Je vois. Mais cela rejoint exactement ce que je veux dire lorsque je te dis, qu'à la base, certaines idéologies sont nécessairement plus ou moins problématiques que d'autres.Etienne Beauman a écrit : Nope !
L'idéologie des défenseurs des animaux c'est qu'on ne doit pas faire de mal aux animaux.
C'est le tronc commun de tous les défenseurs des animaux, et seuls les extrémistes pensent qu'il est légitime de tuer des humains pour faire avancer la cause.
Nope !
L'idéologie de la Corse indépendante, c'est que la Corse devrait être indépendante.
c'est le tronc commun des indépendantistes, et seuls les extrémistes pensent qu'il est légitime de tuer des humains pour faire avancer la cause.
Nope !
L'idéologie des pro-life, c'est que l’avortement est un péché.
c'est le tronc commun des pros-life, et seuls les extrémistes pensent qu'il est légitime de tuer des humains pour faire avancer la cause.
Je continue ou tu vois que ça coince ?
Tes 3 exemples de « tronc commun » sont des idées de base qui ne nécessitent pas d'ajouter les actions qui pourront être choisies par des « extrémistes » comme moyen d'application. Elles ne les empêchent pas (bien sûr), mais l'idée — comme telle — ne les requiert pas! Dans ces cas, ce n'est pas l'idéologie qui « suggère » ou implique directement de commettre des actes extrêmes, mais bien les individus qui choisissent (ou sont plus prédisposé, etc) d'employer des méthodes extrêmes.
Tu as donc raison pour ces genres de cas et c'est exactement pourquoi je te dis que toutes les idéologies ne se valent pas! Tu me présentes en fait des idées, qui — à la base — ne nécessitent pas de commettre des actes qui briment les droits et libertés pour y adhérer et les appliquer.
C'est certain que n'importe quel individu, peu importe le sujet, peut toujours choisir (ou être plus disposé génétiquement) d'avoir un comportement extrême et que le sujet (l'idée) n'est pas toujours la cause de ce genre d'actes extrême. Il n'est même pas nécessaire qu'il y ait une idée pour commettre un acte extrême. Les émotions peuvent très bien suffire! Par exemple, le mec qui perd en jouant une partie d'échec, il peut bien décider (ou perdre les pédales) de buter son adversaire pour satisfaire sa frustration. C'est une réaction extrême (nuance) et un moyen extrême (nuance) de combler sa frustration. Tout comme on peut toujours choisir la coercition, la contrainte et la domination pour obtenir ce qu'on veut, même pour de « nobles buts ». Je ne m'oppose pas du tout à tout cela!
La différence entre toi et moi, c'est que moi je comprends ta perception et suis d'accord avec cette dernière. Le problème, c'est qu'il n'y a pas que ça dans la vie et que toi tu refuses de considérer qu'il y a d'autres genres de cas qui sont différents. À savoir qu'il y a des idées qui impliquent — d'elles-mêmes — d'avoir à commettre des actes extrêmes si l'on y adhère!
Par exemple :
Si je reprends ton exemple du mec qui considère (ou tombe sur un livre qui dit) qu'on ne doit pas faire de mal aux animaux, cette « idée » n'a rien de « nocif » ou « d'extrême » comme telle — en elle-même. Ce sont les moyens pris par ceux qui adhéreront à cette idée (dans le but de l'appliquer ou de la promouvoir) qui pourront être plus ou moins radicaux ou extrémistes. Je suis donc d'accord avec toi, mais cela, pour moi, correspond justement à une idée qui est moins susceptible que d'autres de générer des comportements et des actes extrêmes.
Par contre, si j'émets l'idée (ou lis dans le livre sacré de ma religion) que tous ceux qui ne partagent pas mes croyances doivent être considérés comme des mécréants qui n'ont aucune valeur, ben avant même d'impliquer l'interaction qui se créera entre cette idée et ceux qui y adhéreront, l'idée — en elle-même (comme un algorithme, une équation mathématique ou un syllogisme) — implique déjà des « conclusions » beaucoup plus potentiellement radicales et extrêmes.
Si, dans l'idéologie islamiste, certains textes ou certaines idées — à la base — mentionnent que l'homme a le droit (ou doit) de punir sa femme, ben cette idée n'est pas le résultat d'un acte extrême commis par un adhérant en rapport à une autre idée de base qui est, elle (et de base) plus modérée, c'est l'idée, dès le départ, qui est déjà « potentiellement nocive » ou extrême. Ensuite, si l'on ajoute le « facteur humain », ben certains adhérents plus « modérés » se contenteront de punir moins fortement leurs femmes et ceux qui ont des comportements (prédispositions) plus extrémistes les battront plus fortement, mais — dès le départ — même en « son centre », l'idée est déjà « extrême » en elle-même : elle implique, permet et suggère de commettre un acte violent ou de coercition (ou la totale soumission d'un genre à un autre)!
Il y a toujours le facteur de la « singularité de l'individu » ( facteurs innés/acquis qui entrent en jeu) et de son degré perso de latitude (ou de jugement) qui concerne les moyens plus ou moins extrêmes ou modérés qu'il pourra employer pour appliquer au mieux (subjectivement) une idée à laquelle il adhère, mais il y a aussi l'idée, en elle-même, qui détermine — dès le départ — que certains actes seront fatalement nécessaires à son application (ou pas). Et d'autres idées qui ne requièrent pas la nécessité de commettre certains types d'acte pour être appliqués (même si cela n'empêche pas pour autant les individus de commettre des actes extrêmes).
Est-ce que tu piges qu'il y a deux trucs qui existent : les actes plus ou moins extrêmes, mais aussi, les idées plus ou moins extrêmes. Et, surtout, que les deux ne sont pas mutuellement exclusifs?
Une religion ou une idéologie qui ne comporte pas d'idées concernant le fait que l'homme peut ou doit punir sa femme n'empêchera pas (naturellement) les batteurs de femme de battent la leur (j'suis d'accord), mais ne participe pas à suggérer, endosser et promouvoir ce type de comportement. Alors que le contraire influencera certainement des individus à punir leur femme et à « honorer » leur « rôle » (ce qui sera commis plus ou moins modérément dans les faits, dépendamment du caractère singulier de chaque individu), alors que sous un autre cadre « idéolo-religieux », ils se seraient abstenus. Parce qu'il y a toujours une certaine partie de la population qui est plus « mouton » ou sensible à ce qui est enseigné et permis par l'idéologie dominante. Il n'y a pas que les cas (d'exceptions) de ceux qui, peu importe, seront de toute façon fatalement plus modérés ou extrémistes (dû à leur prédisposition génétique ou autres) peu importe les idées auxquels ils adhèrent et peu importe les autres facteurs.
Plusieurs expériences de psychologie sociales (Stanford, Milgram, etc.) démontrent que les individus :
- ont fortement tendance à s'adapter aux rôles qu'on leur assigne,
- sont portés à obéir devant une autorité qu'il juge légitime.
Donc les rôles qu'assignent les idéologies religieuses (et leurs prophètes et représentants) et ce que leurs préceptes — à la base — suggèrent; ont forcément une incidence non négligeable chez les individus, et ce, nonobstant leur conscience personnelle et leurs prédispositions génétiques.
Il y a des actes plus ou moins extrêmes, mais il y a aussi des idées plus ou moins extrêmes et les deux ne sont pas mutuellement exclusifs. Et comme tout les actes et comportements ne sont pas tous aussi extrêmes, toutes les idéologies ne sont pas aussi extrêmes — en elles-mêmes — les unes des autres.