libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

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Jean-Francois
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#101

Message par Jean-Francois » 09 sept. 2015, 15:05

Dave a écrit :
On peut observer des manifestations de volonté créatrice chez l'humain (il y en a plein les musées, entre autres). Que cela ne réfère pas à une sorte de « Volonté créatrice », phénomène unique, voire idéal métaphysique, mais à un amalgame de plusieurs comportements ne change pas grand-chose au fait que l'on observe cette gamme de comportements.
C'est tout de même nous qui décidons que tel amalgame de comportement est ce qui constitue la créativité. C'est plutôt une impression de volonté créatrice que l'on observe
Objection purement sémantique qui place la discussion à un niveau de pinaillage spécieux à mon avis. À partir du moment où l'on observe que des gens créent des choses sans autres motifs que leur envie de les créer, on peut parler de "volonté créatrice" sans véritablement tordre les faits.

Que cela ne soit pas une description parfaite de la réalité est quand même un point de départ.
Est-ce une observation scientifique suffisamment objective et utile? Par exemple, on observe des couleurs. En fait, c'est une impression de couleur que l'on observe
Soit votre apposition de phrase conduit à un paradoxe insoluble (si ce n'est qu'une impression, on n'observe pas les couleurs; si on observe les couleurs ce n'est pas qu'une impression), soit elle n'est pas totalement juste. Dans tous les cas, votre présentation des choses me semble simplement inutilement compliquée. Et ça vous empêche de concevoir l'essentiel: observer des couleurs a permis de découvrir ce que sont les couleurs.

Il faut bien commencer à aborder un problème quelque part, par une observation idéalement, quitte à raffiner le modèle par la suite. Commencer par placer le problème à un niveau sémantique - en supposant que l'on n'observe pas ce qu'on observe parce que ce qu'on observe pourrait être autre chose que ce que l'on observe - est pas mal moins objectif et utile.
Si, par exemple, un extra-terrestre pouvait fabriquer un humain et le comprendre suffisamment pour prédire comment sa « volonté créatrice » réagira et ses réalisations selon l'environnement dans lequel il est immergé, pour lui, il ne s'agira probablement pas d'une réelle « volonté créatrice », mais d'un mécanisme déterminé d'avance
Pareil pour l'humain. Sauf qu'à partir d'un niveau de complexité de la réponse, une forme d'imprévisibilité a priori, on peut bien parler de "volonté". Si vous pensez que ce n'est absolument pas le cas, vous devriez abandonner l'usage du mot "volonté".
Tu ne discutes pas toujours avec des scientifiques ici. Les précisions s'imposent
Selon moi, des précisions strictes s'imposent plutôt lorsqu'on discute dans un cadre formel. Ici, les précisions ne seront de toute façon pas forcément plus éclairantes. Au contraire, abuser des périphrases contournées peut fait perdre du pouvoir explicatif des propos.

Par exemple, dire "impression de volonté" n'ajoute pas grand-chose à la compréhension puisque ni "impression" ni 'volonté" n'ont été définis formellement. Cela revient surtout à ajouter un mot à ce qui est déjà implicite dans "volonté". Cela parce que ce tout ce qu'on observe est forcément de l'ordre de l'impression à moins d'être validé objectivement. Et si de nombreuses personnes observent qu'effectivement un individu manifeste des comportements à la fois volontaires et créatifs, en quoi cela n'est qu'une impression?

Bref, à vouloir mettre de la précision, vous n'en mettez pas tant que ça tout en alourdissant le texte. Ironiquement, vous dites avoir utilisé un terme ("réalité scientifique") qui, lui, pouvait prêter à confusion, dans le but de "raccourcir le texte".
JF a écrit :Cette position phlosophico-métaphysique a fait produire un nombre considérable de pages de blabla, mais l'ensemble des découvertes avérées qu'elle a générées est, à mon avis, totalement vide
J'ai maintes fois expliqué en quoi cette position (conscience éternelle) était utile
Et je demeure non convaincu. Principalement parce qu'un raisonnement fondé sur des sophismes ne conduira a des conclusions justes que par accident... et sans offrir le moyen d'en vérifier la justesse.
Cependant, on peut quand même se demander ce qui se passe lorsque nous mourrons. Il est difficile de ne pas avoir de croyance là-dessus. Si la personne se dit qu'il n'y a plus rien (que c'est le néant total, le sommeil éternel) du fait des découvertes scientifiques, son élucubration est tout aussi grande, sinon plus grande que celui qui se propose d'admettre qu'il y a toujours quelque chose (donc une autre forme de « moi » possible)
Qui élucubre le plus entre celui qui affirme qu'un passant qui va tête nue n'a pas de chapeau et quelqu'un qui affirme que le même passant à un chapeau invisible? Vous ne devez pas avoir vu beaucoup de cadavres pour penser que l'élucubration est "tout aussi grande sinon plus grande" lorsqu'on prétend que l'individu est encore "vivant" malgré la rigidité du corps. Le fait de ne pouvoir éviter d'avoir des croyances (ce qui n'est pas vrai pour tout le monde) et le fait de donner des explications rationnelles sont deux choses différentes.

Votre "tout aussi grande, sinon plus grande" serait vrai uniquement s'il y avait de sérieuses évidences en faveur de ce "il y a toujours quelque chose" mais ce n'est pas le cas: en fait, vous ignorez totalement ce que pourrait bien être ce "quelque chose". Vous accumulez inutilement les hypothèses pour fonder votre raisonnement.
Mais, ce n'est aucunement l'indice d'une plus grande (ou moins grande) probabilité qu'il n'ait vraiment absolument plus rien
Ce que vous dites là est équivalent à dire qu'on ne peut rien savoir, rien déterminer, qu'aucune observation ne donne d'idée sur quoi que ce soit. Ce qu'on observe et ce qu'on n'observe pas est également valable, à la "même probabilité". Je pense que l'histoire des progrès scientifiques montre que vous avez tort.

D'ailleurs, vous ne me semblez pas très logique quand vous dites:
Bien sûr, comme je le répète, notre mémoire disparait, notre « moi » actuel disparait [...] L'évidence constatée est qu'il y a quelque chose. Logiquement, on peut comprendre qu'il y a quelque chose du fait qu'il y a forcément un « moi », une subjectivité exprimant l'existence de quelque chose.
Quand on n'observe rien (et qu'on n'est même plus là pour observer puisque le "moi" a disparu), on observe qu'il y a quelque chose :roll: Vous semblez avoir oublié ce que vous avez écrit deux phrases avant celle qui termine le paragraphe.
La conscience exprime le fait qu'il y a quelque chose. Si elle n'est qu'une illusion, toute la réalité n'est qu'une illusion. C'est plutôt absurde comme vision
Je suis assez d'accord avec votre conclusion (absurde) mais c'est probablement dû à votre manière de présenter les choses. Vous mélangez plusieurs niveaux d'explication de manière très confuse, comme si le fait que l'unicité illusoire de la conscience devait entrainer que toute la réalité n'est qu'illusion. L'absurdité se trouve dans votre compréhension des choses, à mon avis, plus que dans le fait qu'on puisse concevoir la conscience comme une forme d'illusion.
JF a écrit :Il n'y a pas de réalité scientifique : la science est une démarche explicative de la réalité, tout comme l'est la métaphysique. Ce qui distingue particulièrement la science, c'est qu'elle place l'arbitrage des idées au niveau des faits, de l'objectivité.
Et l'expression « réalité scientifique » est, pour moi, la réalité connaissable et l'ensemble de nos connaissances (raisonnablement) objectives. C'était juste pour faire raccourcir mon texte. J'espère que tu t'en doutais
Je pense qu'il valait mieux préciser.
consiste surtout à l'élaboration de modèles prédictifs qui fonctionnent correctement avec les faits à venir
Ben, dans le cas de la survie de "quelque chose après la mort", la science apporte un excellent modèle prédictif (et objectif): un individu mort ne manifeste aucune trace d'un 'quelque chose" qui survivrait à sa mort.

Vous avez appelé ça une "élucubration" précédemment. (En mélangeant ce qu'on peut observer objectivement, et ce qui est de l'ordre du subjectif très hypothétique (ce "moi" qui resterait sensible on ne sait trop comment ni où).) Je vois là une inconsistance avec ce que vous dites maintenant.
Quel dualisme? Désolé, je ne vois pas le lien cohérent avec l'extrait que ce commentaire est censé se rapporter
Le lien était dans ma citation que vous avez commenté.
On n'a donc aucun moyen scientifique de savoir si le libre arbitre existe réellement (ou non). Ce n'est pas une question scientifique et, de ce fait, on ne peut pas donner une probabilité d'existence au libre arbitre. Je ne suis pas certain que tu saisisses ce « détail ». En tout cas, tu ne l'as jamais exprimé à ma connaissance
Pour moi, la notion de "libre arbitre" est trop connotée par son usage religieux pour avoir la moindre utilité. Je l'utilise le moins possible, contrairement à vous malgré que vous admettez que c'est "une notion qui est, par définition, tellement vague et subjective qu'il est impossible de trouver un quelconque moyen scientifique de démontrer (ou non) définitivement son existence réelle". En fait, la notion me semble trop "vague et subjective" pour permettre même des raisonnement philosophique.
JF a écrit :Vu que cela est une belle évidence en faveur d'une « créativité » humaine (la « fondamentale » étant une proposition de votre cru), je ne vois même pas ce qu'il y a à « comprendre » ou pas.
Qu'entends-tu par « cela »?
"le fait que la science découvre sans cesse de nouveaux mécanismes aux phénomènes observés". La science est une activité qui demande de la créativité.
Je sais, c'est hautement spéculatif et impossible à vérifier
Mon opinion est que cette tendance au "discours purement intellectuel (qui tourne facilement à vide à mon avis)" rend vos messages assez longs. Au bout d'un moment, il me devient difficile de savoir ce que vous jugez essentiel et ce qui fait partie des "détails secondaires".
De toute évidence, cette affirmation implique que la science ne peut pas établir une probabilité d'existence de cette « intention », et ce, peu importe ses découvertes, contrairement à ce que tu sembles prétendre. C'est ce point crucial sur lequel j'aimerais bien détordre nos idées.
Vous devriez vous intéresser à une autre notion que celle de falsifiabilité: la notion de charge de preuve. Si vous preniez un peu cette notion en considération, vous comprendriez alors comment la science peut rendre moins probables des affirmations fondamentalement infalsifiables.

Mais tant que vous tiendrez à présentez les chose selon un seul angle, celui de la falsifiabilité, vous ne pourrez comprendre la réponse que j'apporte à votre question:
"Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable (évidemment sans changer ou modifier la proposition)?"

Parce que, contrairement à ce que vous dites, je n'ai pas fait "ce genre de commentaire qui entremêle deux choses bien différentes". J'ai répondu dans le cadre de votre exemple:
JF a écrit :Dans les faits, plus il y aura de boules rouges, moins il y aura de croyants aux boules noires. Cela parce que rien n'indique l'existence de la moindre boule noire.
Voilà tout le problème. Cette façon de « comprendre » n'a rien de logique et de rationnel. Que l'on croit ou non à la boule noire n'est pas vraiment le problème
C'est au contraire essentiel pour ne pas rester au niveau des exercices de styles purement intellectuels (qui tournent à vide), pour permettre de rattacher le discours à du concret. Si personne ne croie à la boule noire, votre problème n'en est pas un (on n'observe que des boules rouges inutile de penser qu'il existe autre chose).

Une proposition fondamentalement infalsifiable comme "dieu existe" repose sur l'idée (fausse) que l'on sait ce qu'est dieu. La science ne peut effectivement pas démontrer qu'un machin flou et mouvant comme "dieu" existe ou non, mais elle peut rendre improbable des caractéristiques objectives attribuées (par les croyants) à ce "dieu". Cela fait diminuer la probabilité de la proposition "dieu existe". Après tout, qui croit encore que Zeus envoie des éclairs? Pourtant, la proposition "Zeus envoie des éclairs" est fondamentalement invérifiable.
Si tu penses être dans ce cas, je t'invite à reconsidérer ton incroyance en la « boule noire », car elle ne peut être justifiée rationnellement par cette explication irrationnelle
Je vous invite à comprendre ce que je dis plutôt que de penser que je dois absolument voir les choses selon votre point de vue.
En effet, la définition (fixée) de la « boule noire » a été changée
Plus justement: il n'y a jamais eu de définition de cette "boule noire", son existence spéculative a été prise comme une vérité (une forme de pétition de principe, un sophisme).

Jean-François
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#102

Message par jean7 » 09 sept. 2015, 15:32

spin-up a écrit :
jean7 a écrit :
Spin Up a écrit :Par ailleurs, si tu juges que nous connnaissons le libre arbitre, pourrais tu en donner une description et une explication?
Pour continuer à illustrer, disons que lorsque les chaines causales externes sont trop nombreuses et diffuses pour être prépondérantes et que les chaines causales internes sont suffisamment longues, complexes et ramifiées, un corps peut avoir la capacité de faire émerger une action libre, imprévisible et indéterminable depuis l'extérieur.
Disons que ce sera à cette heure de la nuit mon explication du phénomène observable et observé du libre arbitre.
Ce qui ressort de l'experience de Libet, c'est que les actions percues comme librement choisies sont imprévisibles et indéterminable egalement de l'intérieur puique la prise de conscience se fait a posteriori.
Ceci dans un cadre d'expérience limité dans le temps.
Enfin à ce que j'en ai compris.
spin-up a écrit :La complexité des chaines causales et leur imprévisibilité n'impliquent pas forcément que le corps puisse faire émerger une action libre.
Je suis d'accord.
Ce n'est pas forcé.
Et mon gloubigoulba est peut-être bien moisi.

Mais que le corps fasse émerger des actions libres est une chose qu'on peut constater.

En tout état de causes, analyser et comprendre comment ça marche dedans ne peut pas aboutir à contredire ce qui se passe en dehors. On aura beau me dire que le moteur est factice et qu'il n'y a pas d'essence, si un voiture roule, elle roule.

Pour aboutir à une conclusion sur le libre-arbitre, il faut se référer à des expériences sur l'ensemble de l'homme. Ce que nous constatons tous les jours, c'est que les humains font des actions libres (pour le meilleur et pour le pire).
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#103

Message par jean7 » 09 sept. 2015, 15:38

Dave a écrit : Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable?
Pour moi c'est impossible.
La seule chance pour la science de déterminer la véracité d'une proposition est de commencer par la rendre falsifiable. (Nouvelles techniques, nouveaux concepts, nouvelles théories...)

PS :
Dave, globalement, tes positions me semblent claires et justes.
Je ne me prononce pas sur ce que tu crois.
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#104

Message par Jean-Francois » 09 sept. 2015, 16:23

jean7 a écrit :
Dave a écrit : Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable?
Pour moi c'est impossible
Vous pensez que "Zeus génère la foudre" et "la foudre est un phénomène naturel de décharge électrostatique s'établissant entre l'atmosphère et la surface de la terre" sont équiprobables?

Et, vous défendriez qu'une affirmation comme "on peut mettre 300 anges sur une tête d'épingle" est aussi probable aujourd'hui qu'il y a 1500 ans? Si oui, pourquoi?

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#105

Message par Raphaël » 09 sept. 2015, 16:50

Dave a écrit :C'est le même principe pour une théorie (disons environ aux limites de la science) qui, par exemple, émet l'idée qu'il puisse exister des phénomènes allant dans le sens inverse de la flèche du temps.
"Aller dans le sens inverse de la flèche du temps" ça ne veut rien dire si on ne précise pas par rapport à quoi.

- Par rapport à lui-même: le phénomène peut reculer comme un film qu'on joue à l'envers tandis qu'en dehors du film tout demeure normal.

- Par rapport à son environnement: le phénomène progresse normalement par rapport à lui-même mais se déplace à contre-temps par rapport à ce qui l'entoure.

- Par rapport à la dimension temporelle: la flèche du temps universelle est inversée et tout fonctionne à rebrousse-temps.
Je vois. Ce n'est donc pas forcément une dimension représentant une sorte d'espace ou d'hyperespace ou de je ne sais quoi.
Ça pourrait être une sorte d'hyperespace ou autre chose. Qui sait ?
Par exemple, pour moi, croire à un néant éternel (après notre mort) est plus absurde (voire plus rassurant) et moins utile que croire à un principe de « conscience » éternelle.
Pour moi croire au néant c'est comme croire en Dieu: ça revient à croire en quelque chose qui n'existe pas.
Raphaël a écrit :Ce qu'on mesure sur l'EEG n'est évidemment pas la totalité de ce qui touche la conscience (au sens philosophique ou non). C'est seulement la mesure d'un paramètre : l'état de conscience correspond à la fréquence de l'onde cérébrale.
Dans cette définition fonctionnelle ...
Ce n'est pas une définition: l'état de conscience représente seulement un aspect (mesurable) de la conscience.
Raphaël a écrit :Si tout n'est pas explicable scientifiquement, pour moi, c'est seulement une question de temps avant qu'on y arrive.
Cette croyance n'est carrément pas justifiée, ni par les faits, ni par la logique. Tout indique le contraire. Il est constaté que plus la sphère de ce qui est connu s'agrandit, plus la sphère de ce que l'on ne connait pas encore s'agrandit également, et ce, même dans la recherche fondamentale. Il me semble donc plus rationnel de supposer qu'il y aura toujours quelque chose à apprendre (pour la forme humaine et limitée que nous sommes, du moins) que le contraire.
Quand je parle de temps je ne parle pas de limite: ça pourrait aussi bien être dans 1000 ans que dans 10,000, 100,000, 1 million d'années ou même plus. C'est très possible en fait que l'humanité ne survive pas assez longtemps pour comprendre tout ce qu'il y a à comprendre.
L'explication n'est donc surement jamais vraie à cent pour cent. On affirme alors qu'elle est vraie du fait que ses prédictions sont vraies dans un cadre donné.
Toutes les vérités (à part les mathématiques) sont relatives. En dehors du monde parfait des mathématiques il faut apprendre à raisonner de façon relative.
Aussi, j'aurais aimé avoir ton opinion (et l'opinion des autres participants de plus) sur la question principale que j'ai soulevée sur cette enfilade. Je rappelle la question. Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable (évidemment sans changer ou modifier la proposition)?
Amha la science n'a que faire de ce genre de questionnement.

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#106

Message par spin-up » 09 sept. 2015, 17:05

jean7 a écrit : Mais que le corps fasse émerger des actions libres est une chose qu'on peut constater.
Non. Une chose qu'on peut ressentir, pas constater.
jean7 a écrit :Ce que nous constatons tous les jours, c'est que les humains font des actions libres (pour le meilleur et pour le pire).
Ce que nous semblons constater.
Et tu ne peux strictement rien dire de plus.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#107

Message par Nicolas78 » 09 sept. 2015, 17:42

Si je décide de bouger ma main dans 10 secondes, et que je le fait par "choix", par projection dans le futur. Pire, que je me laisse mentalement le choix de changer d'avis après avoir consciemment décider de ne pas le faire.
C'est tout de même pas mon cerveaux qui l'a décidé inconsciemment ce geste (comme le serait un geste automatique ou un réflexe)* ? (le délais est trop long, l’annonce consciente est dite à haute voix, annoncer une action c'est prendre le contrôle conscient dessus un minima non ? Il y à bien une forme de choix conscient avant le geste non ?).

*Tentative de contrer l'exemple de l'action qui est déterminé par le cerveau avant la prise de conscience.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#108

Message par unptitgab » 09 sept. 2015, 17:52

Nicolas le fait de dire est une action au même titre que bouger un bras, non?
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#109

Message par Nicolas78 » 09 sept. 2015, 18:04

Et le fait de l'anticipé mentalement, consciemment, avant annonce ?
Le cerveau ne décide pas inconsciemment de prendre conscience d'une anticipation (d'une future action) 10 secondes (ou une heure lol) à l'avance...ça doit être conscient, réfléchit, et un choix s'offre ensuite avant l'action non ?

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#110

Message par spin-up » 09 sept. 2015, 20:53

Nicolas78 a écrit :Si je décide de bouger ma main dans 10 secondes, et que je le fait par "choix", par projection dans le futur. Pire, que je me laisse mentalement le choix de changer d'avis après avoir consciemment décider de ne pas le faire.
Oui mais si il existe une machine capable de lire en detail dans ton cerveau et:
1)qui sait avant toi que tu vas decider de bouger ta main dans10 secondes
2)qui sait avant toi si tu changes d'avis ou pas (mais ne te le dis pas)
3)voire pire, qui peut envoyer des impulsions capables d'influencer ta decision de changer d'avis ou non, sans que tu en prennes conscience.

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Re: Rappelons quelques évidences.

#111

Message par kestaencordi » 10 sept. 2015, 02:49

jean7 a écrit :
A la base, nous ne sommes que de l'inné et de l'acquis. MAIS grâce à ça, nous acquérons une autonomie de décision et nous avons individuellement l'entière responsabilité de ce que nous en faisons.
le libre arbitre ne serait pas innée?
on considère qu'un adulte est responsable de ses décision pcq on considère qu'il a acquis suffisamment d'information pour qu'il assume les conséquences de ses choix. la responsabilité légal et social mets une pression sur l'individu pour qu'il se conforme aux attentes du groupe.

l'individu doit tenir compte des conséquences de ses choix ( ses prédictions doivent être justes)
Sous prétexte d'un déterminisme mal compris, certains pourraient aussi tout simplement renoncer à cette autonomie. Ils deviendraient alors les parfaits moutons dont rêvent toute entité organisée pour la tonte, la parfaite chair à canon, la parfaite fourmi ouvrière.
Je pense que le libre arbitre a mis du temps à monter en puissance chez l'homme et peut largement progresser... ou régresser.

C'est pour cette raison que la mauvaise vulgarisation me hérisse le poil, et que cette question, je ne veux pas m'en foutre !
je pense qu'ici se confondent; libre arbitre, liberté individuelle et déterminisme.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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Re: Rappelons quelques évidences.

#112

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 06:51

spin-up a écrit :
jean7 a écrit : Mais que le corps fasse émerger des actions libres est une chose qu'on peut constater.
Non. Une chose qu'on peut ressentir, pas constater.
jean7 a écrit :Ce que nous constatons tous les jours, c'est que les humains font des actions libres (pour le meilleur et pour le pire).
Ce que nous semblons constater.
Et tu ne peux strictement rien dire de plus.
Quand je parle de constater, c'est chez autrui.
Ou alors il faut m'expliquer comment l'activité neuronale d'autrui peut illusionner un observateur externe...

L'expérience générale de la vie nous montre que, sauf dans des cas que nous savons identifier et créer, les individus produisent des actions libres. (il n'y a qu'à voir la complexité que ça représente lorsque nous voulons influencer ces décisions et comportements).

La révolution copernicienne que représente l'impossibilité d'action libre au niveau d'un individu n'est pour l'instant qu'une théorie qui n'a pas de base expérimentale.

Sur le plan scientifique, je te donne raison : je n'ai pas le droit d'affirmer que les humains sont capables ou non d'actions libres.
Je crois que c'est une question qu'on ne pourra pas scientifiquement résoudre car "être incapable de" me semble être une proposition infalsifiable.

Concrètement, sommes nous seulement capable de montrer qu'une action d'un homme n'est pas le produit de son initiative ?
L'expérience de Libet renseigne-t-elle sur ce point? Elle dit qu'une action simple précède et sa conscientisation. Mais elle ne dit pas ce qui a précédé le déclenchement inconscient de l'action... Comment établit-on dans cette expérience que ce déclenchement inconscient n'est pas précédé d'un travail conscient ? (par curiosité, ça ne change pas grand chose car encore une fois, ça se passe "dedans").

Sur le plan global, dans le sens commun, la vie de tous les jours, en pratique, hors théorie, partout quoi, on voir les hommes agir fréquemment sur leur initiative.
Les personnes existent encore !
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#113

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 07:02

Jean-Francois a écrit :
jean7 a écrit :
Dave a écrit : Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable?
Pour moi c'est impossible
Vous pensez que "Zeus génère la foudre" et "la foudre est un phénomène naturel de décharge électrostatique s'établissant entre l'atmosphère et la surface de la terre" sont équiprobables?

Et, vous défendriez qu'une affirmation comme "on peut mettre 300 anges sur une tête d'épingle" est aussi probable aujourd'hui qu'il y a 1500 ans? Si oui, pourquoi?

Jean-François
C'est intéressant. je n'avais sincèrement pas pensé à ce type d'objection.

L'avancée de la science compte beaucoup dans le fait que je ne crois pas à Zeus ni aux anges.
On peut donc dire que la science a rendu à mes yeux la probabilité de l'existence de Zeus et des anges quasiment nulle.

C'est vrais.

MAIS elle n'a à mon avis pas apporté quelque démonstration que ce soit sur la probabilité d'existence de Zeus...
Elle m'a convaincu, sans rien démontrer.
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#114

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 07:13

spin-up a écrit :
Nicolas78 a écrit :Si je décide de bouger ma main dans 10 secondes, et que je le fait par "choix", par projection dans le futur. Pire, que je me laisse mentalement le choix de changer d'avis après avoir consciemment décider de ne pas le faire.
Oui mais si il existe une machine capable de lire en detail dans ton cerveau et:
1)qui sait avant toi que tu vas decider de bouger ta main dans10 secondes
2)qui sait avant toi si tu changes d'avis ou pas (mais ne te le dis pas)
3)voire pire, qui peut envoyer des impulsions capables d'influencer ta decision de changer d'avis ou non, sans que tu en prennes conscience.
1) Une telle machine et de telles expériences existent-elles vraiment ?
2) Quand bien même, et alors. Cela établirait au pire que le conscient est précédé de l'inconscient... qui le suit également... la belle affaire.
On est seulement en train de dire que dans notre cerveau, conscient et inconscient communiquent, non ?

On tourne une affaire importante en ridicule à trop vouloir surjouer sa porté.
Des expériences fondamentales permettent d'étudier et c'est énorme comment s'opère cette communication. Ce n'est pas suffisant ? Est-il indispensable d'aller chercher des conséquences sur le terrain de l'indémontrable ?
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: Rappelons quelques évidences.

#115

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 07:18

kestaencordi a écrit :
jean7 a écrit :
A la base, nous ne sommes que de l'inné et de l'acquis. MAIS grâce à ça, nous acquérons une autonomie de décision et nous avons individuellement l'entière responsabilité de ce que nous en faisons.
le libre arbitre ne serait pas innée?
Qu'en sais-je ?

J'ai bien peur que non.
Que nous puissions gagner ou perdre (et faire gagner ou faire perdre) de l'autonomie de décision, que ce soit à titre personnel (soi-même pour soi-même), individuel ou collectif (éducation, conditionnement...).
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

Jean-Francois
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#116

Message par Jean-Francois » 10 sept. 2015, 15:11

jean7 a écrit :MAIS elle n'a à mon avis pas apporté quelque démonstration que ce soit sur la probabilité d'existence de Zeus...
Cette probabilité est établie par des personnes et ces personnes sont influencées par la culture et la culture, de nos jours, et dans les populations éduquées au moins, est largement influencée par la science (ce succès est tel que les ersatz pseudo-scientifiques fleurissent).

En ceci, la science influence la probabilité que chacun accorde à des hypothèses qui lui sont proposées. Cela peut augmenter à raison la probabilité accordée à des hypothèses (voire théories) qui ne sont pas intuitives - par exemple, la fécondation de l'ovule par le spermatozoïde, l'héliocentrisme, ou l'évolution - et diminuer à raison la probabilité accordée à des hypothèses "traditionnelles" (ex., astromancie, chiromancie, chi, élan vital, divinités anthropomorphiques). Mais, cela peut aussi conduire à augmenter la probabilité accordée à tort à des hypothèses ou modèles à saveur scientifique (ex., le psi, les soucoupes volantes ET).

Tout idée hypothétique qui pose une influence sur la réalité observable entre, au moins théoriquement, dans le domaine de l"observation scientifique. Dans mon exemple sur Zeus, ce dernier a supposément une influence observable sur le réel (il produit la foudre). Cette influence entre donc dans le domaine de l'exploration scientifique et, parce que l'on dispose d'une explication scientifique a-thée pour la foudre, la science rend moins probable l'idée de l'existence de Zeus (en version "qui produit la foudre"). C'est le principe du "dieu des trous" (le "dieu" dont les capacités se réduisent au fur et à mesure des progrès scientifiques) mais qui peut être élargi à pas mal d'idées: même celle de la "boule noire"* de Dave.

En effet, soit son exemple* est une pétition de principe donc un raisonnement illogique (si il pose l'existence de la boule noire pour prouver cette existence). Soit le le fait de découvrir de plus en plus de boules rouges diminue la probabilité que ceux qui tirent des boules vont accorder à l'idée de sortir autre chose que des boules rouges: c'est "la boule noire des trous"**. Je ne vois pas vraiment d'autres possibilités.

Cela dit, il est normal que la science ne puisse pas se prononcer directement sur des propositions infalsifiables. Mais, c'est parce que ces propositions reposent sur une forme de tricherie: le refus de la charge de preuve. Ces propositions sont présentées comme valides, comme touchant au réel alors que rien ne les justifie vraiment (sinon la "tradition" et autres raisonnements subjectifs sur le mode on-va-dire-que). Il n'empêche que les progrès scientifiques influencent la valeur que chacun accorde à ce genre de propositions.

Jean-François

* "Par exemple, s'il existe une boule noire (je prends un exemple bête pour mieux faire passer l'idée) impossible à observer et des boules rouges possibles à observer, le fait de découvrir de plus en plus de boules rouges n'implique pas qu'il y a moins de chance que la boule noire existe."
** Si on veut rendre le problème plus réaliste, il n'y a aucune raison de se limiter à une boule noire. Il faudrait considérer comme équiprobable l'existence du cône jaune, celle du dodécaèdre vert, celle de la licorne rose, etc. Il y a une infinité de possibilités autres que des boules rouges. Ce qui entraine que la probabilité de chaque élément pris individuellement tend vers zéro quelque soit la probabilité globale qu'on accorde à une alternative aux boules rouges (probabilité alternative qui devrait être faible, même si pas forcément nulle, puisque celle de l'existence des boules rouges est de 1: elles existent, on les observe).
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#117

Message par Lulu Cypher » 10 sept. 2015, 15:15

jean7 a écrit : MAIS elle n'a à mon avis pas apporté quelque démonstration que ce soit sur la probabilité d'existence de Zeus...
Elle m'a convaincu, sans rien démontrer.
Ce qui est pour moi un peu du même tonneau que :
jean7 a écrit : Mais comprend bien que ce que j'attends de la science en tant que néophyte, c'est que si elle rejette quelque chose, c'est parce qu'elle détient la preuve que cette chose est fausse.
J'ai souvent l'impression que tu désires que la science apporte la preuve de l'inexistence de quelque chose ?!? (comment serait-ce possible)
Dans l'exemple de Jean-François elle n'a pas à se prononcer sur ce qui ne rentre pas dans son champ de compétence et se contente de proposer une explication probante plus facilement justifiable et reproductible. Le fait que cette proposition contredise, supplante l'existence de Zeus n'est qu'un épiphénomène.

Et Dieu dit : « que Darwin soit »
------------------------------
Les animaux sont moins intolérants que nous : un cochon affamé mangera du musulman (P. Desproges)
------------------------------
Attention ce post est susceptible (lui-aussi) de contenir des traces d'humour. L'auteur tient à signaler qu'il décline toute responsabilité quant aux conséquences de leurs mésinterprétations.

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#118

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 16:21

Jean-François, il me semble que dans ton dernier post, tu emploi le mot "probabilité" hors de son sens scientifique.

La probabilité de l'existence de Zeus n'a rien à voir avec le nombre de gens qui y croient.
On n'accorde pas une probabilité. Ce n'est pas un vote de confiance.

La probabilité d'existence de Zeus était la même du temps où tout le monde y croyait que maintenant.

Je suis à peu près certain qu'on peut trouver sur terre un individu convaincu de l'existence de Zeus qui nous expliquerait que c'est compatible avec tout ce qu'on sait de la météo et de l'électricité. La science est désarmée sur son propre terrain devant la croyance.

C'est normal.
Opposer croyance et science frontalement est à mon humble avis une erreur stratégique.
C'est forcément donner des bâtons pour se faire battre. Aller au casse-pipe.
Sauf à dénaturer la science et en faire une neo-croyance, une mystification sur base scientifique.

Je crois (Dave le dit mieux, si je l'ai bien compris) qu'il faut clairement séparer les popottes dans un sens comme dans l'autre.
Dernière modification par jean7 le 10 sept. 2015, 16:54, modifié 2 fois.
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#119

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 16:37

Lulu Cypher a écrit :J'ai souvent l'impression que tu désires que la science apporte la preuve de l'inexistence de quelque chose ?!? (comment serait-ce possible)
Non.
Au contraire, je refuse de laisser faire dire à la science qu'elle se serait prononcé sur des choses infalsifiables.
Remonte le fil, c'est bien le sens de mes propos.
Ais-je tort sur le fond pour rencontrer autant d'opposition ?
Lulu Cypher a écrit :Dans l'exemple de Jean-François elle n'a pas à se prononcer sur ce qui ne rentre pas dans son champ de compétence
C'est exactement mon avis.
Lulu Cypher a écrit : et se contente de proposer une explication probante plus facilement justifiable et reproductible.
Et là, ça marche toujours.
MAIS
Dire que la science a réduit la probabilité de l'existence de Zeus, c'est scientifiquement faux car ça revient à oublier l'infalsifiabilité de l'inexistence.
Lulu Cypher a écrit :Le fait que cette proposition contredise, supplante l'existence de Zeus n'est qu'un épiphénomène.
Complètement d'accord. La science n'a pas eu à lever le petit doigt. Zeus est tombé de lui-même.

Je crois que le moyen le plus efficace pour mettre à bas l'Olympe, c'est de ne pas s'en occuper.
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#120

Message par Jean-Francois » 10 sept. 2015, 16:58

jean7 a écrit :La probabilité de l'existence de Zeus n'a rien à voir avec le nombre de gens qui y croient
Relisez-moi: je dis que chacun (chaque personne) évalue intuitivement la vraisemblance (ce qui est une forme de probabilité) d'une proposition qui lui est faite en fonction de ses connaissances. Je ne dis pas qu'il existe UNE et UNE seule probabilité de l'existence de Zeus qui dépendrait du nombre de croyants en Zeus.

Il est évident que pas mal de propositions - particulièrement les infalsifiables - ne peuvent être évaluées mathématiquement et encore moins quantifiées objectivement. Donc, si votre problème est sémantique, proposez-moi un meilleur terme et expliquez-moi:
On n'accorde pas une probabilité. Ce n'est pas un vote de confiance
Devant une proposition qui n'est pas quantifiable, qu'est-ce qu'on fait?
La probabilité d'existence de Zeus était la même du temps où tout le monde y croyait que maintenant
Et qu'elle est donc cette probabilité? (En termes scientifiques, hein, avec le détails des calculs*.)

À mon avis, ce genre de propos tient du discours éthéré, philosophico-pantouflard et détaché de tout point de contact avec la réalité au point d'en devenir stérile. Dans les faits, il est évident que vous ne considérez pas l'existence de Zeus comme aussi probable que Homère aurait pu la considérer.
Opposer croyance et science frontalement est à mon humble avis une erreur stratégique
C'est peut-être une chose qui nous distingue: je suis moins intéressé à "développer une stratégie" (pour quoi? Pour flatter les croyants dans le sens du poil?) qu'à réfléchir sur du concret.

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#121

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 18:16

Jean-Francois a écrit : Devant une proposition qui n'est pas quantifiable, qu'est-ce qu'on fait?
Une proposition est vraie ou fausse. 50/50. Zeus existe totalement ou pas du tout.
Jean-Francois a écrit :
La probabilité d'existence de Zeus était la même du temps où tout le monde y croyait que maintenant
Et qu'elle est donc cette probabilité? (En termes scientifiques, hein, avec le détails des calculs*.)
Ha mais justement, on est bien infoutu de faire un calcul scientifique là-dessus !
Jean-Francois a écrit :À mon avis, ce genre de propos tient du discours éthéré, philosophico-pantouflard et détaché de tout point de contact avec la réalité au point d'en devenir stérile. Dans les faits, il est évident que vous ne considérez pas l'existence de Zeus comme aussi probable que Homère aurait pu la considérer.
Cette remarque porte sur ce qu'on considère comme probable.
Il me semble que ce n'est pas la question que Dave posait.
Dans sa question, il parle de la probabilité de la proposition. Pas la confiance qu'on a en cette proposition. Pas de ce qu'on estime être la probabilité de la proposition. Pas de la perception qu'on en a.
Après, j'ai peut-être mal compris sa question...
Jean-Francois a écrit :
Opposer croyance et science frontalement est à mon humble avis une erreur stratégique
C'est peut-être une chose qui nous distingue: je suis moins intéressé à "développer une stratégie" (pour quoi? Pour flatter les croyants dans le sens du poil?) qu'à réfléchir sur du concret.
Jean-François
Ce forum a un but il me semble ?
Une erreur stratégique, pour faire moins pompeux, c'est ramer dans la direction opposée de là où on veut aller.
Je peux le dire moins pompeusement :
Quand la science va sur le terrain des croyances, elle ne fait que les servir.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#122

Message par jean7 » 10 sept. 2015, 18:19

Dave a écrit :Je rappelle la question. Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable (évidemment sans changer ou modifier la proposition)?
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#123

Message par Jean-Francois » 10 sept. 2015, 19:20

jean7 a écrit :Une proposition est vraie ou fausse. 50/50. Zeus existe totalement ou pas du tout
Cela ne dit rien quant à la probabilité qu'on accorde à la proposition. Ce n'est pas parce qu'on évalue(rait), par pure opinion, à 30% la probabilité d'existence de Zeus que seul 30% de Zeus existerait. C'est plutôt évaluer à 30% la proposition "100% de Zeus existe".

Vous vous prononcez bien sur l'existence de Zeus, faut croire que vous estimez son existence plus ou moins probable (à moins que vous ne vous cantonniez à un agnosticisme franchement passif).
Jean-Francois a écrit :Et qu'elle est donc cette probabilité? (En termes scientifiques, hein, avec le détails des calculs*.)
Ha mais justement, on est bien infoutu de faire un calcul scientifique là-dessus !
Donc il n'était pas nécessaire d'utiliser le terme dans une acception scientifique.
Il me semble que ce n'est pas la question que Dave posait
Peut-être. Mais alors sa question a peu d'intérêt à mon avis. Elle devient pure rhétorique à force d'accumuler les termes "conditionnels": "puisse démontrer une [variation] de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable". Les questions purement rhétoriques sont futiles, à mon avis.

La réponse que j'offre est plus pragmatique: la science peut se pencher sur les augmentations/diminutions de la probabilité accordée (par des individus) à la véracité de telles propositions. de plus, la science influence cette probabilité.
Je peux le dire moins pompeusement :
Quand la science va sur le terrain des croyances, elle ne fait que les servir
Je ne vois pas la pertinence de votre remarque puisqu'il ne s'agit pas de faire aller la science sur le terrain des croyances mais de montrer que, quand c'est l'inverse, les croyances peuvent être montrée fausses (ou moins plausibles).

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#124

Message par kestaencordi » 10 sept. 2015, 19:46

jean7 a écrit :
Dave a écrit :Je rappelle la question. Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable (évidemment sans changer ou modifier la proposition)?
depuis que l'on connais les lois de électromagnétisme qui nous permettent de faire des prédictions justes sur le comportement des éclairs. on peut pas nier l’existence et la puissance de la volonté de Zeus, on peut affirmer que nous pouvons prédire les comportements de Zeus dieu de la foudre?
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#125

Message par kestaencordi » 10 sept. 2015, 19:52

est-ce que Zeus a un libre arbitre?

8=)
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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