au point où vous perdez ce quoi ou ce qui vous êtes?



J'étais pute, j’étais salope, j'étais con, j'étais manipulatrice d'hommes, j’étais « happy hooker », j’étais pseudo-copine, j'étais escorte, j'étais chienne, j’étais celle qui épargne les vrais viols aux vraies femmes, j'étais celle qui aimait être avilie, j’étais dénuée de seuil de douleur, j’avais un cœur d'or, j’étais celle qui faisait n'importe quoi pour de l'argent, je pouvais être tuée parce que je n'étais rien de vivant.

On a fait de moi tout cela et plus – mais je n'avais jamais le droit d'être humaine.

Mes larmes vont au-delà du désespoir à constater que ce qu’on dit des personnes prostituées, dans presque tous les contextes, maintient celles-ci dans une condition sous-humaine.

Mais pour devenir vraiment humaines, je sais que beaucoup de personnes sorties de la prostitution doivent affronter et comprendre les abysses de ce qu’on a fait d’elles – et c’est plus que ce qu’on leur a fait –, ce que la société et l’industrie du sexe ont fait d’elles en leur dérobant l’accès à leur propre humanité.

Bien sûr, nous avons été rendues mortes par les milliers de viols, de raclées, de tortures sexuelles et par la constante proximité d'une mort violente.

Mais ce qui nous a tuées, c’étaient les rappels constants – au-delà de notre destruction par l’industrie du sexe – du fait qu’une trop grande part de la société environnante n’avait aucun souci de ce qui arrive aux personnes prostituées

Cette société doit apprendre et affronter le fait que nous vivons en sachant qu’être prostituée est n’être rien dans la vie et être évacuée dans la mort.

Nous vivons dans un monde qui éviterait de reconnaître la prostitution si elle ne leur était pas jetée au visage – et qui fournit ensuite des excuses à son existence.


Des excuses, des excuses.


C’est le plus vieux métier, cela a toujours existé, cela fait simplement partie de la nature masculine, c’est trop énorme pour être affronté.

Des excuses, des excuses.


Aucune femme ne le ferait à moins d’aimer ça, cela paie mieux qu’un emploi chez McDonald’s, c’est un sale boulot mais quelqu'un doit le faire.

Des excuses, des excuses.


Je ne voudrais pas juger les choix de qui que ce soit, certaines femmes ont une libido élevée, cela peut être suffisamment sécuritaire, c’est OK si l’on s’assure de le faire derrière des portes closes.
La société refuse de savoir ce que c'est que d'être prostituée.

Comme les gens refusent de connaître, de voir, d'entendre et de ressentir les réalités des personnes prostituées, le fait que nous sommes régulièrement violées, battues, torturées sexuellement et assassinées.

Les personnes prostituées se trouvent dans des conditions d'esclavage et sont effacées de la surface du monde.


Nous vivons dans un monde qui appelle cela un divertissement pour adultes ou une simple transaction commerciale.


Comment puis-je ne pas désespérer?"



Version originale : « Despair Hits My Heart » - http://wp.me/paIl9-Gz

Version française : Martin Dufresne

Tous droits réservés à Rebecca Mott.
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kestaencordi
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#75

Message par kestaencordi » 08 sept. 2012, 13:02

oui, je connais r mott. et aussi martin dufresne

qu'en pensez-vous?
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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