Salut Mireille!
La question de l'intelligence est difficile par le fait même qu'elle atteint nos limites intellectuelles. Il ne faut pas oublier qu'il y a plusieurs types d'intelligence (les capacités intellectuelles, l'intelligence altruiste, l'imagination, etc.). Comment bien définir ce principe intelligent si l'intelligence est inévitablement liée en partie à la subjectivité? Aussi, cette notion de « principe » que tu définis est encore assez vague, puis subjective par cette impression d'ordre et d'organisation que tu lui attribues et qui demeure tout de même bien relative. D'ailleurs, l'organisation ne dure qu'un temps et dépend d'une échelle d'observation. En principe, ce qui est vivant (organisé) obéit aux mêmes lois physiques que ce qui est inerte (désorganisé). On pourrait dire que ce qui permet une organisation est aussi ce qui permet le chaos. On pourrait aussi voir les lois de l'univers comme étant eux-mêmes ce qui serait l'expression d'une organisation. C'est beaucoup une question d'interprétation.
Je trouve qu'il est naturel de percevoir un univers (ou un environnement) qui corresponde à ce qu'on peut concevoir et qui possède (en apparence, du moins), par cette capacité à concevoir justement, des structures qui se conservent comme le fait que nous conservons physiquement et mentalement une structure de base par exemple.
Ta question de l'intelligence comme principe de l'univers me fait penser à l'hypothèse (infalsifiable, hélas) d'un champ de conscience. J'aime bien cette idée, mais elle n'est pas nécessaire (c'est ce dont je me suis aperçu en discutant avec Jean-François il y a presque deux ans déjà) afin de donner des définitions et des explications possibles (mais sûrement invérifiable entièrement) à des formes de consciences (ou d'intelligence). Du coup, la définition objective et scientifique de la conscience devra probablement se réajuster indéfiniment pour qu'elle corresponde aux observations, car, sinon, elle perdra toute signification subjective.
Aussi, certains chercheurs n'excluent pas la possibilité de trouver de nouvelles propriétés de la matière par l'étude de la structure la plus complexe que l'on connaisse : le cerveau. Tout ça me semble assez compliqué en effet.
Je t'avoue que j'ai de la difficulté à comprendre le point essentiel que tu tentes de soulever.
Plus on définit clairement une chose, plus elle devient objective, mais la conscience (et les notions comme l'intelligence, les sentiments, le bonheur, la souffrance, etc. qui lui sont rattachées) demeure par définition subjective, d'où un certain sentiment de contradiction, d'où l'existence constante d'une chose inconnaissable (mais qui peut atteindre notre réalité), d'où mon impression d'une incomplétude, d'une probable impossibilité à tout expliquer de façon précise. Du moins, si l'on trouve une théorie du tout, on ne pourra pas savoir si elle est entièrement vraie, ce qui me semble normal. Un contre-exemple peut arriver à tout moment. Il ne faut évidemment pas cesser la recherche pour autant.
Parfois, on essaie de s'accrocher à une croyance comme on s'accroche à une goutte d'eau dans l'océan. On cherche à combler un sentiment d'insécurité.
Selon moi, un univers sans conscience (comme celui qui aurait existé avant toute forme de conscience) n'existe pas comme tel, ce ne serait qu'une existence théorique. C'est plutôt un référentiel (par exemple, l'espace et le temps) nécessaire à la science, une base sur laquelle s'appuyer, pour trouver des explications aux phénomènes et pour ainsi faire des prédictions. Du moins, ce n'est pas le même type d'existence, et je crois que confondre (volontairement ou non) les deux types d'existences (ce que font souvent les scientifiques par souci d'utilité, de pragmatisme et d'économie) pourrait être un point crucial dans la problématique (s'il y en a une) que tu essaies de soulever.
Laplace aurait dit : « Dieu explique tout, mais permet de prédire rien », d'où l'importance de la science.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dieu_bouche-trou. La science ne s'occupe pas d'une réalité « vraie » qui n'existe peut-être pas, mais d'une réalité que l'humain peut appréhender, ce qui est pertinent.
Au fond, comme disait Dash, qu'est-ce qui te tracasse au juste? Que cherches-tu exactement? Ce n'est pas nécessaire que tu me répondes sur ces questions. Selon moi, c'est surtout à toi-même que tu dois les poser et y répondre autant que possible. Si tu veux, juste un simple conseil. Prendre son temps, prendre une longue pause s'il le faut et relire attentivement les dialogues pertinents. Tu peux même faire une recherche (par exemple) sur le thème de la conscience (sur ce forum). Tu liras surement des textes intéressants qui te permettront probablement d'avoir un regard différent sur certaines choses.
Cordialement.