Salut Mireille,
Tu abordes plusieurs trucs. J’vais répondre rapidement à l'un d'eux et développer un peu plus sur un autre qui (
égoïstement) m’intéresse bcp plus que les autres.
Mireille a écrit :Comment les écoles New Age, doctrine spirituelle et cie utilise cette recherche du bonheur ?
J’vais te laisser développer plus longuement ce point que moi, mais il parait évident, parce que plusieurs personnes ne se sentent pas bien (
ou ne sont pas heureuses) que le simple fait de prétendre « pouvoir rendre heureux » devient automatiquement susceptible d’attirer bcp de « clients potentiels».

De plus, puisqu’il n’y a pas de science officielle à ce propos (
enfin, accessible à M. & Mme tout le monde), tous ceux qui prétendent avoir des « recettes » à ce sujet ont alors le champ complètement libre.
Mireille a écrit :Pourquoi avons-nous tant de diffucltés à gérer nos émotions négatives ou celles qui nous font nous sentir mal ?
Hors pathologies ou troubles de nature biochimique (cerveau) ou hormonale, je pense que c’est surtout une question d’habitude, d’éducation de pratique et donc : de conditionnement.
Je ne suis pas surpris qu’on constate une augmentation des troubles que mentionne ta citation, car depuis plusieurs années maintenant, la « société » ne permet plus aux jeunes de vivre des situations de contraintes et de frustrations. On fait tout pour contenter tout le monde et éviter qu’il ressente des frustrations, des contraintes ou des situations qui demandent des efforts (enfant roi, enfant tyran... 2 courts articles,
ici et
ici).
De plus, depuis l’invention de la télévision (
mais aussi dans les romans et les pièces de théâtre, depuis toujours), tout ce que l’on nous présente comme individus «
in », «
cool » ou, à tout le moins « intéressants et captivants » sont des individus qui ressentent et expriment fortement leurs émotions. On nous présente des modèles plutôt impulsifs (
que l’inverse). On valorise les émotions comme étant ce qui nous rend « très humain », contrairement aux « méchants » ennemis (
psychopathes, extraterrestres, machines, robots et bêtes sauvages) qui eux, n’ont pas d’émotion (
ou qui nous sont présentés comme tels).
Suffit d’avoir déjà visionné certaines téléréalités, depuis ces 15 dernières années, pour observer que les participants qui sont les plus populaires et appréciés ne sont pas les plus posés et nuancés

, mais, les autres, plus impulsifs, exubérants ou «
drama-queens ». Idem dans la plupart des téléromans (
et dessin animé) qu’on présente aux jeunes. Le phénomène est donc amplifié par la télévision et puisque les jeunes cherchent à s’identifier à des personnalités «
cools » et « fortes », ben, par mimétisme, ils se mettent à user, « abuser » de leurs émotions parce que cela est un moyen rapide et facile, à la disposition de tous, de réagir sans avoir à faire autre chose.
Je me souviens très bien, lorsque j’étais à la petite école, quand j’observais que certains, dans mon groupe, commençaient à « s’affirmer », par mimétisme, en commençant à faire ce qu’ils ne faisaient pas (
ou bien moins) auparavant. En observant les plus populaires se fâcher et s’offusquer, pour se faire respecter ou apprécier des autres, certains prenaient alors exemple sur eux et commençaient à faire de même.... ...parce qu’observant qu’une personne qui est sous le coup de l’émotion, ça impressionne et ça affecte les autres (
ça produit instantanément un effet)!
Et tout cela est tout à fait humain, normal et naturel, parce qu’avant d’avoir le temps de réfléchir, il y a des milliers d’années (
trop occupé à chasser et à survivre), les émotions nous permettaient, effectivement, d’interagir sans avoir besoin de trop réfléchir (
elles orientent nos actions, naturellement). Le problème, c’est que nous en sommes plus là, mais que la majorité des gens, ainsi que la société en général, continue à entretenir et à valoriser ce moyen de procéder (
en fait c’est quelque peu hypocrite, car, dans certains cadres ou contextes, nous allons bien sûr tous reconnaitre qu’il vaut mieux être tempéré et qu’il faut apprendre à gérer nos émotions, mais, de façon générale, ce n’est pas ce qui est valorisé. L'on peut faire un parallèle avec les modèles de beauté trop maigre qu'on présente partout, alors que tout le monde est d'accord que ce n'est pas sain).
Il est donc clair pour moi que c’est avant tout une question de (
auto) conditionnement (
et donc de pratique)!
De plus, mis à part certaines écoles/livres de cheminement personnelles (
ou traitant de psychologie), il n’existe pas vraiment de cours ou de formations officielles et pratiques (
hors thérapies, mais l’on y a recours uniquement si ça va très très mal... ....ou pour dirigeants d'entreprise, comme dans ta vidéo, sur laquelle je vais revenir plus bas) concernant le fait d’apprendre à gérer ses émotions. Donc, comment faire? En pratique?
Bah, il y a bien quelques livres plus sérieux que d’autres en section psychologie dans les librairies (
mais ça intéresse qui?), mais, ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas de cours pratique intégré dans le cheminement scolaire au sein même de l’éducation. Ça ne fait pas partie de la culture et de « l’intérêt populaires », tous simplement. En pratique, il nous arrive juste, dès notre plus jeune âge, de nous faire dire de «
se calmer les nerfs » par certains (
surtout nos parents) quand l’on est frustré. C’est presque tout, en pratique. Faut donc se débrouiller tout seul et chercher comment faire par soi-même (
malheureusement, sans encadrement scientifique ou professionnel).
Personnellement, depuis mon plus jeune âge, ayant toujours été très porté sur l’analyse des comportements (
et des miens) et des interactions sociales, j’ai très vite observé que si, dans un premier temps, réagir émotionnellement pouvait, dans le cadre d’une interaction, en effet, être très utile, parfois, à l’inverse, ceux qui misaient essentiellement sur cette possibilité (
que nous avons tous), pour s’affirmer et se défendre, finissaient, par habitude et conditionnement, par ne plus bénéficier d’un laps de temps leur permettant d’user de leur raison et de leur intelligence (
dans l'entrefaite d’un événement). Du coup, non seulement ils deviennent extrêmement prévisibles, mais n’importe qui pouvant saisir qu’est-ce qui les fait réagir, à tout coup, peut arriver à placer les éléments nécessaires pour les diriger et les orienter avant qu’ils s’en aperçoivent (
ils sont donc bcp plus manipulables que d’autres).
Autrement dit, j’ai réalisé que, peu importe à quel point un être puisse être intelligent ou connaissant, s’il est habitué à réagir impulsivement, sur le coup, dans le cadre d’une interaction, son intelligence et ses connaissances ne lui servent à rien, parce que, dans ce cadre, il devient égal à n’importe qui d’autre (
bien sûr, il pourra réfléchir après coup, mais c’est trop tard). Cette conclusion, de ma part, tirée des mes observations empirique et, naturellement, ne désirant pas me faire manipuler par autrui, à résulté que je me suis mis à dévaloriser les réactions émotives et impulsives.
Du coup, dans ma période zozo où je lisais toute sorte d’ouvrage, dont certains traitants de cheminement personnel, j’ai extrait et récupéré certains concepts ou idées présents dans certains d’entre eux, et, avec quelques amis (
à l'époque), je me suis mis à concevoir et pratiquer des exercices qui confrontaient nos propres réactions impulsives, entre autres.
Parfois, entre autres, l’on pouvait se placer, à tour de rôle, sur une chaise, au milieu de la pièce et les autres avaient comme objectif d’aborder des sujets sensibles (
nous impliquant) dans le seul but de toucher émotivement ou de faire sortir de ses gonds celui qui était assis sur la chaise.

Et ce que nous avons remarqué, c’est qu’au début, ça ne semble pas fonctionner parce que tous sont conscients que c’est un jeu de rôle, mais, après un certain temps, le naturel et la « nature humaine » font leur œuvre. Sauf qu’après un certain moment, sur la chaise, nous avons remarqué que l’intensité de l’émotion procède sensiblement comme le condensateur d’un
flash photographique (
en forme de courbe de gauss). L’intensité de l’émotion ne demeure jamais dans son état maximale très longtemps. Ce qui fait que lorsqu’elle est dans sa pente descendante, l’on peut, de plus en plus, recommencer à interagir raisonnablement. Avec le temps et la pratique
(sur plusieurs semaines ou mois) le «
peak » devient de moins en moins puissant et bcp plus facile à gérer. Les émotions et sentiments ne disparaissent jamais, mais ils deviennent, par habitude, bcp plus faciles à tolérer et à gérer. L’important étant juste de réussir à éviter un certain niveau de «
peak » susceptible de nous faire complètement «
flasher ». Bref, l’on peut faire un parallèle lorsqu’un avocat effectue des séances d’interrogatoires fictifs avec son client afin de désamorcer, par la pratique, l’effet de surprise qui sera susceptible de faire «
flasher » émotivement ce dernier.
Dans le même ordre d’idée, mais qui ne concerne pas essentiellement les émotions, à l’époque où je lisais du
Castaneda (
avec ses notions de point d’assemblage de la réalité, de référentiel, etc.), nous avons souvent fait exprès de vivre des situations complètement à l’opposer de ce que nous vivions (
et étions), affin d’être en mesure de percevoir les choses sous un angle complètement différent (
et pas juste de façon théorique ou intellectuelle). Par exemple, il pouvait s’agir de se vêtir (
carrément se déguiser) comme un sans-abris pour aller passer un week-end complet dans la rue d’une ville où personne ne nous connaissait, avec les autres sans-abris.
Ce genre d’exercices permet, au delà des idées et des théories de tout un chacun, d’intégrer réellement certaines capacités et de relativiser bcp de chose. Mais bon qui s’intéresse et se passionne à ce genre de chose (
à part certains « fuckés » comme moi et quelques autres)?
Il n’y a rien de gratuit dans la vie. Quand on veut acquérir des aptitudes ou des capacités, ben il faut y travailler (
comme le sport ou les arts). Et, malheureusement, en ce qui concerne la gestion des émotions, il n’existe aucune école et méthode officielle et sécuritaire pour nous enseigner comme faire.

Faut donc piocher à gauche et à droite en faisant attention de ne pas tomber sous le charme et l’emprise de certains mouvements. Parce qu’il y en a plusieurs qui prétendent avoir des méthodes permettant de se dépasser, mais plusieurs d’entre elles sont victimes de dérives de toute sorte.
Perso, à mon époque zozo, j’ai lu de nombreux ouvrages et j’ai investigué plusieurs écoles et mouvements, mais je ne suis jamais devenu membre d’aucun d’entre eux. J’ai seulement pris ce qui faisait mon affaire, en usant de mon discernement, et j’ai « fabriquer » mes propre exercices personelle.
Tout ça pour dire que les connaissances, la pensée rationnelle et critique ne font pas tout. Et qu’excepter pour un comportement pathologique qui nécessite une thérapie encadrée, il n’y a pas bcp de ressource autre que des livres, des mouvements non encadrés et notre propre imagination. Bref ça te permettra peut-être, entre autres, de comprendre un peu plus pourquoi je pense qu'éviter les sujets sensibles, sur un forum — pour soi-même et envers soi-même —est tout sauf utile et productif, àmha.
Ça semble être dans un cadre d'une formation en management pour dirigeants d'entreprise. C'est une « université d'été »

(et une association sans but lucratif,) avec approche transdisciplinaire :
Trans-mutation
À première vue, ça ne me semble pas zozo.
J'ai visionné la vidéo...
Il a raison de dire que les croyances (
l'image que nous avons) sur nous même vont influencer nos comportements. Les études qu'il cite sont connues, je les ai déjà lus ailleurs. Je suis assez d'accord avec tout ce qu'il dit dans cette vidéo.
