Greem a écrit :jean7 a écrit :bha alors c'est pas grave non plus si on n'est pas des machines, non ?
Ce serait génial ! Si les gens sont libres tels que l'entend la notion de libre arbitre, ça veux dire qu'on peut juger tout le monde sous le prisme du manichéisme sans avoir à se casser la tête sur le pourquoi du comment des événements. Plus besoin de s'attarder avec des questions éthiques pour savoir comment on traite les criminels, plus besoin de se soucier des faibles et des plus démunis, plus besoin de tout ça : si les gens font ce qu'ils font, c'est parce que leur esprit autonome l'a décidé ainsi. Aaaaah, qu'il est bon de s'enorgueillir de ses réussites pour mieux condamner les autres de leurs échecs. Cette délicieuse paresse intellectuelle a quelque chose de tout à fait jubilatoire, oui.
Heu... parce que toi tu crois à la fable qui dit que si l'homme dispose du libre-arbitre il échappe à la causalité...
C'est au contraire le déterminisme qui permettrait de ne plus condamner quiconque. Si personne ne choisit rien, personne n'est coupable. Si j'arnaque des milliers de personne pour m'enrichir, il suffira de me donner de l'argent pour que je ne récidive pas (ha bon, ça se fait déjà ?)
Bon, on arrête là car fort heureusement la justice ne fait pas de philo et prend en compte à la fois la volonté de l'individu et les causes l'ayant poussé au crime.
Greem a écrit :Du moins, quand on est du bon côté du hasard...
jean7 a écrit :Je suis tout de même plus satisfait de savoir que j'avais le choix de le faire ou non.
Comment vous définissez "choix" ? Parce que moi je suis ok pour dire que vous aviez le choix, dans la mesure où vous avez réfléchi à plusieurs possibilités avant de prendre une décision, mais pas pour dire que cette décision est le résultat de votre libre arbitre.
Ben franchement, c'est quoi la différence ?
Dans chaque choix, il y a une part de calcul conscient, une part de calcul inconscient et on peut aussi s'en remettre au hasard. Sachant également que mes calculs conscients sont déterminés (je n'ai pas peur du mot) par ce que je suis, un tas d'inné, un tas d'acquis, qui ont présidé à des milliards de choix petits ou grands qui ont eu autant de conséquences avec un apprentissage, des essais, des réussites, des échecs et des erreurs. Ce que je dis, c'est que ce gros paquet de nouilles bouillonnantes, interactives, itératives, constituent un individu et que cet individu pris dans son ensemble est libre de ses décisions et de ses choix.
(et j'ajoute que apprécierait fortement l'idée que chacun ait la volonté qu'il le reste !)
Je pense aussi que cette situation est le fruit de l'évolution, elle n'est pas transcendante et pas acquise définitivement. On sait exactement dans le langage courant ce que veut dire pour un homme d'être privé de libre-arbitre ou de le perdre. Le second cas étant précisément la réduction de l'homme à une machine utilitaire.
Politiquement, socialement, l'homme sans libre arbitre, c'est la légitimation de l'exploitation généralisée, des décisions "rationnelles" centralisées, la résignation totale à ce qui advient, la décrédibilisation de l'initiative...
Mais la question n'est pas là.
La question se pose dans la rigueur.
La définition du libre-arbitre de Wikipedia souffre d'illogismes patents et induit à une polémique binaire (déterminisme/libre-arbitre) qui n'a aucune raison rigoureuse d'exister.
Celle de Larousse :
" Libre arbitre, faculté qu'a la volonté de se déterminer (par opposition au serf arbitre) ; volonté non contrainte : Conserver son libre arbitre."
"Volonté non contrainte"
Qui estime qu'il ne dispose pas de cette capacité ?