Ptoufle a écrit :Raphaël a écrit :Je n'ai rien contre les urinoirs à condition qu'il y ait un panneau entre chacun d'eux pour nous empêcher de voir le voisin en train d'uriner. Sinon c'est très gênant.
Brève de comptoir a écrit :La solution serait peut-être simplement de bannir les urinoirs et de foutre de vraies toilettes
Le fait de pisser debout dans une vraie toilette occasionne souvent des éclaboussures sur les rebords. Pas très intéressant pour l'utilisateur suivant de s'asseoir sur un couvercle rempli de pisse. De plus les urinoirs prennent moins de place que les vraies toilettes et on peut donc en installer plus, ce qui est très avantageux et de fait dans les centres d'achat on voit souvent des files d'attente dans les toilettes pour dames mais rarement dans celles pour hommes.
En plus, pour un petit pipi un urinoir consomme moins d'eau, et c'est franchement plus pratique. Après, l'urine est d'ordinaire stérile, alors...
C'est sans doute exact en théorie, mais en pratique, les pratiques doivent être très changeantes (je parle pas des pratiques des urinoirs décidant de cracher plus ou moins d'eau bien que certains urinoirs automatiques s'amusent à cracher quand y a personne, ou/et crachent une fois quand vous arrivez, et une autre fois quand vous partez). Les hommes qui attendent de voir qu'il n'y a personne pour aller pisser vont peut-être hésiter à se laver les mains ("oui heu y a du monde, je me lave les mains, ça fait plus soigné") ; les hommes s'ils allaient sur le pot comme ces dames, seraient peut-être plus tentés à utiliser le robinet ensuite. Sans compter que les consommations au robinet peuvent elles aussi être très fluctuantes (robinet ouvert à fond, qui continue de couler pendant que je frotte etc.), ou encore l'utilisation des réservoirs d'eau économiques pour un simple pipi. Avec tout ça, pas sûr que l'urinoir simple crache moins d'eau que son concurrent enfermé dans un isoloir.
Si on créait des isoloirs dans les bureaux de vote avec les mêmes panneaux riquiquis qu'on trouve dans les toilettes publiques, observerait-on une nouvelle phobie ? Ce serait intéressant de faire l'expérience

Est-ce qu'on ne veut pas juste que certaines choses intimes restent intimes ? C'est pas la proxémie qui étudie l'espace dont chaque individu a besoin ? Peut-être que pour certains, justement, cet espace est jugé trop restreint d'un urinoir à l'autre. Ça peut aussi être lié à l'enfance je sais pas. Dans mon souvenir, à l'école, on ne disposait pas d'urinoirs mais bien des cabines.
Dans la psychologie du gros mal, pisser en plus, c'est marquer son territoire. Même seul, voir quatre ou cinq urinoirs alignés comme un mur de lamentation, ça fait un peu comme entrer dans une usine : "déposez ici votre urine, on va l'analyser et on vous dira qui a la plus grosse". Et que ce soit en forme de vasque ou de bouche de grand-mère, je vois pas la différence à l'impression d'usine à pisse. Des chiottes bien tranquilles derrière une porte, ça me parait moins problématique. D'ailleurs, si les femmes trouvent ça si conviviale, c'est aussi parce que ça fait un peu "cabine d'essayage" : à l'intérieur, c'est intime, on sort et on est entre filles. Les gars, c'est un peu comme foutre dix rats dans deux mètres carrés, on va voir s'ils vont avoir envie de faire la causette.
Reste d'accord, le problème de l'hygiène des lunettes de chiottes... "Homme à lunette n'est pas une mauviette". On doute de l'hygiène des toilettes (derrière les portes de cabines) sans doute à raison, ce qui crée (attention j'ai étudié la question) une escalade de la violence hygiénique : je crains de poser mon cul sur ces chiottes, donc je les y pose pas, mieux, j'ai une idée, je les utilise... à la turc, en posant mes pieds sur la lunette, en déféquant en visant comme un âne et si j'en mets à côté, pas besoin de laver, on va dire que c'était déjà sale avant mon passage (même mauvaise foi qu'avec ses dames quand monsieur s'autorise à ne pas laver parce que c'est le boulot de madame).
On en arrive donc à une véritable image d'horreur des toilettes publiques. Normal d'avoir peur d'y renter. Alors que chez les femmes, c'est pas "je dépose mon truc et je m'en vais incognito", ce serait plutôt "hum et si en plus d'un petit pipi j'en profitait pour démouler une praline ? les copines n'y verront que du feu. Il suffit que je nettoie ensuite, et hop ni vue ni connue" et quand elle sorte, ça reste un lieu conviviale où chacune a fait son affaire dans le secret de l'urne. Nul besoin d'avoir affiché en gros "je suis venu pour la grosse commission". Pour les mecs, ce serait un peu comme avoir des urnes spéciales pour voter à gauche et d'autres pour voter à droite ! Celui qui irait au cabinet isolé, qui se serait rabaissé dans le secret de la confession, que pour "une petite commission" ne saurait être un véritable mâle. D'ailleurs, les toilettes publiques en entreprises du côté des filles possèdent presque toujours des petites affichettes pour le respect et l'hygiène de tous (quand je vous dis que je suis spécialiste, j'ai étudié la question) ; preuve que la tenue de cet espace est importante pour elle, alors que chez les hommes, c'est plutôt "vite fait bien fait". (OK preuve aussi que c'est tout aussi crade, mais là ça irait un peu contre mon raisonnement).
Sans compter qu'imaginons, dans une entreprise, les mâles de différents échelons doivent s'y croiser et par conséquent rentrer tout à coup dans une compétition d'un genre nouveau, qui pourrait renverser l'ordre établi dans l'entreprise. (Certaines entreprises ont réglé le problème en ayant des wc réservés aux cadres, c'est plus pratiques, on se mélange pas à la plèbe).
Seule solution donc. Pas d'urinoir. Des cabines individuelles avec lunette non rabattante. Et un stratagème unique, originale, obligeant les mâles à faire des courbettes pour s'assoir. Une porte par exemple avec un énorme rabat empêchant cet homme indigne, débout, de manquer de respect devant ce trône qui en impose : tu veux fermer la porte ? alors assieds-toi ! - Autre solution : les chiottes si hautes qu'il serait dangereux d'y lancer gouttes. Ou encore des chiottes qui déclencheraient de la musique quand on y dépose les fesses...
Les bidets ont bien disparu, je ne vois pas pourquoi ce serait un outrage de laisser les urinoirs au seul art contemporain. On peut être en droit de demander de vraies chiottes sans qu'elles soient forcément réservées à la gent féminine ou à la grosse commission. Je demande donc solennellement la fin des urinoirs. Au choix, ça peut faire penser au mur des lamentations, au parloir de prison, au départ du grand prix de l'Arc de Triomphe, à la glace sans teint dans les commissariat pour reconnaitre un suspect, à un peloton d'exécution, ou la scène dans Il était une fois en Amérique quand le blonde tâte le haricot de ses messieurs pour reconnaitre laquelle l'avait fait jouir... Y a rien qui plaide en fait pour l'urinoir. Ils peuvent bien faire de vraies chiottes en forme de bouche, ce serait tout aussi bien.