Pepejul a écrit :lau'jik a écrit :
Un autre point, plus elles sont ubiquistes et mieux elles résisteront :
Sauf dans le cas de ressources particulières ou difficilement accessibles... là c'est la spécialisation qui avantage l'espèce. Sinon le Monde serait peuplé d'espèces ubiquistes...
Je suis bien d'accord, c'est pourquoi j'ai dit "mieux". Et je ne cherchais pas à faire un tour exhaustif de toutes les stratégies et conditions d'émergence de nouvelles espèces.
Je souhaitais juste souligner qu'il fallait intégrer plusieurs facteurs et que l'évolution reposait sur un panel de stratégies adaptatives, de conditions, de circonstances et il y a souvent (toujours ?) un "sauf". Qu'il ne s'agit pas que d'une histoire d'île.
Ce qui fait qu'en cas de destruction de milieux il y a une colonisation possible, des adaptations possibles... ou pas.
Il faut tenir compte de l'espace, du temps, de l'amplitude des phénomènes, du nombre d'espèces touchées, de leur nature, de leur imbrication, regarder à l'échelle géologique et génétique, à celle de l' individu, du groupe, de l'espèce, de l'écosystème et j'en passe !
Je vais prendre un exemple quelconque et essayer de développer un rapide (et sans doute imparfait) panel de facteurs à intégrer (
plus pour moi que pour vous, j'ai besoin de m'occuper l'esprit un moment, je pense que vous maîtrisez le sujet).
Mettons une friche industrielle où était stocké du sel de route, le sel est une vraie " catastrophe" pour une grande partie des espèces végétales.
- Les espèces directement présentes autours ne pourront coloniser ce milieu empoisonné rapidement, il faudra un temps d'adaptation pour les populations qui ont potentiellement en leur sein quelques individus plus résistants capables de croître dans ces nouvelles conditions (et peut être aboutir à la création d'une nouvelle espèce).
Elle ne pourront le faire que dans un délai de temps raisonnable, celles qui ont une stratégie de reproduction de type r seront avantagées sur les stratèges K.
- Certaines plantes très tolérantes (ubiquistes donc) profiteront plus ou moins bien de cet espace ouvert assez rapidement et là encore elles s' adapteront encore mieux ou pas. Idem, stratèges r contre stratèges K.
- Enfin des espèces ultra-spécialisées y trouveront une niche à leur goût et s'y développeront avec vigueur mais dans un délai plus ou moins long suivant la distance à laquelle se trouve le réservoir le plus proche et leur mode de dissémination puisque leur ultra-spécialisation les cantonne dans leurs milieux de prédilection, ailleurs elles ne sont pas assez concurrentielles.
Ici, ce qui comptera ce sera la proximité avec le bord de mer et le mode de colonisation (par stolons, samares, oiseau...)
A vos marques, prêt, partez !
Maiis ce n'est pas tout.
- Suivant les précipitations sur le site le sel va se trouver lessivé plus ou moins vite,
- suivant la nature du sol (épaisseur, propriétés physico-chimiques, pente...) une croûte peut se former ou le sel s'évacuer ou que sais-je encore,
- un hiver extrêmement rude arrive et empêche la germination de certaines plantes, en fragilise d'autres...
- des alliances se forment, ombre contre couverture du sol etc
- des micro-organismes (champignons, bactéries) viennent perturber la croissance de l'une et favoriser la croissance de l'autre
- un insecte ravageur passait par là, d'autres animaux trouvent l'habitat à leur goût, le modifient
- une des valeureuse pionnière est une féroce allergène et la mairie décide de vaporiser force désherbant,
- un super corridor de colonisation vient d'être coupé (autoroute, disparition d'un isthme...)
- ...
Le temps passe, le milieu est colonisé, mais entre super et micro évènements qui gagnera sa place au final, qui aura muté, qui se sera hybridé, qui sera une relique ?
Tout ceci rend fabuleuse l'observation de la nature et difficiles les prédictions car une modélisation fine est àmha impossible. Même si les mécanismes sont connus un par un leurs combinaisons sont multiples.
Pour en revenir au sujet de départ, je dirais que la nature se remettra de l'Homme, l'Homme c'est moins sur et les espèces actuelles ont du souci à ce faire. Les rythmes de destruction et l'accumulation de facteurs négatifs sur un court laps de temps me rendent pessimiste. Même si la prise de conscience des dégâts générés par l'Homme peut permettre de redresser la barre (ça a marché pour la couche d'ozone) j'ai bien peur que de nombreuses espèces n'aie pas le temps de s'adapter ou d'évoluer.
Pepejul a écrit :lau'jik a écrit :PS : j'ai commencé à écrire il y a un moment, d'autres sont intervenus sans doute depuis.
En effet

Très honnêtement j'aurais préférée ne pas être interrompue au milieu de mon texte vu la nature de l'interruption
C'est pourquoi d'ailleurs j'arrête ici ma contribution pour un temps bien que ce sujet m'intéresse et que je manque cruellement d'interlocuteurs dans la vraie vie sur ce sujet. Ne le prenez pas mal si jamais vous postiez une remarque ou réponse à laquelle je ne répondrais pas, ce ne serait pas par impolitesse.
Edit. erreur de quote