LionelAubin a écrit :Toute suggestion constructive est bienvenue, tant sur la forme [...] je vise quelque chose de plus formel, de plus carré, que la simple évaluation subjective, même si le côté formulation précise de propositions simples me semble très intéressant à reprendre
Je ne vois pas trop ce que vous recherchez. Ce forum n'est pas un espace dédié à l'amélioration des expériences de Montagnier, et encore moins un laboratoire pouvant reproduire avec améliorations ces expériences de manière à les confirmer/infirmer.
Chacun peut bien vous dire pourquoi il trouve les allégations de Montagnier convaincantes ou non (surtout non, ici), et on peut bien sûr essayer de synthétiser tout ça. Mais cela se fera sur une base volontaire.
Mais peut-être que le présent contexte ne s'y prête déjà plus et qu'il est trop tard pour faire quelque chose "ensemble" ?
Je ne réponds que pour moi: la question m'intéresse toujours mais s'obstiner sur ce que dit Montagnier me semble un excellent moyen de noyer le débat car il n'y a vraiment pas de publication sérieuse à ce sujet. Cela fait qu'on en revient rapidement à ce que Montagnier prétend et qui n'est pas très sérieux.
Il me semblerait plus intéressant de voir si cette "mémoire de l'eau" tient sur le plan scientifique (un peu comme ce que j'ai fait en proposant d'autres expériences).
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absence d'échelle sur le troisième axe
Si vous recherchez les détails qui trahissent le jemenfoutisme de Montagnier, en voici un autre: à la diapo 14
de la présentation, il y a une indication d'unité d'échelle en abscisse (on sait que c'est le temps en s) mais il est impossible d'être sûr de la durée de la trace présentée faute d'une véritable échelle.
Montagnier devait trouver ça sans importance... à moins que ce ne soit un moyen de rendre plus difficile la comparaison avec ce qui est présenté
dans cet article (auto-promu).
D'ailleurs, je vous invite à vous intéresser à la figure 4 de ce papier: essayez donc de bien comprendre ce qui est présenté. Vous verrez que ce n'est pas très facile. Notez au passage les unités fantaisistes ("naneons") du signal E.M.*, qui montrent bien que Montagnier prenait déjà ses désirs pour la réalité.
Toujours dans ce papier, notez l'
immense précision à propos des enregistrements du signal chez
M pirum (p. 82, 6e para, col. droite]:
"The first low dilutions were usually negative, showing the background noise only. Positive signals were usually obtained at dilutions ranging from 10−5 to 10−8 or 10−12
[sic]. Higher dilutions were again negative (Fig. 3)."
Je n'ai rien contre les descriptions qualitatives mais l'imprécision suggère qu'ils n'ont pas vraiment répété leur enregistrements un nombre suffisant de fois pour obtenir la moindre valeur statistique. Ou, s'ils l'ont fait, ils n'en disent rien, ne proposent aucune quantification (moyenne +- ec.-type / standard). En fait, le para. suivant rend déjà douteux les résultats précédents:
"The positive dilutions varied according to the type of filtration, the 20 nM filtrate being generally positive at dilutions higher than those of the 100 nM filtrate."
Parfois ça marche, parfois pas... mais ne comptez pas sur eux pour donner un portrait précis de leurs résultats.
Pareil pour E coli (p.84, 1e para., col. droite):
"Signal producing dilutions usually range from 10−8 to 10−12, with profiles upon Fourier transformation, similar to those of M. Pirum (Fig. 5). In one experiment, some very high dilutions were found positive, ranging from 10−9 to 10−18."
En plus, les valeurs de dilutions sont un peu trompeuses vu qu'ils comparent (ou, plus justement, décrivent un peu n'importe comment) des filtrats obtenus avec des filtres différents. Ça permet de comparer ce qui n'est pas forcément comparable et de poser des affirmations du style (p.84, 2e para., col. droite):
"The only difference with M. pirum was that no signal appeared after filtration on 20 nM filters, suggesting that the structures associated with the signals were retained by these filters and, therefore, had a size greater than 20 nM and lower than 100 nM".
Bref, l'eau a des propriétés mnésiques qui ne suivent aucun principe cohérent: parfois ce sont de petites molécules qui l'imprègnent (absence de molécule?) parfois non... mais la question soulevée n'est pas suffisamment intéressante pour que Montagnier s'y attarde. Ça doit être parce que, comme vous le disiez, il est trop impatient de sauter les étapes
De toute façon, quand on fait n'importe quoi n'importe comment, il ne faut pas trop s'étonner d'obtenir des résultats qui ne suivent pas de principe cohérent. Heureusement, il reste la spéculation (p. 84, 3e para., col. droite):
"We then asked why the lower dilutions, which logically should contain a larger number of signal-producing structures, were “silent”. When we added 0.1 mL of a negative low dilution (e.g. 10−3) to 0.4mL or 0.9 mL of a positive dilution (10−8), the latter became negative. This indicate that the ”silent” low dilutions are self-inhibitory, probably by interference of the multiple sources emitting in the same wave length or slightly out of phase, like a radio jamming. Alternatively, the abundance of nanostructures can form a gel in water and therefore are prevented to vibrate."
Jean-François
* Je dis unités mais il est possible qu'il pense réellement avoir enregistré des "naneons". La rigueur scientifique ne semble pas caractériser sa démarche.