J'ai un peu de mal à rattraper le débat et la question de l'évolution m'importe moins qu'à d'autres qui connaissent mieux le sujet.
Par contre Sandoo, j'ai remarqué dans certains sujets que vous semblez avoir une démarche qui vous envoie droit dans l'impasse, quel que soit le débat scientifique auquel vous participerez. Certains vous en ont déjà fait la remarque, mais je me rajoute étant donné que, étant moins prononcée sur la question, je ne suis pas vraiment votre "opposant" dans ce débat.
Toutefois, je n'estime pas partir avec un handicap face à des personnes de ce forum qui -semble t-il- ont fait des études poussées en biologie, physique, chimie, psychologie ou autres. J'estime qu'on peut donner la réplique à n'importe qui avec la simple force de notre propre conviction basée sur le bon-sens.
D15 : Il y a quelques milliers d'années, un couple d'ancêtres de ce kangourou, des ancêtres de ce bison et des ancêtres de cette autruche étaient dans un même grand bateau de bois flottant sur les hautes eaux du Déluge.
Sandoo : 100% | Denis : 0%
S11 : Il y a quelques milliards d'années, l'ancêtre commun aux animaux mentionnés dans la proposition D15 se résumait à des molécules d'hydrogène.
Sandoo : 0% | Denis : ?%
S12 : Si on faisait un sondage à grande échelle, plus de 95% des humains trouveraient la proposition D15 bien plus crédible que la proposition S11.
Sandoo : 100% | Denis : 0%
Une démarche fondée essentiellement sur le bon sens est vouée à l'échec quand on critique une théorie scientifique. Parce que très souvent, la science fait des découvertes
contre-intuitives,
contraires au bon sens !
Je ne critique pas le "bon sens" en tant que tel. C'est un outil bien adapté pour fonctionner au quotidien.
Je ne critique pas non plus le fait de ne pas avoir fait d'études ou d'être autodidacte, comparativement à des experts. Etre un "expert" ne dispense pas d'étayer ses propos, de pouvoir préciser "comment on sait ce que l'on sait" plutôt que de l'affirmer dogmatiquement.
Mais pour avoir un débat sur une question relativement pointue, exigeant des connaissances que la plupart des personnes n'ont pas / n'utilisent pas au quotidien, il faut avoir un niveau minimum de connaissances en commun ; le raisonnement logique à base de "bon sens" ne suffit pas.
Pour vous donner des exemples : je travaille dans la documentation en médecine. (Je précise que je ne me considère pas dans ce domaine comme une "experte" ; je vais plutôt témoigner d'attitude que j'ai pu voir.)
Une idée qui parait de "bon sens" : quand un patient et un médecin constatent que le patient va mieux après un traitement, ils en déduisent que c'est grâce à ce traitement. Le patient continuera de vouloir ce traitement et le médecin continuera de le prescrire à d'autres malades au même profil. ça me paraissait également normal avant que j'en apprenne un peu plus sur la méthodologie en médecine.
> Avec la démarche décrite ci-dessus, les médecins ont en toute bonne foi aggravé l'état de leurs malades pendant des siècles en appliquant la saignée à tout va.
Ce n'est que lorsqu'on a décidé d'observer comment s'en sortaient un grand nombre de patients (premiers essais cliniques) qu'on s'est rendu compte que cette technique était nuisible.
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1651
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1741
> "se sentir mieux" est un critère souvent insuffisant pour juger de l'état de santé de quelqu'un.
Voir par exemple l'étude albutérol / placebo dans cet article : dans les deux cas, les patients se sentent mieux. Mais, sans s'en rendre compte, les patients ayant reçu le placebo sont en fait plus en danger que les patients albuterol.
Dans les exemples ci-dessus, les patients et médecins ne sont pourtant pas plus bêtes que d'autres. Mais il a fallu pas mal d'essais / erreurs pour comprendre les divers facteurs qui peuvent amener à se tromper sur l'efficacité d'un traitement. Il a fallu mettre au point de nouveaux outils méthodologiques pour dépasser les fausses conclusions du "bon sens" dans ce domaine.
Un autre exemple que je rencontre : un des arguments les plus primaires de certains anti-vaccins (le genre que je rencontre au détour de certains commentaires Facebook).
"Injecter des toxines / produits chimiques dans le corps humain est contraire au bon sens. Il faut être timbré pour penser le contraire." (en général la personne croit que cet argument clôt la "discussion")
A part que cela montre surtout que cette personne ne connaît pas la chimie (les "produits chimiques" ce n'est pas que ce qui est produit par l'industrie en opposition à la "nature" ) ou "la dose fait le poison". (Exemple : le mercure ou le formaldéhyde sont nuisibles en grandes quantités, notamment l'exposition chronique (consommation presque exclusive de poisson, travail dans les pompes funèbres...), mais inoffensifs dans une dose ponctuelle de vaccin.)
"La simple force de notre propre conviction basée sur le bon-sens" ne peut suffire dans un tel débat.
Et je passe sur la physique quantique, qui paraît à première vue extrêmement contre-intuitive au commun des mortels...
Donc, je vous en prie, ne tombez pas dans ce piège.
Il est légitime d'interroger les "experts" sur les preuves qui motivent leurs conclusions. Mais décréter tout de go qu'une théorie est "contraire au bon sens" sans avoir des connaissances minimales sur ces preuves n'est aucunement un raisonnement valide.