Psyricien a écrit :La nature tente de s'équilibrer elle même, comme n'importe qu'elle système physique (elle tend vers un état équilibre stable, instable, transitoire selon les possibilités)
Bonjour Psyricien,
Ca faisait un petit moment que nous n'avions pas discuté ensemble. Selon ce que j'ai lu cette semaine, ce que tu dis ci-haut, en parlant d'une nature qui tenterait de s'équilibrer, serait faux. L'équilibre naturel, ne saurait exister. Voir l'article que j'ai mis un peu plus haut, en plus de celui que j'atouterai ci-dessous qui lui aussi amène des arguements contre cette idée d'équilibre naturelle. Mais avant je veux revenir sur ce que je disais au début de mon message et auquel tu réponds en pièces détachées.
Avant une petite discorde avec Greem, je voyais l'univers et tout ce qu'il contient, un peu à notre image, mais bien sûr en plus grand, soit comme des organismes géants capable de s'équilibrer en permanence. Et cela, à cause de toutes ces apparentes régularités, tels les saisons qui se succèdent, enfin, toutes ces petites choses toujours pareilles qui donnent une impression de stabilité et d'ordre dans l'univers. Selon ce que j'ai lu, comme l'écrit Yves Bonnardel, Christian Lévêque et d'autres auteurs dont je n'ai pas noté les noms, il semble que ''cette idée d'équilibre que l'on retrouve aujourd'hui mentionnée si fréquemment n'est effectivement jamais que la transcription actuelle des très vieilles idées d'ordre et d'harmonie « ordre » étant désormais une notion qui semble trop figée, alors que celle d'harmonie fait trop explicitement référence aux religions ; l'idée d'équilibre, elle, semble plus scientifique, et incorpore en outre plus facilement le mouvement, la fluidité, le changement graduel, « équilibré », « dans la douceur »… « harmonieux ». ;'' . Quand toi-même, Psyricien, tu utilises en ces termes, je te cite : ''La nature tente de s'équilibrer elle même, comme n'importe qu'elle système physique (elle tend vers un état équilibre stable, instable, transitoire selon les possibilités)'' tu donnes l'impression qu'elle est un organisme cherchant son équilibre, comme tout être vivant voulant se conserver. Il semble que ça n'aide pas à la cause d'éviter qu'on s'embourbe dans des croyances obsolètes.
Je cite Y. B. à partir de cet article : http://contrenature.poivron.org/equilibres.html, juste pour tes beaux yeux Psyricien:
''Le temps n'est plus où l'Ordre était immuable, Tout-puissant (on ne le pouvait attaquer que symboliquement, par des actes contre-nature, mais on n'imaginait certainement pas pouvoir le cerner, assiéger, réduire et vaincre…) et régnait sans partage sur le monde. La Nature actuelle au contraire semble ne tenir que sur (ou : par) un fil, et le moindre faux pas de l'Humanité peut désormais « tout faire dégénérer vers le chaos ». Équilibre, donc, plus ou moins stable, c'est-à-dire, plus ou moins fragile.
En fait, cette notion d'équilibre, qu'on nous enseigne à l'école, qui est reprise dans les magazines, à la télé, qu'on retrouve ad nauseam dans les publications sur la nature, est une tarte à la crème. L'idée d'équilibre, pour ne pas rester complètement creuse, vide de sens, demande à être définie : de l'équilibre de quoi s'agit-il ? En fonction de quels critères est-il défini ? De quelle façon peut-on le déterminer ? Mais dès lors que le terme est explicité de façon à pouvoir réellement signifier quelque chose (et non seulement générer une vague impression de stabilité), on s'aperçoit qu'il ne correspond plus à ce que nous connaissons de la réalité.''
Un peu plus loin dans le résumé, on donne cette explication qui démontre qu'il ne peut y avoir d'équilibre dans un écosystème, par exemple :
''N'essayons plus d'adapter la notion d'équilibre aux fluctuations d'une population, et voyons voir si elle est plus justifiée à une plus grande échelle, en ce qui concerne, cette fois, les biocénoses (une biocénose est un assemblage de populations vivant dans un milieu donné, ce qui forme un écosystème) :
« A l'échelle de l'observation humaine, de nombreuses biocénoses paraissent stables : leurs caractéristiques structurales ne changent pas sensiblement d'une année à l'autre. Cette permanence résulte, comme pour tout système biologique, d'un équilibre dynamique entretenu par les flux de matière et d'énergie qui traversent le système.
Bien souvent, cependant, l'environnement d'une biocénose présente des irrégularités temporelles qui ne sont pas des variations cycliques normales : ce sont des perturbations que la biocénose répercute dans son fonctionnement. A chaque fois, elle est ainsi écartée de son état normal, mais est susceptible d'y revenir lorsque cesse la perturbation. Les mécanismes de régulation assurant ce retour peuvent être plus ou moins efficaces et l'on est donc conduit à étudier la capacité de stabilisation d'une biocénose en fonction de l'amplitude des perturbations qu'elle peut subir. » (Maxime Lamotte, Césare F. Sacchi, Patrick Blandin, article « Écologie », p. 406)
Mais les mêmes auteurs soulignent bien vite l'existence de « perturbations passagères, suffisantes néanmoins pour provoquer l'acquisition rapide d'un nouvel état capable de se maintenir même après retour aux conditions initiales ». (idem, p. 407)
Où est alors la notion d'équilibre? Comment la définir, comment fixer des critères qui nous permettraient d'affirmer distinctement qu'un « système » est équilibré ou non ?'' Il y a pleins d'autres choses qui expliquent jusqu'à quel point cette idée d'équilibre fausse la donne.
Un point sur lequel il s'accorde en partie avec ce que tu me disais ici mais pour d'autres raisons:
Je le cite : ''Formuler une vision de notre monde en terme d'équilibre signifie nécessairement imaginer que quelqu'un, ou quelque chose, gère ces innombrables variables de façon à suivre un dessein, à conserver une harmonie, à maintenir un ordre, et/ou à organiser une « évolution ». Cela signifie qu'une force, quelle qu'elle soit, corrigerait en quelque sorte activement les influences de toutes ces variables, qui sans cela tirent nécessairement à hue et à dia, pour les « synergiser », pour que leurs effets s'annulent ou se confortent selon un plan complexe préétabli. Cela poserait plus de questions que ça n'en résoudrait, et, surtout, nous n'avons aucune raison valable (je veux dire : inférée des faits, de la réalité) de préférer cette croyance à l'idée que la réalité résulte d'une multitude de causes, d'une infinité d'événements disparates. Lorsque nous regardons sans préjugés « la nature », nous ne discernons plus d'ordre, ni de règle de fonctionnement, ni d'équilibre : tout tire bel et bien à hue et à dia, avec des résultats extrèmement divers.''Psyricien a écrit :Phrase qui laisse entendre un "dessein" derrière le fonctionnement de la nature. La nature est par essence en adaptation permanente au conditions qui lui sont imposé ... cela me semble être une meilleur formulation.
Tu te trompes, mes mauvaises questions m'ont amenée à comprendre qu'il n'existe aucun équilibre et que je n'ai plus à me sentir coupable moi et mes amis les humains pour ce que je m'imaginais être de notre faute, par exemple les changements climatiques et tas d'autres trucs que je n'ai pas en tête en ce moment.Psyricien a écrit :Tu es infecté par la mise en place de jugement de valeurs sur le monde qui t’entoure !
Ce sont des mauvaises questions. Qui ne mènent nulle part qui plus est.
Bonne soirée Psyricien si tu passes par ici.
Mireille