malog a écrit :
Pouvez-vous envisager que l'on remette sérieusement en doute la version officielle de certains événements, sans pour autant crier au complot à tout et n'importe quoi ?
Oui, comme déjà dit dans ce topic, le complotisme, ça n'est pas le fait de dire qu'il y a un complot, c'est le fait d'analyser les évènements en cherchant un complot déjà admis au départ, à savoir faire une pétition de principe.
Je ne vois pas où vous apportez une nuance, vous passez plutôt à coté du problème.
Personne ne reprochera à quelqu'un de s'interroger sur un évènement, personne ne lui reprochera non plus de dire que c'est un complot s'il a des soupçon légitime, le problème vient quand l'analyse de l'évènement est biaisé pour converger vers l'idée qu'il y a un complot.
Par exemple, ceux qui ont analysé l'aventure meurtrière des islamistes contre Chalie Hebdo partaient d'un questionnement légitime, à savoir : c'est étrange qu'ils laissent leur carte d'identité sur place (en réalité ça ne l'est pas vraiment pour des terroristes, mais tout le monde n'est pas familier avec ce genre de sujet).
Le problème vient quand, de cette interrogation, ils passent directement à "c'est bizarre, donc ça doit être une manipulation, donc il doit y avoir un complot" et ensuite cherche tous les détails, sans jamais les remettre en contexte ou bâtir un tableau global et neutre de l'évènement, pour prouver cette suspicion bien trop hâtive d'un complot.
C'est un peu comme si, en trouvant un mégot de cigarette sur la scène d'un crime, un policier en déduisait immédiatement que le criminel est un gros fumeur et ne cherchait ensuite plus que cette piste. Alors qu'il y a des dizaines d'autres possibilités pour expliquer la présence du mégot.
Ces gens mène une enquête comme dans les films ou dans un passage de Sherlock Holmes, en pensant que tout détail d'une scène de crime est immédiatement significatif et lié au crime. Il pense la réalité comme un scénario ou tout détail est un indice, où la coïncidence, le hasard et la complexité n'ont pas de place.
La réalité, c'est que le hasard, l'imprudence, la coïncidence existe et que, pour paraphraser mon romancier préféré T. Pratchett, dont je ne me lasse pas de la lucidité et qui se moquait ainsi gentiment de Conan Doyle et son Sherlock Holmes: les traces de pas sous la fenêtre de la chambre où est entré le voleur peuvent parfaitement être celle du jardinier et pas celle du voleur.
Ptouffle a écrit :
L'idée de pouvoir exercer un contrôle sur les masses à travers la croyance n'est pas forcément à l'origine des textes, mais il est sûr qu'a posteriori les autorités religieuses ont cherché à en profiter.
Ce qui n'est d'ailleurs pas un complot non plus.
Il est plus que probable que ceux qui ont établit ce contrôle croyaient aussi dans ce que disait les écrits en question et que l'ordre moral et la société qu'ils estimaient devoir chapeauter était une bonne chose.
Par la suite, l'inertie des structures sociales et la reproduction des privilèges a fait le reste, l'Eglise une fois en place, croyant dans le bien fondé de sa mission a engendré des prêtres qui croyaient en leur mission mais avait, à titre individuel, aussi un statut social à défendre et comme ce sont des humains, ils ont réagit en humain, ils l'ont défendu, même en tordant parfois leurs convictions. Il y a eu parmi eux des criminels et des profiteurs qui n'ont pas arrangés les choses mais que l'esprit de corps a protéger mais c'est pareil pour toute structure humaine.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)