Note : Le reportage n'est plus disponible en Replay, donc mes réflexions se basent désormais sur mes souvenirs, qui sont très peu fiables. J'avais trouvé le reportage sur Youtube, mais l'utilisateur a supprimé la vidéo
(Non-respect des droits d'auteurs je pense)Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit : Nous pouvons donc conclure de cette partie que l'homosexualité serait acquise par le fœtus du fait de l'action de la testostérone qui modifierait le cerveau du fœtus. Elle aurait donc une origine intra-utérine et hormonale liée à la mère... A cela s'ajoute le fait que des traitements hormonaux post-natals n'ont pas d'impact.
C'est pas mal ça, quoique ça n'apparaît pas être le seul facteur. Il est possible, aussi, qu'il y ait plusieurs sortes d'homosexualité qui aient des causes différentes.
ET
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit : Merci de m'aider à y voir plus clair dans toutes ces informations et de m'expliquer là où j'ai tout simplement rien compris à ce que l'on m'expliquait.
Il y a probablement plusieurs sortes d'homosexualité ayant chacune plusieurs causes [génétiques, intra-utérines, éducatives (Œdipe), culturelles] qui s'additionnent différemment d'un individu à l'autre.

Oui, le reportage dit cela aussi. Il y aurait plusieurs types "d'homosexualités", sauf qu'ils ne définissent jamais lesquelles, ni leurs éventuelles "différences" en dehors des sexes
(A quelques détails prés)... Cela va dans votre sens lorsque vous expliquiez que les reportages sont souvent trop succincts sur ces points pourtant vitaux lorsque l'on tente de réfléchir correctement : "De quoi parle-t-on exactement ?".
On nous présente les choses les unes derrières les autres, c'est à nous de faire les liens dans la très grandes majorités des cas. Leur choix éditorial peut simplement avoir été de présenter les connaissances scientifiques actuelles, comme l'explique le réalisateur dans son entrevue, mais je trouve cela "inexact" car le reportage est clairement orienté dans un sens : on ne parle jamais les contrepoids du point de vue présenté dans chacune des parties.
L'exemple le plus flagrant étant contenu dans celle concernant Dean Hamer : il y a une série de gênes sur le chromosome X qui présentent des "similitudes" dans 33 cas sur 40, 3 études disent la même chose ; puis on y fait référence en permanence pour abonder dans son sens sans jamais mettre en avant d'autres points de vue... C'est le genre de démarche qui m'a fait m'interroger sur ce reportage et m'a motivé à venir en parler avec vous
(les Sceptiques du Québec).
Du coup, cela m'a permis d'aller plus loin dans ma réflexion, puisque il y a un moment où ils illustrent le propos par une publicité humoristique : Une femme se maquille, se coiffe, puis en sortant de la salle de bain se prend le coin d'une table dans les parties
(On comprend alors que c'est en fait un homme transsexuel). Par contre tout au long du reportage, on s'intéresse presque uniquement aux homosexuels hommes très masculins : musclés, poilus, virils... Mais en aucun cas à la transsexualité, au travestissement, ou aux transgenres. Ces derniers sont pourtant aussi des formes d'homosexualités, à mon sens ; bien qu'elles soient sans doute encore plus complexes à appréhender...
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit : Et on enchaine sur les jumeaux vrais et faux. Chez les vrais jumeaux, les chances d'être gay si son frère (toujours pas de filles/femmes !) l'est sont de 50% ; tandis que chez les faux jumeaux, on tombe à 20%.
Ce partage est fréquent en santé mentale. Par exemple, c'est presque exactement le même partage pour la schizophrénie 50% monozygotes;16% dizygotes. La génétique prédispose, mais ne dispose pas!
Merci pour cette précision. Cependant, ils présentent cela comme ayant un lien direct avec la génétique et l'expression des gênes, mais ne vont pas franchement plus loin alors que pour la Schizophrénie, on possède plus de documentation :
Wikipédia a écrit :Les causes de la schizophrénie et les facteurs provoquant ou précipitant les phases aiguës sont encore mal compris. La
piste de la prédisposition héréditaire est bien documentée, mais il est assez certain que d'autres facteurs doivent entrer en interaction avec cette prédisposition pour faire éclore la maladie.
Une perturbation du développement fœtal au second trimestre de la grossesse est fortement suspectée. Il apparaît que lorsque les défenses immunitaires de la mère sont sollicitées,
lorsqu'elle est victime d'une malnutrition ou d'un important choc émotionnel durant cette période, cela augmente significativement le risque que son enfant développe une schizophrénie à l'âge adulte. Chez la personne schizophrène elle-même, la consommation de drogues et l'exposition à des stimulations sociales ou émotionnelles invasives précipitent les phases aiguës de la maladie.
(src :
article Wikipédia).
En effet, on retrouve un autre parallèle avec ce qui est présenté dans le reportage : développement fœtal, génétique et expression des gênes par certains comportements sont des facteurs sérieux dans l'homosexualité. Cela pose par contre le problème sur lequel vous
(Participants au fil) êtes en bisbille : maladie mentale ?
Je suis totalement contre une telle classification de "l'homosexualité" ! En effet, qui dit "maladie" dit "anomalie", "anormalité"
(mot difficile à définir par ailleurs, puisque basé sur une "norme" elle-même très difficile à définir) et aussi "traitement possible" et donc "soin"...
Spin-Up a écrit :Une alteration des pensées et du comportement d'un individu peut etre qualifiée de maladie mentale:
1) si elle met l'individu directement en danger
2) si elle rend l'individu dangereux pour les autres
eventuellement peuvent etre inclus deux autres criteres
3) si elle est néfaste a la socialisation de l'individu
4) si elle est néfaste au bien etre de l'individu
En nous basant sur la définition de
Spin-Up que je trouve pas mal, les seuls points sur lesquels l'homosexualité répond sont les "3" et "4", avec une limitation énorme : c'est la faute des autres membres de la société.
Exactement comme pour le fait d'être "noir", "jaune", "beur", "juif", "musulman", etc...
(Si l'on se base exclusivement sur les points "3" et "4") Or, il serait totalement con, et raciste/antisémite/anti-musulmans, de dire que la couleur de peau ou l'appartenance à une religion est une "maladie mentale". C'est même "pire" dans le cas de la religion puisque notre cerveau est "programmé" pour croire
(Peur de la morte et augmentation de la Croyance ; Prédisposition du cerveau à croire en Dieu et à la vie après la mort)...
Pour revenir à l'homosexualité masculine, on peut à la limite dire que le point "1" est valable dans le cas du Sida, puisque la sodomie rend la contamination plus facile... Mais dans ce cas, le fait que des hétérosexuels pratiques la sodomie doit aussi être considéré comme un comportement à risque du même type et donc comme une "maladie mentale"
(Je crois qu'il y a un risque de "Non-Sequitur" dans ma logique).
[ironie foireuse]A l'inverse, on peut dire que l'abstinence est le meilleur moyen de ne pas avoir ce genre de risque, mais celle-ci va à l'encontre de la "nature" de l'homme soulignée par
Wot (Il me semble) à savoir que nous sommes plus "polygames" que "monogames" ; et plus enclin à baiser tout ce qui bouge que d'être "fidèle"... Du coup, "fidélité" serait aussi "maladie mentale" ? La notion "d'amour" deviendrait rapidement moins "poétique"...

[/ironie foireuse]
A cela s'ajoute le fait que s'il s'agissait d'une "maladie mentale", il serait d'autant plus inadmissible que les parents et autres membres de la société rejettent leurs semblables parce qu'ils sont "homosexuels" : les malades étant notre responsabilité à tous et devant être encore plus "protégés" : tutelle, curatelle, plus grande protection par la Loi au travers de l'abus de faiblesse par exemple...
(Je rappelle que je suis contre le fait de considérer l'homosexualité comme une maladie mentale !)
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit : Ce passage sous-entend selon moi que la partie expliquant l'influence des hormones maternelles serait inexacte, ou du moins insuffisante.
Insuffisante, oui, je comprends la même chose!
J'ai compris un truc ! Wouhou !
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit :
Il faudrait lier hormones et expression des gênes, sachant de plus que les vrais jumeaux sont à 100% identiques génétiquement et sont dans le même placenta, sous les mêmes doses d'hormones maternelles, qu'est-ce-qui pourrait expliquer que 100% des vrais jumeaux ne sont pas gays si l'un des deux l'est.
Le complexe d'Oedipe?
Donc, on ne sait pas ^__^. Et c'est pas une seule fois expliqué dans ce reportage. D'ailleurs ils n'expliquent jamais les liens entre les divers éléments qu'ils présentent. C'est à nous de comprendre, même si c'est en apparence parfois contradictoire. D'ailleurs, le professeur Vilain parle de "modifications chimiques de l'ADN" et pas de "différences/modifications dans l'expression des gênes" ce qui m'a paru étrange. Mais aux vues de mes connaissances, je peux tout simplement être trop peu cultivé pour comprendre.
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit :
On apprend aussi ici que les "aléas de la vie" (pas de précision si c'est social ou endocrinien ou autre) modifient les gênes et donc la manière dont ils s'expriment... Bon, ok... Mais si c'est l'environnement qui permet d'allumer et d'éteindre les gènes "littéralement" (Sisi, c'est dans le reportage), alors on pourrait être gay, puis ne plus l'être, et inversement ?
Je n'ai pas vu le reportage, mais je ne crois pas que ce soit ça. Les inversions de phénotypes existent pour certains gènes, mais pas pour d'autres.
Le commentaire de ce passage explique que l'étude des jumeaux monozygotes permet de conclure sur l'aspect multifactoriel dans l'expression des gênes. Il reste très évasif : on nous explique que les gênes "s'allument et s’éteignent littéralement", mais que les études manquent sur la manière dont l'environnement
(dont la "Société") agit sur cela
(chose que je comprends, ça doit être un sacré casse-tête de tout prendre en compte Oo").
De plus, le professeur Vilain insiste sur le fait que dire "que l'environnement y est pour quelques chose" est mal vu aux États-Unis car la communauté Gay y serait "pro-cause génétique", car cela permettrait d'insister sur le coté "pas le choix" ; alors qu'en France les gens seraient plus enclins à croire les causes culturelles, car les Français seraient méfiants envers la génétique
(?, euh... Lol, la Science c'est la Science !).
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit :
On va ensuite glisser vers une explication encore un peu plus étrange : le nombre de frères (toujours pas de femme) ainés prédisposerait à l'homosexualité. Ça ne m'a pas paru du tout concret. En effet, le nombre d'homosexuels étant plutôt constant (environ 5% de la population d'hommes), il devrait y avoir une variation de ce nombre en fonction du nombre d'enfants mâles par femme au cours du temps... Moins les femmes ont d'enfants chacune, moins il devrait y avoir d'homosexuels dans le monde. Or ça n'est pas le cas !
Tu fais deux erreurs. La première est que ce phénomène serait spécifique à des mères qui développent une résistance immunitaire contre la testostérone, donc pas chez toutes les mères. Ensuite, les estimations de proportion d'homosexuels dont tu parles ne sont absolument pas fiables. Elles ne reposent pas sur les mêmes définitions de l'homosexualité (encore) et les méthodologies changent d'un pays à l'autre et d'une époque à l'autre.
On ne nous explique absolument pas du tout ces points. Merci de vos précisions, là j'ai compris ! A cela s'ajoute que le reportage insiste sur ces statistiques, et elles y sont présentées comme stables.
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit : De plus, cela parait logique puisque plus le nombre d'enfants d'un foyer augmente plus il y a statistiquement de chance d'avoir l'un d'eux qui soit homosexuel
(j'ai peut-être fait le sophisme du parieur dans ce passage). Chaque frère ainé augmenterait les chances d'être homosexuel de 15 à 30%... Donc si on a entre 4 et 8 frères ainés, on est homosexuel avec 100% de chance ?

Je suppose que les familles nombreuses et très croyantes apprécieront cette statistique.
Non! Il s'agit de la probabilité comparative. Le groupe contrôle est alors le hasard!
Ok... Si j'ai bien compris, la différence de 15 à 30% est "significative" comparée au hasard seul. J'ai donc bien commis une erreur de logique.
Kraepelin a écrit :StagiaireSceptique a écrit :
Cependant, le chercheur (Anthony Bogaert) présente une de ses étude datant de 2006 dans laquelle il n'a pas trouvé cette corrélation si les frères ainés ont été adoptés (sans lien biologique avec le sujet homosexuel), alors que ce lien statistique existe avec les sujets liés biologiquement. Ceci semble accréditer sa thèse ainsi que celle selon laquelle l'influence intra-utérine est un facteur important. Toutefois, à aucun moment on n'explique que le fait d'avoir des enfants mâles augmente le taux de testostérone (ou d'une autre hormone) chez la mère.
Tu as mal compris. Ça n'augmente pas le taux de testostérone. Ça augmente sa réponse immunitaire à la testostérone, comme pour un vaccin …
Même chose que plus haut, il ne nous l'explique à aucun moment. Merci à nouveau pour cette explication.
Je conclu de tout cela que le reportage manque de profondeur et d'explications réellement scientifiques, sur ce que l'on peut conclure ou non des études présentées
(au delà du fait que mes propres connaissances scientifiques sont fortement limitées.). On nous assène des vérités, sans montrer les pans inverses, et sans nous expliquer certaines causes pourtant connues, car vous même les citez : "ce phénomène serait spécifique à des mères qui développent une résistance immunitaire contre la testostérone" et "augmente [l]a réponse immunitaire [de la mère] à la testostérone", par exemple. J'ai bien avancé !
@Pepejul : Génétique des abeilles : Merci pour ce partage.