libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

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Lulu Cypher
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#126

Message par Lulu Cypher » 10 sept. 2015, 22:40

jean7 a écrit :
Lulu Cypher a écrit : et se contente de proposer une explication probante plus facilement justifiable et reproductible.
Et là, ça marche toujours.
MAIS
Dire que la science a réduit la probabilité de l'existence de Zeus, c'est scientifiquement faux car ça revient à oublier l'infalsifiabilité de l'inexistence.
Pour moi un élément irréfutable ou infalsifiable possède une probabilité d'existence soit de 0% soit de 100%.

la science, par ses avancées occupe petit à petit les espaces occupés par les dieux des lacunes. Lorsque toutes les propriétés infalsifiables qui définissent intégralement le Dieu d'une lacune seront remplacées par des faits probants et reproductibles alors la probabilité de l'existence de ce Dieu des lacunes ne sera plus de 0% ou de 100% mais de 0% ce qui me partait être de l'ordre du truisme.
jean7 a écrit : Je crois que le moyen le plus efficace pour mettre à bas l'Olympe, c'est de ne pas s'en occuper.
Je dirais même le seul moyen objectif.

Et Dieu dit : « que Darwin soit »
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Les animaux sont moins intolérants que nous : un cochon affamé mangera du musulman (P. Desproges)
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Attention ce post est susceptible (lui-aussi) de contenir des traces d'humour. L'auteur tient à signaler qu'il décline toute responsabilité quant aux conséquences de leurs mésinterprétations.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#127

Message par jean7 » 11 sept. 2015, 04:10

Jean-Francois a écrit :
jean7 a écrit :Une proposition est vraie ou fausse. 50/50. Zeus existe totalement ou pas du tout
Cela ne dit rien quant à la probabilité qu'on accorde à la proposition. Ce n'est pas parce qu'on évalue(rait), par pure opinion, à 30% la probabilité d'existence de Zeus que seul 30% de Zeus existerait. C'est plutôt évaluer à 30% la proposition "100% de Zeus existe".
Lulu Cypher a écrit : Pour moi un élément irréfutable ou infalsifiable possède une probabilité d'existence soit de 0% soit de 100%.

la science, par ses avancées occupe petit à petit les espaces occupés par les dieux des lacunes. Lorsque toutes les propriétés infalsifiables qui définissent intégralement le Dieu d'une lacune seront remplacées par des faits probants et reproductibles alors la probabilité de l'existence de ce Dieu des lacunes ne sera plus de 0% ou de 100% mais de 0% ce qui me partait être de l'ordre du truisme.
J'ai bien senti que je faisais un blocage...

Je considérais la probabilité uniquement dans son sens statistique.
Je découvre par le dictionnaire que probabilité et vraisemblance sont quasiment synonymes dans certains de leurs usages.

Du coup, je me met à vous comprendre...

C'est ça qu'on appelle se faire détordre ?
Ça fait du bien aux chakras. :a2:
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Jean-Francois
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#128

Message par Jean-Francois » 11 sept. 2015, 15:05

jean7 a écrit :Du coup, je me met à vous comprendre...
Mais ne vous sentez pas obligé d'accepter.

D'ailleurs, je ne suis pas trop d'accord avec la formulation de Lulu. Pour moi, la probabilité d'existence que l'on accorde à une proposition infalsifiable dépend des éléments indirects qui vont plus ou moins en sa faveur. Par exemple, la proposition "il existe des civilisations extra-terrestres ailleurs dans l'univers qui envoient des vaisseaux spatiaux visiter la Terre" est infalsifiable actuellement mais potentiellement falsifiable; cela fait que la probabilité subjective qu'on peut lui accorder ne sera pas forcément de "0 ou 100%". Ce n'est pas la même chose que 'dieu existe" avec un flou total sur ce qu'est "dieu", et même là, il est évident que l'évaluation (toujours subjective) dépend des personnes et de comment elles comprennent la proposition (interprètent le terme "dieu").
C'est ça qu'on appelle se faire détordre ?
Il y a même une formule rituelle à prononcer quand ça arrive ;)

Jean-François
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#129

Message par jean7 » 11 sept. 2015, 15:47

Mais du coup, comment éviter de reproduire la confusion dans une discussion.

Si je parle de la probabilité de gagner au loto, ça n'a rien de subjectif...
Je trouve que notre vocabulaire est mal foutu, moi ça m'allait bien de réserver probabilité au sens statistiques du terme.

Maintenant que ça peut avoir le même sens que vraisemblance, je ne sais plus trop comment parler.
(certes, on ne choisit pas, notre langue est comme ça...)
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Nicolas78
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#130

Message par Nicolas78 » 11 sept. 2015, 16:54

jean7 a écrit :
spin-up a écrit :
Nicolas78 a écrit :Si je décide de bouger ma main dans 10 secondes, et que je le fait par "choix", par projection dans le futur. Pire, que je me laisse mentalement le choix de changer d'avis après avoir consciemment décider de ne pas le faire.
Oui mais si il existe une machine capable de lire en detail dans ton cerveau et:
1)qui sait avant toi que tu vas decider de bouger ta main dans10 secondes
2)qui sait avant toi si tu changes d'avis ou pas (mais ne te le dis pas)
3)voire pire, qui peut envoyer des impulsions capables d'influencer ta decision de changer d'avis ou non, sans que tu en prennes conscience.
1) Une telle machine et de telles expériences existent-elles vraiment ?
2) Quand bien même, et alors. Cela établirait au pire que le conscient est précédé de l'inconscient... qui le suit également... la belle affaire.
On est seulement en train de dire que dans notre cerveau, conscient et inconscient communiquent, non ?

On tourne une affaire importante en ridicule à trop vouloir surjouer sa porté.
Des expériences fondamentales permettent d'étudier et c'est énorme comment s'opère cette communication. Ce n'est pas suffisant ? Est-il indispensable d'aller chercher des conséquences sur le terrain de l'indémontrable ?
C'est pas indémontrable.
Grâce à l'annonce faite avant (pas besoin de machine).

J'annonce que dans 10 secondes je lèverait le bras.
Je le fait.
Je le répète 1000x si ils faut. Il y aura surement quelques ratés, mais surement pas plus de 10 si je suis en forme ou que je m’endors pas :mrgreen: . (Il faut comprendre ce que signifie les ratés, écrasent t'ils toute ["mon"] l’hypothèse ? Ou pas ?)
10 secondes n'est pas un réflexe inconscient. Annoncer demande une prise de conscience de l'action future et un minimum de contrôle sur cette action.

C'est donc un choix (?).
Au pire, on à le temps de prend conscience et on se projette au delà d'un hypothétique choix inconscient qui interviendrait avant durant quelques milliseconde et qui lui (le choix, l'action) pourrait être inconscient avant même toute cette longue phase, donc un non choix sur le quel on à un minimum de marge de main d’œuvre une foi que le tout à atteins la conscience...

Je voie plus ça comme un systeme partagé qu'un systeme forcement X ou Y...sans alternative.

Après c'est mon opinion, je ne suis pas chercheur, et j'ai pas les competences pour donner autre chose qu'une opinion et une logique que "j'affectionne" (pas dans le sens affectif).

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Lulu Cypher
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#131

Message par Lulu Cypher » 11 sept. 2015, 19:51

Jean-Francois a écrit :Pour moi, la probabilité d'existence que l'on accorde à une proposition infalsifiable dépend des éléments indirects qui vont plus ou moins en sa faveur. Par exemple, la proposition "il existe des civilisations extra-terrestres ailleurs dans l'univers qui envoient des vaisseaux spatiaux visiter la Terre" est infalsifiable actuellement mais potentiellement falsifiable; cela fait que la probabilité subjective qu'on peut lui accorder ne sera pas forcément de "0 ou 100%". Ce n'est pas la même chose que 'dieu existe" avec un flou total sur ce qu'est "dieu", et même là, il est évident que l'évaluation (toujours subjective) dépend des personnes et de comment elles comprennent la proposition (interprètent le terme "dieu").
Juste pour pinailler un peu ... étant pas mal moins subtil et quelquefois pas mal "binaire" j'aurais tendance à imaginer que les termes "potentiellement falsifiables" s'appliquent plus à des conjectures qu'à des éléments infalsifiables. En l'occurrence tes 2 propositions ne sont pas pour moi du même niveau pour les raisons suivantes (ET = 1 et Dieu =2) :
  • Tout d'abord la plausibilité de l'hypothèse qui parait assez "différente" entre les deux propositions ... (2) me parait infalsifiable dans l'intégralité de sa proposition alors que par contre la première partie de (1) est une conjecture (et donc probable ... tout du moins pour ce qui concerne une vie ET quelque part dans l'univers) et la seconde partie est réfutable (même si non réfutée) en fait le "potentiellement" a mon avis ne sert à rien .... dire qu'une proposition est réfutable est déjà sous-entendre qu'elle l'est "potentiellement" sinon on dirait qu'elle a été réfuté ... la probabilité de (1) s'inscrit donc pour moi dans un domaine de variation continue compris dans [0%, 100%]. Celle de (2) appartient à la liste (discrète) {0%, 100%}.
  • (2) ne peut, par définition, être réfutable ou falsifiable. Si on postule que Dieu existe ... sa parole (contrairement à ce qu'à l'air de croire notre "Semeur créatif"), son essence sont surement hors de la portée de notre compréhension ne serait-ce que pour justifier le fait qu'il soit Dieu ... ce qui fait que même si on le croisait chez "Jean Coutu" (des fois qu'on y cherche un ami) on ne le reconnaitrait pas ... donc infalsifiabilité totale.
Mais bon ce que j'en dit c'est un peu de la sodomie de diptère :mrgreen: ... ça va pas m'aider ben ben à faire ma déclaration de TPS/TVQ

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Dave
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#132

Message par Dave » 12 sept. 2015, 09:40

Bonjour Jean-François!



Tu dis :
Que l'observation d'une forme de créativité chez l'humain ne soit pas une description parfaite de la réalité est quand même un point de départ.
Oui, c'est un point de départ pour une activité qui, heureusement, se veut scientifique et de plus en plus objective. Mais, ce n'est pas la science proprement dite dont je veux parler. Je n'ai rien à dire contre la démarche scientifique. Je parle ici d'épistémologie qui, elle, se compose largement de philosophie et même de métaphysique. Forcément, je suis dans un domaine de « jeux » (terme un peu péjoratif) intellectuels.

Tu sembles avoir l'impression que je cherche à démontrer en particulier que l'on ne peut pas rendre les choses (raisonnablement) objectives par l'activité scientifique, puisque, au départ, elles sont souvent confuses, grandement subjectives ou semblent paradoxales. Il n'en est rien. Au contraire, je dis plutôt que nous pouvons nous rapprocher constamment d'une certaine objectivité et les succès de la science en sont une preuve.

Par contre, je ne vois pas comment la science peut rendre la compréhension des choses d'une manière « purement » objective (sans qu'il y subsiste la moindre subjectivité irréductible). Mais, évidemment, on se contentera avec raison d'une compréhension « raisonnablement » objective. Ainsi, peu à peu, l'étude d'un phénomène devient de plus en plus objective grâce aux moyens que l'on se donne pour faire apparaitre avec précision les faits en question et grâce à la réflexion rigoureuse (minutieuse, logique, précise, imaginative, sans dogme) de ces faits. Qu'est-ce que ces faits ont à nous dire? Ce « devient de plus en plus » implique souvent une redéfinition nécessaire de certains termes à mesure que l'on change de niveau d'objectivité, ce qui est bien normal et inévitable. Lorsque tous les « détails » qui peuvent y jouer un rôle sont raisonnablement et systématiquement bien précisés à l'intérieur de cette activité, il n'y a aucun problème à redéfinir « certains » termes significatifs. Tout est assez bien justifié.
Il faut bien commencer à aborder un problème quelque part, par une observation idéalement, quitte à raffiner le modèle par la suite. Commencer par placer le problème à un niveau sémantique — en supposant que l'on n'observe pas ce qu'on observe parce que ce qu'on observe pourrait être autre chose que ce que l'on observe — est pas mal moins objectif et utile.
Ce genre de commentaire me fait penser que tu ne vois pas là où je veux en venir. Établir une réflexion métaphysique (ou non) au début (ou à la fin) du problème scientifique et en lien avec celui-ci n'est pas un problème en soi. Il s'agit juste de ne pas demeurer éternellement dans cet état d'esprit où l'on constate des paradoxes ou beaucoup de subjectivité. Bien sûr, l'observation est primordiale et doit s'effectuer assez tôt dans la démarche scientifique, mais elle n'est pas forcément la « première » étape. Là, je m'éloigne de l'essentiel de mes propos, mais tes allusions faussées à ce que je sous-entendrais m'y forcent un peu.

Mon but est simplement de bien distinguer certaines choses et d'en rester à un niveau intellectuel. Par exemple, je veux reconnaitre à quel « niveau » se situe une proposition (faisant partie d'une théorie explicative). Entre autres, je veux montrer qu'il est logique et justifié de penser que l'on ne peut pas véritablement démontrer que la subjectivité se réduit complètement à l'objectivité (et inversement). Je veux, par le fait même, faire remarquer que toute subjectivité est implicitement présente dans toute objectivité (et inversement). Mon intervention ne se situe pas au niveau de « comment effectuer correctement la démarche scientifique », mais plutôt au niveau de la recherche d'un bon dialogue entre le scientifique et le non-scientifique. Forcément, faire un choix judicieux des termes et de la façon de les employer devient important à ce moment. Ce n'est pas faire artificiellement de la « sémantique ».

D'ailleurs, c'est aux deux personnes de faire l'effort d'être précis et constructifs dans leur discours. Cependant, le « vulgarisateur » a la tâche ingrate d'exprimer correctement une vue d'ensemble difficile à bien décrire. Je pense qu'il devrait souvent s'assurer que le non-scientifique comprenne que la science n'est pas le « nouveau Dieu » qui permettra de résoudre les grandes questions (existentielles, purement infalsifiables), qu'elle a ses limites et qu'il sera toujours possible qu'une partie de la réalité lui échappe. Le non-scientifique qui s'intéresse au libre arbitre espère peut-être trouver une réponse définitive à la fausse — mais, il ne le sait peut-être pas — question de son existence réelle, grâce à la science. C'est là une bonne occasion de lui faire comprendre que le libre arbitre n'est pas, par sa nature même, propice à des observations qui se veulent de plus en plus objectives. Sans ces précisions, la personne pourrait croire que la science peut répondre à ce genre de question, mais elle ne le peut pas, ni même d'une façon probabiliste.
Pareil pour l'humain. Sauf qu'à partir d'un niveau de complexité de la réponse, une forme d'imprévisibilité a priori, on peut bien parler de « volonté ». Si vous pensez que ce n'est absolument pas le cas, vous devriez abandonner l'usage du mot « volonté ».
Effectivement, à un certain niveau d'objectivité, il est, selon moi, justement plus souhaitable de laisser tomber les termes qui, par définition, sont intimement liés à de la subjectivité. Je pense à des termes comme « conscience », « moi », « liberté », « libre arbitre », « volonté », « intention », « création », voire « intelligence ». Ça permet au non-scientifique d'entretenir (consciemment ou non) moins d'illusions, de mieux s'immerger dans une véritable activité scientifique et de faire grandir son esprit scientifique. Pour toi, c'est peut-être une activité naturelle, j'en conviens, mais ce n'est pas si naturel pour la plupart des gens.

La subjectivité se comprend principalement par des sensibilités, des impressions objectivement très vagues (mais souvent partagées) et des paradoxes, et non par la compréhension intellectuelle strictement rationnelle. En effet, la subjectivité est présente à la fois dans celui qui s'efforce de la comprendre et les notions qu'il entreprend de rendre toujours plus objectives. Par leur nature même, ces termes subjectifs ont la capacité de toujours échapper à une définition objective fixée. Cette réflexion me semble être un bon indice que la subjectivité pourrait exister réellement, même si (et justement car) nous ne pouvons pas saisir objectivement cette notion. La subjectivité indique l'existence de limites (changeantes) de notre compréhension objective.

Pour revenir à ton exemple, il y a des systèmes chaotiques (qui sont des objets et non des sujets!) fort simples que nous avons réalisés. Bien sûr, nous retrouverons à nouveau rapidement une imprévisibilité engendrée par ces systèmes théoriquement déterministes. Elle ne sera pas fondamentalement différente de celle liée à l'humain, car ce sont, à priori, les mêmes lois physiques qui sont à l'œuvre, le même univers. On ne peut donc pas réduire la notion de « volonté » à celle d'une « imprévisibilité » sans dénaturer le sens communément sous-entendu du terme « volonté ». Redéfinir la volonté en la liant à un système complexe spécifique et imprévisible est forcément arbitraire et artificiel. Je pense que tu t'en aperçois également. Il est donc souhaitable d'abandonner ce terme assez rapidement dans la discussion, car cet abandon (de son explication) permet une moins grande confusion dans le dialogue entre le scientifique et le non-scientifique.

Le plus simple est de dire ceci : « je ressens bien ce que peut être la volonté (ou le libre arbitre, peu importe), car j'en ai le sentiment, j'en ai une compréhension subjective qui semble être partagée à peu près de la même façon par la plupart d'entre nous ». La volonté ne peut pas être une notion tout à fait scientifique. Elle consiste plutôt en ce sentiment intime que j'existe réellement. Selon sa forme ressentie et exprimée vaguement, au mieux, on établira des corrélations entre elle et une activité physique spécifique (plus ou moins précise).

À mon avis, plus nous nous rapprochons de l'horizon de notre compréhension, moins nous distinguons de différences dans les formes subjectives. Soit il n'y a aucune réalité au-delà de cet horizon, soit il y a quelque chose de bien réel qui nous échappe (la boule noire). Le fait que cet horizon soit toujours repoussé (élargissement des connaissances objectives) n'est logiquement pas un indice en faveur de l'inexistence de la boule noire (c'est-à-dire de l'existence d'une « ignorance inconnue », de ce qui est véritablement inconnaissable en tant que réalité nous affectant tout de même indirectement), puisque l'horizon (la sphère de l'ignorance connue) s'élargit également. Le fait est que cet horizon existe et s'agrandit au moins depuis que nous pouvons le concevoir et qu'il n'y a aucune raison valable pour penser qu'il n'existera plus un jour pour la forme humaine conditionnée et limitée que nous sommes.
Selon moi, des précisions strictes s'imposent plutôt lorsqu'on discute dans un cadre formel. Ici, les précisions ne seront de toute façon pas forcément plus éclairantes. Au contraire, abuser des périphrases contournées peut faire perdre du pouvoir explicatif des propos.
Si, par exemple, la question de l'existence réelle (ou non) du libre arbitre nous intéresse vraiment, il faudra faire l'effort d'assimiler certaines notions épistémologiques pas nécessairement simples, car elles sont essentielles pour comprendre la pertinence (ou non) de notre questionnement et la pertinence (ou non) d'essayer de la comprendre d'un point de vue de la science. Si l'on a vraiment le désir de comprendre une chose, vaut mieux être formel au sens de se former à pouvoir bien recevoir des connaissances rigoureuses. Sinon, on n'est pas vraiment sérieux et l'on réduit la recherche scientifique et la logique à nos envies de facilité (ou autres) et d'humeur du moment.

Aussi, qui a dit que tout pouvait être scientifique? On n'a pas à se positionner dans un dogmatisme scientiste. J'admets employer des images, des analogies ou des angles différents pour exprimer ou expliquer la même idée. Je synthétise difficilement mes propos, mais tu ne m'aides pas toujours à les rendre plus synthétisés. Quand je simplifie et je raccourcis mon texte, tu exprimes souvent une interprétation que je n'ai pas voulu dire de mes propos.
Par exemple, dire « impression de volonté » n'ajoute pas grand-chose à la compréhension puisque ni « impression » ni « volonté » n'ont été définis formellement.
Tout ne peut pas toujours être défini formellement. Pourtant, on peut comprendre d'une certaine manière. Curieusement, beaucoup de notions subjectives sont souvent mieux comprises et partagées que des notions formelles. Ces dernières sont principalement utiles pour le chercheur sérieux et pour les prédictions. En disant « impression de volonté », en un certain sens, il est pourtant facile d'en avoir une compréhension claire et simple. D'ailleurs, même l'explication scientifique objective devient vague et incertaine à un certain stade limite. Celle-ci reste donc encore subjective indirectement.
Cela revient surtout à ajouter un mot à ce qui est déjà implicite dans « volonté ».
Oui, c'était, disons, un pléonasme volontaire de ma part.
Cela parce que ce tout ce qu'on observe est forcément de l'ordre de l'impression à moins d'être validé objectivement.
Oui, bon, d'accord! (Même, ce qu'on valide touche à une impression.) Aussi, peut-être serait-il plus simple de dire que nous observons certains comportements que nous pouvons décrire objectivement (gestes précis, activité corporelle précise, activité précise du cerveau, environnement précis, discours précis de la personne, etc.) que nous expliquerons éventuellement à l'aide de concepts (comme « volonté créatrice », « recherche de reconnaissance », « recherche d'un état moins stressant », « régulation de certaines activités cérébrales », etc.) plus ou moins objectifs (ou subjectifs), plus ou moins compliqués. Tout n'est pas noir ou blanc. Même le concept de « causalité » est empreint d'une subjectivité non négligeable.
Et si de nombreuses personnes observent qu'effectivement un individu manifeste des comportements à la fois volontaires et créatifs, en quoi cela n'est qu'une impression?
D'accord, ce n'est pas seulement une impression personnelle, mais une impression partagée. Mais, ce n'est pas une explication suffisamment objective de ces comportements. J'aurais pu dire « point de départ » au lieu d'« impression ». Cependant, encore une fois, mon propos porte plutôt sur l'importance de distinguer ce qui relève de la science de ce qui n'en relève pas. J'aimerais que l'on insiste sur ce point (au lieu de noyer le poisson sur ce qui s'en éloigne). Le critère de réfutabilité est un bon moyen (pas parfait) d'exprimer la frontière entre les deux. Celle-ci demeure tout de même floue. Ainsi, je pense qu'il existe un certain degré de réfutabilité (et d'irréfutabilité) dans une théorie. C'est-à-dire qu'il y a des domaines plus ou moins scientifiques (science dure; science molle) et des domaines plus ou moins non scientifiques (théories « presque » scientifiques; théories purement métaphysiques).
Bref, à vouloir mettre de la précision, vous n'en mettez pas tant que ça tout en alourdissant le texte.
J'essaie pourtant du mieux que je peux. Et je peux me tromper. C'est ce que j'essaie de vérifier en même temps et tu m'en donnes la chance. Ce n'est pas si simple de justifier mon propos plus courtement.
Ironiquement, vous dites avoir utilisé un terme (« réalité scientifique ») qui, lui, pouvait prêter à confusion, dans le but de « raccourcir le texte ».
Effectivement. On peut constater ta grande collaboration à trouver un point d'accord (petit sarcasme). Mais, heureusement, tu m'as posé la question.
Et je demeure non convaincu [de l'utilité d'une supposée « conscience éternelle »]. Principalement parce qu'un raisonnement fondé sur des sophismes ne conduira à des conclusions justes que par accident... et sans offrir le moyen d'en vérifier la justesse.
C'est ton opinion. De quels sophismes parles-tu? Peux-tu au moins admettre la possibilité (même si elle est complètement invérifiable) qu'une autre forme de conscience (lorsque ton corps actuel sera mort) puisse correspondre à « toi »? Même si j'accepte que ma mémoire et les caractéristiques précises qui définissent ce que je suis actuellement disparaisse totalement à ma mort (nous sommes d'accord sur ce point), cette constatation n'est pas une preuve logique (ou scientifique), ni même probabiliste, qu'il n'y a absolument plus rien pour nous après cette mort. L'idée qu'« il y a quelque chose » (ou non) ensuite ne peut pas se prouver. Il y a toujours la possibilité qu'un autre « toi » totalement différent apparaisse (naisse) ailleurs. C'est une possibilité tout à fait imaginable et envisageable. Pourquoi ne l'envisages-tu pas en tant que telle? Je ne vois pas d'incohérence, surtout lorsqu'on constate le caractère paradoxal du « moi ».

Penses-tu que rien n'est vraiment important en dehors de la science, en dehors d'une réponse vérifiable? Si oui, ce ne serait qu'une opinion biaisée par une sorte de scientisme, à mon avis.
Jean-François a écrit :
Dave a écrit :Cependant, on peut quand même se demander ce qui se passe lorsque nous mourrons. Il est difficile de ne pas avoir de croyance là-dessus. Si la personne se dit qu'il n'y a absolument plus rien (que c'est le néant total, le sommeil éternel) du fait des découvertes scientifiques, son élucubration est tout aussi grande, sinon plus grande que celui qui se propose d'admettre qu'il y a toujours quelque chose (donc, admettre une autre forme de « moi » possible qui émerge aléatoirement).
Qui élucubre le plus entre celui qui affirme qu'un passant qui va tête nue n'a pas de chapeau et quelqu'un qui affirme que le même passant à un chapeau invisible?
En quoi ton analogie est-elle justifiée? En quoi les connaissances scientifiques (objectives) sont-elles nécessaires pour élucider cette élucubration du chapeau imaginaire?
Vous ne devez pas avoir vu beaucoup de cadavres pour penser que l'élucubration est « tout aussi grande sinon plus grande » lorsqu'on prétend que l'individu est encore « vivant » malgré la rigidité du corps.
C'est décourageant de penser que tu penses que je pense ainsi. Ce corps-là n'est plus vivant, de toute évidence. Ainsi, cette forme individuelle là (cette forme de « moi » là) disparait. On est bien d'accord. J'établis tout de même une différence entre une forme particulière de conscience (qui ne dure qu'un moment) et le principe hypothétique même de la conscience (une sorte de « champ » de conscience, si j'ose dire) qui se veut la condition même à toute existence, une irréductibilité de la subjectivité.
Votre « tout aussi grande, sinon plus grande » serait vrai uniquement s'il y avait de sérieuses évidences en faveur de ce « il y a toujours quelque chose », mais ce n'est pas le cas : en fait, vous ignorez totalement ce que pourrait bien être ce « quelque chose ».
Évidemment que je l'ignore. Par contre, il n'y a aucune observation, ni en faveur d'un éventuel néant absolu, ni en faveur de l'existence absolue. Je ne vois pas d'autres possibilités que ces deux possibilités générales. Après notre mort, soit il y a encore quelque chose (une autre forme de vie correspondant à nous) soit il n'y a rien. C'est là qu'il faut changer de perspective : ne plus demeurer dans le domaine strict de la pensée scientifique. À la base, il y a toujours quelque chose d'incompris, d'inconnu. Je dis seulement que le « il y a toujours quelque chose » est une possibilité logique générale dont la science ne peut se prononcer, ni par des observations, ni par une probabilité de vérité.
Ce que vous dites là est équivalent à dire qu'on ne peut rien savoir, rien déterminer, qu'aucune observation ne donne d'idée sur quoi que ce soit. Ce qu'on observe et ce qu'on n'observe pas sont également valables, à la « même probabilité ». Je pense que l'histoire des progrès scientifiques montre que vous avez tort.
Ce n'est pas ce que je dis. Ce n'est pas parce que certaines conceptions philosophiques sont hors du champ de compétence de la science qu'on ne peut rien savoir. Mon commentaire faisait toujours référence à ce qui nous arrive après la mort du corps. Il peut n'y avoir plus rien ou bien y avoir quelque chose d'autre. Ce « quelque chose » peut être un nouveau « moi » (qui n'a rien à voir avec l'ancien « moi ») qui nait dans un autre corps. Comment veux-tu rendre cette idée scientifique? Tu penses que toute idée non scientifique est forcément fausse, absurde? Je ne vois rien d'illogique ou d'inimaginable à supposer qu'il y ait toujours quelque chose, même si cette chose n'est pas identifiée ou connue précisément.
Quand on n'observe rien (et qu'on n'est même plus là pour observer puisque le « moi » a disparu), on observe qu'il y a « quelque chose » Vous semblez avoir oublié ce que vous avez écrit deux phrases avant celle qui termine le paragraphe.
Misère, on est loin d'être sur la même longueur d'onde. Quand on affirme que le « moi » (en son principe) a disparu, ce n'est pas une observation objective, c'est une croyance, car le « moi » est une notion paradoxale, subjective et objectivement vague, et non un corps précis que l'on observerait. On ne peut pas l'observer objectivement. Les états corporels, les comportements qui sont en corrélation avec les états mentaux de ce « moi » et cette forme de « moi » disparaissent. Ce n'est pas pour rien que j'ai employé le terme « actuel ». C'est cette forme actuelle de « moi » qui disparait, ce n'est pas nécessairement le « moi ». C'est une nuance importante si tu espères comprendre un peu plus mon propos qui te semblera toujours absurde probablement.

Pour moi, « la » conscience est un principe qui n'est pas individualisé ou localisé. Les formes de conscience sont des façons d'être (états mentaux) qui sont individualisées et corrélées avec des états physiques, matériels et connaissables objectivement. Enfin, j'ai déjà écrit tout cela il y a déjà longtemps.
Jean-François a écrit :
Dave a écrit :La conscience exprime le fait qu'il y a quelque chose. Si elle n'est qu'une illusion, toute la réalité n'est qu'une illusion. C'est plutôt absurde comme vision.
Je suis assez d'accord avec votre conclusion (absurde), mais c'est probablement dû à votre manière de présenter les choses. Vous mélangez plusieurs niveaux d'explication de manière très confuse, comme si le fait que l'unicité illusoire de la conscience devait entrainer que toute la réalité n'est qu'illusion. L'absurdité se trouve dans votre compréhension des choses, à mon avis, plus que dans le fait qu'on puisse concevoir la conscience comme une forme d'illusion.
Ici, je parlais du principe de la conscience et non d'une conscience individuelle unifiée. Pour moi, ce principe de la conscience est l'essence même de l'existence (de quelque chose, d'une réalité). Évidemment, ça reste hypothétique, mais ça reste logique. En tout cas, je ne vois pas de contradiction dans cette métaphysique.

Par contre, effectivement, il semble y avoir toujours potentiellement du contenu illusoire dans notre conscience individuelle unifiée, mais, comme tu le mentionnes, ça n'indique pas que tout contenu (conscient ou non) est purement illusoire.
Pour moi, la notion de « libre arbitre » est trop connotée par son usage religieux pour avoir la moindre utilité.
Oui. En tout cas, en science, je pense que ce n'est pas une notion utile. Dans la vie quotidienne, ça dépend. Il vaut mieux se dire que nous avons (en général) un certain libre arbitre, et ainsi une certaine responsabilité. Je crois que ça aide à l'épanouissement d'une société plus saine. Se dire « je n'y peux rien, c'est ma nature » me semble un peu suspect (même s'il y a possiblement une certaine vérité dans ce dire) et douteux.
J'utilise cette notion le moins possible, contrairement à vous malgré que vous admettez que c'est « une notion qui est, par définition, tellement vague et subjective qu'il est impossible de trouver un quelconque moyen scientifique de démontrer (ou non) définitivement son existence réelle ». En fait, la notion me semble trop « vague » et « subjective » pour permettre même des raisonnements philosophiques.
Je suis assez d'accord avec toi. En fait, philosophiquement, je sens que je ne peux pas en parler beaucoup sans rapidement tourner en rond. Aussi, je vois difficilement comment la définir autrement que par la négative. Cette notion ressemble beaucoup (subjectivement) à la notion de « volonté » ou même de « moi ». Pour moi, le libre arbitre « individualisé » me semble une notion illusoire.
La science est une activité qui demande de la créativité.
Elle demande aussi un cerveau typique et original qui produit ce comportement « mystérieux ».
Mon opinion est que cette tendance au « discours purement intellectuel (qui tourne facilement à vide à mon avis) » rend vos messages assez longs. Au bout d'un moment, il me devient difficile de savoir ce que vous jugez essentiel et ce qui fait partie des « détails secondaires ».
J'aime être clair et me faire comprendre. Je cherche les réponses possibles à la question suivante :

« une augmentation de la connaissance scientifique (objective) peut-elle faire augmenter (ou diminuer) logiquement la probabilité de la véracité d'une proposition théorique (explicative) complètement infalsifiable ou métaphysique (par nature ou par construction) du type de celles que j'ai brièvement proposées en exemple (je n'en vois pas d'autres aussi “pures”) au début de la discussion? »

En particulier, j'aimerais avoir ton opinion là-dessus en ce qui concerne l'exemple de l'idée d'un principe de créativité intelligente fondamentale. Je vais y revenir. J'ai rajouté le terme « théorique » simplement pour exprimer l'évidence qu'une proposition sans contexte théorique l'entourant n'a déjà pas vraiment de sens. Si ma façon d'aborder la problématique te semble manquer de précision ou être incompréhensible, je préfère que tu me poses directement les questions adéquates au lieu de supposer (et trop souvent contre mes propos) l'information manquante d'une manière absurde. J'ai confiance en ton jugement.
Vous devriez vous intéresser à une autre notion que celle de falsifiabilité : la notion de charge de preuve. Si vous preniez un peu cette notion en considération, vous comprendriez alors comment la science peut rendre moins probables des affirmations fondamentalement infalsifiables.
Pour moi, la notion de « charge de la preuve » n'est pas ici une notion strictement scientifique (à moins que tu parlais de la démarche scientifique?), mais une notion philosophique assez générale pour s'appliquer aussi à d'autres domaines que celui de la science. Autrement dit, je ne l'incluais pas dans ma question principale lorsque je mentionnais « la science ». Cette dernière faisait référence seulement à la rectification « la connaissance scientifique (objective) ». Désolé pour cette petite imprécision.
Parce que, contrairement à ce que vous dites, je n'ai pas fait « ce genre de commentaire qui entremêle deux choses bien différentes ».
Je ne te suis pas, désolé.
C'est au contraire essentiel pour ne pas rester au niveau des exercices de styles purement intellectuels (qui tournent à vide), pour permettre de rattacher le discours à du concret.
Je maintiens que la recherche d'une plus grande clarté logique dans un exercice intellectuel de ce type n'est pas, en général, une chose qui « tourne à vide ». À mon sens, ça n'a rien d'inutile. Ça forme la tête. La discussion est à un niveau philosophique, et non à un niveau strictement scientifique. À bien y penser, les mathématiques ne sont qu'un jeu intellectuel... pourtant extrêmement utile.
Si personne ne croit à la boule noire, votre problème n'en est pas un (on n'observe que des boules rouges; inutile de penser qu'il existe autre chose).
Non... vraiment pas. Il vaut mieux chercher les motivations de nos croyances, savoir si elles sont justifiées, mieux se comprendre et ne pas se duper. Certaines croyances purement métaphysiques peuvent être utiles (personnellement, je n'en ai trouvé qu'une ou deux, mais tu ne la reconnais pas comme étant utile) et j'ai déjà parlé de tout cela auparavant. Cette utilité demeure très relative et n'est pas une utilité qui touche directement le domaine de la science. Il s'agit de comprendre que ce n'est que des croyances, de ne pas mêler les choses.
Une proposition fondamentalement infalsifiable comme « Dieu existe » repose sur l'idée (fausse) que l'on sait ce qu'est « Dieu ». La science ne peut effectivement pas démontrer qu'un machin flou et mouvant comme « Dieu » existe ou non.
Si, au lieu du terme « Dieu », je le remplace par « créativité intelligente fondamentale », alors je construis une « pure » métaphysique en définissant ces termes. Ce ne sera plus aussi flou (je donnerai un autre exemple éventuellement) et ce ne sera pas mouvant. Le terme « créativité » sera simplement une variabilité qui rend inexistante toute véritable constante réelle (de tout ordre). L'adjectif « intelligente » sera simplement pour exprimer l'inexistence du réel hasard pur ou d'une intention qui échappe à toute entité finie. Et l'adjectif « fondamentale » signifiera ce qui est à la base de tout l'univers, à l'origine de tout. Évidemment, c'est une expression très subjective et infalsifiable. Par contre, elle n'est pas si vague. On peut la comprendre par notre sensibilité et elle est assez bien définie si l'on accepte les définitions par la négation. Elle est construite de manière à ne pas être réfutable du tout. Toute découverte scientifique future ne la rendra pas moins irréfutable.
La science peut rendre improbables des caractéristiques objectives attribuées (par les croyants) à ce « dieu ». Cela fait diminuer la probabilité de la proposition « dieu existe ».
Ici, sournoisement, tu fais référence à un ensemble de définitions attribuées à « Dieu » et non à une seule définition de « Dieu » à la fois. C'est ce genre d'imprécision que je condamne. On établit d'abord les définitions, le cadre théorique, et ensuite on analyse la vraisemblance ou la véracité de la proposition qui nous intéresse, en gardant les mêmes définitions. Si l'une des définitions est changée ou modifiée, alors ce n'est plus la même théorie. C'est justement pour cela qu'il faut d'abord demander des précisions à l'auteur d'une théorie si nous ne connaissons pas l'ensemble de la théorie. En effet, on cherche la probabilité de véracité d'une proposition à l'intérieur même d'une seule théorie indiquée à la fois, et non la probabilité moyenne d'une même proposition (seulement dans sa forme) dans l'ensemble des théories où elle est admise. Si l'on ne suit pas cet ordre logique, alors on aura une réponse positive à la question principale du fait de l'augmentation des théories réfutables, ce qui ne correspond pas au sens de la question posée.
Pourtant, la proposition « Zeus envoie des éclairs » est fondamentalement invérifiable.
Pas forcément justement. Il faut préciser le cadre théorique et établir les définitions pour le savoir. Sinon, il faudrait faire une analyse philosophique et logique pour chacune des théories données. Puis, pour chacune d'entre elles, on constatera que la proposition est soit réfutable (et réfutée par les connaissances scientifiques) ou soit irréfutable (et rendu très peu probable par la seule analyse logique, sémantique, intellectuelle). Dans tous les cas, la réponse à ma question principale sera forcément négative, puisque le contraire serait illogique. Je te laisse vérifier tout cela.


Plus particulièrement, si nous sommes dans le deuxième cas (celui complètement infalsifiable), alors c'est justement là qu'il ne faut pas utiliser la science pour « raisonner » notre interlocuteur qui entretiendrait cette idée folle (par exemple que « Zeus envoie des éclairs »). En effet, ne pas être tout à fait logique nous-mêmes n'aiderait pas la personne en question à se détordre l'esprit et pourrait même nous amener à être dans l'erreur. Ironiquement, à ce moment-là, il faudra entrer dans un « jeu » intellectuel, philosophique, ce qui n'a rien de trop abstrait ou d'inutile en soi, au contraire. Ça peut même nous aider aussi.

En fait, prendre un certain temps pour certains jeux intellectuels est fondamental pour l'épanouissement de la pensée rationnelle, ce qui touche à toutes les sphères importantes de la société.

Jean-Francois
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#133

Message par Jean-Francois » 12 sept. 2015, 13:56

Dave a écrit :Je parle ici d'épistémologie qui, elle, se compose largement de philosophie et même de métaphysique
À mon avis, l'épistémologie est une discipline philosophique mais moins elle touche à la métaphysique mieux c'est.
Tu sembles avoir l'impression que je cherche à démontrer en particulier
Mon impression est surtout que vous ne savez pas trop où vous mènent vos réflexions, que vous vous perdez un peu dans les méandres de pensées qui ne m'apparaissent pas des plus limpides. Effectivement, je ne vois pas où vous voulez en venir... et plus vous faites long, pour vous expliquer, moins j'en retire l'impression que vous le savez vous-même.
Mon but est simplement de bien distinguer certaines choses et d'en rester à un niveau intellectuel
Pour moi, la philosophie qu n'est qu'un exercice intellectuel à force de rompre les points d'ancrage dans la réalité n'a que peu d'intérêt. En plus, vous me semblez transporté par votre enthousiasme à disséquer des idées jusqu'à dire un n'importe quoi:
Il est donc souhaitable d'abandonner ce terme assez rapidement dans la discussion, car cet abandon (de son explication) permet une moins grande confusion dans le dialogue entre le scientifique et le non-scientifique
Le terme "volonté" est parfaitement compris par le non-scientifique. Il entraine moins de confusion que l'inutile périphrase "impression de volonté". Ce n'est pas votre "simple" (sic) manière de présenter les choses qui change quoi que ce soit au fait que nous observons des comportements volontaires, et que certains de ceux-ci sont créatifs. Donc, si on peut exprimer les choses de manière lourde à force de verbosité, mais il n'est pas forcément pertinent ni utile de le faire.

Surtout dans un dialogue "dialogue entre le scientifique et le non-scientifique".
À mon avis, plus nous nous rapprochons de l'horizon de notre compréhension, moins nous distinguons de différences dans les formes subjectives
En rester à un niveau d'exercice purement intellectuel doit aider à voir les choses ainsi.
Le fait que cet horizon soit toujours repoussé (élargissement des connaissances objectives) n'est logiquement pas un indice en faveur de l'inexistence de la boule noire (c'est-à-dire de l'existence d'une « ignorance inconnue », de ce qui est véritablement inconnaissable en tant que réalité nous affectant tout de même indirectement), puisque l'horizon (la sphère de l'ignorance connue) s'élargit également
Je répète ce que vous n'avez pas dû lire, transporté comme vous l'êtes par votre enthousiasme métaphysique: il n'y a strictement rien en faveur de l'existence de cette boule noire. Donc on peut s'en foutre complètement.
Je synthétise difficilement mes propos[, mais tu ne m'aides pas toujours à les rendre plus synthétisés. Quand je simplifie et je raccourcis mon texte, tu exprimes souvent une interprétation que je n'ai pas voulu dire de mes propos
Si vous n'aviez pas tendance à broder longuement, vous pourriez expliquer votre propos sans perdre de vue le fil de la discussion, à mon avis. Parce que quand vous avouez:
JF a écrit :Cela revient surtout à ajouter un mot à ce qui est déjà implicite dans « volonté ».
Oui, c'était, disons, un pléonasme volontaire de ma part
Vous admettez que les longs, très longs paragraphes que vous avez pondu pour essayer de défendre qu'on n'observait pas de "volonté créatrice" étaient parfaitement futiles. Que vous pinailliez vainement.
JF a écrit :Et je demeure non convaincu [de l'utilité d'une supposée « conscience éternelle »]. Principalement parce qu'un raisonnement fondé sur des sophismes ne conduira à des conclusions justes que par accident... et sans offrir le moyen d'en vérifier la justesse.
C'est ton opinion. De quels sophismes parles-tu?


La pétition de principe, principalement, et l'argument par l'ignorance.
Peux-tu au moins admettre la possibilité (même si elle est complètement invérifiable) qu'une autre forme de conscience (lorsque ton corps actuel sera mort) puisse correspondre à « toi »?
Je ne vois strictement aucune raison d'admettre cette possibilité. L'exercice intellectuel consistant à broder en vain sur ce qui n'est soutenu par aucune évidence factuelle m'indiffère.
Pourquoi ne l'envisages-tu pas en tant que telle?
Peut-être parce que je ne suis pas un anxieux égocentrique, qui s'entête à fantasmer des réponses à des questions existentielles dont rien ne justifie l'intérêt au départ.
Penses-tu que rien n'est vraiment important en dehors de la science, en dehors d'une réponse vérifiable?


J'aime beaucoup l'art, du moins les oeuvres d'artistes qui sont conscients que l'art ne permet pas d'expliquer la réalité des choses mais exprime un point de vue subjectif sur celle-ci. Les discours philosophico-philosophiques qui prétendent expliquer la réalité des choses alors qu'ils sont essentiellement des exercices intellectuels qui tournent à vide à force d'être dénué de tout argument factuel ne me semblent pas importants. Pas importants du tout, même.
Dave a écrit :Si la personne se dit qu'il n'y a absolument plus rien (que c'est le néant total, le sommeil éternel) du fait des découvertes scientifiques, son élucubration est tout aussi grande, sinon plus grande que celui qui se propose d'admettre qu'il y a toujours quelque chose (donc, admettre une autre forme de « moi » possible qui émerge aléatoirement).
Jean-François a écrit :Qui élucubre le plus entre celui qui affirme qu'un passant qui va tête nue n'a pas de chapeau et quelqu'un qui affirme que le même passant à un chapeau invisible?
Dave a écrit : En quoi ton analogie est-elle justifiée? En quoi les connaissances scientifiques (objectives) sont-elles nécessaires pour élucider cette élucubration du chapeau imaginaire?
Vous me dites que c'est "une élucubration plus grande" que de se borner à ce qu'on observe (i.e., qu'un individu, sa personnalité pas son corps, disparait totalement à sa mort) plutôt que d'imaginer des trucs. Je vous donne une situation similaire pour voir si vous êtes consistant dans votre appréciation des choses. Si vous vouliez être consistant, vous devriez répondre à ma question quelque chose comme "l'élucubration est plus grande quand on prétend que le passant n'a pas de chapeau".

Personnellement, je pense que l'élucubration est moins grande dans le cas où on minimise l'effet des fantasmes. Donc, dans le cas où on ne cherche pas à penser qu'il y a "autre chose", "une autre forme de « moi » possible qui émerge aléatoirement", "le passant a un chapeau invisible"...
Vous ne devez pas avoir vu beaucoup de cadavres pour penser que l'élucubration est « tout aussi grande sinon plus grande » lorsqu'on prétend que l'individu est encore « vivant » malgré la rigidité du corps.
C'est décourageant de penser que tu penses que je pense ainsi
Pourquoi penserais-je différemment après ce que vous venez d'écrire? Et, honnêtement, vous continuez dans le registre (ici et plus loin):
Ce corps-là n'est plus vivant, de toute évidence. Ainsi, cette forme individuelle là (cette forme de « moi » là) disparait. On est bien d'accord


Non, on n'est pas d'accord. D'une part, le corps ne disparait pas et, d'autre part, comme on ne connait pas d'autres "forme de moi" votre formulation qui suggère qu'il y aurait une "autre forme de moi" qui ne disparaitrait pas est fautive.

Ce n'est pas le reste du paragraphe, tout en blablabla spéculatif et brumeux qui va me rendre d'accord avec votre idée. Ça, c'est ce que je tiens pour de l'élucubration. (Je réalise bien que je n'en ai pas la même définition que vous: pour moi, "élucubrer" à le sens de "faire des raisonnements ou tenir des propos extravagants".)
Par contre, il n'y a aucune observation, ni en faveur d'un éventuel néant absolu, ni en faveur de l'existence absolue
Réalisez-vous combien cela rend un peu ridicule votre tendance à gloser longuement sur des sujets qu'aucune observation ne supporte?
Je ne vois rien d'illogique ou d'inimaginable à supposer qu'il y ait toujours quelque chose, même si cette chose n'est pas identifiée ou connue précisément
Vous ne voyez rien d'illogique parce que votre discours se suffit à lui-même, qu'il ne s'ancre pas dans la réalité, vous ne recherchez pas d'argument factuel. Mais, il est assez illogique car il se base fortement sur une pétition de principe. Vous postulez quelque chose comme:
Pour moi, « la » conscience est un principe qui n'est pas individualisé ou localisé
Pour vous démontrer que c'est vrai.
Vous devriez vous intéresser à une autre notion que celle de falsifiabilité : la notion de charge de preuve. Si vous preniez un peu cette notion en considération, vous comprendriez alors comment la science peut rendre moins probables des affirmations fondamentalement infalsifiables.
Pour moi, la notion de « charge de la preuve » n'est pas ici une notion strictement scientifique (à moins que tu parlais de la démarche scientifique?), mais une notion philosophique assez générale pour s'appliquer aussi à d'autres domaines que celui de la science[/quote]

:ouch: Selon ma compréhension de ce que vous écrivez, tout votre discours est basé sur une forme de dédain d'amener la moindre preuve de quoi que ce soit en faveur de vos affirmations, vous prenez vos spéculations pour "logiques" puis brodez. Vous voir écrire que la charge de preuve est importante pour vous, en dépit de l'évidence contraire, m'a fait décrocher et zapper le reste.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#134

Message par Mireille » 12 sept. 2015, 14:31

Quand un auteur suggère qu’il peut y avoir autre chose sans dire de quoi il s’agit, on appelle ça comment ?

Pour vous donner un exemple, je vais utiliser une réponse de Dave à Jean-François :

"Ce corps-là n'est plus vivant, de toute évidence. Ainsi, cette forme individuelle là (cette forme de « moi » là) disparait. On est bien d'accord"


Cette forme de « moi » là de Dave induit qu’il en existe une autre.

Ce à quoi Jean-François a répondu : "(... votre formulation qui suggère qu'il y aurait une "autre forme de moi" qui ne disparaitrait pas est fautive."

J’ai lu le même type de faux raisonnement, je vais dire ça pour le moment, dans un livre s’adressant aux croyants. J’aimerais savoir comment on appelle cette manière d’utiliser ou d’ajouter à la réalité en supposant qu'il y en est une autre sans vraiment dire de quoi il s'agit. Je ne sais pas si c'est claire ce que je demande.

N.B. : Je n'ai rien contre ce que tu écris Dave, c'est juste que je remarque cette différence entre ton raisonnement et celui de Jean-François.

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#135

Message par Jean-Francois » 12 sept. 2015, 16:02

Mireille a écrit :Quand un auteur suggère qu’il peut y avoir autre chose sans dire de quoi il s’agit, on appelle ça comment ?
S'il ne s'agit que de poser une idée spéculative, c'est une hypothèse, une opinion, une impression... ce que tu voudras. Mais, dans ce cas, pas besoin d'épiloguer dessus une fois qu'elle est exprimée.

Là où ça devient fallacieux, c'est quand cette hypothèse est ensuite prise pour une vérité qui est démontrée à l'intérieur d'un raisonnement circulaire (on postule l'hypothèse puis on propose un raisonnement basé dessus qui vise à conclure que l'hypothèse est vraie parce qu'elle a été postulée). C'est une pétition de principe. Les pétitions de principe sont souvent mélangées à un autre sophisme (ou paralogisme, si ce n'est pas fait exprès): l'argument par l'appel à l'ignorance. Cet appel vise le plus souvent à contourner l'étape de la démonstration véritable de ce qu'on affirme, en demandant à ses contradicteurs de faire la démonstration que ce qu'on dit est faux.

En d'autres termes, ça revient à demander à ses contradicteurs de tenter de clouer au mur l'espèce de brume (ou jello) intellectuelle qu'on propose. Au bout d'un moment, il est compréhensible que les contradicteurs se lassent et fassent quelque chose de productif à la place.

Par exemple, le discours de Prêchiprêcheur consiste essentiellement à prétendre que "si on postule dieu, les preuves de l'existence de ce dernier sont innombrables". Il ne fait aucune démonstration argumentées de l'existence de dieu, il se contente de a) la postuler, b) la prendre comme solution par défaut à ses raisonnements (faire comme si c'était une vérité démontrée), et c) demander à ses interlocuteurs de faire la preuve de l'inexistence de dieu.

Mais, il n'est pas nécessaire de faire cette preuve puisqu'il n'y a pas eu de démonstration quelconque en faveur de l'existence de dieu*. Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve (Euclide).

Jean-François

* Et quand il y a des arguments présentés, par exemple les références à la bible, il est facile de montrer qu'il ne sont pas très solides.
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Mireille

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#136

Message par Mireille » 12 sept. 2015, 17:10

Merci, pour ton explication, Jean-François, c'est plus claire. Ce que je lis en ce moment d'un scientifique qui appui l'idée que l'esprit ou la conscience puisse se délocaliser est donc entièrement basé sur un beau mélange de ce que tu expliques ci-haut et donne pour résultat l'impression aux lecteurs que son raisonnement est basé sur des faits et non sur ce que lui croit comme étant vrai. Ce n'est pas étonnant que nous les croyants qui n'avons pas appris à disséquer un texte prenions tout en bloc et composions nos propres idées fausses sur celles non valider ou pas nécessairement vraies des autres.

Je commence à comprendre toute l’importance de vérifier sur quoi est basé notre raisonnement et de celui qui nous parle.

N.B. Pour le dictionnaire Sceptique, je devrais y mettre un peu de mon temps. Merci de l'avoir ramené à mon attention.

Jean-Francois
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#137

Message par Jean-Francois » 12 sept. 2015, 18:07

Mireille a écrit :Ce que je lis en ce moment d'un scientifique qui appui l'idée que l'esprit ou la conscience puisse se délocaliser est donc entièrement basé sur un beau mélange de ce que tu expliques ci-haut et donne pour résultat l'impression aux lecteurs que son raisonnement est basé sur des faits et non sur ce que lui croit comme étant vrai
Si ses arguments et son raisonnement ne démontrent pas que l'esprit/conscience peut se délocaliser, il y a des chances que ce soit le cas. Ça dépend surtout de la manière dont il tourne les choses: si il admet clairement la part de spéculation dans sa thèse, il peut éviter la pétition de principe.

Je ne vois pas quels faits* on peut amener pour défendre cette thèse sans risquer la pétition de principe.

Jean-François

* Invoquer la physique quantique n'est pas un argument si aucune équation n'est présentée... et même quand il y en a, faut se méfier si elles n'ont pas été vérifiées par quelqu'un de vraiment compétent dans le domaine.
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#138

Message par Dave » 12 sept. 2015, 18:09

Bonjour à Jean-François et à Mireille!


Si vous pensez que j'essaie de démontrer qu'il y a quelque chose après la mort, c'est une fausse interprétation de mes écrits et je ne vois pas ce qui vous fait penser ça. Scientifiquement, nous n'en savons rien. J'essaie juste, d'une manière philosophique, de montrer que l'idée du « il y a toujours quelque chose » n'est pas forcément une idée fausse ou extravagante et que, personnellement, j'y vois même une utilité éthique à y croire.

Essayer de montrer qu'une idée n'est pas si folle n'est pas la même chose que convaincre quelqu'un à l'adopter, et je n'ai jamais voulu vous convaincre d'une telle adoption. Je pensais avoir été clair sur ce point, désolé.



Amicalement.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#139

Message par Dave » 12 sept. 2015, 18:52

Bonjour Mireille!


Mireille a écrit :
Dave a écrit :Ce corps-là n'est plus vivant, de toute évidence. Ainsi, cette forme individuelle là (cette forme de « moi » là) disparait. On est bien d'accord.
Cette forme de « moi » là de Dave induit qu’il en existe une autre.
Pas tout à fait. À mon avis, il faudrait plutôt dire que « cette forme de “moi” là » est une expression qui laisse supposer l'idée qu'il pourrait y avoir une autre façon d'envisager le « moi » (ou la conscience).


Libre à chacun de ne pas croire ou croire en une idée invérifiable.

Emanuelle
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#140

Message par Emanuelle » 12 sept. 2015, 19:07

Je suis cette discussion avec intérêt.
Dave a écrit :Bonjour à Jean-François et à Mireille!
Si vous pensez que j'essaie de démontrer qu'il y a quelque chose après la mort, c'est une fausse interprétation de mes écrits et je ne vois pas ce qui vous fait penser ça. Scientifiquement, nous n'en savons rien. J'essaie juste, d'une manière philosophique, de montrer que l'idée du « il y a toujours quelque chose » n'est pas forcément une idée fausse ou extravagante et que, personnellement, j'y vois même une utilité éthique à y croire.
Essayer de montrer qu'une idée n'est pas si folle n'est pas la même chose que convaincre quelqu'un à l'adopter, et je n'ai jamais voulu vous convaincre d'une telle adoption. Je pensais avoir été clair sur ce point, désolé.
Du coup je me permets de vous dire que vous avez été clair, pour moi en tous cas.
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#141

Message par Dave » 12 sept. 2015, 20:01

Salut Jean-François!


Jean-François a écrit :Je vous donne une situation similaire pour voir si vous êtes consistant dans votre appréciation des choses. Si vous vouliez être consistant, vous devriez répondre à ma question quelque chose comme « l'élucubration est plus grande quand on prétend que le passant n'a pas de chapeau ».

Personnellement, je pense que l'élucubration est moins grande dans le cas où on minimise l'effet des fantasmes. Donc, dans le cas où on ne cherche pas à penser qu'il y a « autre chose », « une autre forme de “moi” possible qui émerge aléatoirement », « le passant a un chapeau invisible »...
Il est facile de montrer la faible probabilité qu'un passant possède vraiment un chapeau invisible. Dans le cas où l'on peut toucher, sentir la texture, les délimitations du chapeau, alors il y a tout lieu de croire que quelqu'un a réussi cet exploit plutôt lié au succès d'une science à venir.

Dans le cas où il est interdit d'y toucher ou qu'on ne peut pas y toucher, le détecter, on peut alors fortement douter de l'honnêteté de celui qui affirme l'invisibilité réelle d'un supposé chapeau qui, par définition, doit avoir certaines délimitations précises pour exister. Si le chapeau est invisible, comment la personne a-t-elle pu savoir qu'il existe? Si ce n'est que cette personne qui le voit (sans technologie, seulement avec ses yeux), les probabilités font en sorte que cette personne a vraiment beaucoup plus de chance d'halluciner que ce soit elle qui accède à une réalité plus objective que celle de l'ensemble de tous les humains (et même davantage). L'objectivité est d'abord une intersubjectivité.

Aussi, pourquoi l'invisibilité est-elle sous forme de chapeau? Il y a tellement d'autres formes possibles. Un peu comme la proposition « Zeus envoie des éclairs », il est facile de montrer la faible probabilité de propositions qui mêlent une forme inconnaissable (déjà, il y a un problème) avec des choses clairement définies dans la réalité objective. La « révélation surnaturelle » ne peut pas tout à fait se différencier de l'histoire inventée. On ne peut pas quantifier ou donner de formes précises à l'inconnaissable (car il y aurait une contradiction) pour nous, on peut seulement supposer logiquement son existence ou décider son inexistence.

La proposition « il y a toujours quelque chose » est beaucoup trop générale (et pourtant compréhensible) pour être mise en comparaison avec la proposition particulière et anecdotique du chapeau indétectable. Dans ce dernier cas, on peut montrer sa faible probabilité d'existence sans l'aide de connaissance scientifique spécifique.


En tout cas, c'est ma façon de voir la chose pour l'instant.

Dave
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#142

Message par Dave » 12 sept. 2015, 20:15

Emanuelle a écrit :Du coup, je me permets de vous dire que vous avez été clair, pour moi en tout cas.
Merci pour votre remarque, Emanuelle. Je suis ravi de voir qu'au moins quelques personnes comprennent mon propos qui me semble plutôt cohérent dans l'ensemble.

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Pepejul
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#143

Message par Pepejul » 12 sept. 2015, 20:28

Cette posture "philosophique" du "quelque chose plutôt que rien" marche aussi bien pour l'âme que pour la vie après la mort, la licorne rose invisible, le dragon pisseur de pastis, les fées, les fantômes...etc

Qu'Emmanuelle trouve "limpide" votre discours n'est pas forcément bon signe si je puis me permettre.... vu le contenu de nos échanges avec elle à propos des EMI.
On a tort d'écrire tord ! Le prochain qui fait la faute je le tords !

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#144

Message par Emanuelle » 12 sept. 2015, 20:51

Pepejul a écrit : Qu'Emmanuelle trouve "limpide" votre discours n'est pas forcément bon signe si je puis me permettre.... vu le contenu de nos échanges avec elle à propos des EMI.
Désolée Dave je ne voulais pas entacher vos propos par mon intervention.
A quand le bûcher pour moi Pepejul ? :evil:
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#145

Message par Emanuelle » 12 sept. 2015, 21:03

( A ta façon Pepejul, tu n'es qu'un croyant : tu nies les faits qui dérangent le bel ordonnancement de tes idées toutes faites et définitives alors que la vie est par essence changement, évolution, avancée de nos connaissances dans le meilleur des cas ...)
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#146

Message par Pepejul » 12 sept. 2015, 21:32

On les attend toujours tes "faits" qui pourraient me convaincre... les simples témoignages ne sont pas des faits et tu as reconnu toi même que la plupart était irrecevables sans pour autant nous donner les détails de ta discrimination à part de vagues "points communs". Ne reprenons pas ici la discussion sur les EMI elle est restée bloquée au même niveau depuis longtemps.

L'absence de faits observables est un critère scientifique en faveur de la non existence d'un phénomène. Je ne comprends pas pourquoi ça vous chagrine autant que ça. En attendant un fait concret validant l'hypothèse d'une vie après la mort, celle-ci est rejetée.

Revenez avec du concret et la discussion sera enrichissante. En attendant, la vie après la mort c'est comme les écailles de dragon pisseur de pastis.
On a tort d'écrire tord ! Le prochain qui fait la faute je le tords !

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#147

Message par Emanuelle » 12 sept. 2015, 21:37

Je n'ai pas parlé de vie après la mort. Manque de nuances qui ne m'étonne pas du tout de ta part.
Pas du tout envie de reprendre cette discussion surtout pas avec un croyant comme toi (chacun sa croix hein, euh je veux dire chacun son science création :mrgreen: Pas envie de perdre mon temps avec toi :grimace: )
Suis occupée par ailleurs.
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#148

Message par Mireille » 12 sept. 2015, 21:51

Dave a écrit :Pas tout à fait. À mon avis, il faudrait plutôt dire que « cette forme de “moi” là » est une expression qui laisse supposer l'idée qu'il pourrait y avoir une autre façon d'envisager le « moi » (ou la conscience).Libre à chacun de ne pas croire ou croire en une idée invérifiable.
Bonjour Dave,

Ce que je remarque, à mes dernières lectures sur le forum et dans le livre que je lis actuellement, c’est qu’à tenir un certain discours le risque est de faire passer des croyances d’opinions pour un partage de connaissances. Ce n’est pas toi que je vise personnellement, c’est juste que je commence à voir les erreurs de raisonnement dans un discours. Si tu permets je vais te relire à partir de ta première intervention sur le sujet et commenter.

*** Tu sais que tu es une personne que je te respecte, j’espère que si je fais des petites erreurs à propos des interprétations que j’ai de ton discours que tu ne m’en tiendras pas rigueur.

Mireille :fleurs:

Mireille

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#149

Message par Mireille » 12 sept. 2015, 21:58

Emanuelle a écrit :Je suis cette discussion avec intérêt.
Dave a écrit :Bonjour à Jean-François et à Mireille!
Si vous pensez que j'essaie de démontrer qu'il y a quelque chose après la mort, c'est une fausse interprétation de mes écrits et je ne vois pas ce qui vous fait penser ça. Scientifiquement, nous n'en savons rien. J'essaie juste, d'une manière philosophique, de montrer que l'idée du « il y a toujours quelque chose » n'est pas forcément une idée fausse ou extravagante et que, personnellement, j'y vois même une utilité éthique à y croire.
Essayer de montrer qu'une idée n'est pas si folle n'est pas la même chose que convaincre quelqu'un à l'adopter, et je n'ai jamais voulu vous convaincre d'une telle adoption. Je pensais avoir été clair sur ce point, désolé.
Du coup je me permets de vous dire que vous avez été clair, pour moi en tous cas.
Quelle remarque intéressante, Emanuelle. Comme tu suis avec tant d'intérêt cette discussion, ce serait intéressant que tu nous expliques mieux ta position juste sur cette petite portion du discours de Dave puisque c'est si clair pour toi. A moins, bien sûr, que tu sois trop occupée ou que tu est mal à la tête, ou peut-être un gros rhume. Non ! que dis-je ce n'est pas la saison ... des allergies feraient mieux l'affaire.

Emanuelle
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#150

Message par Emanuelle » 12 sept. 2015, 22:01

Pepejul a écrit : tu as reconnu toi même que la plupart était irrecevables
Totale déformation de mes propos. Quelle malhonnêteté !
Y a-t-il un modérateur véritable ici pour que cesse cette pseudo-discussion sur les EMI hors sujet ? :mrgreen:
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