http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N3317.asp
L'arsenic à petite dose
Où il devient utile d'utiliser des doses homéopathiques d'arsenic pour combattre les empoisonnements… à l'arsenic.
Inde
24/10/2003 - Quelques gouttes d'arsenic à avaler, non pas comme poison, mais pour lutter contre les milliers d'intoxications qui sévissent aujourd'hui dans certains pays comme l'Inde ou le Bangladesh. C'est le traitement proposé par le professeur Khuda-Bukhsh, de l'Université de Kalyani en Inde, et publiée cette semaine dans la revue BMC Complementary and Alternative Medicine.
Les chercheurs ont utilisé un groupe de souris intoxiquées à l'arsenic et un groupe de rongeurs sains. Chez les rongeurs empoisonnés, deux enzymes (l'ALT et l'AST), qui sont des marqueurs de dommages au foie, sont activés. L'équipe a testé l'efficacité d'un médicament homéopathique, l'Arsenicum Album-30 et l'Arsenicum Album-200 – le chiffre indiquant le nombre de dilutions infligées au produit de départ. Ils ont également testé les effets de l'alcool préparé de la même manière. Ils ont ensuite surveillé le niveau d'activité des deux enzymes. Tandis que l'ingestion d'alcool stimule encore plus que l'arsenic l'activité de l'AST, le produit homéopathique réduit le niveau des deux enzymes en 72h et cette action positive se prolonge pendant au moins 30 jours. Les doses infinitésimales d'Arsenicum Album semblent donc capables de désintoxiquer le foie.
Les auteurs sont les premiers à s'étonner de résultats aussi marqués. Et pour cause : à de telles dilutions, ils ne s'attendent même pas à voir encore une molécule active du produit d'origine dans les gouttes distribuées. Ils restent donc perplexes sur les mécanismes d'action du produit. En revanche pour les esprits sceptiques, il sera plus difficile d'invoquer un effet psychosomatique sur les souris.
Le but des scientifiques indiens est de fournir un moyen bon marché, inoffensif et facilement accessible aux consommateurs d'eau polluée à l'arsenic. Au Bangladesh, par exemple, selon l'Organisation mondiale de la santé, 35 à 77 millions d'habitants, sur les 125 millions que compte le pays, risquent un empoisonnement à cause des eaux souterraines naturellement contaminées.
En 2000, on dénombrait déjà 100 000 cas d'affections cutanées et on s'attend à une épidémie de cancers et autres pathologies mortelles. Ce problème d'environnement touche aussi l'Inde, le Népal et au moins 15 autres pays dans le monde. Ironie du sort : plusieurs de ces populations sont contaminées par l'eau de boisson issue des millions de petits puits locaux, construits alors dans le cadre des programmes d'approvisionnement en eau « potable ».
Catégorie(s) de cet article : Médecine et santé
Isabelle Masingue
Dernière modification : 24/10/2003
Qui veut parier un 2$ que cette expérience ne sera pas confirmée et que les décès par arsenic ont encore de beaux jours devant eux?
André