Pepejul a écrit : 1èrement j'aimerais que des érudits comme Beetlejuice m'indiquent si les faits historiques signalés sont vrais. Je croyais connaître l'histoire de cet endroit mais cette vision des choses m'est étrangère et éveille chez moi de la curiosité.
Je ne peux réellement répondre en tant que connaisseur de la période que pour la partie histoire ancienne du truc, donc si vous tenez à me faire confiance sur le sujet, faites moi plus confiance sur cette partie là que sur l'avis que j'ai sur les périodes plus récentes.
Globalement, le journaliste exagère un certain nombre de choses, caricature pas mal et donne des exemples tronqués.
Alors comment expliquer qu'avant la guerre des Six Jours en 1967, il n'y eut aucun mouvement sérieux de revendication d'indépendance palestinienne ?
Je dirais que c'est vrai et que ça n'est pas vrai. C'est vrai dans le sens où les mouvements indépendantistes purement palestiniens ont été très rares avant 1967 et c'est clairement à partir de là que se développe le nationalisme palestinien tel qu'on l'envisage aujourd'hui.
Pour autant, ça n'est pas tout à fait vrai, car la désagrégation de l'empire Ottoman et le mandat britannique ont posé la question de la Palestine comme entité séparée de la Syrie et de la Jordanie, dans le cadre du nationalisme arabe qui s'est développé à cette époque.
Seulement, avant 1967 et surtout avant la fin définitive du mandat britannique, c'est surtout les partisans d'un grand nationalisme arabe étendu à la Syrie et à la Jordanie qui l'emportait et les palestiniens d'aujourd'hui n'étaient pas vraiment considérés comme un peuple à part, mais comme une composante de cette nation arabe. D'ailleurs, les premiers mouvements palestiniens dont l'OLP fait parti, s'en revendiquait et le drapeau actuel de la Palestine est encore un drapeau pan-arabe, même si l'islamisme a eu tendance à le faire oublier (le fait que ça soit pan-arabe, pas le drapeau).
Malgré tout, il y a avait quand même une spécificité palestinienne dans le nationalisme arabe local dans la mesure où il s'est rapidement teinté d’anti-sionisme et d'anti-sémitisme et s'est largement construit contre le sionisme alors que les nationalismes arabes syriens ou égyptiens se sont construit contre la colonisation occidentale dans un sens plus large (mais on garde tout de même une idéologie proche, le sionisme, outre qu'il provoque un antisémitisme chez les mouvements arabes environnant, est aussi assimilé à une forme de colonisation).
Cela dit, une fois qu'on a dit ça, on se rend compte de la faible pertinence de rappeler ça dans le débat, dans la mesure où s'il est vrai que la situation du nationalisme palestinien pré-Israël est flou, il ne fait aucun doute qu'il existe aujourd'hui.
Mais durant la guerre des Six-Jours, ce n'est pas des mains des Palestiniens, ni de Yasser Arafat qu'Israël conquît la Judée, la Samarie et Jérusalem Est. Ces territoires étaient de fait occupés par le Roi Hussein de Jordanie depuis 1948. A-t-on une seule fois demandé au souverain Hachémite de restituer ces territoires aux Palestiniens ?
C'est vrai, comme l'a rappelé Lambert. C'est lié à la question du découpage de la région qui a été fait assez arbitrairement par les anglais sans trop tenir compte des revendications locales. L'idée au départ était de faire de la Palestine un Etat séparé de la Jordanie et de faire de la Jordanie un Etat arabe, si je me rappelle bien. Le seul problème, c'est qu'il y avait des palestiniens des deux cotés, ce qui a mené le roi de Transjordanie à profiter de cet état de fait en 1948 pour annexer la Cisjordanie, avec l'accord de la population locale, mais, comme dans le cas plus actuel de la Crimée, sans reconnaissance internationale. A noter que le roi de Transjordanie, comme le reste de la ligue arabe qui attaque Israël en 1948, ne le fait pas par pur nationalisme arabe et sans arrière pensée. Le traitement réservé aux réfugiés palestiniens par la suite témoigne du fait que cette annexion n'avait pas vraiment une vocation aussi noble que prétendue.
Ne vous demandez-vous pas alors pourquoi tous ces Palestiniens ont soudainement découvert leur identité nationale après qu'Israël ait gagné cette guerre ?
Voir ma réponse au dessus. Ils ne l'ont pas soudainement découvert, ils ont transformé un nationalisme palestinien de tendance pan-arabe en nationalisme purement palestinien et construit contre Israël au moment où les revendications locales ont pris pas sur la question plus globale du pan-arabisme (qui de toute façon, a finit par décliner, faute de réussite). C'est fallacieux de dire que les palestiniens se seraient soudainement réveillés Palestiniens et d'ailleurs, si 1967 est une date clé, il ne faut pas faire fi des dates précédentes, dans la mesure où les organisations palestiniennes nationalistes existaient déjà depuis la fin du mandat britannique et tendaient déjà à une forme d'anti-sionisme, voir d'antisémitisme pour certaines.
C'est le nationalisme palestinien tel qu'il se définit aujourd'hui qui est plus récent, mais ça n'empêche pas qu'il n'est pas né de nul part et en une nuit.
Le nom Palestine est utilisé pour la première fois en l'an 135 de l'ère actuelle par l'empereur Romain Hadrien, qui, non content d'avoir éradiqué la présence juive en Judée -- une présence qui durait depuis plus de 1000 ans ! --, non content d'avoir détruit leur Temple à Jérusalem, non content d'avoir interdit l'accès du pays aux derniers Juifs, se persuada qu'il fallait annihiler toute trace de civilisation juive dans le pays en le débaptisant au profit d'un nom dérivé des Philistins, -- les Philistins étant ce peuple auquel appartenait Goliath et que les Hébreux parvinrent à vaincre des siècles plus tôt. Ce baptême était pour les Romains une façon d'ajouter l'insulte à la blessure. Ils essayèrent également de changer le nom de Jérusalem en "Alea Capitolina", mais cela ne rencontra pas le même succès.
C'est partiellement vrai, mais là encore, c'est une caricature.
Tout d'abord, Hadrien n'a pas éradiqué la présence juive et interdit l'entrée du pays, l'interdiction ne porte que sur Jérusalem et sa région, alors largement détruite, ce qui motivera à la seule reconstruction de la partie de Jérusalem que les romains avaient déjà en projet de transformer en colonie romaine (colonie est un statut civique, ça n'a rien à voir avec la colonisation moderne), sous le nom d'Aelia Capitolina.
Mais c'est par contre tout à fait vrai qu'Hadrien avait pour projet d'humilier autant que possible les juifs responsables de la révolte, puisqu'à la suite de celle-ci, il met en place une répression de la religion juive, en interdisant les courants rabbiniques, la circoncision (qui était déjà interdite avant et de toute manière vu comme une forme de barbarie pour les romains).
Il crée également la province de Syria-Palestinia et le nom peut effectivement venir des philistins bibliques pour humilier les juifs (sachant que la numismatique de l'époque montre aussi des pièces commémorant la victoire romaine et l'humiliation juive).
Cela dit, au delà des mots et de la propagande de l'époque, il faut voir la réalité des choses. L'action d'Hadrien contre les juifs est sans doute aussi mythifiée que la prétendue éradication de Carthage durant la République romaine, qui aurait vu Carthage entièrement détruite et la terre salée pour que rien n'y pousse (ce qui n'empêche pas la Carthage romaine, fondée par la suite, de prospérer et les habitants de la région de continuer à entretenir un certain souvenir de la période carthaginoise au travers de leurs noms, de leurs cultes et de s'enorgueillir de ce passé).
Déjà, il faut prendre en compte toute la complexité des statuts civiques de l'époque.
Juifs est une catégorie qui pose pas mal de problème aux autorités romaines, car les juifs, fréquemment sous domination étrangères et ayant fondés des communautés ailleurs qu'en Judée, jouent souvent des privilèges accordés (notamment fiscaux) à d'autres statuts civiques en se revendiquant, lorsqu'il le peuvent, comme grecs ou même citoyen romain s'ils ont la citoyenneté, ce qui n'est toutefois pas courant, les romains n'ayant pas vraiment appliqué en Judée la même politique de romanisation des élites politiques, préférant confier la gestion de ce peuple encombrant et incompréhensible pour eux à leurs propres chefs, autant que possible.
Cette complexité pose d'ailleurs certains problèmes dans l'antiquité, déjà avant la conquête romaine, notamment en Egypte, car les communautés juives y ont parfois revendiqué une citoyenneté grecque dès la basse-époque, pour profiter des avantages que les pharaons donnaient aux communautés grecques dans l'espoir de stimuler le commerce. Ca pose aussi des problèmes aux autorités religieuses juives, qui supportent mal la tendance à l’hellénisation d'une partie des élites de Judée (et notamment de Jérusalem). Cette acculturation de l'élite juive est une des raisons de plusieurs réaffirmations identitaires durant la période hellénistique, puis romaine, qui conduisent parfois à des révoltes. Evidement, ça sert les intérêts des religieux (Sanhédrin, puis courants rabbiniques) qui tire bénéfice de cette tendance périodique à l'intégrisme en réaffirmant leur pouvoir par ce biais ou en s'en servant pour négocier avec les occupants le maintien de leur mainmise sur ce qui leur reste de la Judée.
Du coup, difficile de se faire un avis sur les limites à mettre autour de la population juive réellement touchée par les mesures, mesures qui seront de toute manière adoucies dès le règne du successeur d'Hadrien, sans doute car en partie inapplicables (ce qui n'empêchera pas la résurgence de courant contestataire et de rébellion, preuve que la solution finale d'Hadrien, n'était pas si finale que ça.)
Ensuite, il faut prendre en compte le fait que l'autorité de l'empereur à décider que quelque chose est infiniment plus importante que sa capacité à la mettre en oeuvre et il est fort peu probable que les romains aient eu réellement les moyens de mener une politique systématique d'oppression contre les juifs (ou même l'envie de le faire sérieusement). Autant qu'on le sache, l'interdiction de la circoncision,par exemple, même si elle était décidée avant la seconde révolte juive, n'a pas laissé suffisamment de trace pour qu'on puisse penser qu'il y a eu une vérification régulière du respect de ce principe.
D'une manière générale, les écrits antiques ont tendance à gonfler les chiffres et les tourments dans le cas d'une défaite, de façon à lui donner un aspect inéluctable, comme si la défaite n'était pas le fait de la faillite des perdants, mais une sorte de punition divine impossible à éviter car l'ennemi était invincible. Ca glorifie le courage des perdants et ça fait passer les gagnants pour des monstres.
Dans le cas des chrétiens, ça a conduit à largement surestimer la politique de persécution romaine à leur encontre et dans le cas des juifs ça conduit à présenter leurs défaites comme écrasante et les conséquences comme plus dramatique qu'en réalité (l'exode à Babylone, par exemple, n'a sans doute pas été si massif que présenté, la répression des révoltes juives sous l'empire romain n'a pas tué tant de monde que l'ont prétendu les rabbins...).
A l'inverse, les gagnants gonflent souvent leur victoire pour la présenter comme non seulement le fruit de leur génie( au sens antique du terme) mais aussi comme définitive et écrasante. Ca n'a donc rien de surprenant à ce qu'Hadrien en ait autant fait pour humilier les juifs, ça participe de la propagande impériale, cela d'autant plus fortement que l'empereur est largement tributaire de sa gloire militaire et que l'image impériale change (la période antonine voit l'image de l'empereur évoluer plus fortement vers celle qu'elle deviendra après la crise du IIIème siècle, à savoir l'image de l'empereur combattant, protégeant l'empire et largement déifié, réduisant l'image d'une universalité de Rome comme cité conquérante du monde, pour mettre en avant celle de l'empereur). Pour le cas qui nous occupe, cette glorification marche d'autant mieux qu'elle flatte les préjugés romains tout comme la description exagérée de la Gaule et de la Germanie par César flattait sans doute aussi la Rome de l'époque dont il cherchait le soutien.
Enfin, si la politique de persécution des juifs est une réalité, elle ne revêt pas le caractère antisémite que semble lui prêter l'auteur en insistant sur le fait qu'Hadrien aurait détruit 1000 ans de peuplement juif.
Si Aelia Capitolina est effectivement interdite aux juifs (mais quels juifs et de quelle manière ?) et qu'il s'agit d'une colonie romaine dédiée, d'après son nom, à Jupiter Capitolin, il ne s'agit pas à proprement parler d'une action nouvelle spécifiquement anti-juive. En réalité, la dynastie antonine est une dynastie qui voit le lien entre l'empereur et le divin se raffermir et Jupiter Capitolin devient un dieux d'autant plus central que la dynastie est l’aboutissement de l'évolution sous l'empire du lien entre la tradition romaine et le nouveau régime impérial (mais porte en germe la crise future et la réforme qui s'ensuivra). Il n'y a donc rien de surprenant à ce qu'Hadrien fonde une ville dédié à Jupiter sur les ruines d'une ville largement détruite (mais ses efforts ne sont, là encore, pas si systématique que ça, puisqu'il n'y a pas de preuve que cette dévotion à Jupiter ait été aussi loin qu'on l'a prétendu en construisant un temple à Jupiter là où se trouvait le temple de Jérusalem). Ca n'est pas une action spécifiquement dirigée contre les juifs, ça aurait pu être fait dans d'autres circonstances, contre d'autres populations. Ca reflète finalement plus l'incompréhension des Romains vis à vis des juifs (dans la mesure où ça n'est pas la première tentative de faire de Jérusalem une cité sur le modèle grec, possédant une religion civique) et la brutalité du régime impérial contre les rebelles qu'un antisémitisme. Le fait que l'empereur lui donne aussi le nom d'Aelia, d'après son propre nom (Aelius) est aussi classique des fondations de colonie par des empereurs, imitant en cela Alexandre le Grand et ses Alexandrie.
De la même manière, le fait de renommer la province en Syrie-Palestine, si elle marque peut-être une volonté d'humilier les juifs via un nom relié apparemment aux philistins (mais il faudrait le démontrer plus précisement), marque surtout un soucis d'organisation administrative. En effet, à la base, la Judée est un royaume client, changé en province d'importance mineure, sous tutelle de la province de Syrie, sous l'ordre d'un préfet, puis d'un procurateur aux premiers temps de l'empire. C'est donc une province peu importante, confiée à un gouverneur de rang équestre et non sénatorial, donc à priori sans légion. Les révoltes juives changent la donne en transformant d'abord la Judée en province prétorienne (sous l'autorité d'un légat de l'empereur propréteur, donc un sénateur avec un impérium, donc bien plus de droit religieux, judiciaire et militaire), puis en Syrie-Palestine sous Hadrien, qui en fait une province consulaire (d'un rang encore au dessus, avec une présence de légion).
Le fait de créer la Syrie Palestine peut donc en partie relever d'une humiliation, un peu comme la chute du royaume de Juba après Thapsus qui mène à la fondation de la province d'Africa Nova au lieu du nom Numidie que portait le royaume vassal de Rome. Mais ça marque sans doute aussi une augmentation de l'importance de cette province et de son rôle dans le dispositif militaire romain en orient, à une époque où la menace Parthe et la politique d'affermissement des frontières sous Hadrien, puis Antonin, met la Syrie et la Judée en première ligne. La volonté d'Hadrien de mettre fin aux révoltes définitivement découle peut-être d'ailleurs d'une arrière pensée militaire, puisque les projets de faire de Jérusalem une colonie romaine existaient déjà avant la révolte juive et sa répression et visait sans doute un but militaire (qui sera effectif par la suite, Jérusalem abritant notamment un fort et des vétérans en retraite) et une volonté de pacification intérieure face à une frontière tendue.
D'ailleurs, c'est sans doute cette importance militaire qui mènera les successeurs des antonins, les sévères, à renouer des relations avec les juifs et à faciliter l'accession de leurs élites à la citoyenneté romaine, signe que non seulement les juifs n'ont pas disparu de Palestine, mais qu'en plus, ils ne sont pas si persécuté que ça.
Bref, tout ça pour dire que si l'auteur n'a pas totalement tort sur les faits, dans l'ensemble, il met en scène une souffrance en partie imaginaire car la réalité n'est pas aussi terrible que ce qu'il décrit maladroitement en se fiant sans doute trop au récit classique.
Et puis surtout, ça n'est pas spécialement pertinent dans le cadre d'un questionnement sur le conflit israëlo-palestinien. Ca serait comme revenir au partage de Verdun pour donner du sens aux relations franco-allemandes actuelles.
La Palestine en tant qu'entité autonome n'a jamais existé au cours de l'Histoire. Jamais ! Le pays fut dominé successivement par les Romains, par les croisés Chrétiens, par les Musulmans -- qui n'ont d'ailleurs jamais
fait de Jérusalem une capitale pendant qu'ils occupaient le pays --, par les Ottomans et, brièvement, par les Britanniques au lendemain de la première Guerre Mondiale. Dès 1917, avec la déclaration Balfour, les Britanniques s'étaient montrés favorables à céder au moins une partie du territoire au peuple Juif, afin qu'ils y établissent un Etat souverain.
Là encore, c'est véridique, mais ça ne veut rien dire. On peut tout à fait faire le même constat pour d'autres nations. La Grèce, par exemple, n'a jamais été autonome en tant qu'entité unie et nationale avant le XIXème siècle, et le nationalisme grec tel qu'il existe aujourd'hui, est largement une construction de cette période. Ca n'empêche pas le fait qu'on ne critique pas la légitimité de la nation grecque.
Il n'existe pas de langue proprement Palestinienne. Ni même de culture spécifiquement Palestinienne. Il n'y a jamais eu de Palestine dirigée par des Palestiniens. Ces derniers sont des Arabes, et sont indissociables des Jordaniens -- la Jordanie étant elle aussi une invention récente, créée de toutes pièces en 1922 par les Britanniques – ou des Syriens ou de certains Egyptiens.
Là encore, exagération. S'il est vrai que les arabes de Palestine se rattachent aux arabes d'autres contrées avoisinantes, on ne peut pas nier une certaine spécificité régionale, ne serait qu'en réaction au rapport à Israël qu'on ces populations. L'argument est spécieux et relève du même ordre que celui de la Russie pour justifier ses interventions en Ukraine au nom d'une assimilation de tout russophone de culture russe à la nation russe dès lors que l'expérience nationale de ces populations avec un autre pays n'est pas suffisamment longue à son goût. Ca reviendrait aussi à dénier le droit des Kosovar à se revendiquer comme tel parce qu'ils sont de culture albanaise.
Il n'empêche que, malgré ce qu'il dit, il existe des mouvements palestiniens qui, s'ils voient leur origine dans le pan-arabisme, ont une existence comme entités autonomes et des revendications qui n'envisage pas ou plus un rattachement aux pays voisins.
Qu'en est-il des lieux saints de l'Islam ?
Il n'y en a tout simplement aucun à Jérusalem.
Cela vous choque ? Vous pouvez l'être. Je suis persuadé que vous n'entendrez jamais cette vérité brutale de la part d'aucun média international. C'est politiquement incorrect.
Je sais que vous me direz : "la Mosquée Al Aqsa et le Dôme du Rocher à Jérusalem représentent le 3ème lieu saint de l'Islam, après la Mecque et Médine".
Et bien, sachez que c'est faux ! En réalité, le Coran ne fait aucune mention de Jérusalem. La Mecque est citée des centaines de fois. Médine est mentionnée un nombre incalculable de fois. Mais Jérusalem, jamais ! (inversement, Jérusalem est citée 669 fois dans la Torah !).
Là encore, argument spécieux sous forme de concours de bite pour savoir qui c'est qu'à la plus grande légitimité sur Jérusalem, nonobstant la problématique de savoir qui habitent réellement la région et comment.
Le fait est que la pertinence d'évaluer Jérusalem comme lieux saints uniquement avec les textes est discutable, dans la mesure où une religion ne se construit pas uniquement au travers des textes, mais possède une histoire.
En fait, la considération que l'auteur apporte aux textes nuit assez à son propos, car s'il lui fournisse des "arguments" pour légitimer Israël, il oublie que le Coran légitime aussi l'existence du Dar Al Islam et donc la revendication des populations musulmanes à réclamer la Palestine conquise par leur religion dès l'époque califale.
A moins de considérer que la justification de la Torah vaut mieux que celle du Coran, ce qui n'est pas très sérieux pour un journaliste, l'argument ne mène, encore une fois, nulle part.
Continuer à mépriser un droit légitime vieux de 5,000 ans pour les Juifs, de surcroît renforcé par des preuves historiques et archéologiques éclatantes, en les confrontant à de fausses revendications, ne pourra que donner une mauvaise réputation à cette diplomatie de menteurs.
Là, c'est pire que tout comme argument, mais Yquemener l'a déjà dit.
Au fond, tout ce texte est incohérent et décousu et ne sert visiblement qu'un seul propos sous une couche de pseudo-érudition, à savoir que la Palestine est éternellement la terre des juifs et que tout autre occupant venu depuis est un envahisseur illégitime à l'occuper. C'est juste pitoyable et c'est une pétition de principe énorme, car il faut admettre en amont du raisonnement que les juifs d'aujourd'hui sont le même peuple que les juifs du dernier royaume juif, que le don biblique d'Israël est un argument valable et qu'un territoire appartient donc éternellement à tout peuple qui prétend se prévaloir d'une filiation suffisamment ancienne avec des occupants du coin.
C'est juste un discours d'extrême-droite nationaliste puant.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)