Hibou a écrit :Salut voyageur, pourrait tu expliquer un peu mieux ceci?
Ma réponse concernant "l'autre" est à remettre en contexte. Elle répondait à l'idée de Raphaël selon laquelle s'il changeait de mémoire, il serait toujours lui-même, peu importe qui il serait suivant la mémoire utilisé. Ce à quoi je répond qu'il y a une subtilité, car dans la mesure où ce qu'on est reste constant cela signifie que le rôle passager qu'on endosse dans l'incarnation est en réalité "étrangère" à notre réalité.
Cet "autre" soi nous fait croire qu'on est cela (le corps, la mémoire, tout ce qui va avec) alors qu'en réalité on est autre chose.
Hibou a écrit :Si l'autre n'est qu'un leurre et n'existe pas, alors moi je suis un leurre pour lui et je n'existe pas non plus.
Pas net tout ça!
Tout dépend ce que tu mets derrière les termes, et ça demande de la précision. Ce qui existe du latin "existere" qui signifie "expulsé de", de quoi voilà ce qui serait intéressant à déterminer, bref ce qui existe n'est pas ce que nous sommes réellement. Ta marionnette ou la mienne, peu importe laquelle ne sont que des leurres, qui remplissent à merveille leur fonction, dans la mesure où l'objectif du leurre est de tromper et d'attirer l'attention partout sauf là où il faut. C'est le principe de l'illusionniste qui, pendant que tu regardes là où il le veut, détourne ton attention précisément là où tu ne verras rien. En clair on a besoin de personne d'autre que soi-même pour se tromper tout seul. L'orgueil consiste à ne pas vouloir reconnaître son erreur et pour ce faire on la projette sur autrui.
Si on te retire le cœur et qu'on te mette une pile à la place et que tout fonctionne normalement. Diras-tu que tu es ce cœur enlevé? Assurément que non. L'exercice que je te proposé de réaliser consiste par élimination à ne garder que ce qui est important, et tu auras une vision plus juste de ce que tu es en comprenant ce que tu n'es pas. Exercice que personne ne fait puisqu'il est TELLEMENT EVIDENT qu'on est notre corps, que la simple remise en question changerait tout le paradigme de l'existence qui tourne autour de ce mensonge.