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par DarthBug » 15 juin 2005, 15:09
Mikaël: intéressant, mais la prise hors contexte est facile. Un des reproches faisable à tous les protagonistes de l'époque, est la politisation du discours (par rapport aux juifs, aux romains, etc...). Tu retrouveras la même contradiction dans l'Islam et ses différentes sourates, lorsque Mahomet demande à ses ouailles de combattre les juifs, ou de les aimer, suivant son humeur. Ce que tu cites entre dans un cadre plus large d'utilisation des influences, lié à la politique, ou à la psychologie, comme un sous-sytème incohérent d'un système plus grand. Je rappelle que je parle des religions monothéistes en général, et de leurs principes fondateurs. Le reste n'est que littérature, sexe ou politique...
J'ai parlé de rustines à un moment. C'est évidemment en rapport avec les différentes "marques" de chrétiens.
Or, je parle des règles de base. On pourrait effectivement gloser à l'infini sur l'existence de Jésus, qui est tout sauf sûre (à l'instar de Socrate), sur le fait qu'il aurait vraiment dit quelque chose, sur le fait que les apôtres ont peut-être fait un best-of de pensées en vogue chez les Esséniens de l'époque et fait une espèce de Bourbaki bouddhisto-hébraïque, sur le fait que les papes et consorts ont agrémenté leur religion comme ils l'entendaient, soit pour essayer de rendre cohérent, soit pour des motifs politiques (le purgatoire en est un bon exemple), un peu comme la constante cosmologique a été introduite parce que c'était plus joli dès le départ, etc....
Ton analogie avec la politesse est intéressante (quoique je me demande vraiment ce que nous connaissons des règles de politesse au Qc....), mais fausse.
A titre d'exemple, l'ordre, en partant de la rue, des types de personnes lorsqu'elles se croisent sur un trottoir est très clairement défini par les règles de la politesse. C'en est même mathématique. De même que la place des couverts, etc.
Le fait que certains domaines, a priori flous, s'entre-pénètrent est une des clés de l'incompréhension et des freins à la formalisation. Il est néanmoins toujours possible de trouver des règles plus générales qui impliquent une nouvelle règle, fût-elle dans un domaine supposé disjoint.
Par exemple, pour garder ton idée de politesse, l'ordre des convives autour d'une table fait appel à des notions aussi diverses que la praticité, les différent types de hiérarchies, qui dépendent chacune soit d'un ordre de pouvoir soit de présupposés sociologiques (les vieux, les jeunes, les couples, etc.). Le flou qu'on aperçoit n'est que le reflet de nos propres interprétations, ou de nos décisions. Aucune règle n'en contredit une autre, pas plus que 2 personnes différentes ne sont nées exactement au même moment. S'il semble qu'il y ait une certaine latitude dans l'application des règles, c'est qu'on fait alors appel à d'autres règles, non dites jusqu'ici, d'un ordre censément supérieur.
Ceci dit, et puisque ma proposition de formalisation de l'existant te gêne, je te propose autre chose. Pourquoi ne pas prendre comme postulats les mêmes que ceux de la chrétienté par exemple (Dieu, omnipotence, existence de l'âme, etc.) et ne pas essayer d'inférer d'autres lois, de décider ce qui est axiome, ce qui est démontrable, bref de construire un système formel cohérent ? Pourquoi ne pas se demander quel est le nombre d'axiomes nécessaires et suffisant afin de tomber sur les tables de la loi par exemple ?
Je suis persuadé que la foi de la majorité des gens, nonobstant leur religion, ou leur religiosité, est basée sur un concept général tout à fait formalisable et cohérent, très proche de l'interprétation contemporaine des différents dogmes.
(arf, je me relis et je doute... non, pas proche, mais comparable. La comparaison serait peut-être intéressante....)
Maintenant, me faire le reproche de construire un raisonnement en partant d'une hypothèse donnée afin de démontrer, ou peu s'en faut, la dite hypothèse, est me faire injure. Soit tu ne comprends pas très bien les articulations du langage et la grammaire, soit tu as vu dans mon discours des choses qui n'y étaient pas.
I.
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DarthBug le 15 juin 2005, 15:15, modifié 1 fois.
--Un coup de dés jamais n'abolira le hasard