La Gnose, le Retour

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Cartaphilus
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LA Fontaine écrit mieux.

#301

Message par Cartaphilus » 25 juin 2013, 08:08

Salut à tous, bonjour Raphaël.

Concernant l'interprétation de Matthieu, 10 : 34-36, vous faites le parallèle :
Raphaël a écrit :C'est la même chose si j'interprète une fable de La Fontaine; je ne me demande pas si un renard peut vraiment discuter avec un corbeau ou si papa corbeau aurait pu venir au secours de son fils.
J'ignorais que la bible et les fables de la Fontaine fussent censées avoir avoir la même portée.

Voilà qui ravale le texte prétendument révélé ou inspiré par le dieu abrahamique au rang d'une fable... ce qui me convient bien, même si je pense que La Fontaine est bien meilleur écrivain.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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eatsalad
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Re: La Gnose, le Retour

#302

Message par eatsalad » 25 juin 2013, 10:02

Cogitabunda a écrit :...
Alors Bienvenue Cogitabunda!
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Babel
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Re: La Gnose, le Retour

#303

Message par Babel » 25 juin 2013, 10:52

Raphaël a écrit :
Babel a écrit :Notez qu'une Thérèse d'Avila résoud ce problème de vocabulaire et parle de ses illuminations comme d'une fusion amoureuse avec Dieu.
Ce n'est vraiment pas mieux; ça fait penser à une relation sexuelle. Si c'est vraiment ce qu'elle ressentait ça n'a pas grand-chose à voir avec ce que j'appelle une fusion avec la conscience universelle.
Bonjour Raphaël,
Je pense que c'est parce que vous vous exprimez en langage moderne et hors tradition religieuse. A mon sens, une Thérèse d'Avila vivait ce qu'on appelle expérience transcendante mais la traduisait dans son propre contexte.

Fusion et "relation sexuelle" ne sont pas si éloignées au fond. Savez-vous que les alchimistes parlaient de noces chimiques pour qualifier l'union avec le Tout ? On retrouve bien un champ lexical similaire. Cette union avec le Tout était symbolisé par l'Ouroboros, le serpent qui se mord la queue, symbole de l'union des contraires.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Babel
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Re: Exégèse

#304

Message par Babel » 25 juin 2013, 11:09

Cartaphilus a écrit :Salut à tous, bonjour Raphaël.

Concernant l'interprétation de Matthieu, 10 : 34-36, vous faites le parallèle :
Raphaël a écrit :C'est la même chose si j'interprète une fable de La Fontaine; je ne me demande pas si un renard peut vraiment discuter avec un corbeau ou si papa corbeau aurait pu venir au secours de son fils.
J'ignorais que la bible et les fables de la Fontaine fussent censées avoir avoir la même portée.

Voilà qui ravale le texte prétendument révélé ou inspiré par le dieu abrahamique au rang d'une fable... ce qui me convient bien, même si je pense que La Fontaine est bien meilleur écrivain.
Bonjour Cartaphilus,
Vous êtes de mauvaise foi (sans mauvais jeu de mots) ou vous le faites exprès. TOUT texte littéraire a vocation à être interprété, il ne contient pas un sens unique. La Bible n'échappe pas à la règle. C'est d'autant plus vrai pour les textes les plus anciens dont les interprétations varient au fil des générations. L'exégèse ne s'applique pas qu'aux textes religieux, il s'agit de critique textuelle. Elle est aussi vieille que la littérature, l'exemple le plus ancien étant sans doute l'exégèse de Homère.

Je vous rappelle qu'en lançant cette discussion, j'ai bien spécifié si je les étudie en tant que texte littéraire pour justement ne pas le considérer comme texte révélé.
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switch
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Re: La Gnose, le Retour

#305

Message par switch » 25 juin 2013, 11:19

Je ne suis pas convaincu que les clergés des différentes Religions© partagent ce point de vue. La Vérité serait donc une question d'interprétation ? C'est un peu ce que dit Cartaphilus non ?
« La Science est une méthode pour décider si ce que nous choisissons de croire se base ou non sur les lois de la Nature ».

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Re: Exégèse

#306

Message par eatsalad » 25 juin 2013, 11:31

Babel a écrit : Je vous rappelle qu'en lançant cette discussion, j'ai bien spécifié si je les étudie en tant que texte littéraire pour justement ne pas le considérer comme texte révélé.
Bonjour Babel,

Evangile selon Saint Luc

Littérairement, parlant, on peut pas dire que ce sont de grands auteurs ! Le style est haché, le rythme aussi, et c'est plutot décousu..
En gros c'est lourdingue!
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Re: Exégèse

#307

Message par Babel » 25 juin 2013, 11:37

eatsalad a écrit :
Babel a écrit : Je vous rappelle qu'en lançant cette discussion, j'ai bien spécifié si je les étudie en tant que texte littéraire pour justement ne pas le considérer comme texte révélé.
Bonjour Babel,
Evangile selon Saint Luc
Littérairement, parlant, on peut pas dire que ce sont de grands auteurs ! Le style est haché, le rythme aussi, et c'est plutot décousu..
En gros c'est lourdingue!
Bonjour eatsalad,
Comme souvent, votre avis est tellement riche et argumenté qu'on ne peut que s'incliner.

Et que pensez-vous de Dostoïevski ? Moi je trouve qu'ilétronul.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Re: Exégèse

#308

Message par eatsalad » 25 juin 2013, 11:40

Babel a écrit :
eatsalad a écrit :
Babel a écrit : Je vous rappelle qu'en lançant cette discussion, j'ai bien spécifié si je les étudie en tant que texte littéraire pour justement ne pas le considérer comme texte révélé.
Bonjour Babel,
Evangile selon Saint Luc
Littérairement, parlant, on peut pas dire que ce sont de grands auteurs ! Le style est haché, le rythme aussi, et c'est plutot décousu..
En gros c'est lourdingue!
Bonjour eatsalad,
Comme souvent, votre avis est tellement riche et argumenté qu'on ne peut que s'incliner.

Et que pensez-vous de Dostoïevski ? Moi je trouve qu'ilétronul.
J'avoue qu'il est quand même meilleur que Luc (ou les nombreuses petites mains qui se cache derrière ce nom) en écriture, bien que ce ne soit pas ma tasse de thé..

En ce moment je lit clockers de Richard Price, j'en suis juste au début, mais pour l'instant j'aime ce style moderne à l'américaine!
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Re: La Gnose, le Retour

#309

Message par Babel » 25 juin 2013, 11:40

switch a écrit :Je ne suis pas convaincu que les clergés des différentes Religions© partagent ce point de vue. La Vérité serait donc une question d'interprétation ? C'est un peu ce que dit Cartaphilus non ?
Bonjour switch,
Mais enfin, le premier travail du christianisme naissant est de créer un Canon, de faire un choix entre divers textes. C'est la première exégèse. Ensuite, que faites-vous de la patristique ? Et des milliers de livres d'exégèse au fil des siècles ? De saint Augustin, de Thomas d'Aquin ?
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Re: Exégèse

#310

Message par eatsalad » 25 juin 2013, 11:50

Babel a écrit : Bonjour eatsalad,
Comme souvent, votre avis est tellement riche et argumenté qu'on ne peut que s'incliner.
Pas tellement moins que le votre en fait, vous argumentez avec beaucoup de mots mais quand on analyse ce n'est que du vent!
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Le texte, quel texte ?

#311

Message par Cartaphilus » 25 juin 2013, 16:06

Babel a écrit :Vous êtes de mauvaise foi (sans mauvais jeu de mots) ou vous le faites exprès. TOUT texte littéraire a vocation à être interprété, il ne contient pas un sens unique. La Bible n'échappe pas à la règle.
Il est vrai que tout texte littéraire se prête à interprétation, mais celle-ci ne signifie pas herméneutique (au sens d’exégèse religieuse) pour en indiquer, au delà du sens littéral, les différents niveaux, allégorique, allusif voire secret, et destinée à en révéler la nature ésotérique.

Par ailleurs, tout texte littéraire n'est pas donné comme le nec plus ultra de la sagesse, le modèle parfait sur lequel régler sa conduite, ses actes, sa vie entière ; et si vous voulez à tout prix faire abstraction du caractère prétendument révélé ou inspiré des évangiles :
Babel a écrit :Si vous voulez bien oublier un instant le débat sur leur historicité et vous concentrer sur le texte, que disent-ils au fond, qu'est-ce qui fait leur singularité ?
... je n'y vois qu'un corpus disparate où chacun, selon son humeur ou sa motivation, puisera l'extrait censé justifier son comportement.

Enfin, je passe sur le fait que, selon les traducteurs, il existe de notables variantes et donc moult versions de ces mêmes textes, ce qui rend d'autant plus subjective toute interprétation.

[Petit exercice : comparer, par exemple, Matthieu 5 : 3-12, dans une version classique et Matyah 5 : 3-12, dans la version littérale d'André Chouraqui]
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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Re: Le texte, quel texte ?

#312

Message par Babel » 25 juin 2013, 17:48

Cartaphilus a écrit :
Babel a écrit :Vous êtes de mauvaise foi (sans mauvais jeu de mots) ou vous le faites exprès. TOUT texte littéraire a vocation à être interprété, il ne contient pas un sens unique. La Bible n'échappe pas à la règle.
Il est vrai que tout texte littéraire se prête à interprétation, mais celle-ci ne signifie pas herméneutique (au sens d’exégèse religieuse) pour en indiquer, au delà du sens littéral, les différents niveaux, allégorique, allusif voire secret, et destinée à en révéler la nature ésotérique.
Vous connaissez sans doute La Divine Comédie de Dante ou le Faust de Goethe par exemple ? Ces deux seuls exemples, et il y en a un paquet d'autres, suffisent à réfuter votre phrase ci-dessus.
Cartaphilus a écrit :Enfin, je passe sur le fait que, selon les traducteurs, il existe de notables variantes et donc moult versions de ces mêmes textes, ce qui rend d'autant plus subjective toute interprétation.
Qu'une interprétation soit subjective de même qu'une traduction ne m'avait pas échappé, savez-vous ?
Cartaphilus a écrit :Petit exercice : comparer, par exemple, Matthieu 5 : 3-12, dans une version classique et Matyah 5 : 3-12, dans la version littérale d'André Chouraqui]
On peut de même comparer toutes les traductions d'Homère, de Sophocle, de Virgile, de Dostoïevski, on y trouvera les mêmes écarts... Le mieux étant bien sûr de connaître l'hébreu, le grec et le russe.

Bref, je ne vois pas où vous voulez en venir. Que la Bible vous sorte apparemment par les yeux est une chose qui vous regarde, que vous discréditiez son contenu littéraire pour cause de multiples interprétations possibles est juste absurde.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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#313

Message par Cartaphilus » 25 juin 2013, 20:54

Babel a écrit :Que la Bible vous sorte apparemment par les yeux est une chose qui vous regarde, que vous discréditiez son contenu littéraire pour cause de multiples interprétations possibles est juste absurde.
Quand je prends le sens littéral de la bible (exemple Matthieu 10 : 34-36), où l'on peut lire qu'un personnage prétendument nommé Jésus déclare «  [...] je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée [...] », pour montrer la contradiction du message d'un dieu-homme censé prêcher l'amour et la tolérance, l'on me dit qu'il faut interpréter le message divin ; et si je fais remarquer qu'il peut exister autant d'interprétations que de lecteurs, sur des sources diverses car traduites de multiples façons, cela devient absurde, et l'on m'oppose, qui les fables de La Fontaine, qui Homère, Sophocle, Virgile, Dostoïevski, comme exemple d'exercices possibles d'interprétation littéraire.... Amusant.

Je vous rappelle vos propos, concernant les évangiles :
Babel a écrit :Si vous voulez bien oublier un instant le débat sur leur historicité et vous concentrer sur le texte, que disent-ils au fond, qu'est-ce qui fait leur singularité ? [...] Voyez-vous dans les Evangiles des motifs de rejet outre leur vraisemblance ?
Eh bien, considérons la bible comme une simple œuvre littéraire : oublions la multiplicité des rédacteurs, ne tenons pas compte ni de l’historicité ni du caractère religieux ; si l'on se restreint à vouloir l'apprécier comme un livre ordinaire, il ne reste qu'une collection de mythes, écrite dans un langage parfois poétique, assez souvent abscons, emplie de redites et de contradictions, ce qui ne laisserait pas d'en brouiller le message, si l'on voulait en découvrir un.

► Évangile selon Marc, 9 : 40, citant Jésus — « Qui n'est pas contre nous est pour nous ».

► Évangile selon Matthieu, 12 : 30, idem, — « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi [...] ».

Ô ! Dieux de l'anagogie, anges de l'herméneutique, saints de l'exégèse, que ne m'inspirez-vous !
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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Re: Un exemple.

#314

Message par lezozo » 25 juin 2013, 22:58

Cartaphilus a écrit :
Babel a écrit :Que la Bible vous sorte apparemment par les yeux est une chose qui vous regarde, que vous discréditiez son contenu littéraire pour cause de multiples interprétations possibles est juste absurde.
Quand je prends le sens littéral de la bible (exemple Matthieu 10 : 34-36), où l'on peut lire qu'un personnage prétendument nommé Jésus déclare «  [...] je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée [...] », pour montrer la contradiction du message d'un dieu-homme censé prêcher l'amour et la tolérance, l'on me dit qu'il faut interpréter le message divin ; et si je fais remarquer qu'il peut exister autant d'interprétations que de lecteurs, sur des sources diverses car traduites de multiples façons, cela devient absurde, et l'on m'oppose, qui les fables de La Fontaine, qui Homère, Sophocle, Virgile, Dostoïevski, comme exemple d'exercices possibles d'interprétation littéraire.... Amusant.

Je vous rappelle vos propos, concernant les évangiles :
Babel a écrit :Si vous voulez bien oublier un instant le débat sur leur historicité et vous concentrer sur le texte, que disent-ils au fond, qu'est-ce qui fait leur singularité ? [...] Voyez-vous dans les Evangiles des motifs de rejet outre leur vraisemblance ?
Eh bien, considérons la bible comme une simple œuvre littéraire : oublions la multiplicité des rédacteurs, ne tenons pas compte ni de l’historicité ni du caractère religieux ; si l'on se restreint à vouloir l'apprécier comme un livre ordinaire, il ne reste qu'une collection de mythes, écrite dans un langage parfois poétique, assez souvent abscons, emplie de redites et de contradictions, ce qui ne laisserait pas d'en brouiller le message, si l'on voulait en découvrir un.

► Évangile selon Marc, 9 : 40, citant Jésus — « Qui n'est pas contre nous est pour nous ».

► Évangile selon Matthieu, 12 : 30, idem, — « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi [...] ».

Ô ! Dieux de l'anagogie, anges de l'herméneutique, saints de l'exégèse, que ne m'inspirez-vous !

Il se peut que Marc ou Matthieu est mal compris.
Ca t'es jamais arrivé à toi ? :mrgreen:
« Dans le doute abstiens-toi. »Pythagore « La pensée naît du doute. »Laurent Genefort
« Plus on sait, plus on doute. »Pie II « Qui ne doute pas acquiert peu. » Léonard de Vinci
« Le doute est père de la création. »Galilée « L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. » Aristote
« Il faut laisser à Dieu le bénéfice du doute. » Sacha Guitry

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Re: Un exemple.

#315

Message par Babel » 26 juin 2013, 00:05

Cartaphilus a écrit :
Babel a écrit :Que la Bible vous sorte apparemment par les yeux est une chose qui vous regarde, que vous discréditiez son contenu littéraire pour cause de multiples interprétations possibles est juste absurde.
Quand je prends le sens littéral de la bible (exemple Matthieu 10 : 34-36), où l'on peut lire qu'un personnage prétendument nommé Jésus déclare «  [...] je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée [...] », pour montrer la contradiction du message d'un dieu-homme censé prêcher l'amour et la tolérance, l'on me dit qu'il faut interpréter le message divin .
Je ne sais plus comment vous le dire. On dirait que votre esprit scientifique vous empêche de savoir ce qu'est un texte littéraire.

Parler de sens littéral pour n'importe quel texte littéraire est un non-sens. Vous raisonnez comme si un texte littéraire était semblable à une formulation mathématique, c'est-à-dire totalement explicite, transparent, objectif. Par nature, l'écriture est subjective, implicite, elliptique, incomplète.

Vous ne prouvez rien en ne faisant que citer un extrait, qu'il provienne de la Bible ou des Fleurs du mal, vous faites une citation, rien de plus. Il faut que vous le commentiez un minimum et ça s'appelle l'exégèse, la critique textuelle.

Le problème est que votre seul argument est de dire que votre extrait contredirait le message que je vois dans les Evangiles. Vous ne le prouvez pas, vous l'affirmez.

Or, d'un point de vue de critique externe, je vous réponds que cet extrait est largement considéré comme une interpolation tardive puisqu'il fait partie d'un passage qui fait clairement référence aux persécutions futures des apôtres missionnaires. D'autre part, la division (Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère) dont il est question est la division future entre judaïsme et futur christianisme, donc au sein d'une même famille puisque les premiers chrétiens sont juifs, est-il la peine de le rappeler ?

D'un point de vue de critique interne, je pourrais seulement vous signaler qu'il n'est pas très raisonnable de penser qu'il faut prendre les propos de Jésus (je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée) au premier degré puisque la totalité des quatre évangiles montre assez peu Jésus se trimballer dans le désert du Sinaï ou dans Jérusalem avec un glaive à la ceinture ni combattre valeureusement à plusieurs reprises les armes à la main. Vous devez confondre avec un autre Prophète né quelques siècles plus tard.

Je vous considère vraiment de mauvaise foi et vous suspecte très fortement de ne connaître des Evangiles que ce qu' "enseigne" le petit manuel du parfait athée. Je propose donc qu'on arrête ici ce "dialogue" qui n'en a jamais été un.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Re: LA Fontaine écrit mieux.

#316

Message par Raphaël » 26 juin 2013, 02:57

Cartaphilus a écrit :J'ignorais que la bible et les fables de la Fontaine fussent censées avoir avoir la même portée.
Qui a prétendu que ça devait avoir la même portée ? Sûrement pas moi.
Voilà qui ravale le texte prétendument révélé ou inspiré par le dieu abrahamique au rang d'une fable... ce qui me convient bien
C'est en tous cas mon hypothèse de vraisemblance maximale. Je crois que les Évangiles ont été écrits pour faire passer des leçons de morale en se servant d'une histoire rédigée de façon à ce que les croyants y voient une réalité historique qui corresponde à leurs attentes.

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Re: Un exemple.

#317

Message par Jean-Francois » 26 juin 2013, 14:31

Babel a écrit :Je vous considère vraiment de mauvaise foi et vous suspecte très fortement de ne connaître des Evangiles que ce qu' "enseigne" le petit manuel du parfait athée. Je propose donc qu'on arrête ici ce "dialogue" qui n'en a jamais été un
Quelle base pourrait permettre le dialogue puisque toutes les interprétations finissent par s'équivaloir et qu'aucune n'indique quoi que ce soit sur le texte? Puisque vous défendez les évangiles comme une fiction littéraire dont le sens est toujours "ailleurs"* (i.e., dans l'interprétation plus que moins subjective), mais jamais dans le texte littéral, cela devient une question de goûts,de jugement artistique, et non pas une matière à réflexion sérieuse.

Surtout que vous modulez un peu à votre guise ce qu'on peut (doit?) dire des évangiles, en faisant l'impasse sur le fait que les croyants, eux, placent beaucoup plus d'importance sur le texte que vous ne l'admettez. Entre autre quand il la tiennent pour la preuve de l'existence de Dieu ou prétendent que l'on doit la considérer comme un guide moral. Qu'il interprète, par exemple, en isolant des versets de leur contexte pour défendre tout et n'importe quoi, n'empêche pas qu'ils ont régulièrement recourt au texte littéral.

Pas besoin d'épiloguer pendant mille ans, donc, puisque vous retirez (presque) autant que les athées toute valeur d'objectivité à la Bible. Vous en faites un "vulgaire" texte littéraire, n'ayant qu'une valeur artistique intrinsèque**. C'est aussi un ouvrage de référence pour comprendre l'histoire de l'art, de la politique, etc. car la Bible s'est imposée en occident pendant des siècle. Par contre, ce n'est ps un ouvrage historique car c'est romancé, littéraire.

Jean-François

* Toute ressemblance avec votre défense de la gnose ne sera sans doute pas fortuite :lol:
** Personnellement, je trouve ça mal écrit et souvent chiant.
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Re: Un exemple.

#318

Message par Babel » 26 juin 2013, 15:06

Jean-Francois a écrit :Quelle base pourrait permettre le dialogue puisque toutes les interprétations finissent par s'équivaloir et qu'aucune n'indique quoi que ce soit sur le texte? Puisque vous défendez les évangiles comme une fiction littéraire dont le sens est toujours "ailleurs"* (i.e., dans l'interprétation plus que moins subjective), mais jamais dans le texte littéral, cela devient une question de goûts,de jugement artistique, et non pas une matière à réflexion sérieuse.
Bonjour Jean-François,
Quelle base de dialogue ? La simple bonne foi. Prétendre que les Evangiles ne portent pas un message humaniste, humaniste du moins pour l'époque, me parait être oui, de la mauvaise foi. On peut bien sûr nuancer mais le nier totalement...

Je connais plusieurs athées capables de faire la distinction entre le texte et ce qu'est devenu le christianisme. Capables de trouver des valeurs positives dans le texte.

D'autre part, toutes les interprétations ne s'équivalent pas, pas plus que ne s'équivalent toutes les interprétations sur, au hasard, Dostoïevski. Quelqu'un prétendant que Dostoïevski par exemple a une fibre communiste a plutôt intérêt à argumenter son propos...

On ne peut pas non plus faire dire n'importe quoi au texte. Cartaphilus semble vouloir absolument voir dans les Evangiles des sous-entendus venant contredire le message humaniste. Pour discréditer un texte, tout est bon, même les techniques les plus basses. Il n'est qu'à voir comme les nazis voulurent récupérer Nietzsche.

Je ne défends pas les Evangiles comme une fiction littéraire. Je pense qu'ils ont une part d'historicité difficile voire impossible à distinguer de la mythification. Mais ce débat sur l'historicité risquant de tourner à vide, je proposais simplement de ne considérer les Evangiles que d'un point de vue littéraire et de voir ce qu'ils avaient à nous dire. Mais c'est apparemment peine perdue.
Jean-Francois a écrit :C'est aussi un ouvrage de référence pour comprendre l'histoire de l'art, de la politique, etc. car la Bible s'est imposée en occident pendant des siècle. Par contre, ce n'est ps un ouvrage historique car c'est romancé, littéraire.
C'est bien là où je voulais en venir. Qu'importe ce qu'on pense de l'historicité des Evangiles, leur importance dans l'histoire artistique, littéraire, philosophique est tellement énorme que les méconnaître est se priver de comprendre une large part de presque vingt siècles de culture occidentale...
Dernière modification par Babel le 26 juin 2013, 15:06, modifié 1 fois.
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Re: Un exemple.

#319

Message par Florence » 26 juin 2013, 15:06

Babel a écrit :Je ne sais plus comment vous le dire. On dirait que votre esprit scientifique vous empêche de savoir ce qu'est un texte littéraire.
Ne lancez pas à autrui les attaques personnelles que vous ne voudriez pas voir lancées à votre égard ...
Parler de sens littéral pour n'importe quel texte littéraire est un non-sens. Vous raisonnez comme si un texte littéraire était semblable à une formulation mathématique, c'est-à-dire totalement explicite, transparent, objectif. Par nature, l'écriture est subjective, implicite, elliptique, incomplète.
Non, pas par nature. Tout dépend de l'auteur, de ses intentions, de son style, etc. L'interprétation, elle, sera par nature subjective, faute de pouvoir être dans la tête de l'auteur et en fonction de la culture, de l'érudition et de l'état d'esprit du lecteur.
Vous ne prouvez rien en ne faisant que citer un extrait, qu'il provienne de la Bible ou des Fleurs du mal, vous faites une citation, rien de plus. Il faut que vous le commentiez un minimum et ça s'appelle l'exégèse, la critique textuelle.

Le problème est que votre seul argument est de dire que votre extrait contredirait le message que je vois dans les Evangiles. Vous ne le prouvez pas, vous l'affirmez.
Et il n'est ni le seul ni le premier. Parce que la bible, AT comme NT, est bourrée de contradictions et d'incohérences internes, qui permettent justement à tout un chacun d'y trouver ce qui lui convient. Venir ensuite prétendre que votre interprétation est juste et celle de Cartaphilus fausse et de mauvaise foi est assez ironique ...
Or, d'un point de vue de critique externe, je vous réponds que cet extrait est largement considéré comme une interpolation tardive puisqu'il fait partie d'un passage qui fait clairement référence aux persécutions futures des apôtres missionnaires. D'autre part, la division (Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère) dont il est question est la division future entre judaïsme et futur christianisme, donc au sein d'une même famille puisque les premiers chrétiens sont juifs, est-il la peine de le rappeler ?
Apologétique classique. Il s'agit d'une interprétation, pas plus valide qu'une autre.
D'un point de vue de critique interne, je pourrais seulement vous signaler qu'il n'est pas très raisonnable de penser qu'il faut prendre les propos de Jésus (je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée) au premier degré puisque la totalité des quatre évangiles montre assez peu Jésus se trimballer dans le désert du Sinaï ou dans Jérusalem avec un glaive à la ceinture ni combattre valeureusement à plusieurs reprises les armes à la main. Vous devez confondre avec un autre Prophète né quelques siècles plus tard.
Etant donné que le personnage du Messie reprend en partie les aspirations et doléances politiques des Juifs sous domination romaine, ce n'est pas totalement impossible.
Je vous considère vraiment de mauvaise foi et vous suspecte très fortement de ne connaître des Evangiles que ce qu' "enseigne" le petit manuel du parfait athée. Je propose donc qu'on arrête ici ce "dialogue" qui n'en a jamais été un.
C'est fini,les caprices, les grosses colères et les ad hominem ridicules chaque fois qu'un de vos interlocuteurs ne se plie pas à vos exigences en matière de discussion ? :roll:
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

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Cartaphilus
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Pas de catéchisme athée.

#320

Message par Cartaphilus » 26 juin 2013, 15:14

Salut à tous, bonjour Babel.

Toujours à propos de Matthieu, 10 34 : 36, vous écrivez :
Babel a écrit :Le problème est que votre seul argument est de dire que votre extrait contredirait le message que je vois dans les Evangiles. Vous ne le prouvez pas, vous l'affirmez.
La seule chose que je souhaitais montrer, c'était la violence du propos, contradictoire avec votre vision d'un « dieu-homme » censé porter un message « d'amour et de tolérance » dont serait empreint le corpus évangélique, annonçant la bonne nouvelle de la doctrine christique.

Et, s'il faut interpréter le texte, cela peut se faire de tant façons, différentes et même contraires (voir un second exemple dans ce mien message)... bien malin inspiré celui en saisit la Suprême Vérité, marquée du sceau de la Divine Révélation.
Babel a écrit :Je vous considère vraiment de mauvaise foi et vous suspecte très fortement de ne connaître des Evangiles que ce qu' "enseigne" le petit manuel du parfait athée.
Las ! De foi, je n'en ai guère, et quand au « manuel du parfait athée », vous surprendrais-je si je vous disais qu'il n'existe ni livre saint, ni dogme, et pas de catéchisme de l'athéisme ?
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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Re: Un exemple.

#321

Message par il_lio » 26 juin 2013, 15:48

Cartaphilus a écrit :
Babel a écrit :Que la Bible vous sorte apparemment par les yeux est une chose qui vous regarde, que vous discréditiez son contenu littéraire pour cause de multiples interprétations possibles est juste absurde.
Quand je prends le sens littéral de la bible (exemple Matthieu 10 : 34-36), où l'on peut lire qu'un personnage prétendument nommé Jésus déclare «  [...] je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée [...] », pour montrer la contradiction du message d'un dieu-homme censé prêcher l'amour et la tolérance, l'on me dit qu'il faut interpréter le message divin ; et si je fais remarquer qu'il peut exister autant d'interprétations que de lecteurs, sur des sources diverses car traduites de multiples façons, cela devient absurde, et l'on m'oppose, qui les fables de La Fontaine, qui Homère, Sophocle, Virgile, Dostoïevski, comme exemple d'exercices possibles d'interprétation littéraire.... Amusant.



Bonjour,
Sans entrer trop avant dans le sujet Glose, qui n'est pas "ma tasse de thé"...
"je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée"

Il y là, comme sans doute ailleurs, le sens propre et le sens figuré:
image1118.jpg
Glaive-verbe reliant le chant des deux anges en opposition, sur une bouche fermée.

Musée du Louvre. 1150-1175.
image1119.jpg
Christ au glaive. Angers 1380.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

Jean-Francois
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Re: Un exemple.

#322

Message par Jean-Francois » 26 juin 2013, 15:59

Babel a écrit :Prétendre que les Evangiles ne portent pas un message humaniste, humaniste du moins pour l'époque, me parait être oui, de la mauvaise foi. On peut bien sûr nuancer mais le nier totalement...
Bien sûr qu'on "peut trouver des valeurs positives dans le texte" (certainement plus dans le NT que dans l'AT, je l'ai reconnu et je ne pense pas que Cartaphilus ne l'admette pas). So what? Est-ce que cela démontre l'existence de Dieu? Est-ce que cela démontre que tout dans les évangiles a une valeur humaniste? Est-ce que cela donne une valeur sacrée à la Bible ou en fait un réceptacle de Vérités Transcendantes Révélées (aux Initiés)? Pas vraiment.
D'autre part, toutes les interprétations ne s'équivalent pas, pas plus que ne s'équivalent toutes les interprétations sur, au hasard, Dostoïevski
Pour savoir si cela est vrai, à mon avis, il faut commencer par étudier littéralement le texte. Vous, vous semblez défendre qu'il ne faut pas vraiment le faire car l'interprétation doit prédominer.

À mon avis, la Bible n'a pas été écrite au 60e niveau de lecture. Elle s'adressait à des lecteurs (ou auditeurs) dans un langage assez simple pour qu'il soit compris et admis. Trop compliquer des propos, à grand-coup de sous-entendus ésotérico-mystico-tsoin-tsoin les rend insignifiants. Évidemment, pour les lecteurs/auditeurs, il y avait certaines "clés" de lecture mais le texte lui-même avait son importance. Et il l'a toujours auprès des croyants (par exemple, S(sic)C/Semeur s'en tient préférentiellement à sa version de la Bible).
Pour discréditer un texte, tout est bon, même les techniques les plus basses. Il n'est qu'à voir comme les nazis voulurent récupérer Nietzsche
Vous méritez un point Godwin: rapprocher Cartaphilus des nazis n'était pas nécessaire. Je comprends qu'il puisse y avoir un peu de frustration devant le fait que l'exercice que vous proposez (voir les évangiles sur le plan de l'interprétation littéraire et seulement ça) n'intéresse pas grand-monde, mais nous ne sommes pas forcés d'avoir les mêmes intérêts que vous.
Qu'importe ce qu'on pense de l'historicité des Evangiles, leur importance dans l'histoire artistique, littéraire, philosophique est tellement énorme que les méconnaître est se priver de comprendre une large part de presque vingt siècles de culture occidentale...
C'est même plus compliqué que ça car l'influence de la Bible résulte parfois d'une méconnaissance - par les artistes, philosophes, etc. - du texte réels des évangiles (ou de l'AT). L'influence de la Bible, c'est le principe insidieux du "téléphone arabe" à la puissance un millénaire et quelques siècles :lol:

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Re: Un exemple.

#323

Message par Babel » 26 juin 2013, 16:21

Jean-Francois a écrit :Vous méritez un point Godwin: rapprocher Cartaphilus des nazis n'était pas nécessaire. Je comprends qu'il puisse y avoir un peu de frustration devant le fait que l'exercice que vous proposez (voir les évangiles sur le plan de l'interprétation littéraire et seulement ça) n'intéresse pas grand-monde, mais nous ne sommes pas forcés d'avoir les mêmes intérêts que vous.
Loin de moi l'idée de le rapprocher des nazis ! Si confusion il pouvait y avoir, qu'il veuille bien m'en excuser. Je prenais un exemple classique d'interprétation volontairement orientée et de mauvaise foi.
Jean-Francois a écrit :
Babel a écrit :D'autre part, toutes les interprétations ne s'équivalent pas, pas plus que ne s'équivalent toutes les interprétations sur, au hasard, Dostoïevski
Pour savoir si cela est vrai, à mon avis, il faut commencer par étudier littéralement le texte. Vous, vous semblez défendre qu'il ne faut pas vraiment le faire car l'interprétation doit prédominer.
Pour moi, l'étude littérale ne peut se porter que sur les faits décrits : il est né à tel endroit, mort à tel autre, a traversé telles ou telles villes... Quant aux paroles prêtées à Jésus et aux commentaires des rédacteurs des Evangiles, elles sont en effet à interpréter.
Jean-Francois a écrit :À mon avis, la Bible n'a pas été écrite au 60e niveau de lecture. Elle s'adressait à des lecteurs (ou auditeurs) dans un langage assez simple pour qu'il soit compris et admis.
Sans en avoir une certitude totale, je ne suis pas de votre avis. Il y a beaucoup de passages "mystérieux", clairement à décoder. L'enseignement oral de Jésus devait être simple lui, il semblait s'exprimer le plus souvent en paraboles pour justement être compris du plus grand nombre. Mais les textes sont plus obscurs, je pense en particulier au quatrième évangile, celui de Jean, clairement ésotérique par endroits.

On considère que les premières transmissions étaient essentiellement orales et ce, durant quelques bons siècles. Les textes étaient réservés aux seuls érudits. Il suffit de voir combien une partie de l'Eglise s'opposa à la diffusion massive du NT à l'invention de l'imprimerie...
Jean-Francois a écrit :C'est même plus compliqué que ça car l'influence de la Bible résulte parfois d'une méconnaissance - par les artistes, philosophes, etc. - du texte réels des évangiles (ou de l'AT).
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous voulez dire ici. Vous avez des exemples en tête ?
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Re: Un exemple.

#324

Message par Mr.DFG » 26 juin 2013, 16:51

Babel a écrit :
Jean-Francois a écrit :Pour savoir si cela est vrai, à mon avis, il faut commencer par étudier littéralement le texte. Vous, vous semblez défendre qu'il ne faut pas vraiment le faire car l'interprétation doit prédominer.
Pour moi, l'étude littérale ne peut se porter que sur les faits décrits : il est né à tel endroit, mort à tel autre, a traversé telles ou telles villes... Quant aux paroles prêtées à Jésus et aux commentaires des rédacteurs des Evangiles, elles sont en effet à interpréter.
Littéralement variable.

Votre sens de la logique me semble déficient.
- La douleur fait mal -

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Jean-Francois
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Re: Un exemple.

#325

Message par Jean-Francois » 26 juin 2013, 17:05

Babel a écrit :Sans en avoir une certitude totale, je ne suis pas de votre avis. Il y a beaucoup de passages "mystérieux", clairement à décoder
Pour moi, ces "mystères" résultent surtout qu'on regarde les textes à beaucoup de distance, en ayant (grandement) perdu les points de repères qui étaient la norme de lecteurs/auditeurs.

En plus, oui, secondairement, il y a eu tri arbitraire et tentatives de cacher les textes à la population ce qui a certainement augmenté l'aura de "mystère" du texte. Cela a certainement créé une certaine fracture entre l'érudit interpréteur du Texte et le profane.
Babel a écrit :
Jean-Francois a écrit :C'est même plus compliqué que ça car l'influence de la Bible résulte parfois d'une méconnaissance - par les artistes, philosophes, etc. - du texte réels des évangiles (ou de l'AT).
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous voulez dire ici. Vous avez des exemples en tête ?
Peut-être que je me trompe mais je pensais à Dante par exemple, qui reprend ce qui lui était accessible de la Bible* mais en augmentant la symbolique. En plus, votre remarque sur l'imprimerie va dans ce sens: les artistes qui ont conçu des ouvrages religieux n'étaient pas forcément au courant du texte la Bible, ils le voyaient au travers d'une interprétation (et certainement pas du texte le plus proche des originaux). Leurs oeuvres sont (ou seraient) donc en décalage avec le texte à un point qu'il est difficile d'estimer, mais qui sert parfois à réinterpréter la perception de la Bible à telle ou telle époque.

Jean-François

* Même si je suppose que Dante avait une relativement bonne compréhension des évangiles disponibles à son époque, je ne pense pas que ceux-ci correspondent aux version plus anciennes.
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