Salut Voyageur,
Voyageur a écrit : si vous n'avez pas dans votre stock d'expérience, ou bassin de quoi faire le lien [...] forcé de constater qu'alors vous serez dans l'incapacité de comprendre.
En effet, si je ne dispose de rien de similaire, il y a peu de chance (comme mon exemple du puceau qui voudrait comprendre ce qu'est un orgasme).
Voyageur a écrit :Donc la réponse est bien dans ce que vous écrivez
Mais je pense qu'on s'est mal compris (ou que j'ai mal saisis) parce que quand vous dites « ...l'affirmation est valable... » vous, vous pensiez à la vôtre et moi je pensais que vous parliez d'une des miennes (précédente affirmation), je pense. Parfois, ça devient difficile à suivre sans tout mélanger, désolé! Bref, peu importe, car je pense que nous sommes de toute façon d'accord sur ce point.
Voyageur a écrit :Quand on a rien, on ne fait pas de lien!
En effet, on ne peut qu'être en accord avec la logique de cette phrase!
Voyageur a écrit :comme quoi une expérience approfondie permet de tout comprendre aussi fou que cela paraisse
Sur le fond, je pense que nous avons peu de désaccord en fait, mais votre façon de formuler et votre manque de rigueur (ou de discernement) dans le choix de certains de vos termes (comme certains superlatifs : « tout/rien » p. ex.) rendent du coup vos affirmations comme étant des « vérités absolues » sans aucune exception possible. J'ai beaucoup de difficulté avec ça!
Par exemple, si je suis d'accord qu'une longue expérience répétée de façon constante permet, dans la plupart des cas, d'en arriver à une maitrise, et même plus : une parfaite intégration, cela ne permet pas nécessairement de tout comprendre sur l'expérience vécu. Je n'aime pas utiliser ce type d'expressions parce qu'il en existe souvent une autre tout aussi bonne et qui évoque le contraire, mais puisque j'en suis conscient et que je prends la peine de souligner, n'avez-vous jamais entendu l'expression : « je ne comprends pas ce qui c'est passé? ».
Lorsqu'on vit une expérience (intense ou non) nous débutons tous par commencer à tenter de l'interpréter. Très souvent, c'est seulement à la suite de plusieurs ou après comparaison et mise en perspective que l'on commence à comprendre ce qui s’est réellement passé.
Revenons à votre formulation : « comme quoi une expérience approfondie permet de tout comprendre aussi fou que cela paraisse ».
Je comprends ce que vous voulez dire, mais votre formulation (et donc fort probablement votre idée sur la question) est quand même erronée, parce qu'elle « englobe » (de par sa formulation) des aspects qui n'ont pas nécessairement à voir avec la maitrise et l'intégration. Pour faire simple, prenons deux exemples dans lesquelles deux sujets possèdent tous deux une longue expérience pratique (ce qui nous évitera d'opposer uniquement et diamétralement le couple « pratique/théorique »).
Disons deux violonistes virtuoses qui pratiquent depuis 20ans. On est d'accord que les deux maitrisent parfaitement leurs instruments et expérimente tous deux des sensations et sentiments indescriptibles lorsqu'ils sont en phase, et dans le moment présent, en train de jouer? Et le tout, sans n'avoir plus aucun besoin de réfléchir au tempo, à leur gamme, à leur justesse d'exécution, etc.
Ça, c'est effectivement ce qu'on peut qualifier comme étant une « intégration », nous sommes d'accord?
Maintenant, selon votre affirmation, qu'est-ce que « ...tout comprendre » veut dire?
Premièrement, vous utilisez le terme « comprendre » alors que la compréhension n'est pas du même ordre que l'expérience (pratique, intégration). Comprendre n'inclut pas forcément l'expérience (c'est même vous qui le dites, je pense), mais ce que vous semblez ignorer, c'est qu'à l'inverse, posséder l'expérience (ou la maitrise) d'un truc
n'implique pas forcément la connaissance et la compréhension de tous les aspects du sujet. Et puisqu'en plus vous utilisez le superlatif « tout », ça pose problème. Parce que même si votre idée et votre formulation peut être « vrai » dans certains cas et pour certaines situations particulières, elle
ne l'est pas forcément pour d'autre, comme dans cet exemple anodin (et à venir) des deux virtuoses.
Je passe les exemples où votre conception de la chose pourrait s'appliquer (car nous serons probablement d'accord) et vous explique où elle devient inexacte et erronée parce que vous semblez penser qu'il n'y en as pas...
Parmi nos deux virtuoses, l'un s'est contenté de seulement pratiquer. Et defaçon plutôt solitaire et ne s’est jamais intéressé aux autres violonistes (il est un peu pédant et antisocial...).
L'autre, en plus, dans ses temps libres, prépare un docu sur le violon, son histoire, ses différentes façons d'apprendre, de jouer, etc.
Vous voyez où je veux en venir?
Après 3 ans de rencontres avec plus d'une trentaine de violonistes, même s'il joue déjà à la perfection, il pourra comparer son propre apprentissage, son propre jeu, ses propres techniques, et mettre ses propres étapes de progressions (essais/erreurs qu'il a en mémoire) en relation et en comparaison avec toutes les autres expérience et remarques que les autres violonistes lui partageront. La résultante de cette « mise en perspective » ou de cette « comparaison » (pour faire simple) produira, en tant que connaissance « théorique ajoutée », une meilleure compréhension de tout ce que peu impliquer d'apprendre et de jouer du violon (une « plus value » si vous voulez).
Maintenant, si nos deux virtuoses veulent enseigner et partager à plusieurs personnes déférentes comment apprendre, comment jouer, etc., lequel sera le plus à même d'adapter ses propres connaissances, techniques et étapes d'apprentissage personnelles en fonction de chaque individu? Lequel connait certaines erreurs qu'il est possible de faire même si lui ne les a pas nécessairement toutes rencontrés? Lequel connaît plusieurs façons de faire et pourra donc proposer plus d'une alternative? Lequel à une petite idée,
en moyenne, de combien de temps dure chaque étape dans la courbe d'apprentissage? Lequel est mieux en mesure de partager et de transmettre à propos de tout ceci?
Il y a une différence plus qu'évidente entre « faire » et « savoir », mais aussi,
l'un ou l'autre n'inclus ou n'exclus pas forcément tout ce que l'un ou l'autre peuvent « produire » ou impliquer!
J'ai choisi cet exemple parce que je joue la guitare depuis de nombreuses années et ayant rencontré plusieurs autres guitaristes, je sais que nous ne jouons (techniquement) pas tous de la même façon au niveau des positions des doigts, des « shifts » de cordes, etc. De plus, les difficultées rencontré ne sont pas les même pour tous ! À certains débutants, je conseille quelque chose, mais à d'autres, je suggère autre chose, mais je ne pourrais pas faire ça (même si je suis un virtuose) si je n'avais pas pris connaissance de l'ensemble des données qui existe sur le sujet.
Pour conclure, je pense que personne ne vous contredira sur le fait que l'expérience pratique est irremplaçable et qu'elle permet de vivre ou ressentir des trucs qui sont difficilement exprimables avec des mots, et donc, « non partageable », mais la valeur des connaissances théoriques est tout aussi importante, et permet, dans certains cas, de faire des choses que la pratique seule permet de faire beaucoup moins efficacement.
Maintenant, si vous voulez poursuivre à débattre, il serait préférable de le faire sur des cas et exemples très précis parce que, dépendamment des domaines ou des applications, ce n'est pas toujours pareil !