Pardon aux intervenants de nous écarter totalement du sujet du fil, peut-être qu'un modo modeste et génial pourra à la limite bouger cela sur un autre fil, je ne sais pas ?
Bref désolé, mais :
Talisker a écrit :C'est surtout que si on prend tous les dirigeants occidentaux et qu’on fait le cumul de toutes leurs malversations, c’est normal qu’on arrive à une belle liste. Poutine, c'est tout-en-un.
Bin, j'ai donné quelques exemples relatifs uniquement à la France, pourtant.
mcmachin a écrit :"Persécution", c'est beaucoup trop fort comme terme, non ?
Pour parler du traitement de la communauté LGBT en Russie? Non.
Bin, à part la loi russe condamnant la "propagande homosexuelle" (a priori acclamée par une majorité relative de citoyens russes, pour "préserver leurs enfants") je n'ai pas l'impression que les LGBT subissent des "persécutions" dans la vie civile.
Ca me semble vraiment facile d'attaquer le régime là-dessus, vraiment beaucoup trop facile, et pas très cohérent à mon avis quand on se veut "démocrate".
Bon c'est une question complexe, cela dit.
mcmachin a écrit :On peut très bien critiquer le régime russe pour ce qu'il en est sans faire dans la surenchère.
La surenchère c’est pas bien, OK, mais je trouve pas tellement que ce soit le cas, hormis quelques saillies comme celles de Clinton. Si la Russie a une mauvaise image (est-ce vraiment le cas?) c'est surtout la faute à son gouvernement et aux actions de celui-ci. Pas besoin d'aller chercher des coupables ailleurs.
Le fait que tu ajoutes à ta longue liste de récriminations contre le régime russe le fait qu'il "persécuterait des minorités" me semble révélateur de cette surenchère, personnellement.
Combien d'articles de presse sur "l'homophobie de Poutine" en France ? Un par semaine ? (j'exagère peut-être mais il est facile de se rendre compte, en parlant avec les gens, du matraquage médiatique ambiant)
Pourtant, quel besoin de surenchérir sur des phénonèmes qui sont en partie culturels (le rapport à l'homosexualité en Russie), à part pour charger inutilement la mule ?
Tu as parlé du régime turc, c'est un exemple comme un autre. Combien d'articles en France dénoncent la politique turque à l'égard des LGBT ? Que dalle comparé au défoulement sur la Russie.
Pourquoi ?
Telle est la question.
Pour continuer sur ma lancée, pourquoi nous parle-t-on sans cesse de l'expansionnisme russe sans jamais dénoncer l'expansionnisme européen, ou américain ?
Tu as parlé également de lanceurs d'alerte. Pourquoi cette compassion démesurée pour les opposants russes et ce silence assourdissant concernant les Assange ou les Snowden ? (peut-être pas menacés d'assassinat - même si ça reste à voir -, mais qui risquent 500 ans de prison si les US leur mettent le grapin dessus, d'ailleurs la France collabore avec les US sur le dossier, pour continuer à parler de la France sans "cumuler les malversations" etc etc..)
Bref, je ne comprends pas ta position.
Les 2 poids-2 mesures crèvent les yeux pourtant, dès qu'on focalise un tant soit peu sur ces questions (très très loin d'être exhaustives).
La liberté de la presse et la propagande c'est deux choses différentes, et le degré de la première conditionne pas mal la réussite de la seconde.
D'accord mais seulement en partie. Encore une fois, le concept de "liberté de la presse" est assez galvaudé. Il est difficile de se sentir "libre" face à son patron. Cela dit, on peut très bien supposer que la majorité des journalistes mainstream se sentent relativement libres, dans le sens où leur idéologie concorde parfaitement à l'idéologie de leurs boss. Pour une presse libre mais à tendance propagandiste, il suffit de choisir judicieusement quels journalistes fraichement sortis de leurs écoles embaucher.
La bonne question à poser, plutôt que la "liberté", serait plutôt celle de la représentation relativement équitable des différents opinions.
Question complexe également (le traditionnel "faut-il laisser donner aux homéopathes le même temps de parole que leurs contradicteurs ?"). Sauf que l'on se situe, dans le cas de la Russie, dans le champ politique, et non pas scientifique.
Personnellement, et tu l'as compris, je trouve que les arguments des "euro-sceptiques" par exemple, ou des gens critiques envers les ingérences occidentales, sont tout aussi, voire beaucoup plus cohérents que ceux de leurs opposants (très largement représentés pour leur part).
mcmachin a écrit :On ne connait tellement rien à ce pays de toute manière.
C’est-à-dire ? C’est qui « on » ? Absolument pas d'accord.
"On", c'est les petits citoyens comme toi et moi, qui ne parlons pas le Russe, et qui sommes à la merci des quelques experts qui écument les plateaux médiatiques (et de la meute de journalistes tout aussi incultes que toi et moi qui répètent comme des perroquets les arguments dominants : "Poutine homophobe", "Poutine expansionniste", "Poutine enculé", "l'Ukraine c'est à 100% la faute à Poutine", idem pour la Syrie, "l'accroissement des tensions US-Russie, c'est la faute à Poutine", etc etc..).
La Russie est un pays avec qui les rapports sont tendus depuis longtemps et les propagandes diverses fusent dans tous les sens.
Pour nous faire un opinion, nous ne pouvons que faire confiance (assez arbitrairement) aux quelques "experts" qui nous semblent les plus crédibles pour démêler tout ça.
J'aurais tendance, perso, à faire relativement confiance à un Jacques Sapir (très minoritaire) comme je te l'ai dit, mais c'est une tendance personnelle largement subjective et idéologique.