Etienne Beauman a écrit :Brigand a écrit :On peut continuer longtemps
Bah oui c'est la force d'une pétition de principe, et la raison pour laquelle je ne repartirais pas dans un débat stérile, quels que soient les arguments auxquels tu seras confronté tu répondras illusion. Ta position est irréfutable. C'est contradictoire avec ta conclusion, à moins bien sûr que tu expliques ce qui pourrait te faire changer d'avis.
Brigand a écrit : Le but, c'est de profiter de l'infime instant durant lequel on existe.
Vérité révélée ?
La liberté consiste à déterminer pas soi même quel est son but dans la vie, connaitre le but de l'Homme est la prétention des tyrans.
. D'où mon acceptation de la théorie de Spinoza comme "null hypothesis", que je considère comme vraie jusqu'à ce qu'on me donne des raisons valables de penser que quelque chose de plus est à l'oeuvre (un dieu, la matrice, la réincarnation, etc.).
Toi à l’œuvre c'est beaucoup plus concret que Dieu ou la matrice, ça n'a pas de sens de considérer par défaut que ce que tu vis est une illusion.
Par défaut ce qui t'arrive est réel jusqu'à preuve du contraire, c'est une nécessité logique pour celui qui prétends affirmer quoi que ce soit.
C'est intéressant, parce que je comprends tout à fait tes arguments, je les trouve pertinents, et je vois en quoi ma position peut sembler tendre vers la zozoterie. Mais symétriquement, je pense que mes arguments sont également pertinents, basés sur le même "socle sceptique", et pour moi, c'est ta position qui tend vers la zozoterie. Je pense qu'un de nous deux utilise un argument de manière erronée.
Essayons de trouver où ça coince.
Quand tu parles de déterminer par soi-même quel est son but dans la vie, je suis du même avis que toi, car dans la vie de tous les jours on aborde les choses à notre échelle. Mais dans l'ensemble de l'univers, notre vie n'a plus de sens ou de but que celle d'un lombric il y a 100 millions d'années, qu'on le veuille ou non. Dire que nos actions sont absurdes par définition, c'est dire qu'elles n'ont pas de but absolu ou "supérieur", mais seulement celui qu'on leur donne subjectivement, à notre échelle. Dire que nos vies ont un sens "supérieur" à celui de leur simple existence, c'est faire une affirmation positive à qui revient la charge de la preuve.
Il me semble aussi que dire que le libre-arbitre existe, c'est sous-entendre que nos décisions sont autre chose que des réactions (aussi complexes soient-elles) qui suivent les lois de la physique (et donc de la chimie, et donc de la biologie, et donc de la neurologie, et donc de nos cerveaux physiques), ce qui laisse apparaître en filigrane l'idée que quelque chose de plus que nos cerveau physiques est à l'oeuvre, comme une âme, par exemple. Et là encore, c'est une affirmation positive à qui revient la charge de la preuve.
En fait, je crois que tu prends le problème à l'envers quand tu poses le problème dans les termes "réel vs. illusion" (d'où la charge de preuve que tu demandes pour prouver l'illusion). Or moi, je pose "libre-arbitre vs. absence de libre-arbitre", et si le libre-arbitre et l'absence de libre-arbitre sont indiscernables (à cause de l'illusion, qui semble être la conséquence logique de l'absence de libre-arbitre conjuguée à notre capacité de raisonnement limité sur les chaîne de causalité complexes), la "null hypothesis" logique me semble être l'absence de libre-arbitre.
Qu'en penses-tu?