Hibou a écrit :Pas du tout certain. Le "je" n'est peut être pas matériel, car je ne vois pas en quelle matière il pourrait l'être
Une impression n'est pas matérielle, c'est vrai, mais elle n'existe pas sans support matériel. L'image mentale que vous avez de l'écran d'ordinateur n'est pas matérielle mais elle n'existe pas sans les réseaux neuronaux qui analyse le signal provenant de vos rétines. Si le signal est perturbé, l'image ne représentera pas la réalité (au pire, vous serez aveugle).
Jean-Francois a écrit :C'est quoi le "domaine du mental"? Et, comment savez-vous qu'il sont "avancés"... Peut-être sont-ils égarés, lancés sur une fausse piste? À ce que j'en sais, nos connaissances en neurologie ou en psychologie ne proviennent pas d'écrits bouddhistes ou hindouistes.
Vous pensez donc que la science occidentale est la plus avancée au monde et la seule qui soit valable [...][/quote]
Comme vous ne répondez pas à ma question, je suppose que vous ne savez pas ce qu'est le "domaine du mental". Votre affirmation à l'effet que les penseurs cités par Darka sont "avancés" dans ce domaine est donc douteuse. Vous ne savez pas non plus quel(s) "progrès" réellement scientifique le bouddhisme ou l'hindouisme aurait permis.
Je note aussi que vous êtes que vous dédaignez l'hindouisme sur la base que ce serait une "philosophie" (alors que c'est une religion avec plein de dieux), sans considérer que le bouddhisme est aussi un ensemble de philosophies (de nature religieuse, mais sans véritable dieu).
Je n'en suis pas conscient dans le sens où je ne le ressent pas. Mais j'en suis conscient dans le sens où j'en ai la connaissance, je sais que cela existe en ce moment
C'est bien ce que je disais: vous mélangez des choses différentes.
Jean-Francois a écrit : la conscience est basée sur des processus chinioélectriques alors que ce ne sont pas eux que l'on perçoit
Je ne savais pas que la conscience fonctionnait avec des processus activés par les chinois[/quote]
Oui, c'est "chiMio-". (Notez que pour les chinois, j'aurais plutôt écrit "sino-".)
Plus sérieusement, on pense à un souvenir, on s'y promène en se rémémorant des images, des sons
La "promenade" est très métaphorique... donc trompeuse.
Pas curiosité: êtes-vous capable de visualiser une rose (ou un éléphant) à volonté? Certaines personnes sont plus capables que d'autres de faire un tel exercice de visualisation (particulièrement les artistes spécialisés dans le visuels*). Moi, il m'est assez difficile de le faire si je n'ai pas vu une image de rose (ou d'éléphant) depuis un moment.
* Et certains autistes "savants".
Puis brusquement on décide de changer de souvenir, ou de se concentrer sur notre environnement. Qu'est ce qui décide d'effectuer ce changement?
Votre "on décide brusquement de changer" présuppose une "décision d'effectuer le changement" par le "je" (la décision est consciente). Mais pourquoi ne serait-ce pas plutôt parce qu'il y a changement que vous pensez à autre chose ou arrêtez de rêvasser? La nuance est que vous présupposez un "je-entité" qui "décide"; ce que je dis est que ce "je-entité" n'est pas nécessaire car c'est un changement, induit par une cause inconnue*, qui modifie
a posteriori l'illusion du "je" tout en faisant croire à une décision par ce "je".
Je sais que j'ai utilisé "prise de décision"
dans un autre message mais c'est pour simplifier. Dans les expériences comme celles de Libet, on n'enregistre évidemment pas une décision (c'est un concept) mais de l'activité neuronale. Cette activité neuronale est liée à un mouvement ou a une sensation (c'est connu sur la base d'autres séries d'expériences). On peut ainsi montrer que le mouvement est déclenché avant que le participant ait l'impression consciente de bouger; on peut, de manière similaire, montrer que l'activité sensorielle débute dans des régions spécialisées du cerveau avant que l'on ait conscience de la stimulation. Ce que ces études montrent, c'est que la conscience de "quelque chose" est produite après que l'activité neurale nécessaire pour ce "quelque chose" se soit produite.
Jean-François
* Les causes peuvent être multiples.
"La religion est un poisson carnivore des abysses. Elle émet une infime lumière, et pour attirer sa proie, il lui faut beaucoup de nuit." (Hervé Le Tellier, L’anomalie)