Sociobio, dames ou messieurs, c'est kif-kif, il semble ...

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Florence
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Sociobio, dames ou messieurs, c'est kif-kif, il semble ...

#1

Message par Florence » 20 sept. 2005, 10:38

The genetic determinists are wrong. There are few inborn differences between men and women *

Men and women come from same planet after all, claims psychology study **


*Les partisans du déterminisme génétique on tort. Il n'y a que peu de différences innées entre hommes et femmes

** Hommes et femmes viennent de la même planète, après tout, annonce une étude de psychologie



étude originale


Dans le coin rouge, les partisans de la sociobiologie, dans le coin bleu, ses détracteurs: LET THE FIGHT BEGIN !
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groucho_max
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Re: Sociobio, dames ou messieurs, c'est kif-kif, il semble .

#2

Message par groucho_max » 20 sept. 2005, 11:30

Florence a écrit :The genetic determinists are wrong. There are few inborn differences between men and women *
Men and women come from same planet after all, claims psychology study **

*Les partisans du déterminisme génétique on tort. Il n'y a que peu de différences innées entre hommes et femmes
** Hommes et femmes viennent de la même planète, après tout, annonce une étude de psychologie

étude originale
Sur un theme connexe: 'Sex differences in intrinsic aptitude for mathematics and science: a critical review' (Spelke).

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Kraepelin
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#3

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 15:00

«««Nos intérêts, biologiques? Michèle Robert attire notre attention sur deux recherches; la première porte sur des singes et la deuxième sur des bébés humains âgés de 37 heures. En 2002, deux chercheurs aux États-Unis et à Londres ont conclu que les jouets humains typés féminins attiraient plus l'attention des femelles d'un groupe de singes, et ceux masculins celle des mâles, alors que les objets neutres étaient également populaires auprès des deux sexes. Les résultats suggèrent que la catégorisation d'un jouet n'est pas uniquement un stéréotype ou une histoire de société, mais correspond à un caractère inné. «Les garçons préfèrent généralement les jouets plus actifs avec mouvement, et les filles ceux davantage reliés à leur attrait pour les gens», rajoute Michèle Robert. Menée en 2000 à Cambridge aux États-Unis, la deuxième recherche sur les nourrissons permet de conclure, par le temps de contact visuel avec l'objet, que les garçons démontrent une attention plus élevée pour des mobiles et les filles pour des visages. «Chez un nourrisson de 37 heures, on peut mettre de côté l'influence sociale et les facteurs culturels: on naît avec certaines différences et la culture les amplifie», estime Michèle Robert.


«La science n’est pas sexuée, selon Serge Robert, mais les intérêts jouent clairement un rôle : en moyenne, les femmes choisissent des domaines où il est possible d’être directement utiles à la société, où elles sont plus altruistes, tandis que les hommes sont généralement plus fascinés par les sciences fondamentales appliquées.» Michèle Robert recoupe en disant qu’il faut lire les données selon les moyennes, car «parmi les intérêts intersexes, découlant de la biologie ou de l’éducation reçue, il y a recouvrement des distributions.»


Les constructivistes, eux, croient que le rôle de la femme est uniquement conditionné par l’environnement social et non par des structures biologiques ou neurologiques dissemblables. Mais pour Michèle Robert, «nier qu’il y ait des différences biologiques est anti-scientifique : la culture joue un rôle important, mais elle ne ramasse pas tout le morceau : son action porte sur un substrat biologique». Comme le résume Serge Robert, l’humain est, dans toute sa complexité, un «être culturel, transformé par l’éducation, les traditions, la culture, les croyances, tout en ayant une identité biologique.»»»»
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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#4

Message par Florence » 20 sept. 2005, 15:11

Kraepelin a écrit : Les constructivistes, eux, croient que le rôle de la femme est uniquement conditionné par l’environnement social et non par des structures biologiques ou neurologiques dissemblables. Mais pour Michèle Robert, «nier qu’il y ait des différences biologiques est anti-scientifique : la culture joue un rôle important, mais elle ne ramasse pas tout le morceau : son action porte sur un substrat biologique». Comme le résume Serge Robert, l’humain est, dans toute sa complexité, un «être culturel, transformé par l’éducation, les traditions, la culture, les croyances, tout en ayant une identité biologique.»»»»

Encore un bel exemple de "Scoop: le soleil se lève à l'est". :roll:
Personne de sensé ne nie qu'il y ait influence de la "biologie" sur les comportements humains. Le hic dans les différentes versions voulant à tout prix mettre cette influence au premier plan est qu'elles sont incapable de démontrer son champ d'action. Les références que Groucho et moi ont proposées, listent des biais possibles (et même vraisemblables) aux études prétendant déterminer chez le tout petit ou le singe des goûts ou aptitudes innées. Je ne m'étendrai même pas sur ton second exemple, archétype du préjugé dans le domaine :roll:
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Kraepelin
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#5

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 15:18

cyberscience:

«««Les hommes ont un meilleur sens de l'orientation
On s'en doutait déjà : les hommes retrouvent plus facilement leur chemin que les femmes. Une nouvelle étude révèle maintenant que dans cette épreuve, chaque sexe utilise son cerveau différemment.

Allemagne

21/03/2000 - Une nouvelle étude confirme ce dont on se doutait déjà depuis longtemps : les hommes s'orientent plus facilement que les femmes. Mais cette recherche, réalisée par Matthias Riepe, de l'Université d'Ulm, en Allemagne, note aussi que les deux sexes utilisent différemment leur cerveau pour trouver leur chemin, rapporte la revue Nature Neuroscience. Personne n'avait encore observé cette différence biologique entre hommes et femmes.

L'expérience allemande a consisté a placer 12 hommes et 12 femmes dans un labyrinthe tridimensionnel en réalité virtuelle. Pendant que ces deux groupes essayaient de s'en échapper en pressant sur des boutons, un scanner à résonance magnétique mesurait l'activité de leur cerveau.

En moyenne, les hommes ont mis 2 minutes 22 secondes à compléter l'épreuve. Les femmes, pour leur part, ont mis 3 minutes 16 secondes. Mais le plus intéressant, fut le fonctionnement du cerveau. Les deux sexes ont utilisé l'hippocampe droit pour naviguer à travers le labyrinthe. Mais les hommes ont aussi eu recours à l'hippocampe gauche, tandis que les femmes se sont plutôt servi du cortex préfrontal droit.

On s'explique mal ces différences, probablement biologiques parce que l'on observe les mêmes chez les rats. Chose certaine, les femmes s'orientent de préférence à l'aide de repères visuels (tourner à droite après l'épicerie, par exemple) tandis que les hommes pensent davantage en termes de géométrie (deux rues à l'est, puis une rue au nord). Ceci pourrait expliquer les femmes utilisent leur cortex et les hommes, leur hippocampe.

Enfin, pour ramener la paix dans les ménages, précisons que les femmes sont plus efficaces que les hommes pour effectuer certaines autres tâches mentales. Elles sont, par exemple, particulièrement efficaces lorsque vient le temps de dresser une liste de mots débutant tous par la même lettres. Le sens poussé de l'orientation chez les hommes ne signifie donc pas qu'ils sont généralement plus malins que les femmes. »»»
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#6

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 15:19

Cyberscience:

««Testostérone, orientation et évolution
Le sens de l'orientation, plus développé chez les hommes que chez les femmes, serait lié à une hormone : la testostérone.

Canada

21/05/2003 - En direct du 71ème congrès de l'ACFAS à Rimouski.

On sait déjà que chez l'humain, les hommes ont plus de facilité à s'orienter dans l'espace que les femmes. Mais on ignorait encore ce qui donnait à l'homme son « sens de l'orientation ». Isabelle Écuyer-Dab et ses collègues de l'Institut Universitaire de Gériatrie de Montréal (IUGM) ont trouvé une piste intéressante, celle des hormones sexuelles, et plus particulièrement de la testostérone.

À l'aide d'un labyrinthe à échelle humaine, les chercheurs ont demandé à des sujets humains, hommes et femmes, de trouver la sortie aussi vite que possible. Alors que les femmes réussissaient en moyenne après cinq tentatives, il suffisait en moyenne de trois essais pour que les hommes y parviennent. Autre test révélateur, en plein milieu du labyrinthe, on demandait aux sujets de pointer du bras la direction où ils croyaient se trouver l'entrée et la sortie. Encore ici, les hommes se trompaient en moyenne de trente degrés alors que l'erreur des femmes avoisinait les cinquante degrés. À la fin de l'exercice, on prélevait un peu de salive de chaque sujet pour en mesurer le taux de testostérone.

« Nous avons découvert, explique Isabelle Écuyer-Dab, que chez les hommes, le taux de réussite pour l'exercice de pointage était proportionnel au taux de testostérone. Chez les femmes, c'est l'apprentissage d'un parcours qui s'améliore chez les sujets ayant un taux élevé de cette hormone. » Cette différence chez les deux sexes révèlent des façons différentes de s'orienter pour le cerveau, des stratégies différentes. Il semble que les femmes utilisent surtout leur mémoire spatiale, basée sur des objets fixes comme points de repère, alors que les hommes se feraient plutôt une représentation mentale du territoire à parcourir et de leur position dans celui-ci.

Les auteurs de l'étude proposent une explication évolutionniste à cette différence. Historiquement, nos ancêtres mâles avaient souvent à parcourir de grandes distances pour chasser le gros gibier et le ramener au bercail, alors que leurs compagnes, surtout cueilleuses, ne s'aventuraient guère bien loin du campement. La sélection naturelle a tout bonnement favorisé les hommes qui effectuaient le plus efficacement ces déplacements, c'est-à-dire ceux qui avaient le meilleur sens de l'orientation.»»
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#7

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 15:43

Florence:
Personne de sensé ne nie qu'il y ait influence de la "biologie" sur les comportements humains.
Tu te trompes! Bien des gens nient qu'il y a une influence biologique à la base des différences homme-femme

Florence:
Le hic dans les différentes versions voulant à tout prix mettre cette influence au premier plan est qu'elles sont incapable de démontrer son champ d'action.

La différence en compétences spaciales semble assez clairement démontrée
Les références que Groucho et moi ont proposées, listent des biais possibles (et même vraisemblables) aux études prétendant déterminer chez le tout petit ou le singe des goûts ou aptitudes innées.
Je n'ai pas lu vos références. Tu sais comment je déteste lire en anglais... À part un article sur l'homéopathie dans Lancet, je ne fais pas l'effort.

De toute façons, je ne nie pas que les biais possibles soient nombreux. Il n'y a pas de protocole permettant d'isoler parfaitemnet les facteurs génétiques. Dans ce domaine, les chercheurs doivent se contenter de convergences. Les convergences montrent que les différences entre les hommes et les femmes dans certaines compétences reposeraient pour une petite part sur des bases biologiques. Je regrette que les textes que j'ai lu sur la question ne soient pas disponible sur Internet. Je suis obligé de vous copier des articles de second ordre. Snif!
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#8

Message par Florence » 20 sept. 2005, 15:45

http://www.wjh.harvard.edu/~lds/pdfs/spelke2005.pdf :
Sex differences in infants’ orientation toward objects?
Baron-Cohen (2003) proposed that from the first day of life, human males are
primarily interested in objects and their mechanical interactions, whereas human females
are primarily interested in people and their social and emotional interactions. He cited as
evidence an experiment conducted in his laboratory on newborn infants (Connellan,
Baron-Cohen, Wheelwright, Batki, & Ahluwalia, 2000). Infants were propped up in a
crib or on a parent’s lap and shown, side by side, a live, active and expressive person and
a similarly sized inanimately moving object. Male infants looked longer at the object
than the person, whereas female infants looked longer at the person than the object.
Baron-Cohen concluded that male infants are predisposed to learn about mechanical
systems, whereas female infants are predisposed to learn about people and emotions. The
former predisposition leads boys to become “systematizers” who engage both with the
mechanical world and with abstract systems like mathematics.

[...]

...... there is a long, older literature that contradicts Connellan et al’s (2000)
finding and provides evidence that male and female infants attend equally to people and
objects (Maccoby & Jacklin, 1974).

... the experiment does not attempt to determine the basis for infants’
preference between the face and object. Assertions that infants prefer one category of
entities to another must address a range of critical questions. Does the preference depend
on the categorical distinction between the entities or on other differences between the two
displays, such as their rate of motion or distribution of color or contrast? Does the
preference generalize to other members of the two categories, or is it specific to the tested
pair? (For recent discussions of these issues, see Cohen, 2003; Mandler, 2004; Quinn &
Oates, 2004; Shutts & Spelke, 2004.) Connellan et al. (2000) and Baron-Cohen (2003) do
not raise these questions. Indeed, neither report describes the two stimuli in enough
detail to evaluate the possible bases of infants’ preferences.

Third, the experiment lacks critical controls against experimenter bias. Because
newborn infants cannot hold their heads erect independently, their visual preferences can
be influenced by the way in which the parent or experimenter supports them.
It remains the case that university faculties have many more male than female
mathematicians and scientists. What is more, male and female undergraduates are not
equally likely to major in physics and engineering. Might there be some genetically
determined cognitive difference, not yet discovered, that accounts for these
discrepancies?
The questions addressed in this review are empirical, and so the answer to every
“might there be…?” question is “yes.” A more useful question, however, is this: Does
the wealth of research on cognition and cognitive development, assembled over the last
40 years, provide any reason to believe that the gender imbalances on science faculties, or
among physics majors, stem from sex differences in intrinsic aptitude? The present
review suggests that it does not. To be sure, there are more males than females who
major in physics and engineering today. A generation ago, however, many more males
than females majored in biology or medicine, and many more males became economists
or accountants. A century ago, far more males than females attended college. Those
differences, we now know, had social, not genetic, causes, for they no longer exist (see
Halpern et al., 2005). Studies of cognitive sex differences suggest that today’s gender
disparities have similar causes to those of the past. Studies of cognitive development,
and of its biological basis, do not explain the preponderance of men on academic
faculties of mathematics and science. We must look to studies of our society for insights
into this phenomenon.


J'aurais pensé que le ridicule avait définitivement enterré ce genre de spéculations idiotes basées sur la transposition aux temps préhistoriques d'un modèle de répartition des tâches selon la morale patriarcale du XIXè siècle en Europe :roll: :
une explication évolutionniste à cette différence. Historiquement, nos ancêtres mâles avaient souvent à parcourir de grandes distances pour chasser le gros gibier et le ramener au bercail, alors que leurs compagnes, surtout cueilleuses, ne s'aventuraient guère bien loin du campement. La sélection naturelle a tout bonnement favorisé les hommes qui effectuaient le plus efficacement ces déplacements, c'est-à-dire ceux qui avaient le meilleur sens de l'orientation
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#9

Message par Florence » 20 sept. 2005, 15:49

Kraepelin a écrit : Je n'ai pas lu vos références. Tu sais comment je déteste lire en anglais... À part un article sur l'homéopathie dans Lancet, je ne fais pas l'effort.
et tu as tort, la preuve ...
Je regrette que les textes que j'ai lu sur la question ne soient pas disponible sur Internet. Je suis obligé de vous copier des articles de second ordre. Snif
De toute façons, je ne nie pas que les biais possibles soient nombreux. Il n'y a pas de protocole permettant d'isoler parfaitemnet les facteurs génétiques. Dans ce domaine, les chercheurs doivent se contenter de convergences. Les convergences montrent que les différences entre les hommes et les femmes dans certaines compétences reposeraient pour une petite part sur des bases biologiques.
et c'est comme ça qu'on présente des corrélations pour des causations et des supputations gratuites comme des explications ...
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Jean-Francois
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#10

Message par Jean-Francois » 20 sept. 2005, 16:08

Je veux bien croire qu'il y ait des différences entre le cerveau chez l'homme et celui chez la femme (la maturation du cerveau est influencée par les taux d'hormones*), mais jusqu'à quel point? En plus, ce genre d'"explication":
Historiquement, nos ancêtres mâles avaient souvent à parcourir de grandes distances pour chasser le gros gibier et le ramener au bercail, alors que leurs compagnes, surtout cueilleuses, ne s'aventuraient guère bien loin du campement. La sélection naturelle a tout bonnement favorisé les hommes qui effectuaient le plus efficacement ces déplacements, c'est-à-dire ceux qui avaient le meilleur sens de l'orientation
ne m'apparaît pas probante. La chasse chez le mâle est peut-être plus une conséquence de ses capacités cérébrales (et musculaires) que la conséquence de ses activités comportementales.

La variation des comportements au sein de chaque sexe m'apparaît trop grande pour pouvoir permettre ce genre d'"explication" fourre-tout.

Jean-François

* Pas seulement puisque l'anatomie/physiologie de chaque sexe est différente, cela se répercute sur l'organisation neurale qui la supporte et, par conséquent, sur les schémas corporels.

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#11

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 16:54

Florence,

Les différences biologiques entre les hommes et les femmes en matière d'intelligence sont rares et petites. Elles sont bien plus petites que les différences interindividuelles. Elles ne peuvent en aucune façon justifier une discrimination culturelle en matière d'emploi. Mais je trouve fâcheux que certaines personnes se sentent en devoir de les nier.

J'ai suivi des cours avec Olga F. il y a bien des années. La chercheuse féministe radicale était particulièrement brillante. Elle nous donnait à lire "Oyenga& Oyenga" un manuel américain particulièrement radical. Les auteurs, comme Olga, prétendaient lutter contre les stéréotypes sexistes en recherche. J'étais très sympathique à cette cause. Avec le temps, j'ai réalisé qu'Olga ne se bâtait pas seulement contre les stéréotypes. Elle s'enrageait contre ses propres résultats expérimentaux. Olga imaginait de très brillants protocoles expérimentaux qui auraient pu permettre de démontrer que les différences mesurées en intelligence spatiale étaient d'origine purement culturelle. De protocole en protocole, la maudite réalité continuait à s'entêter à montrer le contraire de ce que cherchait Olga. Elle était furieuse! Un enjeu affectif semblait lui interdire d'accepter simplement ses propres mesures.
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#12

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 17:02

Jean-François, Florence

Dans toutes les espèces des différences entre le comportement des males et des femelles sont observables. On ne peut les attribuer à des facteurs culturels. Ces différences de comportement reposent donc principalement sur des facteurs biologiques. Je vois mal pourquoi l'espèce humaine serait la seule à faire exception.
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#13

Message par groucho_max » 20 sept. 2005, 17:18

Florence a écrit :Personne de sensé ne nie qu'il y ait influence de la "biologie" sur les comportements humains. Le hic dans les différentes versions voulant à tout prix mettre cette influence au premier plan est qu'elles sont incapable de démontrer son champ d'action. Les références que Groucho et moi ont proposées, listent des biais possibles (et même vraisemblables) aux études prétendant déterminer chez le tout petit ou le singe des goûts ou aptitudes innées.
Exactement. Ni plus, ni moins.
Jean-Francois a écrit :La variation des comportements au sein de chaque sexe m'apparaît trop grande pour pouvoir permettre ce genre d'"explication" fourre-tout.

C'est le moins que l'on puisse dire.
Kraepelin a écrit :Dans toutes les espèces des différences entre le comportement des males et des femelles sont observables. On ne peut les attribuer à des facteurs culturels. Ces différences de comportement reposent donc principalement sur des facteurs biologiques. Je vois mal pourquoi l'espèce humaine serait la seule à faire exception.
Independemment des querelles de clochers et de leurs inevitables exces, la 'sociobiologie' - ou 'psychologie evolutive', peu importe le nom puisqu'il s'agit de toute facon de mots fourre-tout ici aussi - a en soi un but tout a fait louable et raisonnable: cerner, exhiber, puis modeliser la part de genetique et, par extension, la biologie du comportement. Cependant, les etudes a connotation sociobiologique* recensees - et dissequees - dans les articles de Spelke et de Hyde ne reussissent pas a convaincre. La raison en est assez simple: elles pretent a caution (carences methodologiques, biais experimentaux, usurpation d'identite (correlation <=> cause) et/ou generalisations abusives). C'est pourtant pas difficile a comprendre.

*: cette expression n'est pas pejorative.

groucho max
Dernière modification par groucho_max le 20 sept. 2005, 17:33, modifié 1 fois.
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#14

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 17:31

Max:
««Independemment des querelles de clochers et de leurs inevitables exces, la 'sociobiologie' - ou 'psychologie evolutive', peu importe le nom puisqu'il s'agit de toute facon de mots fourre-tout ici aussi - a en soi un but tout a fait louable et raisonnable: cerner, exhiber, puis modeliser la part de genetique et, par extension, la biologie du comportement. Cependant, les etudes a connotation sociobiologique* recensees - et dissequees - dans les articles de Spelke et de Hyde ne reussissent pas a convaincre. La raison en est assez simple: elles pretent a caution (carences methodologiques, biais experimentaux et/ou generalisations abusives). C'est pourtant pas difficile a comprendre. »»

Je ne me prononce pas sur la sociobiologie et encore moins sur les auteurs dont il est question. J'ai cherché à suivre la discussion sur le sujet dans une autre "file" et j'ai remarqué que les arguments étaient trop "pointus" pour moi. Je ne me prononçais que sur les principes qui me semblent tout à fait acceptables. Par ailleurs, le climat de la discussion me rappel le climat qui existe dans un domaine que je connais mieux : la psychologie différentielle des sexes. Les chercheurs passent plus de temps à se faire des procès idéologiques qu'à interroger vraiment les résultats de recherches.
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#15

Message par Kraepelin » 20 sept. 2005, 18:40

The Gender Similarities Hypothesis
Janet Shibley Hyde
University of Wisconsin-Madison
September 2005 ? American Psychologist
Copyright 2005 by the American Psychological Association 0003-066X/05/$12.00
Vol. 60, No. 6, 581-592 DOI: 10.1037/0003-066X.60.6.581

The differences model, which argues that males and females
are vastly different psychologically, dominates the
popular media. Here, the author advances a very different
view, the gender similarities hypothesis, which holds that
males and females are similar on most, but not all, psychological
variables. Results from a review of 46 metaanalyses
support the gender similarities hypothesis. Gender
differences can vary substantially in magnitude at
different ages and depend on the context in which measurement
occurs. Overinflated claims of gender differences
carry substantial costs in areas such as the workplace and
relationships.
Ma traduction:

Les médias de masse sont dominés par le "modèle des différences", qui soutient que les hommes et les femmes sont très différents psychologiquement. Dans le présent article, l'auteur soutient une perspective vraiment différente. Elle soutient l'hypothèse des ressemblances de genres, qui voudrait que les hommes et des femmes soient semblables sur la plupart des variables psychologiques, mais pas nécessairement sur toutes. Les résultats d'un examen de 46 méta-analyses soutiennent l'hypothèse des ressemblances de genre. Les différences de genre peuvent varier considérablement dans leur amplitude à différents âges et dépendent du contexte dans lequel la mesure est faite. Les allégations "suramplifiées" de différences entre les genres entrainent des dépenses substantielles dans des secteurs comme le lieu de travail et les relations interpersonnelles.
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Denis
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Les chats australiens

#16

Message par Denis » 21 sept. 2005, 04:27


Salut Singh,

Tu dis :
un jeune crapaud cherche à avaler tout objet qui bouge à sa portée, après une simple mauvaise expérience avec guêpe, s'il se fait piquer, il évitera dorénavant les guêpes ou ce qu'il prendra pour des guêpes. (...)
C'est une réaction conditionnée déclenchée par un nouveau stimulus, on peut aussi l'appeler une forme d'apprentissage, pour parler + clairement.
Bien sûr. Les mâles et les femelles apprennent tous les deux essentiellement de la même façon. Mais ça explique mal les différences systématiques de comportement entre les mâles et les femelles.

Ça me rappelle un machin que j'ai vu à la TV il y a une douzaine d'années. Je sais que, comme référence, ce n'est pas très académique. Misère!

Il s'agissait d'un documentaire sur les chats de milieu rural, en Australie.

Les chattes ne s'éloignaient jamais de leur ferme d'attache. Par contre, les chats mâles effectuaient de longs circuits de plusieurs dizaines de km et ne revenaient à la même ferme qu'après plusieurs semaines ou mois.

D'après toi, cette différence systématique de comportement est-elle innée ou acquise?

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

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Christian
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Re: Les chats australiens sont-ils comme les chats québécois

#17

Message par Christian » 21 sept. 2005, 04:56

Denis a écrit : Salut Singh,

Tu dis :
un jeune crapaud cherche à avaler tout objet qui bouge à sa portée, après une simple mauvaise expérience avec guêpe, s'il se fait piquer, il évitera dorénavant les guêpes ou ce qu'il prendra pour des guêpes. (...)
C'est une réaction conditionnée déclenchée par un nouveau stimulus, on peut aussi l'appeler une forme d'apprentissage, pour parler + clairement.
Bien sûr. Les mâles et les femelles apprennent tous les deux essentiellement de la même façon. Mais ça explique mal les différences systématiques de comportement entre les mâles et les femelles.

Ça me rappelle un machin que j'ai vu à la TV il y a une douzaine d'années. Je sais que, comme référence, ce n'est pas très académique. Misère!

Il s'agissait d'un documentaire sur les chats de milieu rural, en Australie.

Les chattes ne s'éloignaient jamais de leur ferme d'attache. Par contre, les chats mâles effectuaient de longs circuits de plusieurs dizaines de km et ne revenaient à la même ferme qu'après plusieurs semaines ou mois.

D'après toi, cette différence systématique de comportement est-elle innée ou acquise?

:) Denis
Salut Denis,

Je sais que je fais appel à de vieux souvenirs, mais ton reportage faisait-il le lien entre la "sédentarité" des chattes et le fait que ce sont elles qui élèvent[1] les chatons? Ce qui serait intéressant comme expérience, c'est de placer dans cet environnement des chattes qui ont été stérilisées et d'observer leur comportement...

Christian

[1] Selon mes observations (non scientifiques évidemment), la chasse est surtout instinctive, mais les techniques de chasse doivent faire l'objet d'un apprentissage. De plus, quand les chattes sont sur le point de mettre bas, elles cherchent des petites chachettes pour protéger les nouveaux nés. Donc elles ont intérêt à connaître les lieux pour trouver rapidement une bonne cachette.

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Denis
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Plus inné qu'acquis

#18

Message par Denis » 21 sept. 2005, 06:26


Salut Christian,

Tu dis :
Je sais que je fais appel à de vieux souvenirs, mais ton reportage faisait-il le lien entre la "sédentarité" des chattes et le fait que ce sont elles qui élèvent les chatons? Ce qui serait intéressant comme expérience, c'est de placer dans cet environnement des chattes qui ont été stérilisées et d'observer leur comportement...
Si mes souvenirs sont corrects, les soins à donner aux bébés étaient mentionnés comme explication~justification. D'ailleurs les chattes se partageaient souvent la corvée de garde commune. Ça leur donnait du temps pour chasser les mulots.

Pour ton expérience, ça serait une bonne idée d'y mettre aussi quelques mâles castrés. On pourrait alors essayer de démêler trois facteurs : l'acquis, l'effet hormonal et l'inné "résiduel déshormonalisé".

Si l'expérience est réalisée dans le concret, je serai bien intéressé à en analyser les données.

Je pense quand même que, dans mon exemple, le contraste de comportement male-femelle, relève beaucoup plus de l'inné que de l'acquis.

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

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