Pardalis a écrit :Je me demande par contre pourquoi elles se sentent obligées d'afficher leur identité devant des bambins de trois ans, en garderie
Ca, faudrait demander à un sociologue ou un psychologue spécialiste des questions identitaires et religieuses. Je suppose que c'est un réflexe conditionnée par l'espace public, de la même manière que même le plus athée des athées aura des réticences à s'habiller de peau de bête pour sortir dans la rue la nuit, même s'il sait parfaitement qu'il n'y a personne pour le voir et que c'est juste pour un défi ou une blague. Les normes de la société dans laquelle il vit l'en empêche ou du moins le font se sentir mal à l'aise au moins au début.
Le conditionnement social est un élément de comportement très puissant, l'affirmation de l'identité par des éléments visuels est sans doute plus lié à la notion d'espace public/privé qu'à la présence effective de personne susceptible de reconnaître cette identité.
La religion est pleine de ce type de conditionnement et cela d'autant plus fortement qu'elle repose sur le regard des coreligionnaires, le regard des "étrangers" à cette identité, mais aussi d'une omnisciente divinité ou de plusieurs. C'est d'ailleurs pour ça que ça marche si bien, parce qu'elle répond à plusieurs angoisse profondément inscrite dans l'humain, à savoir le besoin de faire partie d'une communauté, l'envie de donner du sens aux choses, la peur de mourir, le besoin de stabilité des codes que la religion fait tenir par une notion de sacré et une origine divine qu'aucun humain ne peut normalement contester, donc est rassurant pour la communauté, parce que l'humain se méfie naturellement du jugement des autres humains (d'où une certaine sacralité du Droit, même dans les pays laïques)...
Si elle ne devait compter que sur la foi, elle ne ferait pas recette, d'ailleurs les premières religions était bien plus des institutions communautaire règlementant le sacré (donc souvent la source de la légitimité politique) et unissant la communauté autour de rituels communs que des institutions de croyants. La croyance était d'avantage considéré comme allant de soi et finalement il n'était pas nécessaire de prouver qu'on croyait tant qu'on accomplissait les rites, prouvant ainsi qu'on était membre de la communauté, donc qu'on participait de son fonctionnement, de sa stabilité et de sa perpétuation. La foi n'est venu que tardivement comme forme centrale de la piété (d'ailleurs le mot à l'origine du terme piété, la piétas romaine, signifie la qualité de celui qui vit selon les bonnes coutumes et accomplit son devoir citoyen et pas celui qui croit aux bonnes choses.)
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)