Oh dearPardalis a écrit :Le ratio hommes/femmes serait différent là-bas qu'ici? Il y aurait plus d'hommes que de femmes? Ces hommes n'ont pas de familles? Tous ces hommes seuls que l'on voit seraient partis en les laissant derrière?

Une des caractéristiques des jeunes adultes mâles, un peu partout dans le monde, est justement de ne pas avoir encore fondé de famille, et donc de ne pas avoir d'attache qui les retienne dans leur pays. Ajoutez-y les pressions et menaces que j'ai mentionnées sur leur avenir, le fait que leurs parents souhaitent souvent les mettre à l'abri du danger et vont donc leur allouer en priorité les ressources disponibles pour payer le voyage*, et il est tout à fait logique que ce soient eux qui partent en masse et en premier.
Je regarde en ce moment sur Arte (Arte journal, 19h57 le lundi 14) et on y voit justement une femme Syrienne témoigner en expliquant qu'elle et son mari ont choisi d'envoyer leur seul fils vers l'Europe dans l'espoir que, si le pire devait arriver au pays, lui serait sauvé, et dans le meilleur cas qu'il pourrait envoyer des ressources, voire faire venir la famille depuis son pays de refuge. Il s'agit de propos que j'ai lus et entendus dans tous les pays d'origine de migrations de jeunes gens, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, depuis des décennies. Je précise que je n'ai jamais, au grand jamais, entendu de propos revendiquant de pouvoir vivre "comme là-bas", bien au contraire: le souhait est toujours de se fondre dans le pays d'accueil, d'y gagner honorablement sa vie et de pouvoir soutenir sa famille.
Pour ce qui est des femmes et des petits enfants, plusieurs facteurs entrent en jeu pour en expliquer le faible nombre, depuis la logistique et les risques du voyage jusqu'à l'espoir (clairement vain face à des régimes sans scrupules comme Assad ou Daech) de pouvoir paradoxalement passer relativement inaperçus et vivre tranquillement, si pauvrement, en l'absence des hommes valides qui risquaient d'attirer l'attention tant des autorités que des recruteurs de tous bords, en attendant des temps meilleurs.