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Message
par Dave » 15 févr. 2013, 09:07
Bonjour à tous!
Je pense qu'une affirmation comme « tout réagit selon des lois fixes et bien déterminées » demeure tout de même une hypothèse non vérifiable du fait que la science, par définition, est constituée de connaissances incomplètes et approximatives (que l'on reconnait comme tel heureusement, contrairement aux organisations religieuses).
Par exemple, il se peut que des lois approximatives que nous pouvons réussir à trouver soient le résultat d'une loi plus générale qui, elle-même, peut voir l'un de ses paramètres changer aléatoirement en apparence selon un autre paramètre ou une autre loi encore plus générale. Ce processus de variabilité n'a pas de fin à priori, ce qui rend le concept de « lois prédéterminées » improuvable, car à un certain stade, on ne peut plus différencier les lois déterministes du hasard pur. C'est le problème de l'infini.
Le hasard généré par des lois déterministes serait un pseudohasard (comme les théories chaotiques, par exemple) et les lois déterministes engendrées par un hasard pur (comme possiblement la physique quantique) seraient des lois pseudodéterministes. Sans oublier que le déterminisme et l'indéterminisme peuvent exister dans le même univers, comment trancher définitivement en faveur de l'un? Nous restons alors dans le domaine des croyances ou des convictions.
Puisque la question du libre arbitre est, à mon sens, une fausse question, nous ne serions plus dans une recherche de vérité prouvable (de fait), ni même de vérité logique. Par le fait même, la conclusion d'un correct raisonnement éthique, mais à partir d'une caractéristique (relative) attribuée à tout (l'univers) d'une façon absolue, peut être interprétée de façon tout aussi pessimiste qu'optimiste.
Il me semble que la base de la résolution (si elle est possible) du problème éthique se situe ailleurs. D'ailleurs, comme d'autres l'ont mentionné, la possibilité que le hasard intervienne dans nos choix n'est pas forcément la preuve de l'existence d'un libre arbitre. Définir la liberté est, en quelque sorte, une façon de la réfuter, car, par définition, la liberté n'est pas définissable (positivement) du fait que toute définition d'une notion implique des conditions ou un cadre délimité à cette notion. Or, la vraie liberté serait inconditionnelle. Elle ne provient donc pas de l'homme qui, lui, demeure limité, ce qui (d'après moi) n'exclut pas forcément qu'elle puisse se manifester à travers lui, à son insu.
En somme, il n'est pas utile à l'homme d'étudier la question de l'existence réelle ou non du libre arbitre. Par ailleurs, comment serait-il possible de différencier le théorique ou véritable libre arbitre de l'impression (illusoire ou non) du libre arbitre?
Cependant, à un moment donné, il faut bien s'approprier une part de responsabilité (qu'elle soit illusoire ou non) et ajuster naturellement cette part selon l'évolution des connaissances de la condition humaine et selon une observation objective (dans la mesure du possible) de notre propre conditionnement. C'est un peu comme affirmer qu'on n'a pas le choix d'être heureux (dans le respect minimum de l'autre bien évidemment).
Observer la condition humaine avec attention, intelligence et sensibilité modifie et rend possible un certain affranchissement salutaire de cette condition (ou de ce petit « moi »). C'est une question de prise de conscience continuelle, soutenue et sans jugement. Nous ne sommes pas totalement disjoints de l'autre.
Pour moi, il s'agit de préparer intérieurement et sensiblement la liberté harmonieuse pour un changement véritable. Ce dernier est sûrement possible (du moins dans un univers infini). Notre univers est si grand qu'il peut toujours être considéré comme étant infini. Bon, je m'égare...