Je m'en viens sur votre forum ; que je parcourais aléatoirement au cours de recherches plus ou moins fructueuses concernant divers sujets sur la Toile, pour vous demander un éclairage concernant ce sujet de France 2 dans "Infrarouge" : Homo ou hétéro, est-ce un choix ?... Inutile de le dire je suis assez circonspect de ce que j'y ai "appris".
On pourrait subdiviser le reportage ainsi :
- Introduction : C'est quoi l'homosexualité ? Ni y'en aurait-il pas plusieurs ?
I - L'homosexualité chez les animaux ou le coté "naturel" de l'homosexualité.
II - C'est dans le cerveau que ça se passe.
III - Bah, en fait... C'est peut-être génétique.
IV - Mais, en fait c'est peut-être social... aussi...
V - Les femmes c'est pas pareil que les hommes.
Je pense avoir été plutôt convaincu par l'Introduction : l'homosexualité n'est pas un maladie, ni une perversion (au sens psychanalytique) liée au complexe d’œdipe qui se serait mal passé. Ainsi que par la première partie : l'homosexualité existe dans la nature et n'est donc pas "contre-nature", n'en déplaise à ceux que ça choque ! (450 espèces ont été observées avec ce comportement, qui n'est que rarement exclusif sauf le cas du bélier étudié plus loin.)
La seconde partie me semble également plutôt très correcte. Elle nous présente des éléments scientifiques concernant le cerveau qui serait différent chez les hommes et les femmes homosexuel(le)s (par rapport aux hétérosexuels). Les spécialistes savent (a priori) pas mal de choses là-dessus : différences des tailles des hémisphères, présence dans le cerveau d'une zone moins développée dans le noyau pré-optique (pour le bélier) et dans l’hypothalamus (pour l'homme) chez les homosexuels, réactions différentes aux phéromones chez les homosexuels et chez les hétérosexuels (hommes ou femmes).
Ces différences physiologiques s'expliqueraient par un taux de testostérone modifié chez la mère : l'exemple développé par le reportage et celui de l'augmentation du nombres d'homosexuels en Allemagne de l'Est, corrélé au stress dû aux bombardements.
Une expérience menée sur des oiseaux naturellement 100% hétérosexuels (injections de testostérone dans les œufs) donne un résultat de 100% de modification des comportements sexuels.
Nous pouvons donc conclure de cette partie que l'homosexualité serait acquise par le fœtus du fait de l'action de la testostérone qui modifierait le cerveau du fœtus. Elle aurait donc une origine intra-utérine et hormonale liée à la mère... A cela s'ajoute le fait que des traitements hormonaux post-natatoires n'ont pas d'impact.
On attaque donc la troisième partie... et là... ça devient chaud ! On nous cite les travaux d'un généticien : le docteur Dean Hamer, qui aurait trouvé une série de gênes "en rapport" avec l'homosexualité sur le chromosome X dans la section "Xq28". Ces résultats sont présentés comme vrais et reproduis par 3 équipes (seulement ?). Il me semble important de rappeler ce qui est dit dans le commentaire : "[Il] n'en conclut pas que cette région du chromosome X conditionne l'homosexualité. Il se contente de conclure qu'elle est liée à l'homosexualité". Avec un taux de 82,5% (33 cas sur 40 testés) qui présentent des "similitudes exceptionnelles", il valait mieux prendre des gants... Car quid des hétérosexuels qui présenteraient les mêmes "similitudes" (Ils n'ont pas été testés, donc il n'y a pas de "groupe contrôle", si j'ai moi même bien saisi ce concept) ? Et des 7 cas qui ne les présentent pas ?
J'ai noté qu'à aucun moment on ne nous présente les autres points de vue de façon détaillés, alors que des équipes de chercheurs ont réfuté les résultats de Dean Hamer (par exemple : Rice G, Anderson C, Risch N, Ebers G., «Male homosexuality : absence of linkage to microsatellite markers at Xq28 », Science ; 284(5414) : 665-7). On se contente même de dire que les "milieux conservateurs" ne sont pas contents de ces découvertes (et les autres scientifiques ? Ils sont tous de vilains conservateurs ?) ; car nous dit-on, cela n'accréditerait pas la thèse selon laquelle les homosexuels seraient "une variante de l'espèce humaine, inscrite dans les gênes". Je trouve ça contradictoire ! Ça accrédite plutôt leur thèse, puisque l'homosexualité serait de facto inscrite dans les gênes... Ou c'est moi qui n'ai rien compris.
Vient ensuite une autre équipe (Adan Sanders et Michael Bailey) qui fait des tests sur 1000 personnes afin de prouver (c'est une volonté avouée par le chercheur, d'où un premier biais : confirmation) que les résultats de Hamer ne sont pas liés au hasard statistique. Cependant, on ne nous précise pas si elles sont toutes homosexuelles. Une affiche présentée au même moment de la vidéo "Wanted Gay Men" semble dire que "oui" (ce qui à nouveau signifie qu'il n'y a pas de "groupe contrôle", et même qu'il y a un biais "sexuel" : quid des femmes homosexuelles qui elles possèdent deux chromosomes X !). A. Sanders explique que leurs recherches ont été faites sur l'ensemble des chromosomes, mais il ne conclut que sur la section "Xq28" du chromosome X... Donc les études de D. Hamer seraient confirmées à nouveau par cette récente étude. Et il ne nous parle plus des autres chromosomes. Étrange...
Et on enchaine sur les jumeaux vrais et faux. Chez les vrais jumeaux, les chances d'être gay si son frère (toujours pas de filles/femmes !) l'est sont de 50% ; tandis que chez les faux jumeaux, on tombe à 20%. Ce passage sous-entend selon moi que la partie expliquant l'influence des hormones maternelles serait inexacte, ou du moins insuffisante. Il faudrait lier hormones et expression des gênes, sachant de plus que les vrais jumeaux sont à 100% identiques génétiquement et sont dans le même placenta, sous les mêmes doses d'hormones maternelles, qu'est-ce-qui pourrait expliquer que 100% des vrais jumeaux ne sont pas gays si l'un des deux l'est. J'ai à nouveau pu ne pas tout comprendre, ou alors il est possible que l'on soit face à une "probabilité inverse" ?
On apprend aussi ici que les "aléas de la vie" (pas de précision si c'est social ou endocrinien ou autre) modifient les gênes et donc la manière dont ils s'expriment... Bon, ok... Mais si c'est l'environnement qui permet d'allumer et d'éteindre les gènes "littéralement" (Sisi, c'est dans le reportage), alors on pourrait être gay, puis ne plus l'être, et inversement ?
Pire ! On accuse des visions opposées entre USA et France. Dans cette dernière, on croirait que la génétique est une "science dangereuse" alors on se focalise sur l'aspect "culturel et social" de l'homosexualité (On n'oserait pas m'accusait pas de ne pas "croire" en la génétique quand même ?). De plus, c'est le même chercheur qui explique les deux aspects : aléas de la vie et génétique pure ? Je suis largué concernant ce passage (probablement parce que mes connaissances en génétique sont proche du néant) !
On va ensuite glisser vers une explication encore un peu plus étrange : le nombre de frères (toujours pas de femme) ainés prédisposerait à l'homosexualité. Ça ne m'a pas paru du tout concret. En effet, le nombre d'homosexuels étant plutôt constant (environ 5% de la population d'hommes), il devrait y avoir une variation de ce nombre en fonction du nombre d'enfants mâles par femme au cours du temps... Moins les femmes ont d'enfants chacune, moins il devrait y avoir d'homosexuels dans le monde. Or ça n'est pas le cas ! De plus, cela parait logique puisque plus le nombre d'enfants d'un foyer augmente plus il y a statistiquement de chance d'avoir l'un d'eux qui soit homosexuel (j'ai peut-être fait le sophisme du parieur dans ce passage). Chaque frère ainé augmenterait les chances d'être homosexuel de 15 à 30%... Donc si on a entre 4 et 8 frères ainés, on est homosexuel avec 100% de chance ?

Cependant, le chercheur (Anthony Bogaert) présente une de ses étude datant de 2006 dans laquelle il n'a pas trouvé cette corrélation si les frères ainés ont été adoptés (sans lien biologique avec le sujet homosexuel), alors que ce lien statistique existe avec les sujets liés biologiquement. Ceci semble accréditer sa thèse ainsi que celle selon laquelle l'influence intra-utérine est un facteur important. Toutefois, à aucun moment on n'explique que le fait d'avoir des enfants mâles augmente le taux de testostérone (ou d'une autre hormone) chez la mère.
On glisse vers la quatrième partie :
Le présentateur et psychiatre nous explique que l'homosexualité est "certainement" liée à des facteurs à la fois génétiques et sociaux. Moi je veux bien, mais à aucun moment on ne nous explique cela dans le reportage : bien au contraire ! Je penche donc pour une introduction de la partie qui va traitée de l'influence de la famille et de divers autres facteurs : étude menée au Danemark. On est plus proche des explications du type "genre" : influence sociale, éducation, milieu de vie.
On met, ici, en avant l'âge des parents : les enfants qui sont conçus par des mères relativement âgées ont plus de chance d'être homosexuels, même chose s'ils sont les derniers d'une fratrie (ce qui à mon sens est lié : plus on a d'enfants et plus on avance en âge, MAIS ce n'est pas ce qui est conclu dans le reportage. En effet, on nous indique ici que cela donne du crédit au Professeur Bogaert : c'est le nombre de frères ainés qui influence les chances d'être homosexuel. Chose que ne dit pas le professeur Danois, qui ne parle que de l'âge de la mère, et ne conclut rien directement du nombre d'enfants dans une fratrie... Il en parle uniquement en terme de statistique, tout comme des contextes familiaux de divorce, d'instabilité du couple, de la perte de la mère à l'adolescence ou du fait de vivre en ville). Je pense que le professeur Danois accrédite plus les thèses du "genre" que les thèses "génétiques" : l'influence sociale est déterminante dans l'homosexualité tant des hommes que des femmes.
La fin se concentre plus sur l'attirance des hommes et des femmes (enfin !) pour les personnes de même sexe. Et là encore les explications sont contraires à ce que l'on tente de nous expliquer au début du reportage. En effet, chez les femmes nous explique t'on, il y aurait plus de "fluidité" sexuelle ; elles seraient plus naturellement bisexuelles, du moins dans leur "mode d'excitation", contrairement aux hommes qui présenteraient une plus grande correspondance entre leur sexualité déclarée et leur "mode d'excitation" que les femmes. Mais on ne nous explique pas les causes "faute d'études". Toutefois, on nous indique ici que les femmes seraient plus influencées par le social : a nouveau c'est donc plus le "genre" qui semble déterminant chez elles.
J'ai trouvé intéressant que l'on utilise des images de films pornos sans expliquer l'influence de ce même porno dans la sexualité des gens. En effet, dans les films pour adultes hétérosexuels, il y a très souvent des scènes "lesbiennes".
Je cite tout de même cette entrevue du réalisateur qui montre à travers cette citation en particulier :
qu'il y avait une certaine "orientation" du sujet. Je n'ai rien contre l'idée que l'homosexualité n'ai pas un choix, ça me parait même plutôt exact puisque le taux d'homosexuels est stable dans le temps ; mais je n'aime pas cette idée "d'idéologie" ou de "politique" qui me fait penser à un "théoricien du genre" (ceux qui conçoivent le genre comme une simple "conjecture")."Ma conviction profonde était que ce n’était pas par choix. Mais je ne voulais pas rester dans l’idéologie ou la politique. Je voulais me concentrer sur l’argumentation scientifique."
Je note que cette interview est contradictoire : en effet, d'un coté on met en avant le coté "stable" de l'homosexualité et de l'autre on met en exergue diverses influences génétiques, hormonales, sociales et culturelles qui influencerait l'homosexualité alors qu'elle ne varie pas dans la population totale ce qui me parait antithétique...
J'en ai fini avec mes questions et cette présentation succincte et sans doute orientée de ce reportage.
Merci de m'aider à y voir plus clair dans toutes ces informations et de m'expliquer là où j'ai tout simplement rien compris à ce que l'on m'expliquait. Que dois-je comprendre comme probable, possible, sûr ou carrément douteux ? Genre ? Biologie ? Influence de l'un sur l'autre ? Tapez moi pas trop fort sur la caboche si j'ai dit une ânerie

PS : j'ai oublié de parler du passage sur les lesbiennes "butch" qui seraient naturellement plus masculine, attirées pas les jouets "de garçons" dés leur plus jeune âge ; moment où l'on nous cite une étude faite sur des singes (poupées appréciées des femelles et camions des mâles) qui serait sans influence sociale (j'ai ri tellement j'ai vu de biais dans cette "étude" et cette conclusion péremptoire).
Notes : Pardonnez les fautes, je suis pas excellent en Français. Pardonnez aussi les approximations et autres erreurs, je n'ai vu le reportage entier qu'une seule fois.