Laziz a écrit :Tu n'as pas compris qu'on ne peut pas être athée et sceptique en même temps.
Bien sur que si on peut.
L'agnosticisme et l'athéisme se définissent d'abord sur une position vis à vis de la connaissance et donc leur désaccord est principalement sur la définition du divin et la définition du connaissable. Normalement, l'un comme l'autre peuvent parfaitement être dans une démarche sceptique, le désaccord vient en amont, sur des considérations de sens, de philosophie et d'épistémologie.
Et accessoirement, hormis quelques obtus de part et d'autre comme vous ou comme les athées qui voient dans les agnostiques des sous-athées, les deux communautés s'entendent plutôt bien pour promouvoir la raison, le doute et la méthode scientifique.
Igor a écrit :Certains pensent que Mohammed était un progressiste
Mahomet est indéniablement un réformiste et un des premiers à doter la péninsule arabique d'un Etat central et d'une législation de droit plus public que privé.
Et mine de rien, dans une région qui connaissait depuis longtemps beaucoup d'affrontement relevant du droit coutumier et du droit privé, c'était un changement important qui tentait d'atténuer, voir de supprimer les vengeances privées en les substituant par une justice de droit public basée sur un codex religieux: le Coran.
On voit d'ailleurs toute l'influence à la fois du judaïsme et des empires environnants, dont le reste de l'empire romain, où la législation reposait également à la foi sur une caution religieuse, mais aussi sur une volonté affiché des autorités d'établir une justice codifiée.
Hasard de l'histoire, c'est à peu près au même "moment" (moment est un bien grand mot, il s'agit d'une période historique longue) que des royaumes germaniques européens se dote, influencé par l'héritage romain, de codex de loi définissant, entre autre, les droits de succession (droit qui auront également une place importante dans le Coran, la filiation et l'héritage étant des notions d'une importance capitale dans les sociétés antiques, et plus encore médiévale). On a l'exemple de la loi salique dans le royaume des francs qui est élaborées en ce début de moyen-age.
Autre hasard, c'est aussi à cette période (et plus proche chronologiquement que pour les germains) que se fait la compilation du code Justinien qui aura une influence considérable sur l'occident en terme de construction juridique.
D'ailleurs c'est un paradoxe dans le monde musulman. Si l'on étudie l'histoire de la formation du royaume de Médine dont l'Islam servait à la fois de religion, d'idéologie politique et de codex législatif, le droit islamique avait été mis en place par Mahomet, afin de limité le droit privé et de régler la question des héritages, accordant ainsi une place dans la succession aux femmes et surtout, limitant au moins un peu le recours à la razzia et à la vengeance pour crime d'honneur.
Alors que de nos jours, le crime d'honneur reste encore très présent dans les pays marqués par l'Islam sans que les autorités religieuses ne les combattent forcement.
Mais c'est essentiellement lié au fait que les autorités religieuses de l'islam, dans leur majorité, entretiennent un tabou autour du prophète qui empêche toute étude critique non religieuse de sa vie, comme cela à pu être fait pour Jésus ou Moïse.
De fait, Mahomet ne peut pas être vu comme un héros historique progressiste qui servirait de socle à une culture religieuse qui s'étendrait au delà de ce qu'il a pu faire ou dire pour n'en conserver que les grandes tendances*.
Donc son caractère réformiste qui encouragerait les musulman à être eux même réformistes se heurte à ce tabou et font des diktat du prophète l'alpha et l'oméga du bon musulman quand bien même l'intention du prophète était de moderniser la société dans laquelle il vivait.
Le tabou sur le caractère sacré du prophète et des textes musulmans empêchent le fond de son action de prendre le pas sur la forme.
Toute la question est de savoir si le fossé grandissant entre la façon de vivre telle qu'elle existe aujourd'hui et la vie telle qu'est censé la vivre un "bon musulmans" selon les extrémistes amèneront un jour les musulmans à briser au moins en partie ce tabou.
Ce qui est sur, c'est que dans les pays revendiquant un Etat de droit civil, il faudra à un moment que l'Etat se saisisse de la question, sans quoi le droit divin continuera de se heurter parfois violemment au droit civil émanant de la souveraineté populaire et les musulmans deviendront une communauté de plus en plus coupée du reste de la population.
*ce qui s'est passé en partie pour Jésus, dont une bonne partie des chrétiens retiennent uniquement les grandes tendances et moins les commandements, en faisant une icône d'un roman identitaire plutôt qu'un commandeur, sauf pour quelques questions de sociétés largement dépendante de la culture de la personne plus que d'une réelle volonté de suivre à la lettre les commandements bibliques et ça même pour les extrémistes qui, bien que refusant, par exemple, le mariage homosexuel en grande partie à cause du Lévitique, n'iront pas demander à leurs femmes de s'isoler pendant leurs règles comme une autre partie du texte le demande.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)