Kraepelin a écrit :David Labrecque a écrit : Il s'agit du système de valeurs que portent les mots et l'oeuvre de cet homme : la charité plutôt que la solidarité, le privé plutôt que le public, le démantèlement de l'État plutôt que l'amélioration des services.
Ça m'a échappé. Tu aurais une citation de Julien qui affirme quelque chose du genre?
Ma déduction se base sur les deux articles suivants :
http://www.ledevoir.com/non-classe/2941 ... eme-public
http://www.lapresse.ca/actualites/sante ... nfants.php
Je cite le premier article, datant de 2010 :
Que savons-nous de ce projet? Depuis 13 ans, le Dr Julien gère son organisme, Centre d'assistance d'enfants en difficultés, grâce au financement de la Fondation Chagnon qui a été et demeure sa principale source de revenus. Ce centre «unique» offrirait «toute une gamme de services souples» pour enfants vulnérables avec des éducateurs, des médecins, des travailleurs sociaux. En fait, leurs interventions de base sont semblables à ce qui se fait dans l'ensemble des services destinés aux enfants: l'écoute, le lien avec les parents, la sensibilité aux conditions de vie...
Par contre, plutôt que de favoriser l'ancrage de l'enfant dans le milieu social naturel, le Dr Julien veut créer des milieux ou agir directement sur eux — par exemple camp de jour, bourse pour fréquenter l'école privée. Il subventionne même d'autres ressources.
Il se dit à contre-courant des organismes déjà en place. Bien que privé, son organisme recherche les fonds publics et veut se servir de professionnels du réseau public. Il ambitionne de créer un nouveau réseau, une sorte de conglomérat de services, présent un peu partout au Québec et relevant de pas moins de cinq ministères.
[...]
Non seulement l'organisme du Dr Julien essaie-t-il de réinventer la roue, mais son existence contribue à fragiliser les services publics. Où croyez-vous que le gouvernement va aller chercher les budgets? En coupant les subventions à Bombardier, ou plutôt en pigeant dans les budgets des services psychosociaux publics? [...]
Puis le second, datant de la semaine dernière :
Les coupes en éducation, qui frappent particulièrement les enfants en difficulté, ne risquent-elles pas pourtant d'accroître justement le nombre d'enfants vulnérables à aider ? Ne serait-il pas plus efficace de bien financer les services à la base ?
« Nous n'avons certes pas la prétention de sauver le monde [...]. C'est clair que le gouvernement coupe en fou, mais en même temps, il fait ce qu'il peut. »
« Est-ce à l'État de nourrir les enfants à l'école ? », demande-t-il en faisant référence aux coupes actuelles dans les mesures alimentaires.
Le docteur Julien ne le croit pas, pas plus qu'il ne pense qu'il revient au gouvernement de financer l'aide aux devoirs ou tout un réseau de CPE.
« Si on demande à l'État de faire tout cela, il ne fera pas bien sa vraie job. Et sa vraie job, c'est de donner une bonne éducation, accessible à tous, et de bons soins de santé. »
L'«éléphant blanc» de la petite enfance
Et les CPE ? « On a créé un éléphant blanc et il va falloir y repenser. Les CPE ont été mis en place à l'origine pour aider les enfants défavorisés. Or, à l'heure actuelle, même ici (dans Hochelaga-Maisonneuve), on arrive à peine à avoir quelques places réservées au CPE pour les enfants que l'on suit à la clinique. »
Grâce à son réseau de contacts et à sa bonne visibilité médiatique, le Dr Julien va chercher des millions de $ en subventions auprès du gouvernement, alors que le système public est de moins en moins financé. Il n'est sûrement pas mal intentionné envers les organismes communautaires dont il accapare une partie des fonds. Peut-être n'est-il que très maladroit dans sa façon d'amener son point de vue. Mais, ce faisant, il devient l'idiot utile des politiques d'austérité budgétaire.
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«Le plus intelligent de tous, à mon avis, c'est celui qui au moins une fois par mois se traite lui-même d'imbécile, — aptitude de nos jours inouïe !» (Dostoïevski)