L'instrumentalisation des sciences
L'instrumentalisation des sciences
L'instrumentalisation des sciences, c'est-à-dire le détournement des méthodes et des connaissances scientifiques à d'autres fins (mesquines ou honorables) que l'appréhension objective du réel, n'est pas nouvelle.
Si les sciences de la nature arrivent assez bien à s'en défendre, c'est déjà moins vrai des sciences de la santé qui s'y enfargent routinièrement et c'est pire dans les sciences humaines où on assiste à une véritable hécatombe.
Il y a plusieurs années, dans un engagement missionnaire (révélateur de ma mégalomanie latente), je me suis mis à dépister et déboulonner les abus des idéologues en saros blanc, même ceux des mouvements de gauche auquel j'appartenais. La belle affaire! J'en ai fait des indigestions.
C'est presque un soulagement pour moi de redécouvrir ce vieux texte de Thierry Foucart qui en fait ses choux blancs.
Si les sciences de la nature arrivent assez bien à s'en défendre, c'est déjà moins vrai des sciences de la santé qui s'y enfargent routinièrement et c'est pire dans les sciences humaines où on assiste à une véritable hécatombe.
Il y a plusieurs années, dans un engagement missionnaire (révélateur de ma mégalomanie latente), je me suis mis à dépister et déboulonner les abus des idéologues en saros blanc, même ceux des mouvements de gauche auquel j'appartenais. La belle affaire! J'en ai fait des indigestions.
C'est presque un soulagement pour moi de redécouvrir ce vieux texte de Thierry Foucart qui en fait ses choux blancs.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: L'instrumentalisation des sciences
C'est pas nouveau, les charlantans ont le sens du jargonnage inutile, c'est juste le niveau avancé
L’erreur est humaine.
La catastrophe est informatique.
Le désastre est idéologique.
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Je pense que Kraepelin parle de science ideologisée et/ou politisée plutot que de charlatans.
Re: L'instrumentalisation des sciences
Dans les cas des sciences humaines, c'est surtout l'instrumentalisation à des fin idéologiques. Foucart donne de bons exemples. Les charlatants et les escrots des pharmaceutiques frappent plutôt dans les sciences de la santé.spin-up a écrit :Je pense que Kraepelin parle de science ideologisée et/ou politisée plutot que de charlatans.

« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: L'instrumentalisation des sciences
Bonsoir !
Suite à ce post je me permet de réagir et poser une petite question..à propos de La démarche expérimentale de claude Bernard, utilisée par l'idéologie scientifique en science humaine...
Il y a peu j'ai appris qu'en France, dans le cursus des études médicales Claude Bernard est quasiment ignoré.
J'aimerai savoir chez vous si certains l'ont étudié en Médecine ou philosophie.?
Son OeuvrePrincipale :" Introduction à la médecine Expérimentale
http://classiques.uqac.ca/classiques/be ... e_tdm.html
Suite à ce post je me permet de réagir et poser une petite question..à propos de La démarche expérimentale de claude Bernard, utilisée par l'idéologie scientifique en science humaine...
Il y a peu j'ai appris qu'en France, dans le cursus des études médicales Claude Bernard est quasiment ignoré.
J'aimerai savoir chez vous si certains l'ont étudié en Médecine ou philosophie.?
Son OeuvrePrincipale :" Introduction à la médecine Expérimentale
http://classiques.uqac.ca/classiques/be ... e_tdm.html
Re: L'instrumentalisation des sciences
Je l'ai lu il y a quelques années pour la préparation d'un article sur l'homéopathie. Ce n'est pas écris en vieux français, mais ce n'est pas non plus écris en français contemporain.Major a écrit : Il y a peu j'ai appris qu'en France, dans le cursus des études médicales Claude Bernard est quasiment ignoré.
J'aimerai savoir chez vous si certains l'ont étudié en Médecine ou philosophie.?
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« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: L'instrumentalisation des sciences
En même temps on ne peut pas lui reprocher vu le contexte historique, son point de vu sur le vitalisme, il s'en éloigne d'ailleurs à la fin de sa vie.Kraepelin a écrit :Je l'ai lu il y a quelques années pour la préparation d'un article sur l'homéopathie. Ce n'est pas écris en vieux français, mais ce n'est pas non plus écris en français contemporain.Major a écrit : Il y a peu j'ai appris qu'en France, dans le cursus des études médicales Claude Bernard est quasiment ignoré.
J'aimerai savoir chez vous si certains l'ont étudié en Médecine ou philosophie.?
http://classiques.uqac.ca/classiques/be ... e_tdm.html
Vôtre citation, correspond bien à l'utilisation des scientifiques comme des avocats destinés à servir l'idéologie, l'homéopathie utilisera donc son concept de force vitale, d'homéostasie, et sa célèbre citation "c'est la dose qui fait le poison".pour faire la promotion de leur idéologie.
D'ailleurs je crois qu'il avait aussi une certaine réticence vis-à-vis des statistiques..
Après je ne sais pas si vôtre article concernant l'homéopathie était une critique de celle-ci, mais je pense, vu le titre du Forum que ça a été le cas....si vous avez encore cet article cela m'intéresse... Merci pour vôtre réponse
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Claude Bernard a eu une forte influence en son temps et certains des concepts qu'il a apportés son encore pertinents (comme l'homéostasie). Par contre, les connaissances scientifiques ont beaucoup progressé depuis et en partie grâce à lui.Major a écrit :En même temps on ne peut pas lui reprocher vu le contexte historique, son point de vu sur le vitalisme, il s'en éloigne d'ailleurs à la fin de sa vie
Un grand nombre de partisans de "médecines alternatives" aiment beaucoup référer à des auteurs du passé comme s'il ne s'était fait aucune recherche depuis. Antoine Béchamp, par exemple, est souvent invoqué par des pro-NMG et autres partisans du caractère non-pathogènes de( toutes le)s bactéries (quand ce n'est pas l'inexistence des microbes). Les théories de Béchamp avaient leur intérêt au XIXe siècle mais les recherches scientifiques ont donné raison à Pasteur, ce qui vaut au premier un relative anonymat. Ça c'est un exemple de chercheur sérieux, d'autres, qui apparaissent souvent dans le discours des "alternatifs", n'ont jamais vraiment fait la preuve qu'ils étaient des chercheurs sérieux (Royal Rifle, Priore, etc.).
Sinon, Kraepelin, concernant le texte que tu proposes, je trouve que l'auteur semble aussi adhérer à des partis-pris idéologiques car certains de ses arguments sont douteux. Par exemple, sa manière de suggérer que SJ Gould a "contesté" en 1981 (The mismeasure of man) un texte paru en 2000 (The Bell curve). Si l'auteur indiquait la date de parution de l'ouvrage de Gould, l'astuce paraitrait un peu plus. (Full disclosure: je n'accepte pas du tout la thèse d'Herrnstein et Murray.)
Je note aussi que l'auteur défend des thèmes que tu affectionnes, avec une optique similaire. Comme quoi il est sans doute difficile d'éviter totalement une forme d'"instrumentalisation".
Jean-François
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Je me suis surtout intéressé à la démarche expérimentale et ses études toxicologiques, pas vraiment à l'aspect thérapeutique d'ailleurs ne m'étant jamais intéresse à l’homéostasie, je trouve déplorable qu'il soit instrumentalisé.....
Son apport en science (il n'est pas le seul), concerne surtout la recherche clinique d'ou ma question dans le premier post...c'est cet aspect qui m'a vraiment passionné...
Mais bon je ne suis pas scientifique...Le sujet étant l'instrumentalisation de la science c'est pourquoi j'ai trouvé intéressant de notifier Claude Bernard.
Ne vous inquiétez, pas je ne suis pas ici pour faire la promotion de l'homéopathie..mais je trouverai déplorable que le grand public (comme moi) ne retienne que cette notion de "force vitale"..
à laquelle comme vous le dites Pasteur a mis fin avec la génération spontanée et la théorie microbienne
Rajout: je viens de lire le sujet sur l'homéopathie.........
nous sommes d'accords.....
Merci pour vôtre réponse
PS: d'ailleurs voici l'une de mes citations préférée :""Il n'y a ni religion, ni philosophie, ni athéisme, ni matérialisme, ni spiritualisme qui tienne... Tant pis pour ceux dont les idées philosophiques sont gênées par mes études." Pasteur
Son apport en science (il n'est pas le seul), concerne surtout la recherche clinique d'ou ma question dans le premier post...c'est cet aspect qui m'a vraiment passionné...
Mais bon je ne suis pas scientifique...Le sujet étant l'instrumentalisation de la science c'est pourquoi j'ai trouvé intéressant de notifier Claude Bernard.
Ne vous inquiétez, pas je ne suis pas ici pour faire la promotion de l'homéopathie..mais je trouverai déplorable que le grand public (comme moi) ne retienne que cette notion de "force vitale"..
à laquelle comme vous le dites Pasteur a mis fin avec la génération spontanée et la théorie microbienne
Rajout: je viens de lire le sujet sur l'homéopathie.........

Merci pour vôtre réponse
PS: d'ailleurs voici l'une de mes citations préférée :""Il n'y a ni religion, ni philosophie, ni athéisme, ni matérialisme, ni spiritualisme qui tienne... Tant pis pour ceux dont les idées philosophiques sont gênées par mes études." Pasteur
Re: L'instrumentalisation des sciences
En fait, c'est exactement le contraire. Claude Bernart est un des premiers à avoir dénoncé le sophisme post hoc ergo propter hocsur lequel repose les arguments principaux des homéopathes ...Major a écrit :Vôtre citation, correspond bien à l'utilisation des scientifiques comme des avocats destinés à servir l'idéologie, l'homéopathie utilisera donc son concept de force vitale, d'homéostasie, et sa célèbre citation "c'est la dose qui fait le poison".pour faire la promotion de leur idéologie.
D'ailleurs je crois qu'il avait aussi une certaine réticence vis-à-vis des statistiques..
Après je ne sais pas si vôtre article concernant l'homéopathie était une critique de celle-ci, mais je pense, vu le titre du Forum que ça a été le cas....si vous avez encore cet article cela m'intéresse...
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Je ne connais pas Gould et pas plus les controverses l'entourant. Si Foucart a un parti pris idéologique, de quel nature serait-il? Ne peut-il simplement avoir fait une erreur?Jean-Francois a écrit : Sinon, Kraepelin, concernant le texte que tu proposes, je trouve que l'auteur semble aussi adhérer à des partis-pris idéologiques car certains de ses arguments sont douteux. Par exemple, sa manière de suggérer que SJ Gould a "contesté" en 1981 (The mismeasure of man) un texte paru en 2000 (The Bell curve). Si l'auteur indiquait la date de parution de l'ouvrage de Gould, l'astuce paraitrait un peu plus. (Full disclosure: je n'accepte pas du tout la thèse d'Herrnstein et Murray.)
En ce qui regarde les autres question, que je connais mieux, je ne vois pas bien quel serait sont parti-pris. C'est un peu comme lorsque que les sceptiques critiquent l'homéopathie pour se faire ensuite taxer de «suppôts des grandes pharmaceutiques allopathiques.» Dénoncer l'instrumentalisation des sciences, c'est dénoncer l'instrumentalisation des sciences, pas prendre le parti des camps adverses
Les revues savantes reçu dans les universités européennes sont les mêmes qu'ici. L'instrumentalisation saute aux yeux de qui ose simplement les ouvrir.Jean-Francois a écrit :Je note aussi que l'auteur défend des thèmes que tu affectionnes, avec une optique similaire.
Je trouve que tu donnes un sens trop large au terme "instrumentalisation". Les chercheurs ont le droit d'avoir des parti-pris et de les exprimer pourvue qu'ils ne tombent pas dans des dérives majeures et faire dire aux résultats de recherches ce qu'ils ne disent pas.Jean-Francois a écrit :Comme quoi il est sans doute difficile d'éviter totalement une forme d'"instrumentalisation".
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Kraepelin a écrit :L'instrumentalisation des sciences, c'est-à-dire le détournement des méthodes et des connaissances scientifiques à d'autres fins (mesquines ou honorables) que l'appréhension objective du réel, n'est pas nouvelle.
Bonjour,
Ce qui semble nouveau, est l'apparence des méthodes scientifiques, à travers la réalisation et l'utilisation de statistiques à des fins partisanes.
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Tu l'as lu le texte où quoi? Ton Foucart invoque le bouquin de Gould sorti en 1981 ( sans donner la date de parution) en disant que ce bouquin st une des "contestations" les plus connues de la thèse de The Bell Curve sorti en 2000. Pas besoin d'être versé en controverses pour saisir qu'il y a comme un problème. Il aurait dû choisir un autre exemple.Kraepelin a écrit :Je ne connais pas Gould et pas plus les controverses l'entourant. Si Foucart a un parti pris idéologique, de quel nature serait-il? Ne peut-il simplement avoir fait une erreur?
Il y a d'autres exemples dans ce texte qui ne me font pas lui accorder beaucoup de crédit même si je suis plutôt d'accord avec le fond du message: de ne pas instrumentaliser la science. Mais je n'entrerai pas dans le détail.
Le problème est que le sujet des sciences sociales est moins circonscrit que les sciences de la nature (beaucoup de paramètres inconnus entre en jeu), et que ce que tu dis est souvent plus facile à dire qu'à faire. Dénoncer l'homéopathie est facile parce que l'homéopathie concerne la chimie; dénoncer l'application de théorèmes ou lois issus des sciences de la nature à des domaines sociaux est aussi possible car on peut montrer que les conditions d'application ne sont pas respectées. Dénoncer le féminisme demanderait de faire abstraction de toute pensée socio-politique et personnelle.Dénoncer l'instrumentalisation des sciences, c'est dénoncer l'instrumentalisation des sciences, pas prendre le parti des camps adverses
Si tu leur laisses le droit d'avoir des parti-pris, laisse-leur aussi le droit d'interpréter les résultats des recherches en fonction de ceux-ci. Ce n'est pas comme si les recherches en sciences sociales donnaient le plus souvent des résultats permettant une seule interprétation.Les chercheurs ont le droit d'avoir des parti-pris et de les exprimer pourvue qu'ils ne tombent pas dans des dérives majeures et faire dire aux résultats de recherches ce qu'ils ne disent pas
Jean-François
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Notre dénonciation de l'homéopathie dépasse largement la question du nombre d'Avogadro ou du principe de dilution: la pauvreté de la méthodologie dans les études cliniques; le biais de publication dans les revues homéopathiques complaisantes; la magnification de cas anecdotiques; les conflits d'intérêts; le foisonnement des sophismes dans la rhétorique des partisans; etc. Ce sont d'ailleurs des critiques que tu as presque toutes personnellement adressées aux partisans de l'homéopathie sur ce forum. Lorsqu'on trouve les mêmes abus chez les féministes ou des chercheuses lesbiennes, il ne faut pas être timide au point de refuser de les dénoncer. Un abus c'est un abus!Jean-Francois a écrit :Le problème est que le sujet des sciences sociales est moins circonscrit que les sciences de la nature (beaucoup de paramètres inconnus entre en jeu), et que ce que tu dis est souvent plus facile à dire qu'à faire. Dénoncer l'homéopathie est facile parce que l'homéopathie concerne la chimie;Dénoncer l'instrumentalisation des sciences, c'est dénoncer l'instrumentalisation des sciences, pas prendre le parti des camps adverses
Pas nécessairement! Pas besoin de faire abstraction de toute pensée sociopolitique pour dénoncer de manœuvres de désinformation: publier des donnés statistiques inventées de toutes pièces; attention sélective sur des données et occultation des autres; inférences arbitraires; dramatisation des faits concordant avec la croyance et minimisation de ceux qui la contredisent; dynamique et terminologie dogmatique; exploitation routinière des sophismes dans la rhétorique; etc.Jean-Francois a écrit : … dénoncer l'application de théorèmes ou lois issus des sciences de la nature à des domaines sociaux est aussi possible car on peut montrer que les conditions d'application ne sont pas respectées. Dénoncer le féminisme demanderait de faire abstraction de toute pensée socio-politique et personnelle.
C'est exactement la liberté que je leur laisse. Je ne conteste pas, par exemple, les prises de position publiques de Golombok. Mais si Golombok évoque les résultats de recherches, elle ne déforme pas les données et ne minimise pas les limites de sa méthodologie. Par ailleurs, aucun des articles que j'ai lus de sa main n'a le ton d'un plaidoyer. Golombok ne plaide pas dans ses propres articles. Elle plaide sur les tribunes politiques. Pour parler "d'instrumentalisation" des sciences sociales, il faut plus qu'une utilisation des résultats de recherche dans une argumentation ou des erreurs ponctuelles commises de bonne foi. Pour parler d'instrumentalisation, il faut un procédé systématique de détournement de l'information scientifique. C'est le minimum, bien que dans le cas des féministes et des partisans le l'homoparentalité les choses vont encore plus loin et glissent dans les mesures d'intimidations et les sophismes grossiers.Jean-Francois a écrit :Si tu leur laisses le droit d'avoir du parti-pris, laisse-leur aussi le droit d'interpréter les résultats des recherches en fonction de ceux-ci. Ce n'est pas comme si les recherches en sciences sociales donnaient le plus souvent des résultats permettant une seule interprétation.Les chercheurs ont le droit d'avoir des parti-pris et de les exprimer pourvue qu'ils ne tombent pas dans des dérives majeures et faire dire aux résultats de recherches ce qu'ils ne disent pas
Au niveau scientifique, le sommet de l'instrumentalisation me semble le cas des recensions qui exposent les résultats de quelques recherches empiriques qui sont des passoires méthodologiques en occultent les biais méthodologiques pourtant identifier dans les articles originaux pour conclure péremptoirement que « Les résultats convergent tous vers un message clair et sans ambiguïté» (Julien 2003)* pour montrer que …
Ce procédé inqualifiable auquel nous ont habitués les homéopathes ne devrait pas échapper à un sceptique.
L'autre exemple de sommet de l'instrumentalisation est celui que j'appelle le "reversement de l'hypothèse nulle" où des auteurs de revues de littératures transforment la formule:
«les cherches ne montrent pas de différences»
en la formule
«les cherches montrent qu'il n'y a pas de différence»
L'absence de preuves devrait-elle devenir une preuve d'absence?

Certes, les chercheuses lesbiennes ne sont pas les seules à instrumentaliser les résultats de recherches dans ce domaine. Le triste exemple de Cameron et, plus récemment, l'utilisation abusive les résultats de Regnerus en témoignent.
Mais nos gentilles chercheuses sont plus nombreuses, elles occupent les postes clefs, elles reçoivent les subventions de recherche et elles jouissent de la sympathie du milieu de la psychologie et de la sociologie (assez libérale) qui ne demande qu'à applaudir ceux qui alimentent en "preuves"(sic) leurs convictions libérales intimes. C'est pour ça qu'il me semble plus légitime de les prendre en exemple lorsqu'on dénonce l'instrumentalisation des sciences sociales.
Demande-toi comment aurait été accueillie la recherche de Regnerus s'il avait été, comme d'autres, financé par des fondations consacrées à la défense des couples de même sexe et si ses résultats avaient été conformes à la croyance dominante. Aurait ont souligné un "conflit d'intérêts" potentiel? Sa méthode aurait-elle été qualifiée "d'épouvantable"? Non! Le conflit d'intérêts aurait été occulté (il l'est dans le cas des autres auteurs), sa méthode aurait été qualifiée «d'exemplaires» et ses résultats mis sur le podium des revues de littérature. C'est ce qui est arrivé avec le papier de Golombok et al.(2003)** qui a fait une recherche assez semblable à celle de Regnerus avec des biais méthodologiques assez équivalents.
* Julien D. (2003), Trois générations de recherches empiriques sur les mères lesbiennes, les pères gays et leurs enfants, dans P.-C. Lafond et B. Lefebvre, L’Union civile, nouveaux modèles de conjugalité et de parentalité au XXIe siècle (p. 359-384), Cowansville, Éd. Yvon Blais.
**Golombok S., Perry B., Burston A., Murray C., Mooney-Somers J., Stevens M. (2003), Children With Lesbian Parents: A Community Study. Developmental Psychology, Vol. 39, No. 1, pp 20–33
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Re: L'instrumentalisation des sciences
Diable, il ne m'ai pas arrivé souvent de lui clouer le bec à celui-là!


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Re: L'instrumentalisation des sciences
Certes mais on peut s'intérésser à un sujet sans faire la promotion de la thérapie alternative ou alors c'est un procès d'intention....Jean-Francois a écrit :
Claude Bernard a eu une forte influence en son temps et certains des concepts qu'il a apportés son encore pertinents (comme l'homéostasie). Par contre, les connaissances scientifiques ont beaucoup progressé depuis et en partie grâce à lui.
Un grand nombre de partisans de "médecines alternatives" aiment beaucoup référer à des auteurs du passé comme s'il ne s'était fait aucune recherche depuis. Antoine Béchamp, par exemple, est souvent invoqué par des pro-NMG et autres partisans du caractère non-pathogènes de( toutes le)s bactéries (quand ce n'est pas l'inexistence des microbes). Les théories de Béchamp avaient leur intérêt au XIXe siècle mais les recherches scientifiques ont donné raison à Pasteur, ce qui vaut au premier un relative anonymat. Ça c'est un exemple de chercheur sérieux, d'autres, qui apparaissent souvent dans le discours des "alternatifs", n'ont jamais vraiment fait la preuve qu'ils étaient des chercheurs sérieux (Royal Rifle, Priore, etc.).
Je note aussi que l'auteur défend des thèmes que tu affectionnes, avec une optique similaire. Comme quoi il est sans doute difficile d'éviter totalement une forme d'"instrumentalisation".
Un scientifique n'y peut rien si après sa mort on récupère et déforme ses études pour faire la promotion d'une thérapie alternative...
Pour en revenir à Claude Bernard, je suis parti du principe OHERIC, c'est pour moi un moyen de lutter contre le piège des thérapies alternatives, qui circulent à profusion avec internet...
L'instrumentilisation réduite à la falsification des résultats est une utilisation grossière, comment intérpréter le fait d'utilser une science en extrapolant les résultats, n'est-ce pas une forme d' instrumentilisation ?Jean-Francois a écrit : Je trouve que tu donnes un sens trop large au terme "instrumentalisation". Les chercheurs ont le droit d'avoir des parti-pris et de les exprimer pourvue qu'ils ne tombent pas dans des dérives majeures et faire dire aux résultats de recherches ce qu'ils ne disent pas.
Il suffit de se référer à l'industrie du tabac, pour comprendre comment elle a instrumentalisée les théories scientifiques, comme la génétique, le stress psychologique ou oxydatif...pour nier le facteur de risque imputable au tabac....
On peut y voir la reprise de la polémique sur la génération spontanée et la théorie microbienne de Pasteur, pour nier la relation de causalité entre le tabac et le cancer du poumon. En se basant sur la génétique et le Stress comme facteurs spontanées, opposés aux poisons respiratoires tel que le benzopyrène, produit par le tabac.
Bref, beaucoup de scientifiques "généticiens" par exemple ont participé au maintient de la controverse sur le tabac, sans en avoir conscience, ni même savoir que leurs études étaient en partie financées par l'industrie...Nous connaissons tous aujourd'hui les résultats d'une t'elle instrumentalisation...
Dans les deux cas, c'est une instrumentilisation de la science à des fins "économique"..
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