Une histoire de sexe

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BeetleJuice
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Re: Une histoire de sexe

#126

Message par BeetleJuice » 17 mars 2013, 22:28

J'ai pas compris "l'horizon de geai" tu fais référence à quoi ?
C'est une énorme faute de ma part, je voulais évidement parler d'horizon de jais, référence au noir du téflon de la poêle où cuisent nos deux oeufs.
C'est l'inconvénient quand on écrit vite et en temps limité, on n'est jamais à l’abri d'un énorme faute. C'est d'autant plus vrai que quand je m'adonnais à des ateliers d'écritures il y a quelques années, on lisait à haute voix le texte après écriture, donc dans une situation de contrainte, j'ai plus tendance à faire attention à la sonorité du texte qu'à la bonne orthographe des mots.
Pour moi ça passe bien, j'étais pas mal largé tout du long, j'ai d'abord cru à une grossesse (première phrase) mais il y a de plus en plus de truc qui ne collaient pas, je n'ai compris qu'avec la chute, comme je ne connaissais pas l'histoire originale ma première impression fut WTF ?
Oui, c'est le soucis, cette histoire ne marche que pour ceux qui connaissent la blague d'origine. Pour les autres, c'est juste bizarre. A la base, je m'étais dit que j'allais partir sur une histoire de Toto, donc estimez vous heureux d'avoir échappé à ça :mrgreen: .


En attendant, j'attends toujours l’appréciation de Mireille et d'éventuelles critiques du point de vue de la construction du récit, en sachant qu'évidement, avec seulement 45 min, personne ne peut faire de miracle sur la structuration d'une histoire (j'ai mes propres critiques d'ailleurs, notamment un déséquilibre entre certain passage qui ne me satisfont pas).
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

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Greem
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Re: Une histoire de sexe

#127

Message par Greem » 17 mars 2013, 22:44

BeetleJuice a écrit :Le style est volontairement ampoulé pour accentuer la chute, vous me direz si c'est trop ampoulé et si ça ruine l'effet et l'éventuel intérêt du lecteur.
Ça sent un peu le forcé à certains moments mais dans l'ensemble ça passe. Sinon, j'ai décoché un petit sourire en lisant la chute (je connaissais la blague) donc je suppose que l'effet est plutôt réussi. En fait, c'est peut-être moins la chute en elle-même qui m'a fait rire que de comprendre que le narrateur, avec son style ampoulé, n'est qu'un œuf en pleine crise existentielle. Je trouve l’image plutôt drôle :)

Image
"Ils terribles ce ses sceptiquo-maniaques-sionisto-propagandum."

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#128

Message par Mireille » 17 mars 2013, 22:58

Bonsoir Beetlejuice,

Vous vous êtes prêté au jeu, ce qui m'a donné le plaisir de vous lire et à d'autres aussi, je pense. Moi aussi, tout comme Étienne, j'étais certaine mais surprise que vous décriviez une grossesse. J'ai aimé partagé avec vous le temps de ma lecture votre sollitude et votre détermination à vouloir comprendre. J'espère ne pas vous faire honte, mais je cherchais la poule...Après j'ai compris, enfin j'espère que c'était l'oeuf qui se parlait à lui-même.

Merci Beetlejuice de m'avoir offert vous aussi un sourire pour presque rien.

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#129

Message par Mireille » 17 mars 2013, 23:00

Du cru de mon chum :

Un souvenir
Une pensée qui fuit
On voudrait les retenir
Que déjà c’est l’oubli


Michel

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#130

Message par Mireille » 17 mars 2013, 23:14

Un défi pour Davidsonstreet : Il t'es certainement arrivé quelque chose de drôle sur ta ferme...Raconte-moi une histoire.

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Denis
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Lourde légèreté

#131

Message par Denis » 17 mars 2013, 23:18


Salut Mireille,

Tu dis :
Un défi pour Davidsonstreet : Il t'es certainement arrivé quelque chose de drôle sur ta ferme...Raconte-moi une histoire.
Ta légèreté commence à devenir lourde.

Es-tu certaine de ne pas t'être trompée de forum?

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#132

Message par Mireille » 17 mars 2013, 23:58

Il faut voyager léger même sur un forum avec des sujets sérieux.

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#133

Message par Mireille » 18 mars 2013, 00:03

Ca me permet Denis de faire plus amples connaissances avec vous autres. C'est une manière de m'intégrer, je regrette que ça te déplaise, mais peut être que d'autres conversations de ma part seront pour toi moins lourde et même à la limite intéressante. Je ne prendrai pas au pied de la lettre ta remarque, ça m'enleverais du plaisir qu'on à tous besoin d'ailleurs.


Mireille

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Le babillage systématique

#134

Message par Denis » 18 mars 2013, 00:45


Salut Mireille,

Désolé de t'avoir un peu brusquée. J'ai réagi émotivement et ta dernière goutte de légèreté a fait déborder le vase.

Je n'ai rien contre un babillage occasionnel. C'est quand il devient un babillage systématique que ça commence à commencer à être achalant.

Si des membres du forum prennent plaisir à "parler pour parler" sans garde-fou, tant mieux pour eux et pour toi. Allez-y de bon coeur avec ma bénédiction.

Amicalement,

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#135

Message par Mireille » 18 mars 2013, 01:07

Je te remercie Denis, de t'en être inquiété mais même si je ne te connais à vrai dire pas du tout j'apprécie tous tes commentaires, même ceux qui ne s'adressent pas à moi et je ferai attention à l'avenir pour être plus conforme disons au sérieux de ce forum.

Amitié et au plaisir peux être de te rencontrer un jour à une conférence ou je ne manquerai pas d'aller dès qu'un sujet attirera mon attention.

Mireille

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Re: Une histoire de sexe

#136

Message par Hallucigenia » 18 mars 2013, 08:12

Salut,

J'ai fait un peu de ménage sur ce sujet, et j'ai dégagé les dernières provocations débiles de Momo. Puisqu'il se comporte en troll, on va le traiter comme tel.

Amicalement,
Hallu

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Denis
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Beau coup de balai

#137

Message par Denis » 18 mars 2013, 08:51


Salut Hallu,

Tu dis :
J'ai fait un peu de ménage sur ce sujet...
Beau coup de balai.

Tu as bien fait de laisser quelques crottes, les moins bêtes. Ça permet à un lecteur occasionnel d'imaginer les pires.

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

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Re: Beau coup de balai

#138

Message par MaisBienSur » 18 mars 2013, 09:25

Denis a écrit :Salut Hallu,

Tu dis :
J'ai fait un peu de ménage sur ce sujet...
Beau coup de balai.

Tu as bien fait de laisser quelques crottes, les moins bêtes. Ça permet à un lecteur occasionnel d'imaginer les pires.

:) Denis
Ou alors comme certains forums, créer une partie "Poubelle" où sont déplacés par les modos les messages indésirables mais toujours accessibles en lecture (saufs insultes).
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

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Eve_en_Gilles
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Re: Une histoire de sexe

#139

Message par Eve_en_Gilles » 18 mars 2013, 11:12

Pour continuer les babillages inutiles, je me suis également prété au jeu.

Je l'ai écrite en 30 minutes, ça vaut ce que ça vaut. Je ne suis pas très bon dans le registre humoristique, ça ne me va pas trop je trouve. En tout cas je n'ai jamais rien produit dans ce style qui m'ai jamais vraiment satisfait. Du coup, je ne m'y frotte jamais, sauf petit texte d'ambiance 100% référentiel pour introduire un JdR.
On est jeudi matin, et Collan le barbare déprimait. Quelque chose lui pesait, mais il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Debout dans l’entrée d’une taverne dont il n’avait même pas regardé l’enseigne, il embrassa du regard la salle vaguement remplie. Trois groupes discutaient dans des coins et deux serveuses allaient de table en table. Collan en héla une, machinalement, sans y penser.
« Excusez-moi, j’ai une table à servir. »
Encore une journée qui commençait bien, elle ne l’avait même pas reconnu, lui, Collan le barbare. Le plus grand héros de Rienderie. Celui qui a découpé l’hydre à 15 têtes qui ravageait les contrées de Xhal ! Celui qui sauvé - puis engrossé, mais ça c’est un secret - la princesse Kest-Yon ! Celui qui a tué le terrible sorcier Kgflwp ! Celui grâce à qui l’immense tribu gobeline des montagnes bleues figuré désormais au registre des espèces en voie de disparition ! Et il se faisait rembarrer comme un mendiant par la première serveuse venue. Vexé, le barbare se dirigea vers la seconde serveuse, remarquant qu’elle ressemblait étrangement à la précédente. Des sœurs, certainement.
« Le travail ici est vraiment difficile, j’aimerais tant trouver autre chose. »
Mais c’est pas possible, se dit Collan, qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui ? Bordel, c’est quand même pas sorcier de prendre une commande. C’est quoi cette taverne à la con ? Y a huit gus dans la pièces et les deux serveuses sont débordées de travail ?

Franchement excédé, il se dirigea vers le bar que le tavernier briquait avec son chiffon depuis bien une demi-heure.
« Hola, voyageur, que puis-je pour vous ? Voulez-vous acheter de la nourriture ? Louer une chambre ? Apprendre les derniers ragots ? »
« Dites, mon brave, vos deux serveuses là, elles sont pas super professionnelles, elles refusent toutes les deux de me servir »
« …. »
« Heu, je vous parle, tavernier, vous m’écoutez ? »
« … »
Collan sentit une vague de désespoir l’envahir. Ca faisait des mois que cela durait, il n’en pouvait plus. A part pour l’envoyer massacrer tel sorcier, tel dragon ou tel monstre avec plus de têtes et de tentacules qu’il ne saurait en compter, ou à la rigueur lui vendre des kilos de trucs qui s’entassaient dans son sac, les gens lui parlaient à peine. Au début, il n’y prêtait pas attention, mais à la longue, cela l’usait. On a beau être une montagne de muscles armée d’une épée tellement énorme qu’il avait fallu au moins trois forgerons pour simplement la lui apporter, on a quand même besoin de se sociabiliser un peu de temps en temps.
Collan retourna voir une des serveuses. La première. Ou la seconde, de toute façon elle avaient la même tête.
« Dis voir, grognasse, si je te plante mon épée dans la gueule et que je t’arrache les intestins pour faire de la corde à sauter, ça te pose un problème ? »
« Excusez-moi, j’ai une table à servir. »

Collan s’effondra au milieu de la taverne en pleurant. Sans que personne ne s’en inquiète, évidemment. Il aurait mieux fait d’écouter son père, et de rester un simple bûcheron. Mais non, l’appel de l’aventure, des promesses de gloire éternelle dont tout le monde se souviendrait, il n’avait pas pu résister. Mais depuis quelques temps, il n’en pouvait plus. Franchement, personnage de jeu vidéo, quel boulot de merde !
Srevne'l à eril zevas suov euq tse'c, esarhp ettec zennerpmoc suov is.
Ovarb !!! Spmet ertov udrep riova'd noisserpmi'l sap zeva'n suov ?

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NEMROD34
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Re: Une histoire de sexe

#140

Message par NEMROD34 » 18 mars 2013, 19:30

C'est un plagiat de Connard le Barbant ... :mrgreen:
NEMROD34 S.A.R.L de démolition minutieuse de foutaises.
Siret : 123456789
Capital 3 millions de brouzoufs
Certifié sans chat.

Militant du: " MITCH S'en Fout "= Milite pour Images, Trucs à la Con, Humour, Sur le Forum.

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#141

Message par Mireille » 19 mars 2013, 01:44

Belle effort Eve-en-Gilles, quand je te lisais au départ je pensais que tu racontais la névrose d'un mort-vivant, puis surprise quand on arrive à la fin. Comme je n'avais pas deviné je l'ai relu et je cite mon passage favori à la 2e lecture:
Eve_en_Gilles a écrit :Collan sentit une vague de désespoir l’envahir. Ca faisait des mois que cela durait, il n’en pouvait plus. A part pour l’envoyer massacrer tel sorcier, tel dragon ou tel monstre avec plus de têtes et de tentacules qu’il ne saurait en compter, ou à la rigueur lui vendre des kilos de trucs qui s’entassaient dans son sac, les gens lui parlaient à peine. Au début, il n’y prêtait pas attention, mais à la longue, cela l’usait. On a beau être une montagne de muscles armée d’une épée tellement énorme qu’il avait fallu au moins trois forgerons pour simplement la lui apporter, on a quand même besoin de se sociabiliser un peu de temps en temps.
Collan retourna voir une des serveuses. La première. Ou la seconde, de toute façon elle avaient la même tête.
C'était drôle aussi la remarque de ton personnage sur les serveuses qui avait toutes la même tête, dans le contexte du jeu vidéo, son découragement était assez touchant.

Merci d'avoir joué le jeu.

Au final, tu arrives nez à nez, je dirais avec BeetleJuice mais avec une légère avance sur le temps et sur la final, moi j'arrive juste un peu en arrière de Carlitos mais je suis une originale et lui un cardinal hi hi hi !

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Eve_en_Gilles
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Re: Une histoire de sexe

#142

Message par Eve_en_Gilles » 19 mars 2013, 09:21

NEMROD34 a écrit :C'est un plagiat de Connard le Barbant ... :mrgreen:
J'avais plus Cohen le barbare en tête, je t'avouerais
Srevne'l à eril zevas suov euq tse'c, esarhp ettec zennerpmoc suov is.
Ovarb !!! Spmet ertov udrep riova'd noisserpmi'l sap zeva'n suov ?

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Sainte Ironie
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Re: Une histoire de sexe

#143

Message par Sainte Ironie » 19 mars 2013, 10:31

Tenez... J'ai écrit cette nouvelle en moins de deux heures ce matin-même après mon réveil. Attention, c'est long (2 pages et demi sous LibreOffice), je mets ça sous balise spoiler pour que ce soit plus pratique. C'est pas vraiment humoristique, plutôt comique, je dirais.
Spoiler
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Cela fait maintenant un mois que mon autre personnalité vit avec moi. Quand je dis « avec moi », je ne veux pas dire que j'ai un autre moi qui vit en moi,comme si j'avais un trouble de la personnalité ou un truc de ce genre. D'ailleurs, est-ce qu'on peut vraiment dire que c'est un autre moi ? Je veux dire, psychologiquement on... Bon, vous savez quoi ? Le mieux, c'est que je vous raconte tout ça depuis le début.

Ca a commencé un bon matin -disons un matin médiocre, au vu des circonstances- alors que je venais de me lever et que je me traînais vers la douche, baillant à m'en décrocher la mâchoire. La porte de la salle de bain était verouillée. Déjà, à ce moment-là, j'aurais du me douter qu'il y avait quelque chose d'anormal, puisque je vis seul -célibataire depuis vingt-huit ans, en fait. Mais je suppose que j'étais mal réveillé. C'était un lundi matin, après tout. Je frappais à la porte.
"Ouais, ouais, juste une minute, fit une voix beaucoup trop familière.
- Qui est là ?  m'écriai-je.
- Le pape." me répondit la voix.

Bien malgré moi, je pouffais de rire. C'était tout à fait mon genre d'humour : tellement nul que c'en était irrésistiblement marrant. Mon invité surprise libéra bientôt la salle d'eau. Au moment où il ouvrit la porte, je me sentis soudain parfaitement éveillé.

C'était comme me tenir devant un miroir, sauf que l'image projetée était bien là en chair et en os, qu'elle sentait le savon de Marseille et qu'elle me faisait signe de m'écarter avec impatience. Il dut me falloir une bonne minute pour reprendre le contrôle de mes fonctions motrices et faire un pas de côté. L'autre fila vers la cuisine et se prépara une omelette au bacon avec un bol de chocolat au lait et des tartines grillées. Mon petit déjeuner préféré, celui que mon cholestérol aimait tant. Mais ce n'était pas pour moi, évidemment.

Je laissais finalement tomber l'idée de me laver ce jour-là et allait m'asseoir à côté de lui sur le canapé de mon salon. Il regardait les Simpson à la télé. J'ignorais que ça passait à cette heure-là. Il portait mon peignoir bleu ciel.
"Mais qui tu es, bon sang ? lançai-je.
- Je suis Simon. Simon Innocent.
- C'est aussi mon nom, balbutiai-je.
- Je m'en doute." répliqua-t-il en me regardant comme si j'étais débile.

Oui, Simon Innocent. C'est mon nom. Pas de moqueries, je vous prie. Ce n'est pas comme si je pouvais en changer si facilement. D'après la loi, on ne peut changer de nom sans passer par des procédures gonflantes que si ledit nom est tristement célèbre ou injurieux. Apparemment, l'argument « oui, mais tout le monde se fout de moi à la récré » n'est pas recevable devant une cour de justice. Bref...
"Mais... qu'est-ce que tu es ? Un clone ?
- Oui, bien sûr, soupira-t-il d'une voix lourde de sarcasme. T'as largement les moyens de t'offrir un clone, après tout. C'est pas comme si c'était illégal presque partout, en plus.
- Heu... Mais... C'est... C'est peut-être une organisation secrète qui... enfin... Pour me perturber, ou...
- Ah oui, c'est effectivement une excellente explication. Après tout, il y a des tas d'organisations secrètes à travers le monde qui en ont quoi que ce soit à foutre de ta vie, et qui ont des millions de dollars à gaspiller dans le seul but de te faire une blague idiote.
- Mais pourquoi tu te comportes comme un connard, comme ça ? me plaignis-je.
- Enfin, c'est évident, quand même ! Je suis toi, c'est pas si difficile à réaliser. Passe-moi la télécommande, Simon 2.
- Simon 2 ?
- Je vais pas t'appeler Simon tout court, il faut bien qu'on puisse nous distinguer.
- Mais... mais c'est toi le Simon 2 !
- Tiens, et qu'est-ce que t'en sais ? Comment tu peux savoir que c'est pas toi le clone et...
- Non, non, non, l'interrompis-je en me plaquant les mains contre les oreilles. Tu ne m'entraineras pas dans un débat philosophique idiot."

Je déteste la philosophie. Comme disait Coluche : « La philosophie, c'est comme les noirs, ça devrait pas exister ». Ah non... c'est le racisme, qu'il disait. Le racisme et les noirs. C'est pour ça que c'est drôle. Notre discussion tourna à la dispute, puis nous en vînmes au main. Il cassa notamment mon mug préféré. Je fus forcé d'admettre qu'il n'était pas une hallucination.

Bon gré mal gré, je dus finalement accepter sa présence -enfin, ma présence... peu importe- dans ma vie, ainsi que le fait qu'il n'y avait pour ainsi dire pas d'explication à celle-ci, ou en tous cas aucune que je ne puisse comprendre. Très vite, je me rendis compte que, si nous étions parfaitement identiques sur le plan physique -mêmes yeux, même nez, même tâche de naissance en forme de triangle sur la cuisse gauche-, pour ce qui était de la psychologie, tout nous opposait. Il avait une personnalité plus... comment dire ? Je m'étais toujours considéré comme quelqu'un de solitaire et de taciturne, mais aussi honnête, poli et bien élevé. Lui était cynique, moqueur, exubérant, bavard, quelquefois grossier... Même nos goûts musicaux différaient : j'étais un inconditionnel du rock des années 70 et 80, lui ne jurait que par le black metal et le heavy metal, qu'il n'écoutait de surcroît pas en sourdine. Il ne fallut pas très longtemps pour qu'il commence à me taper sur le système.

Voyez-vous, étant webmaster pour une boîte, je travaille essentiellement à domicile. Aussi devais-je le supporter toute la journée... et parfois aussi toute une partie de la nuit, mon autre moi n'étant pas du genre à se coucher tôt. N'ayant rien à faire, il s'ennuyait profondément, ce qui ne lui plaisait pas du tout.

J'avais bien tenté de faire contre mauvaise fortune bon cœur en lui proposant de m'aider dans mon travail. Mais ça ne le tentait pas le moins du monde. Mon métier lui paraissait trop compliqué et trop peu attrayant. Selon ses propres dires :
« Les ordinateurs, c'est comme les chiottes : je m'en sers, mais j'y passerais pas ma vie. »

C'était pour moi comme un blasphème. L'informatique était toute ma vie. Je l'avais étudié dès que j'avais été en âge de comprendre dans quel sens se tenait une souris. J'y avais consacré tout mon temps libre pendant mon adolescence et avait obtenu mon diplôme d'ingénieur en systèmes informatiques avec les félicitations du jury. Que mon autre moi ne montrait pour cette technologie qu'un intérêt limité était... désarmant.

Excédé, je lui dis un beau jour de mettre le nez dehors -l'expression que j'ai employée était plus exactement « aller se faire voir ailleurs »-, ne serait-ce que pour que je puisse travailler en paix. Ce qu'il fit avec joie et pour mon plus grand soulagement. Je lui donnais un peu d'argent histoire d'être sûr qu'il ne mourrait pas de faim. Il partit donc de bon matin et ne revint que le soir vers une heure, un large sourire sur le visage et un bon coup dans le nez.

Il avait bien occupé sa journée. Il était d'abord allé dans un café à l'autre bout de la ville, où il avait rencontré un groupe d'étudiants venus tuer le temps entre deux cours. Il avait vite sympathisé, et s'était fait inviter à une soirée. A midi, il alla déjeuner dans un restaurant trois étoiles où il dilapida presque tout ce que je lui avais prêté. Mon autre moi garda juste assez d'argent pour se payer un journal ainsi qu'un téléphone portable. Lisant la rubrique des offres d'emploi, son regard fut attiré par un poste vacant comme cadre commercial.
« Mais t'as aucune qualification ! » m'exclamai-je alors qu'il me racontait cela.

Il haussa les épaules avec indifférence et m'expliqua qu'il était ensuite allé dans un cyber-café et avait persuadé un employé de l'aider à taper un curriculum vitae qui pourrait plaire à son futur employeur. Ses qualifications, il les avait inventé de toutes pièces, naturellement, en cherchant des noms d'entreprises sur Internet.

Le type qui lui avait fait passer son entretien d'embauche avait été très emballé... jusqu'à ce qu'il décide d'appeler l'un des précédents employeurs fictifs de mon autre moi. Mon autre personnalité avait alors immédiatement avoué la supercherie, puis poursuivit l'entretien comme si de rien n'était, affirmant avec un culot monstrueux que s'il avait été capable de tromper son interlocuteur aussi aisément, il avait les capacités d'occuper le poste.
"Et tu penses vraiment qu'il va t'embaucher ? demandai-je, estomaqué.
- Aucune idée. C'est pas important. Au pire, il y a d'autres boulots que je pourrais faire. Tiens, j'ai lu qu'il y avait une offre pour un travail de formateur pour je sais plus quoi, ça avait l'air marrant. J'irais voir ça demain.
- Techniquement, on est déjà demain, dis-je.
- Ah bon. J'irais voir tout à l'heure alors."

Il s'allongea sur mon canapé et s'endormit rapidement. Je le regardais avec des yeux ronds, ne sachant quoi penser. Les jours suivants, mon autre moi passa l'essentiel de son temps dehors. Quand il rentrait, il avait toujours un tas de trucs à raconter. Mon autre moi commençait même à me considérer avec condescendance. Monsieur, lui, se faisait beaucoup d'amis. Monsieur avait finalement trouvé un boulot -il ne m'avait pas dit lequel-, et ça payait bien. Monsieur était même populaire auprès des femmes.

Quand j'y pense, c'était ironique : de nous deux, il était clairement celui qui avait le tempérament le plus violent, mais c'est moi qui avait des envies de meurtre. Enfin, pas sérieusement, bien sûr. C'aurait été bizarre, autrement. Et puis, vous imaginez si la police retrouvait son corps ? Qu'est-ce que j'aurais dit aux flics, moi ?
« Ah oui, le mort, c'est moi en fait. Sauf que moi, je suis vivant. Heu... Vous connaissez Schrödinger ? Pardon ? Ah non, c'est pas un joueur de foot, non. »
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Re: Une histoire de sexe

#144

Message par Eve_en_Gilles » 19 mars 2013, 14:50

Mireille a écrit : Au final, tu arrives nez à nez, je dirais avec BeetleJuice mais avec une légère avance sur le temps et sur la final, moi j'arrive juste un peu en arrière de Carlitos mais je suis une originale et lui un cardinal hi hi hi !
Le texte de Beetlejuice est plus long que le mien, c'est normal qu'il lui ait pris plus de temps. Et a mes 30 minutes, faut bien en ajouter 5-6 pour la recherche de l'idée.
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Ovarb !!! Spmet ertov udrep riova'd noisserpmi'l sap zeva'n suov ?

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Re: Une histoire de sexe

#145

Message par Mireille » 22 mars 2013, 18:41

Jour J

Tout à l’heure, ce fut la remise de prix. Fébrile, je suis montée à la cafétéria. Et oui ! il fallait s’y attendre, je n’ai même pas gagné le prix citron, mon département n'a même pas voté pour moi, les ingrats.... C’est de la faute à Carlito !

N.B. : J’ai lu ton histoire Sainte-Ironie, Sainte fesses qu’elle drôle d’histoire. Plus sérieusement tu as une très belle plume.

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Sainte Ironie
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Re: Une histoire de sexe

#146

Message par Sainte Ironie » 22 mars 2013, 21:22

Mireille a écrit :J’ai lu ton histoire Sainte-Ironie, Sainte fesses qu’elle drôle d’histoire. Plus sérieusement tu as une très belle plume.
Hé, merci. J'espérais au moins un retour, s'il est positif en plus... ;)
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Re: Une histoire de sexe

#147

Message par embtw » 22 mars 2013, 21:33

Et hop, voici la mienne, après tout, hein, c'est un forum zozos/zézés, j'ai droit à un p'tit coup d'ésotérisme.

La pluie d'été semblait vouloir régénérer la terre meurtrie par la désolance humaine, tant elle se voulait abondante. Et le sol absorbait avec avidité cette ondée bienfaitrice, apaisante.

Le Phénix, oiseau explorateur, lui, maudissait ces flots persistants, car son plumage gonflé se prêtait mal aux longs vols planés dont il appréciait la beauté et l'unicité. La torpeur résultante d'une température ambiante étouffante, lui entravait les membres, tant et si bien qu'il jugea opportun de se reposer quelques instants. Aussi, ses yeux observèrent ce qui pourrait bien être la meilleure aire d'accueil. Mais le paysage n'offrait guère d'aspérités susceptibles de calmer sa course solitaire. Pourtant il distingua enfin un gîte acceptable : un arbre branlant au sommet d'une butte lui ouvrait désespérément ses branches. Et devant de tant de tristesse, il se posa sur l'arbre de la Vérité.

De si près, il pouvait observer ce désolant enchevêtrement de bois noirâtres et décharnés, comme si la mort avait voulu ôter jusqu'à toute impression de vie, pour laisser au regard du vivant le soin de s'imprégner de l'immoral.
Ignorant ce macabre présage, le Phénix entreprit alors de relisser son plumage, conscient d'être bientôt en face de la pureté, de la révélation divine.

C'est toiletté qu'il put s'assoupir, laissant la griserie de son sommeil caresser ses muscles endoloris ; Et les rêves mystérieux flattèrent son subconscient affaibli : ils l'entraînèrent bien au delà de la pensée dans des contrées magnifiques : lieux où les maîtres se laissent infléchir par la pitié et la bonté, régions où le besoin n'existe plus, où seule subsiste la pleine béatitude de l'existence.

Le réveil lui apparut comme la plus ignoble des tortures, tant le contraste des nouveaux paysages que caressaient ses pupilles, paraissait démoralisant. Et pourtant, s'il pouvait se douter qu'il n'était là qu'à l'orée de la souffrance ...

Son but étant l'acquisition de l'ultime Vérité, il s'ébroua et d'une envolée gracieuse, disparut dans les airs.
C'est alors qu'il l'aperçut, cet être allongé, si vieux, si fatigué.
Intrigué, il s'approcha d'un coup d'aile puis resta immobile au dessus de lui. L'être vivait encore mais semblait proche de l'ailleurs. Alors qu'il s'apprêtait à se poser, l'être éructa :

" Vas t'en, oiseau de l'espoir, point de place ici pour toi, vas t'en ! "

Surpris de cette injonction, le Phénix s'enfuit et se cacha dans l'arbre, observant de loin le vieil être s'apprêtant à franchir la frontière.

Le temps semblait comme suspendu, quand soudain, une lumière aveuglante jaillit et perça le coeur du voyageur de l'autre coté. Le sang jaillit comme propulsé par un dernier sursaut d'humanité. Et le vieil être disparut.

La source de la lumière expiante ricana des larmes baignant les yeux du Phénix. Car celui-ci réalisait que le dieu originel venait de mourir, assassiné par le dieu des hommes. Il sut ainsi l'ultime Vérité, le pourquoi de la recrudescence du mal.

Le Phénix s'envola, et d'une force inouïe, se laissa choir sur une branche pointue. Et le mensonge recouvrit le monde ...


Loi de mauricemaltais : Quand on vient de prendre x minutes pour lire un texte de mauricemaltais, on vient de perdre x minutes.
Théorie d'affabulation gattienne : Pour ce qui concerne les DAHUS la physique exotique prévoi la matérialisation de particules imaginaires

Mireille

Re: Une histoire de sexe

#148

Message par Mireille » 23 mars 2013, 00:02

Bonsoir Embtw,

Tu m'as fais verser une larme avec ton histoire d'une délirante poésie.

Toi et Sainte Ironie vous avez aisément détroné Eve-en-Gilles et ce cher Beetlejuice, mais ils s'en remettront, j'en suis sûre.

Merci de me partager vos magnifiques histoires.

Mireille

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Etienne Beauman
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Re: Une histoire de sexe

#149

Message par Etienne Beauman » 24 mars 2013, 21:21

Mireille a écrit :Tu m'as fais verser une larme avec ton histoire d'une délirante poésie.

Toi et Sainte Ironie vous avez aisément détroné Eve-en-Gilles et ce cher Beetlejuice, mais ils s'en remettront, j'en suis sûre.
Mouais c'est ton opinion, je ne la partage pas. Si Eve a respecté tes consignes, ce n'est pas le cas de Sainte ironie, et bien que son texte soit maitrisé l’absence d'une vraie chute laisse un goût d'inachevé, ni d' Embtw, on ne sait pas combien de temps il lui a fallu et il est clairement hors sujet (humoristique lié à un souvenir), et selon moi le style n'est pas maitrisé, il y a des incohérences et des effets discutables.

Le texte de BJ reste pour l'instant, à mon arrogant avis, loin devant.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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Sainte Ironie
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Re: Une histoire de sexe

#150

Message par Sainte Ironie » 25 mars 2013, 07:56

Ouais, j'avoue que j'ai pas su comment la finir cette historiette (d'autant plus que je l'ai plus ou moins improvisée tout du long). A vrai dire, je comptais faire un texte beaucoup plus long, mais ça aurait pris bien plus que deux heures.
J'écrirais sûrement une suite, un jour.
Rimmer: I brought about peace. Peace, freedom, and democracy!
Lister: Yeah, Rimmer. Right. Absolutely. Now all the corpses that litter that battlefield can just lie there safe under the knowledge that they snuffed it under a flag of peace and can now happily decompose in a land of freedom. Ya smeg head.
Red Dwarf IV

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