Très drôle venant de quelqu'un qui, en même temps, considère qu'Einstein, Eddington, Poincaré, Langevin furent des rigolos qui ne comprenaient rien et nous démontre mathématiquement avec une foule de paramètres, d'équations, d'indices, d'exposants ... que le son va plus vite que le son.Il est curieux que la réfutation de la loi de la chute des corps d'Aristote par Galilée, réfutation que Karl Popper considère comme «l'un des arguments les plus simples et des plus ingénieux dans l'histoire de la pensée rationnelle relative à notre univers» soit considérée par certains comme "ne tenant pas debout".

Reformulons la réfutation de Galilée en éliminant cet élément empirique qui la plombe irrémédiablement : la ficelle (en dépit de ce que peuvent penser ceux qui ne voient pas le mal partout)
En préambule, on doit admettre qu'Aristote avait une expérience commune de la résistance à l'avancement que provoquent les fluides. Il savait qu'on nage plus vite les mains ouvertes que les poings serrés et qu'une mouette qui pique vers la surface de la mer réduit au maximum la surface qu'elle offre dans le sens de la chute.
Il est inutile donc de prendre un dictionnaire ou d'avoir recours à la théorie des ensembles pour savoir ce qu'est une forme pour lui. Pour Aristote, une forme, c'est un contour, une dimension et probablement une orientation qu'on peut appeler facteur de forme.
On peut effectivement la reformuler ainsi :
-Si la chute d'un corps est fonction croissante de sa masse, il ne peut alors tomber plus vite que chacune de ses parties et à la limite, pour des parties infiniment petites, ne pas tomber du tout.
-et pourtant, il tombe ! (e pur si cade!)
-donc la chute d'un corps ne dépend pas de sa masse
C'est effectivement un raisonnement impeccable, beau comme l'Antique ... mais qui n'adresse pas la théorie d'Aristote qui dit que la chute d'un corps dans l'air dépend de sa masse et de sa forme. La présence d'un paramètre (le facteur de forme) supplémentaire interdit, logiquement, d'affirmer qu'un corps ne peut tomber plus vite que chacune de ses parties. D'autant plus que ce paramètre peut avoir un effet plus important que celui de la masse.
La réfutation de Galilée se place dans un contexte qui n'est pas celui d'Aristote. Il statue seulement que dans un contexte où seule la masse pourrait être le seul facteur régissant la chute (en éliminant l'air et le facteur de forme ?), elle ne pourrait pas l'être !
C'est effectivement une conclusion spectaculaire et intéressante, porteuse de progrès (plus que la théorie d'Aristote elle-même) qui laisse penser que l'air est un élément perturbateur qui empêche d'atteindre le fond des choses. Elle incite à faire plus d'expériences, plus variées, plus quantifiées et plus précises.
Mais elle reste insuffisante pour réfuter la Théorie d'Aristote. C'est moins une réfutation qu'une réflexion préalable à l'établissement d'un modèle scientifique vraiment prédictif de la chute des corps.