Oui, et pas que pour moi. Et alors ?carlito a écrit :En tout cas, pour toi, le sujet à l'air d'être prioritaire, non?jroche a écrit :Qui a dit que c'est le seul facteur en cause ?
Merci d'apporter de l'eau à mon moulin, la religion qui instrumentalise la politique, ou l'inverse (impossible à discerner), ça donne des horreurs en effet. D'où l'importance de séparer les deux. Pour le Christianisme il y a toujours eu "Ces deux moitiés de Dieu, le Pape et l'Empereur" (Victor Hugo), Dieu et César (peu importe qu'au départ le mot de Jésus soit ambigu, ça n'a pas été retenu, Paul a clairement admis l'autorité du pouvoir en place même non chrétien). Ca n'a pas toujours marché (un équilibre n'est pas forcément pérenne), mais à présent ça marche à peu près. On retrouve l'équivalent partout ailleurs, même dans l'Israël ancien (le Machiah et le Cohen ha Gadol), même dans l'Hindouisme traditionnel (caste politique des kchatrya et caste religieuse des brahmana). Même les Sioux à Little Big Horn avaient le chef politique Crazy Horse et le chef religieux Sitting Bull, et ça marchait.carlito a écrit :Voilà un exemple qui démontre que le problème n'est pas la religion en elle-même mais sa politisation.
La religion, quelle qu'elle soit, a toujours été utilisée comme pretexte pour justifier tel ou tel acte. Et la posée comme une question principale pour comprendre ce qui ce passe actuellement est une erreur.
Il n'y a qu'en Islam, dans sa branche majoritaire (et même les autres sous d'autres formes), que, depuis le tout début, le Calife (littéralement successeur, sous-entendu du Prophète, lui-même chef politique autant que religieux) a les deux casquettes. D'où le marasme global quand il n'y a plus de calife (depuis 1924, et il y avait déjà eu une telle période après les invasions mongole, avant la prise de contrôle ottomane... une partie du problème vient de ce qu'on persiste à juger l'Islam sur cette période de marasme).
Sauf qu'il y en a de nouveau un, de calife. Vrai ou faux (ça voudrait dire quoi ?), il récupère le prestige lié au titre, d'où entre autres la multiplication chez nous des volontaires pour la Syrie*. S'il arrive à se maintenir, beaucoup de ceux qui aujourd'hui le combattent retourneront bon gré mal gré leur veste (Erdogan joue déjà un sacré double jeu).
Les Pahlavi en Iran, qui ont tenté d'imposer cette séparation, de façon plutôt musclée (y aurait-il une autre voie ?), et obtenu des progrès structurels, économiques, sociaux, plus que conséquents, comment ont-ils été remerciés ?
Ca fait aussi qu'on ne peut même pas s'indigner trop fort quand ce pauvre Raif Badawi est condamné à 1000 coups de fouets (par tranches de 50 tous les vendredi, il vient de subir la première) pour des propos osés. On ne peut pas trop indisposer nos alliés (pour combien de temps ?) saoudiens...
* Ironie du sort, simple parenthèse, "Partons pour la Syrie" était l'hymne officieux du Second Empire, ayant été écrit par la Reine Hortense, mère de Napo III... qui est quand même intervenu au Liban, alors partie de la Syrie, pour protéger les chrétiens, et a obtenu avec les Anglais l'abolition officielle de la dhimmitude et de l'esclavage en terre d'Islam.