Bonjour,
Voici que je me lance à corps perdu dans une activité qui semble, ici comme ailleurs, plus répandue qu'on ne veut bien l'admettre : parler de ce qu'on ne connaît pas. Je vais donc vous parler de neurobiologie...
Oubliez le titre purement accrocheur et considérons les quelques points suivants jetés en vrac. Je sais que Jean-François est chercheur en neurobiologie, il y aura donc au moins une personne qui saura de quoi elle parle ici, si toutefois il lit ce post.
1. Si l'on prend au hasard une dizaine de numéros de quelques revues scientifiques (Pour la Science, Science et Avenir, Science et Vie, Scientific American...), on ne peut que constater que le domaine de la neurobiologie se taille la part du lion dans les articles. La plupart des recherches décrites dans ceux-ci concerne la problématique de la conscience.
2. Quels sont les outils de la neurobiologie ? Voilà une question qui n'est pas claire pour moi. S'agit-il de se servir des outils de la simple biologie et de la biochimie ? Ou bien la neurobio tente-t-elle de mettre au point ses propres méthodes d'analyse, ses propres paradigmes ?
3. Parlant de paradigme, le paradigme matérialiste, dominant dans la science (rasoir d'Occam et tutti quanti), réductionniste et positiviste est évidemment le seul valable pour la recherche en neurobio. Cependant, on ne peut que s'étonner de voir se glisser dans les articles de neurobio des termes qui sentent mauvais le mysticisme de bas-étage. Exemple, ceux qu'on appelle les nouveaux théologiens, ceux qui recherchent Dieu dans le lobe pariétal droit ou que sais-je encore... A ce moment, on se demande s'il s'agit encore de faire de la science ou de la propagande...
4. Ecartons-nous un peu de la pure neurobiologie et voyons la nouvelle grande idée de la philosophie de la conscience : les mèmes. Idée de Dawkins, Blackmore et consorts, amenée sur la place publique à grand renfort de déclarations tapageuses et dans un enthousiasme quasi-religieux... Je me suis toujours demandé si je l'avais mal compris mais... en lisant le livre de Dennett ("la conscience expliquée"), je n'ai pas pu me retenir d'éclater de rire en plein milieu... Alors qu'il commence par affirmer clairement sa volonté de pourfendre tout dualisme corps-esprit, voilà qu'il nous gratifie d'un dualisme gène-mème... avec les mêmes questions, les mêmes problèmes. Pour paraphraser un chirurgien dont le nom m'échappe, on n'a jamais trouvé un mème sous la lame d'un scalpel.
5. Ceci pour en arriver au point suivant (comme quoi, il y a un minimum de cohérence dans ce texte...). J'ai la triste impression que, face à un sujet aussi crucial, aussi douloureux, que la réalité, la nature de la conscience, ni les religieux ni les scientifiques ne sont capables de rester calmes. Le débat n'est pas passioné...il est vicié... dommage pour la neurobiologie qui aimerait certainement pouvoir travailler en paix pour ce pour quoi elle est faite : la recherche médicale (c'est du moins mon avis).
6. Penrose. En a-t-on déjà discuté ? Sinon j'ouvrirais bien un fil sur le sujet...
7. Voilà, un petit texte sans prétention de dimanche après-café dont le but était de soulever quelques questions que j'espère voir intéresser quelques personnes.
Bonne après-midi
Neurobiologie : nouveau fantasme ?
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