25 décembre, puisque vous êtes encore là, je vous signale quelques problèmes avec
votre manière de concevoir l'âme:
25 décembre a écrit :Je considère que le mot âme est le mot qui, comme le mot cheveux désigne le poil que l'on a sur la tête, désigne le niveau de conscience le plus élevé dans tout ce qui existe de connu
[...] L'âme permet à l'homme de penser librement et de faire des choix. L'âme est à la base l'organisation matérielle qui permet à l'homme d'être humain
Vous présentez l'âme comme un principe/concept général ("niveau de conscience" bien mal défini, contrairement au cheveu) mais prétendez que c'est en même temps un élément particulier de chaque humain. Avant, vous disiez que l'âme "habitait" chaque être humain tout en étant a-matérielle*, ce qui n'est pas vraiment logique. (J'ai la flemme de rechercher plus loin dans l'enfilade, mais je suis sûr qu'on trouverait d'autres glissements sémantiques. Wooden Ali vous avait d'ailleurs reproché vos changements de définition.)
Vous suggérez ici que l'"âme" est une sorte d'outil divin pour faire de l'humain un humain. Un outil invisible pour machin invisible (ou fil inexistant pour marionnettiste inexistant), le tout demeurant très indéfini car inconnaissable. En termes de connaissances c'est moins que nul, surtout que ça ne s'accorde pas très bien avec des observations: l'incapacité à manifester ce "niveau de conscience" chez de nombreux individus.
Faut-il croire que, pour vous, les très jeunes enfants ou les nombreux patients souffrant d'atteintes pathologiques (différents types de démences, par exemple) ne sont pas humains? Ces derniers auraient-ils perdu le lien avec l'"âme" et, par conséquent, cette "organisation matérielle" qui feraient d'eux des humains?
Vous avez fait savoir que votre manière de considérer vos spéculations fictionnelles comme vraies vous "satisfait". Personnellement, je trouve que c'est faire d'idées invérifiables, qui ne reposent que sur l'intime conviction de chacun, les arbitres des faits. Et ce n'est pas sans danger de dérive:
"Le sujet idéal du règne totalitaire n’est ni le nazi convaincu, ni le communiste convaincu, mais l’homme pour qui la distinction entre fait et fiction ([cad] la réalité de l’expérience) et la distinction entre vrai et faux ([cad] les normes de la pensée) n’existent plus." (A. Arendt)
Je ne dis pas que votre discours est totalitaire (ou fascisant, ou raciste, ou etc.) mais qu'il me semble basé sur une manière de penser qui facilite ce genre de dérives. Par exemple, quelqu'un pourrait prendre au sérieux l'idée que les handicapés mentaux ou les patients atteints de démence sénile ne sont pas humains parce qu'ils n'ont pas d'âme. Il pourrait se justifier en reprenant l'argument à la base de votre pétition de principe: c'est l'âme qui permet d'atteindre le "niveau de conscience" qui fait qu'un humain en est un.
Comment pourriez-vous lui montrer qu'il a tort?
Jean-François
* Vous dites "immatérielle" mais ce n'est pas vraiment de ça qu'il s'agit.