L’effet « Janis »
L’effet « Janis »
J'ai lu un texte suggéré à partir d'un lien que Christian m'a partagé dans une autre discussion. Je le porte à votre attention, voir sur cette page http://pierre.coninx.free.fr/lectures/Janis.htm
Je me demandais, simplement, jusqu'à quel point nous le vivons pas tous cette effet Janis pour préserver en quelque sorte une forme d'harmonie dans un groupe.
Personnellement, l'honnêteté est quelque chose de très important, mais force est de constater qu'elle n'est pas toujours souhaité par le ou les groupes que nous côtoyons que ce soit au travail ou dans notre vie privé.
Êtes-vous soucieux de cet effet sur vous, surtout quand vous souhaitez rester intègre ? Il m'apparaît qu'il y a un prix à payer pour être libre de notre pensée.
Je me demandais, simplement, jusqu'à quel point nous le vivons pas tous cette effet Janis pour préserver en quelque sorte une forme d'harmonie dans un groupe.
Personnellement, l'honnêteté est quelque chose de très important, mais force est de constater qu'elle n'est pas toujours souhaité par le ou les groupes que nous côtoyons que ce soit au travail ou dans notre vie privé.
Êtes-vous soucieux de cet effet sur vous, surtout quand vous souhaitez rester intègre ? Il m'apparaît qu'il y a un prix à payer pour être libre de notre pensée.
Re: L’effet « Janis »
Je ne crois pas être "victime" de l'effet Janis, mais alors tellement pas ...Mireille a écrit :J'ai lu un texte suggéré à partir d'un lien que Christian m'a partagé dans une autre discussion. Je le porte à votre attention, voir sur cette page http://pierre.coninx.free.fr/lectures/Janis.htm
Je me demandais, simplement, jusqu'à quel point nous le vivons pas tous cette effet Janis pour préserver en quelque sorte une forme d'harmonie dans un groupe.
Personnellement, l'honnêteté est quelque chose de très important, mais force est de constater qu'elle n'est pas toujours souhaité par le ou les groupes que nous côtoyons que ce soit au travail ou dans notre vie privé.
Êtes-vous soucieux de cet effet sur vous, surtout quand vous souhaitez rester intègre ? Il m'apparaît qu'il y a un prix à payer pour être libre de notre pensée.

« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: L’effet « Janis »
On se fait de l'effet mutuellement, aujourd'hui, Kraepelin
Toi avec ton effet ressac et moi avec celui-ci inspiré de Christian.
Ceci dit, tu me donnes aussi l'impression d'apprécier plutôt être le petit grain de sable qui vient foutre en l'air de bon fonctionnement d'un engrenage pourtant bien huilé.

Ceci dit, tu me donnes aussi l'impression d'apprécier plutôt être le petit grain de sable qui vient foutre en l'air de bon fonctionnement d'un engrenage pourtant bien huilé.
Re: L’effet « Janis »
Bonjour Mireille,
Ça me fait penser à l'expérience de Asch en 1951.
Il a fait des expériences sur le conformisme de groupe. Un groupe d'étudiants universitaires devaient répondre à un test dont la bonne réponse était évidente. Dans le groupe, tous étaient de mèche avec Asch sauf un (sujet "naïf"). Ceux qui étaient de mèche avec l'expérimentateur s'étaient concertés pour donner une mauvaise réponse (la même pour tous). Avec la pression du groupe, 36,8% des sujets "naïfs" ont fini par se conformer au groupe. Étonnant!
Ça me fait penser à l'expérience de Asch en 1951.
Il a fait des expériences sur le conformisme de groupe. Un groupe d'étudiants universitaires devaient répondre à un test dont la bonne réponse était évidente. Dans le groupe, tous étaient de mèche avec Asch sauf un (sujet "naïf"). Ceux qui étaient de mèche avec l'expérimentateur s'étaient concertés pour donner une mauvaise réponse (la même pour tous). Avec la pression du groupe, 36,8% des sujets "naïfs" ont fini par se conformer au groupe. Étonnant!
« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »
« J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de traiter tout problème comme si c'était un clou »
Abraham Maslow
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Re: L’effet « Janis »
Parfois, je me demande si on est pas privilégié de pouvoir se permettre d'être honnête tout le temps. Il y a aussi ces situations où on se tait parce que l'on sait que l'on va contrarier l'opinion général. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à Fatima Houda-Pépin qui a bravé son caucus, elle a payé le prix de son intégrité et je me demande combien au fond l'aurait suivie n'eût été de leurs intérêts à sauvegarder.
Pour l'expérience dont tu parles, oui surprenant. Je vais lire tout à l'heure les facteurs qui influencent le conformiste, un peu plus bas sur ta page.
Pour l'expérience dont tu parles, oui surprenant. Je vais lire tout à l'heure les facteurs qui influencent le conformiste, un peu plus bas sur ta page.
Re: L’effet « Janis »
Douglas Hofstadter, dans un de ces bouquins (1) n'évoque-t-il pas une expérience sociologique de même type où il s'agit, pour des étudiants absolument béotiens en biologie, de déterminer, sur diapos, si des bactéries sont "malades" ou si elles sont "saines", après une formation très rudimentaire à ce sujet ? Bien sur, une grosse partie de l'assistance est "secrètement" prévenue de répondre de manière erronée et en dépit du bon sens selon les critères de la formation, et une petite partie, totalement ignorante de la "supercherie", répond au départ "logiquement" et, petit à petit, au fur et à mesure des diapos, se range à l'avis de la majorité, en dépit de ce qu'ils pensent réellement logiquement de la réponse.
Cela dit quelque chose à quelqu'un ?
1. Impossible de me souvenir si c'est "Gödel, Escher, Bach : Les Brins d'une Guirlande Éternelle" ou "Mathémagie"
Cela dit quelque chose à quelqu'un ?
1. Impossible de me souvenir si c'est "Gödel, Escher, Bach : Les Brins d'une Guirlande Éternelle" ou "Mathémagie"
Et bien oui, la foi soulève des montagnes...
...des montagnes de sottises.
...des montagnes de sottises.
Re: L’effet « Janis »
Re-bonjour Mireille,
Pour l'effet Janis, sans le nommé, Normand Baillargeon en donne un bon exemple: Sur la formation des maîtres. Voir sa conclusion...
Je crois que ça rejoint ce que Kraepelin dénonce dans le domaine de la psychologie sociale.
Pour l'effet Janis, sans le nommé, Normand Baillargeon en donne un bon exemple: Sur la formation des maîtres. Voir sa conclusion...
Je crois que ça rejoint ce que Kraepelin dénonce dans le domaine de la psychologie sociale.
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Re: L’effet « Janis »
Christian a écrit :Je crois que ça rejoint ce que Kraepelin dénonce dans le domaine de la psychologie sociale.













« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: L’effet « Janis »
Ce qui est ironique, c'est que nombre de zozos reprochent (sans vraiment la connaître) aux sceptiques d'être sous l'emprise de cet effet alors que les fondements mêmes du scepticisme et de la science minimisent sa manifestation plus que dans tout autres sphères ou domaines. Suffit d'observer le nombre de fois où certains sceptiques/scientifiques ne sont pas d'accord entre eux et les longs débats qui s'en suivent (vous connaissez?Kraepelin a écrit :Je ne crois pas être "victime" de l'effet Janis, mais alors tellement pas ...


Salut Mireille ,
Il y a nécessairement des cas où il s'agit strictement d'honnêteté/malhonnêteté (consciente), mais il s'agit aussi, et très souvent, de diverses pressions sociales et autres trucs psychologiques plus ou moins subtils auxquels nous sommes tous plus ou moins réceptifs, sensibles et pas nécessairement pleinement conscients (sur le moment).Mireille a écrit :Parfois, je me demande si on est pas privilégié de pouvoir se permettre d'être honnête tout le temps
P. ex., le sophisme de la « raison de la majorité » (Argumentum ad populum ) qu'implique l'expérience que Christian cite. La « majorité » n'est pas un gage de « vérité » ou une assurance de quoi que ce soit, mais ce n'est pas toujours une erreur que de considérer que nous puissions être dans l'erreur lorsque tous arrivent à une autre conclusion que la nôtre. Surtout en des domaines ou pour des sujets qui ne nous sont pas familiers. Ce n'est donc parfois pas évident de faire la part des choses, sur l'entrefaite, dans un groupe, lorsque tous arrivent à une autre conclusion que la nôtre. Il y a bel et bien une pression qui s'exerce!
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !
Re: L’effet « Janis »
Bonsoir Dash,
Je trouve que les gens les plus remarquables sont souvent ceux qui ont développé l'esprit d'individualisme et qui sont capable d'émettre leur opinion sans offusquer personne et cela même quand ils sont en parfaite contradiction avec un groupe.
Plus j'y pense et plus je comprends que l'honnêteté allié avec la diplomatie sont des valeurs sûres qui passent très bien partout en société. Mais, pouvoir dire ce que l'on pense tout le temps même très habilement reste un privilège que l'on ne peut s'offrir qu'entre gens honnêtes.
Je trouve que les gens les plus remarquables sont souvent ceux qui ont développé l'esprit d'individualisme et qui sont capable d'émettre leur opinion sans offusquer personne et cela même quand ils sont en parfaite contradiction avec un groupe.
Plus j'y pense et plus je comprends que l'honnêteté allié avec la diplomatie sont des valeurs sûres qui passent très bien partout en société. Mais, pouvoir dire ce que l'on pense tout le temps même très habilement reste un privilège que l'on ne peut s'offrir qu'entre gens honnêtes.
Dans mon expérience, à chaque fois que j'ai ressenti une pression dans un groupe, c'est parce qu'on tentait de manipuler mon opinion et parfois cette pression est très subtile comme tu dis. On peux habilement amener des gens à penser à partir de notre point de vue ou neutraliser leur propre idée juste par l'autorité que l'on met dans notre discours ou de par notre fonction. J'imagine que c'est pas mal ce qui arrive dans tous les milieux.Dash a écrit : Il y a bel et bien une pression qui s'exerce!
Re: L’effet « Janis »
Salut Christian,
J'ai lu l'article de Nomand Bailllargeon, je ne sais pas trop ce qu'il entend par "cours bidon" sainte fesse au prix qu'un cours à l'université coûte, j'espère pour les étudiants qu'ils ne font pas légion. Pour ce qui est des légendes pédagogiques que vivent les professeurs, aucune idée non plus de ce que ça peut représenter. Je ne savais pas que les enseignants du secondaire n'avait pas à avoir de baccalauréat, mais j'imagine que pour celui qui enseigne la cuisine ou la menuiserie ça ne nécessite peut-être pas une si grande culture générale.
Quand il dit que les universités ne contingentent pas assez, j'ai travaillé pendant quelques années dans trois universités comme secrétaire et de ce que j'en sais elles doivent remplir le nombre maximum d'étudiants qui peuvent entrer dans leur programme, de plus elles sont toujours en déficit.
Il dit aussi, je le cite : "C’est ainsi qu’on a pu implanter une réforme dont l’échec devient de plus en plus indéniable, qui reposait sur des principes largement contraires à ce que la science la plus crédible permettait de préconiser. Les universités, qui devraient protéger les enseignant.e.s des idées fausses ou dangereuses, sont parfois le lieu où on les promeut."
Là aussi, je me demande ce qu'il veut dire.
J'ai lu l'article de Nomand Bailllargeon, je ne sais pas trop ce qu'il entend par "cours bidon" sainte fesse au prix qu'un cours à l'université coûte, j'espère pour les étudiants qu'ils ne font pas légion. Pour ce qui est des légendes pédagogiques que vivent les professeurs, aucune idée non plus de ce que ça peut représenter. Je ne savais pas que les enseignants du secondaire n'avait pas à avoir de baccalauréat, mais j'imagine que pour celui qui enseigne la cuisine ou la menuiserie ça ne nécessite peut-être pas une si grande culture générale.
Quand il dit que les universités ne contingentent pas assez, j'ai travaillé pendant quelques années dans trois universités comme secrétaire et de ce que j'en sais elles doivent remplir le nombre maximum d'étudiants qui peuvent entrer dans leur programme, de plus elles sont toujours en déficit.
Il dit aussi, je le cite : "C’est ainsi qu’on a pu implanter une réforme dont l’échec devient de plus en plus indéniable, qui reposait sur des principes largement contraires à ce que la science la plus crédible permettait de préconiser. Les universités, qui devraient protéger les enseignant.e.s des idées fausses ou dangereuses, sont parfois le lieu où on les promeut."
Là aussi, je me demande ce qu'il veut dire.
- kestaencordi
- Messages : 3858
- Inscription : 10 janv. 2012, 08:41
Re: L’effet « Janis »
les formations professionnel (dep) requièrent des professionnels du métiers d'expériences. et une formation en pédagogie (une attestation suffit il me semble) les pros peuvent enseigner tout en faisant eux même cette attestation au cours du soir.Mireille a écrit :Salut Christian,
Je ne savais pas que les enseignants du secondaire n'avait pas à avoir de baccalauréat, mais j'imagine que pour celui qui enseigne la cuisine ou la menuiserie ça ne nécessite peut-être pas une si grande culture générale.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.
Re: L’effet « Janis »
Les légendes pédagogiques est le titre de son dernier livre sur les niaiseries qui circulent dans l'enseignement des maîtres (table des matières).Mireille a écrit :Salut Christian,
J'ai lu l'article de Nomand Bailllargeon, je ne sais pas trop ce qu'il entend par "cours bidon" sainte fesse au prix qu'un cours à l'université coûte, j'espère pour les étudiants qu'ils ne font pas légion. Pour ce qui est des légendes pédagogiques que vivent les professeurs, aucune idée non plus de ce que ça peut représenter. Je ne savais pas que les enseignants du secondaire n'avait pas à avoir de baccalauréat, mais j'imagine que pour celui qui enseigne la cuisine ou la menuiserie ça ne nécessite peut-être pas une si grande culture générale.
Ici, il donne un autre exemple d'une aberration véhiculée par de trop nombreux conseillers pédagogiques.
Le non contingentement des programmes est un des aspects du problème de la formation des maîtres. Trop souvent, les étudiants qui s'inscrivent dans un programme d'enseignement le font par défaut, sans motivation, sans autre endroit où aller. D'où une méconnaissance de la profession qui est un des facteurs du taux de décrochage des profs de 20% après 5 ans d'enseignement.Mireille a écrit :Quand il dit que les universités ne contingentent pas assez, j'ai travaillé pendant quelques années dans trois universités comme secrétaire et de ce que j'en sais elles doivent remplir le nombre maximum d'étudiants qui peuvent entrer dans leur programme, de plus elles sont toujours en déficit.
La dernière étude sur les effets de la réforme montre un échec: Loin de donner les résultats escomptés, la réforme au secondaire aurait même nui aux élèves à risque et aux garçons, révèle une étude menée par des chercheurs de l’Université Laval.Mireille a écrit :Il dit aussi, je le cite : "C’est ainsi qu’on a pu implanter une réforme dont l’échec devient de plus en plus indéniable, qui reposait sur des principes largement contraires à ce que la science la plus crédible permettait de préconiser. Les universités, qui devraient protéger les enseignant.e.s des idées fausses ou dangereuses, sont parfois le lieu où on les promeut."
Là aussi, je me demande ce qu'il veut dire.
[1] programme d'étude.Le Devoir a écrit :L’idée d’une réforme de l’éducation découle des états généraux tenus il y a 20 ans. Il s’agissait de mettre en oeuvre une réforme du curriculum[1]. Mais ce fut finalement une réforme des méthodes pédagogiques — approche par compétence, disparition du bulletin chiffré et des dictées, réorganisation des cycles — qui a vu le jour et qui a été implantée quelques années plus tard par le ministre de l’Éducation François Legault.
EDIT: Un éditorial dans Le Devoir.
« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »
« J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de traiter tout problème comme si c'était un clou »
Abraham Maslow
« J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de traiter tout problème comme si c'était un clou »
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Re: L’effet « Janis »
On a tort d'écrire tord ! Le prochain qui fait la faute je le tords !
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