#70
Message
par Brève de comptoir » 14 nov. 2014, 18:08
Le stéréotype de la femme est ce qu'il est parce que les femmes... "ne sont pas rentrées dans l'histoire". Bon, c'est pas tout à fait exact, les exceptions tout ça, ça existe, blabla. Seulement, on parle de clichés, de stéréotypes amenant des comportements qui peuvent agacer. Certes, c'est pas bien de se laisser agacer par des clichés quand un individu semble parfaitement y coller (et d'accord, il n'y a jamais d'issue, on est toujours esclave d'un modèle qui nous dépasse, mais c'est valable pour tout le monde), et c'est encore moins bien de s'emporter... Tout ça, c'est de la bêtise. On n'apprend pas aux gens d'être moins con en leur faisant la leçon et en leur disant que c'est "mal". Si les clichés sont obligatoires, soit on les accepte et on joue avec, soit on fait en sorte de les changer (tout seul, ça paraît un peu compliqué).
Se plaindre encore et toujours des mâles non civilisés, ça ne les rendra pas plus civilisés. Donc soit on joue avec, soit on s'en tape royalement (oui les femmes qui n'ont pas trois cents fringues différents selon les circonstances et qui s'habillent strictement de la même manière ça existe, et elles évitent sans doute plus les remarques ; d'autant plus que quand mesdames changent quelque chose et que ça ne se voit pas -- le syndrome de la nouvelle coupe de cheveux qui passe inaperçue pour le mari qui ne regarde plus sa femme -- les mecs se font engueuler ; un coup faut remarquer, une autre fois faire silence, puis applaudir... c'est trop sophistiqué pour des grands nigauds ça) soit... on participe à casser les clichés hérités de plusieurs siècles. Le plus grand mathématicien du XXe siècle vient de rendre l'âme (dit-on), c'était une femme ? Non, un mec bien viril. Elles sont où les femmes pour "rentrer dans l'histoire" ? C'est un cliché, mais il est mérité. Et j'ai encore pas vu de Norvégienne décrocher la médaille Fields (y a une Iranienne cette année, gageons que la révolution soit en marche !). On me dira que rien n'est fait pour faciliter l'accès des femmes aux postes importants et blablabla... Sauf que la science, les mathématiques, c'est pas vraiment un milieu où on gagne sa place dans les cocktails ou en entretenant un "réseau". Alors certes, l'exemple unique n'est pas un argument des plus convaincants mais y a-t-il vraiment partout des freins pour que les femmes accèdent à autre chose dont elles se plaignent souvent être destinées ? Des mannequins, ou femmes objets, bien sûr, ça existe, et alors ? n'y a-t-il pas non plus des mannequins hommes renvoyant une image de la masculinité assez désolante ? La publicité utilise les clichés pour vendre, qui achète les tenues pour ces dames ? Messieurs ? Qui se préoccupe de sa ligne pour coller aux modèles et aux clichés qui circulent dans la société ? Est-ce que ce sont les hommes qui poussent les femmes à devenir des femmes objets ou est-ce qu'elles se complaisent dans une situation contradictoire leur permettant à la fois de se valoriser par la séduction, l'apparence, et de se plaindre qu'on ne les juge qu'à travers leur apparence ? Soit, si les femmes refusent de n'être que des femmes objets, qu'elles cessent de se comporter comme des femmes objets. Et certaines font ce choix, et ce n'est pas pour autant qu'elles auront plus de mal à séduire, parce qu'encore heureux que celles-là sauront séduire avec autre chose. Il y a bien une certaine forme de schizophrénie qui rend beaucoup moins légitime certaines plaintes ou revendications "féministes". Si on veut lutter contre des clichés, changer la société, au nom d'ailleurs comme certaines le font souvent de "toutes les femmes" (un peu comme ces syndicalistes luttant pour tous les employés quand en fait ils ne sont que dans une posture politique et se foutent pas mal de ce que veulent les employés), eh bien on change, on s'active. Parce que ce si les femmes veulent être respectées pour ce qu'elles sont, qu'elles rentrent dans la société en y acceptant les règles, celles de la concurrence. Il ne faut pas s'attendre à ce que les responsabilités leur tombent dans la main... parce qu'elles sont des femmes. Mais parce qu'elles ont quelque chose en plus. Non par rapport à des hommes, mais par rapport à d'autres individus. Est-ce que cette Iranienne qui a reçu la médaille Fields cette année, on lui a attribué parce qu'elle était une femme ou parce qu'elle le méritait ? Rien n'est dû. Les femmes veulent le respect et l'égalité ? Quelles rentrent dans la danse et en acceptent les règles. Ces plaintes incessantes à vouloir se plaindre de leur sort "parce qu'elles sont des femmes" et seraient victimes de sexisme ne changera en rien les clichés qui circulent sur leur compte. Surtout si la plupart acceptent toujours en retour de bénéficier des avantages quand elles jouent avec ces clichés. Ces plaintes me font penser à "ces fils de" se plaignant que "c'était encore plus dur pour eux parce qu'ils étaient fils de". Sérieusement... t'es fils de, tu n'as pas plus de talent qu'un autre et cependant tu as trouvé ta place, et ce ne serait pas parce que tu es "fils de" ?!... Les plaintes de princesses. Si les butineuses veulent devenir des ouvrières, eh bien qu'elles cessent de parader et s'activent dans la ruche avec les autres, rien ne les en empêche. "Ah oui, mais c'est dur, on sera victime de sexisme, des clichés !" Oui oui, tout le monde souffre des clichés ma bonne dame. Les hommes comme les femmes. À chacun de prouver qu'il vaut mieux que l'image qu'on se fait bêtement de lui. Et les femmes ont encore une chance, parce que s'il est difficile pour un handicapé mental de lutter contre les a priori et de prouver qu'il peut dans un cadre spécifique être performant comme un autre, voire plus et être alors jugé et valorisé pour ses capacités, que dire de la femme qui n'aurait à l'entendre qu'à changer d'apparence pour qu'on la prenne tout à coup au sérieux ? Eh bien, au boulot, mesdames. Cessez de lire Elle et Voici, troquez votre trousse de maquillage pour la trousse à outils, le tailleur pour le bleu de travail. Aucune loi ne vous y interdit. Il y a même un certain nombre de professions où les hommes ne seraient pas contre voir arriver des femmes, peut-être pour changer d'approche, pour développer un sens de la courtoisie, du relationnel... parce que oui, certains clichés peuvent aussi devenir des qualités et permettre de changer certains modèles encroûtés. On l'a vu il n'y a pas si longtemps quand une femme avait été nommé entraîneur d'une équipe de foot de seconde division française ; ça a été très bien perçu, et je n'ai pas connaissance qu'elle soit victime de remarques sexistes.