Le détachement et non l'indifférence
Le détachement et non l'indifférence
A la fin de sa vie, aux grandes questions auxquelles ils ne pouvaient plus mettre d’énergie ou donner ce qu’il lui restait de temps, Oliver Sacks a répondu :
''Je ne prêterai plus aucune attention à la politique ou aux arguments sur le réchauffement climatique."
"Ce n’est pas l'indifférence, mais un détachement - je me soucie encore profondément du Moyen-Orient, du réchauffement climatique et de l'inégalité croissante, mais ce ne sont plus mes affaires; ils appartiennent à l'avenir."
D’où ma question : Faut-il en arriver à nos dernières limites pour connaître ce détachement dont il parlait ?
Comment peux-on arriver à être détaché et non indifférent. A mes yeux c'est presque un idéal dans notre monde pensant.
***
Si vous êtes intéressé à l’article, c’était vraiment une très belle interview, touchante, lumineuse de réaliste et quelque part réconfortante. La plus belle citation de lui dans cette interview que je retiens, c’est son mot de la fin : "Surtout, j'ai été un être sensible, un animal pensant, sur cette belle planète, ce qui en soi a été un énorme privilège et une aventure."
http://www.psychomedia.qc.ca/psychologi ... propre-vie
''Je ne prêterai plus aucune attention à la politique ou aux arguments sur le réchauffement climatique."
"Ce n’est pas l'indifférence, mais un détachement - je me soucie encore profondément du Moyen-Orient, du réchauffement climatique et de l'inégalité croissante, mais ce ne sont plus mes affaires; ils appartiennent à l'avenir."
D’où ma question : Faut-il en arriver à nos dernières limites pour connaître ce détachement dont il parlait ?
Comment peux-on arriver à être détaché et non indifférent. A mes yeux c'est presque un idéal dans notre monde pensant.
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Si vous êtes intéressé à l’article, c’était vraiment une très belle interview, touchante, lumineuse de réaliste et quelque part réconfortante. La plus belle citation de lui dans cette interview que je retiens, c’est son mot de la fin : "Surtout, j'ai été un être sensible, un animal pensant, sur cette belle planète, ce qui en soi a été un énorme privilège et une aventure."
http://www.psychomedia.qc.ca/psychologi ... propre-vie
- 25 décembre
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Re: Le détachement et non l'indifférence
Quand on est à la fin de sa vie il faut graduellement se détacher des choses, particulièrement des choses qui nous passionnaient. Ceci nous aide à accepter le sort qui nous attends.Mireille » 12 Juin 2016, 20:54
A la fin de sa vie, aux grandes questions auxquelles ils ne pouvaient plus mettre d’énergie ou donner ce qu’il lui restait de temps, Oliver Sacks a répondu :
"Ce n’est pas l'indifférence, mais un détachement - je me soucie encore profondément du Moyen-Orient, du réchauffement climatique et de l'inégalité croissante, mais ce ne sont plus mes affaires; ils appartiennent à l'avenir."
D’où ma question : Faut-il en arriver à nos dernières limites pour connaître ce détachement dont il parlait ?
Si tu te détaches dès à présent de l'intérêt que tu portes aux choses que tu considère importantes, des choses qui nourrissent ton esprit tu vas perdre le sens que tu à de la vie. Il va te falloir te trouver de nouveaux intérêts qui seront plus importants que les premiers sinon tu sera une morte vivante.
Merci de votre réponse intelligente
Re: Le détachement et non l'indifférence
Bonjour 25,
Oliver Sacks ne parlait pas de détachement en rapport avec ses petites affaires à lui, mais face à l'état du monde.
Oliver Sacks ne parlait pas de détachement en rapport avec ses petites affaires à lui, mais face à l'état du monde.
Re: Le détachement et non l'indifférence
Je pense que la différence se situe au niveau de nos émotions : On peut considérer l'importance de quelque chose sans y être affecté personnellement. Étant moi même quelqu'un de très sensible, j'essaie de me détacher tant bien que mal de certaines émotions qui finissent par être néfaste pour moi, sans pour autant négliger les causes et les valeurs que je défends.Mireille a écrit :Comment peux-on arriver à être détaché et non indifférent.
C'est difficile.
"Ils terribles ce ses sceptiquo-maniaques-sionisto-propagandum."
Re: Le détachement et non l'indifférence
Bonjour Greem,
C'est une chasse aux sorcières en continue dans ma tête. Je ne sais pas pour la tienne ? Aussi, ca c'est un vrai mystère, si je pense à un animal à qui on aurait fait du mal, les larmes me viennent presque à la seconde et je me martyrise l'esprit depuis des lunes avec ces images, mais si je pense à la situation désespérée des migrants, je n'arrive pas à en souffrir ? Toi est-ce que c'est comme ca, aussi ? Mon cerveau fait de drôle de choix, je trouve. Est-ce possible qu'un cerveau ne soit pas logique ? Désolé pour le fleuve de questions. Ne te sens pas obligé de répondre même à une seule, c'est ma manière de penser qui sort en questions.
En tout cas une chose que j'ai réalisé et que tu partages peut-être aussi, tu me diras, c'est que plus on va chercher de connaissances, plus on est en mesure de se libérer de toutes sortes de fausses idées. D"ailleurs c'est pour cela en définitive que j'appuis aujourd'hui la démarche Zététique, comme je la comprends du moins, mais pas juste sur le paranomal, mais sur tout.
Il faut vraiment élargir notre vision, Greem, aller chercher les premières causes même de ce qui se passe en politique, quand ça nous intéresse de le faire, bien sûr, mais toi tu le fais peut-être déjà.
C'est un peu stupide de juger en surface. J'avais écouté une émission qui parlait de la génèse du problème israelo palestinien, ca prend beaucoup beaucoup de recherche pour bien saisir la situation actuelle.
C'est notre méconnaissance des choses qui nous fait le plus souffir, je crois, dans tout.
...Greem a écrit :Étant moi même quelqu'un de très sensible...
En te lisant, je me demandais si on était tous des gens ayant une même sensibilité au départ de par notre constitution biologique, et, que c'était par l'expression de cette sensibilité; la manière dont nous choissisions de le faire, que les différences se faisaient. Ma question n'est sûrement pas parfaitement posée, mais j'essais de comprendre comment nous sommes construits. Est-ce que exprimer nos ressentis sont nos émotions ou utilise-t-on nos émotions pour exprimer un ressenti ? ll me manque des éléments fondamentals en ce moment sur le fonctionnement de notre cerveau. A quel moment doit-on prendre le contrôle ? La clé du mystère est peut-être là.Greem a écrit :...de certaines émotions
C'est la clé de cette porte que je cherche et que je ne trouve pas, Greem. Suite au décès, il y a quelques années d'une personne, j'avais dit à un ami que je m'arrangerais pour créer une distance volontaire pour ne plus m'attacher aux gens, même pas mon chum. J''y arrive un peu, mais je sens que c'est un subterfuge que je m'applique à moi-même. Même chose quand je pense à certaines choses, je m'empresse de détruire ces images dans ma tête. De toute manière, je suis moi-même un monde de contradictions sur 2 pattes, j'ai une page facebook végé, mais je mange encore de la viandeGreem a écrit :On peut considérer l'importance de quelque chose sans y être affecté personnellement.

En tout cas une chose que j'ai réalisé et que tu partages peut-être aussi, tu me diras, c'est que plus on va chercher de connaissances, plus on est en mesure de se libérer de toutes sortes de fausses idées. D"ailleurs c'est pour cela en définitive que j'appuis aujourd'hui la démarche Zététique, comme je la comprends du moins, mais pas juste sur le paranomal, mais sur tout.
Il faut vraiment élargir notre vision, Greem, aller chercher les premières causes même de ce qui se passe en politique, quand ça nous intéresse de le faire, bien sûr, mais toi tu le fais peut-être déjà.
C'est un peu stupide de juger en surface. J'avais écouté une émission qui parlait de la génèse du problème israelo palestinien, ca prend beaucoup beaucoup de recherche pour bien saisir la situation actuelle.
C'est notre méconnaissance des choses qui nous fait le plus souffir, je crois, dans tout.
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Re: Le détachement et non l'indifférence
Exact, Il se recentre sur lui et les gens qui sont près de lui. Il n'a plus de temps à dépenser même pour les choses importantes mondialement, il met ces choses de côté, il se doit de penser à lui avant de mourir.Mireille » 23 Juin 2016, 22:15
Bonjour 25,
Oliver Sacks ne parlait pas de détachement en rapport avec ses petites affaires à lui, mais face à l'état du monde.
S'il te reste un mois à vivre et que tu as perdu tes forces, va tu continuer à chercher à guérir le cancer tout en sachant qu'il te faudrait des années pour possiblement y arriver. Non tu vas t'occuper de ta famille, te poser des questions sur la vie que tu as eu et sur la mort qui va arriver bientôt. Tu seras détaché à tous les grands problèmes du monde puisque tu ne peux plus rien y faire.
Merci de votre réponse intelligente
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Re: Le détachement et non l'indifférence
Ta façon de voir les choses est la bonne, tu attaches plus d'importance à ce sur quoi tu peux agir que sur les problèmes très importants mais totalement hors de ton contrôle.Mireille » 26 Juin 2016, 07:45
C'est la clé de cette porte que je cherche et que je ne trouve pas, Greem. Suite au décès, il y a quelques années d'une personne, j'avais dit à un ami que je m'arrangerais pour créer une distance volontaire pour ne plus m'attacher aux gens, même pas mon chum. J''y arrive un peu, mais je sens que c'est un subterfuge que je m'applique à moi-même. Même chose quand je pense à certaines choses, je m'empresse de détruire ces images dans ma tête. De toute manière, je suis moi-même un monde de contradictions sur 2 pattes, j'ai une page facebook végé, mais je mange encore de la viandeGreem a écrit :
On peut considérer l'importance de quelque chose sans y être affecté personnellement.C'est une chasse aux sorcières en continue dans ma tête. Je ne sais pas pour la tienne ? Aussi, ca c'est un vrai mystère, si je pense à un animal à qui on aurait fait du mal, les larmes me viennent presque à la seconde et je me martyrise l'esprit depuis des lunes avec ces images, mais si je pense à la situation désespérée des migrants, je n'arrive pas à en souffrir ? Toi est-ce que c'est comme ca, aussi ? Mon cerveau fait de drôle de choix, je trouve. Est-ce possible qu'un cerveau ne soit pas logique ? Désolé pour le fleuve de questions. Ne te sens pas obligé de répondre même à une seule, c'est ma manière de penser qui sort en questions.
Tu ne veux pas faire de mal aux animaux en mangeant une tranche de bœuf, tout en sachant que cet animal serait abattu quand même pour servir de nourriture à cent autres personnes.
Tu aimerais aider les réfugiés Syriens mais tu sais que des gouvernements de plusieurs pays n'ont pas la capacité de gérer parfaitement ce problème. Ta contribution peut se limiter au 10$ que tu donnes pour les aider. Même si tu parraine une famille tu sais qu'il y a des millions d'autres personnes que tu ne pourras pas aider. Tu as le sentiment d'impuissance face à tout ce que tu ne peux pas améliorer dans le monde. Alors pour te protéger tu dois te détacher de ces choses. Il y a des gens trop sensibles qui ne peuvent pas écouter les nouvelles à la télévision ni lire les journaux car il ne savent pas gérer leurs émotions face à tous les malheurs qui arrivent de par le monde.
Merci de votre réponse intelligente
Re: Le détachement et non l'indifférence
Même si les termes étaient différents pour moi, pour avoir vécu un décès qui en plus du chagrin à remis en cause le sens de ma vie je comprend ton interrogation. A mon avis il n'y a pas de portes pour nous mettre à l'abri. Ma réponse plus que de réfléchir au sens des choses, ou chercher a prendre du recul, a été de m'attacher le plus possible à l'instant présent pour retrouver un équilibre. (C'est assez curieux et paradoxal dans un sens, car je conceptualise et prend du recul facilement même si je suis sensible.)Mireille a écrit :
C'est la clé de cette porte que je cherche et que je ne trouve pas, Greem. Suite au décès, il y a quelques années d'une personne, j'avais dit à un ami que je m'arrangerais pour créer une distance volontaire pour ne plus m'attacher aux gens, même pas mon chum. J''y arrive un peu, mais je sens que c'est un subterfuge que je m'applique à moi-même.
"Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions." Boulet
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Re: Le détachement et non l'indifférence
Bonjour Mireille,Mireille a écrit :
C'est un peu stupide de juger en surface. J'avais écouté une émission qui parlait de la génèse du problème israelo palestinien, ca prend beaucoup beaucoup de recherche pour bien saisir la situation actuelle.
C'est notre méconnaissance des choses qui nous fait le plus souffir, je crois, dans tout.
La méconnaissance des choses ne souffrir que ceux...qui en souffrent !
Il y a des érudits qui sont heureux. il y a de parfaits incultes...parfaitement heureux ! La connaissance ne mène pas au bonheur. Elle mène à la connaissance. Pourquoi vouloir vous couper de vos sentiments ou émotions ? Quelle drôle d'idée ? Il y a des émotions qui rendent tristes, il y a des émotions qui rendent gai. La connaissance vous permettra de connaître la mécanique neurologique de ces émotions. Génial. Mais la connaissance n'en annulera jamais la cause !
J'ai l'impression que vous avez eu 2 vies : une vie tournée vers un monde sensible, qui vous a déçu ou n'a pas répondu à vos attentes.
Puis vous avez opté pour un monde fait de rigueur, de raison et de lois scientifique...(qui vous donne sûrement plus de certitudes mais peut-être pas de sérénité ?!)
Le conflit Israëlo-palestinien ? Il a commencé il y a des centaines d'années et imbrique étroitement histoire, géographie, histoire des religions, politique...La seule compréhension parfaite et complète de ce qui ne représente qu'une toute petite partie de l'histoire humaine demanderait 10 vies.
Mais vous avez choisi la voie de la raison et de la connaissance. Alors, voulant vous rassurer par la maitrise de tout, vous épuisez votre cerveau, voulant mettre derrière chaque effet une cause raisonnée.
L'illusion de l'omniscience est épuisante et ne crée que de l'angoisse...
C'est la difficulté de vouloir vivre dans un monde où tout est raison et rectitude : on se fait vachement de mal pour essayer de donner un sens et une logique là où il n'y en strictement pas. On se trouve vite limité par le mur de ses connaissances.Greem a écrit :Je pense que la différence se situe au niveau de nos émotions : On peut considérer l'importance de quelque chose sans y être affecté personnellement. Étant moi même quelqu'un de très sensible, j'essaie de me détacher tant bien que mal de certaines émotions qui finissent par être néfaste pour moi, sans pour autant négliger les causes et les valeurs que je défends.Mireille a écrit :Comment peux-on arriver à être détaché et non indifférent.
C'est difficile.
L'analyse permanente, l'illusion de la maîtrise de son affect par la raison, ça ne marche pas, comme vous le dites.
La médecine occidentale propose des solutions chimiques très efficace contre ses angoisses parait-il. Vous devriez essayer la chimie : la science prouve que cela fonctionne...
(Et puis il y a les maîtres du détachement. Ils sont bouddhistes et ont développé une philosophie et des méthodes méditatives qui apportent le détachement. Mais d'aucun disent qu'il s'agit là de zozoteries...Sachons raison garder...)
Re: Le détachement et non l'indifférence
Salut Lorangebleue,
Qu'entend tu par "cause" ?
Si tu entend annuler ou provoquer des émotions par la connaissance, c'est possible.
ll suffit, généralement, de provoquer des modifications chimiques sur les neurotransmetteurs ou de décuire leurs impacts avec la prise d'autres produits.
Bien entendu, ce sont des methodes "artificielles", avec un impact souvent lourd en terme d'effet secondaire, qui ne sont pas prescriptible pour devenir "heureux" sur le long terme...
Et comme tu dit, on va aussi vite être limité par les limites de nos connaissances quand à aider plus que dans la forme le cerveaux. C'est pourquoi on est obligé d'avoir un pilier principale à un traitement : un suivis psychologique.
Le suivis psychologique est une illustration parfaite que tout ne peut pas tourner autour de la raison, effectivement.
Mais l'un n’empêche pas l'autre. Il n'y à pas de choix à faire entre la raison et l’émotion/ressentit.
Il faut utiliser les deux comme on le souhaite et comme on le peut.
Edit : mais oui ils proposent des principes intéressants.
On notera qu'il n'y à pas besoin d’être Bouddhiste pour le pratiquer ceci-dit (ouf)
Globalement d'accord avec l’ensemble de ton post sauf peut-être le passage cité plus haut.La connaissance vous permettra de connaître la mécanique neurologique de ces émotions. Génial. Mais la connaissance n'en annulera jamais la cause !
Qu'entend tu par "cause" ?
Si tu entend annuler ou provoquer des émotions par la connaissance, c'est possible.
ll suffit, généralement, de provoquer des modifications chimiques sur les neurotransmetteurs ou de décuire leurs impacts avec la prise d'autres produits.
Bien entendu, ce sont des methodes "artificielles", avec un impact souvent lourd en terme d'effet secondaire, qui ne sont pas prescriptible pour devenir "heureux" sur le long terme...
Et comme tu dit, on va aussi vite être limité par les limites de nos connaissances quand à aider plus que dans la forme le cerveaux. C'est pourquoi on est obligé d'avoir un pilier principale à un traitement : un suivis psychologique.
Le suivis psychologique est une illustration parfaite que tout ne peut pas tourner autour de la raison, effectivement.
Mais l'un n’empêche pas l'autre. Il n'y à pas de choix à faire entre la raison et l’émotion/ressentit.
Il faut utiliser les deux comme on le souhaite et comme on le peut.
Il n'y à pas qu'eux...(Et puis il y a les maîtres du détachement. Ils sont bouddhistes et ont développé une philosophie et des méthodes méditatives qui apportent le détachement. Mais d'aucun disent qu'il s'agit là de zozoteries...Sachons raison garder...)
Edit : mais oui ils proposent des principes intéressants.
On notera qu'il n'y à pas besoin d’être Bouddhiste pour le pratiquer ceci-dit (ouf)

Re: Le détachement et non l'indifférence
Les émotions sont en général rebelles à la raison: plus on essaye de les contrôler et moins elles nous écoutent. C'est le même phénomène qui s'applique quand on essaye de raisonner un croyant, il va se braquer contre tout ce qui pourrait contredire ses sacro-saintes croyances (qui reposent avant tout sur des émotions), contrairement à un scientifique qui n'hésitera pas à remettre ses hypothèses en question à la lumière de faits nouveaux.Mireille a écrit :A quel moment doit-on prendre le contrôle ?
Re: Le détachement et non l'indifférence
Sauf que si tu additionnes toutes les tranches de boeuf que tu as mangées dans ta vie ça te fait quelques boeufs sur la conscience.25 décembre a écrit :Tu ne veux pas faire de mal aux animaux en mangeant une tranche de bœuf, tout en sachant que cet animal serait abattu quand même pour servir de nourriture à cent autres personnes.
- 25 décembre
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Re: Le détachement et non l'indifférence
Je ne suis coupable de rien, je n'ai jamais été la cause de la mort d'un bœuf en particulier. Depuis le temps que je mange de la viande le premier bœuf serait mort de vieillesse. Autant qu'il serve à nourrir les gens.Raphaël » 26 Juin 2016, 14:07Sauf que si tu additionnes toutes les tranches de boeuf que tu as mangées dans ta vie ça te fait quelques boeufs sur la conscience.25 décembre a écrit :
Tu ne veux pas faire de mal aux animaux en mangeant une tranche de bœuf, tout en sachant que cet animal serait abattu quand même pour servir de nourriture à cent autres personnes.
J'ai pris la peau de mon chien pour m'en faire un manteau. Nos autochtones ont fait de même pendant des milliers d'années. Nous utilisons la nature pour nous garder en vie. Si j'ai froid aux pieds en hiver je me fais des bottes en peau de phoques.
Merci de votre réponse intelligente
Re: Le détachement et non l'indifférence
Sérieux ?J'ai pris la peau de mon chien pour m'en faire un manteau.


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Re: Le détachement et non l'indifférence
Notre imagination pousse les émotions à un niveau plus élevé, la raison peut modérer cette imagination et garder nos émotions à un niveau gérable.Raphaël » 26 Juin 2016, 14:06
Les émotions sont en général rebelles à la raison: plus on essaye de les contrôler et moins elles nous écoutent. C'est le même phénomène qui s'applique quand on essaye de raisonner un croyant, il va se braquer contre tout ce qui pourrait contredire ses sacro-saintes croyances (qui reposent avant tout sur des émotions), contrairement à un scientifique qui n'hésitera pas à remettre ses hypothèses en question à la lumière de faits nouveaux.
C'est un très mauvais exemple de comparer les croyants aux émotions. Un croyant ou un non croyant, si tu lui marche sur le pied aura des émotions qui ne seront en aucun cas dictées par sa croyance ou son athéisme. Le fait de comprendre scientifiquement le processus qui t'a causé la douleur puis l'émotion de colère, ne diminuera pas ton attitude face à celui qui t'a marché sur le pied.
Si ton imagination te fait croire que tu as le pied cassé, que tu ne pourras pas aller danser le prochain dimanche etc, ta colère n'en sera que plus grande. Si tu te raisonnes et que tu t'arrête aux faits, tu constatera que la personne est ta mère, qu'elle n'a pas eu l'intention de te blesser, que le mal n'est sommes toute pas si grand. Alors tu pourras refouler ta colère avant qu'elle ne s'exprime.
Merci de votre réponse intelligente
Re: Le détachement et non l'indifférence
Et si c'était des tranches d'humain que tu mangeais est-ce que tu dirais la même chose ?25 décembre a écrit :Je ne suis coupable de rien, je n'ai jamais été la cause de la mort d'un bœuf en particulier.
- 25 décembre
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Re: Le détachement et non l'indifférence
La soie ni le coton ne poussent au Québec. À cette époque, dans mon coin de pays, seuls les peaux pouvaient nous vêtir.Nicolas78 » 26 Juin 2016, 16:19
Sérieux ?(ya le coton aussi, après est-ce que le coton est moins vivant qu'un chien mort...
Merci de votre réponse intelligente
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Re: Le détachement et non l'indifférence
Si cet humain sert à nourrir mon clan pour éviter notre mort, alors dégustons avant qu'il ne me déguste.Raphaël » 26 Juin 2016, 16:32Et si c'était des tranches d'humain que tu mangeais est-ce que tu dirais la même chose ?25 décembre a écrit :
Je ne suis coupable de rien, je n'ai jamais été la cause de la mort d'un bœuf en particulier.
Merci de votre réponse intelligente
Re: Le détachement et non l'indifférence
Drôle de comparaison. Ta réponse sous-entend deux choses: si on ne mange pas de boeuf on va mourir de faim ou bien ce sont eux qui vont nous manger.25 décembre a écrit :Si cet humain sert à nourrir mon clan pour éviter notre mort, alors dégustons avant qu'il ne me déguste.
J'ai l'impression que tu confonds les boeufs avec le minotaure.
Re: Le détachement et non l'indifférence
Bonjour 25,
Je n'ai encore lu aucun de ses livres, mais je le ferai.
''Dans une tribune publiée dans le New York Times le 19 février 2015, il expliquait être confronté à la nécessité de « choisir comment vivre » les mois qu’ils lui restaient afin qu'ils soient les plus « riches, profonds et productifs ».
À cette exigence intenable, il répondait simplement en citant David Hume, son philosophe de prédilection, qui affirmait dans une autobiographie rédigée en un seul jour, l’un de ses derniers livres : « Ce dérangement m’a fait très peu fait souffrir physiquement ; et, ce qui est plus étrange, ne m’a, nonobstant le grand déclin de ma personne, jamais fait souffrir un seul moment de l'abattement de mes esprits […]. J’éprouve toujours la même ardeur pour les études, et la même joie en société ».'' Tiré de ce magazine http://www.philomag.com/lepoque/breves/ ... acks-11994
***
Il y a des hommes, comme cet homme, Oliver Sacks, qui je le pense, ne rende leur dernier souffle que dans l'inspiration d'un idée. Il ne s'arrête jamais, même pas pour mourrir25 décembre a écrit :Exact, Il se recentre sur lui et les gens qui sont près de lui. Il n'a plus de temps à dépenser même pour les choses importantes mondialement, il met ces choses de côté, il se doit de penser à lui avant de mourir.

''Dans une tribune publiée dans le New York Times le 19 février 2015, il expliquait être confronté à la nécessité de « choisir comment vivre » les mois qu’ils lui restaient afin qu'ils soient les plus « riches, profonds et productifs ».
À cette exigence intenable, il répondait simplement en citant David Hume, son philosophe de prédilection, qui affirmait dans une autobiographie rédigée en un seul jour, l’un de ses derniers livres : « Ce dérangement m’a fait très peu fait souffrir physiquement ; et, ce qui est plus étrange, ne m’a, nonobstant le grand déclin de ma personne, jamais fait souffrir un seul moment de l'abattement de mes esprits […]. J’éprouve toujours la même ardeur pour les études, et la même joie en société ».'' Tiré de ce magazine http://www.philomag.com/lepoque/breves/ ... acks-11994
***
Si les gens ne mangeraient plus de viande, il n'y aurait plus aucun d'abattus.25 décembre a écrit :Tu ne veux pas faire de mal aux animaux en mangeant une tranche de bœuf, tout en sachant que cet animal serait abattu quand même pour servir de nourriture à cent autres personnes.
Re: Le détachement et non l'indifférence
Bonjour Miraye,miraye a écrit : Même si les termes étaient différents pour moi, pour avoir vécu un décès qui en plus du chagrin à remis en cause le sens de ma vie je comprend ton interrogation. A mon avis il n'y a pas de portes pour nous mettre à l'abri. Ma réponse plus que de réfléchir au sens des choses, ou chercher a prendre du recul, a été de m'attacher le plus possible à l'instant présent pour retrouver un équilibre. (C'est assez curieux et paradoxal dans un sens, car je conceptualise et prend du recul facilement même si je suis sensible.)
Oui se concentrer sur ce qu'on a à faire, permet de ne pas laisser trop de pensées nous envahir. La personne que vous avez perdue devait être très proche de vous pour que vous remettiez en cause le sens de votre vie. J'ai un peu de difficulté à comprendre le mot conceptualiser.
Je voulais retrouver une citation, pour vous la partager, mais je ne la retrouve pas, mais ca disait quelque chose comme qu'il ne fallait pas en plus d'avoir mal souffrir de sa souffrance parce qu'alors là ça devenait difficile de se sortir rapidement d'un état.
- Lulu Cypher
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Re: Le détachement et non l'indifférence
Dans le contexte, c'est prendre du recul pour faire abstraction, le plus possible, de la réalité tout en créant un concept plus général qui la représente mais qui est moins chargée émotivementMireille a écrit :J'ai un peu de difficulté à comprendre le mot conceptualiser
PS : je ne sais plus si je suis clair ou pas
Et Dieu dit : « que Darwin soit »
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Les animaux sont moins intolérants que nous : un cochon affamé mangera du musulman (P. Desproges)
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Attention ce post est susceptible (lui-aussi) de contenir des traces d'humour. L'auteur tient à signaler qu'il décline toute responsabilité quant aux conséquences de leurs mésinterprétations.
Re: Le détachement et non l'indifférence
Sauf qu'on ne pourra jamais empêcher les gens d'en consommer. Par contre on peut dénoncer la surconsommation de viande et ses effets pernicieux sur l'environnement et la santé.Mireille a écrit :Si les gens nemangeraientmangeaient plus de viande, il n'y aurait plus aucun d'abattus.
Re: Le détachement et non l'indifférence
Bonjour Lorangebleue,Lorangebleue a écrit :Bonjour Mireille,Mireille a écrit :
C'est un peu stupide de juger en surface. J'avais écouté une émission qui parlait de la génèse du problème israelo palestinien, ca prend beaucoup beaucoup de recherche pour bien saisir la situation actuelle.
C'est notre méconnaissance des choses qui nous fait le plus souffir, je crois, dans tout.
La méconnaissance des choses ne souffrir que ceux...qui en souffrent ![
Ne pas pouvoir aller au fond des choses mène à toutes les dérives que l'on connait. Malheureusement, nous ne sommes pas tous équipés ou intéressés pour faire le tour de chaque préocupation vécue dans notre société ou en nous-même.
La connaissance représente tout ce qui a été vécu et inscrit dans une mémoire quelque part. C'est une exploration illimitée, un monde sans fin, l'histoire de notre monde. C'est un privilège inégalable que de pouvoir voir, entendre, lire et écrire, toucher du bout des doigts des livres de recherche qui parfois contienne l'expérience d'une vie.Lorangebleue a écrit :La connaissance ne mène pas au bonheur. Elle mène à la connaissance.
Je crois que je verrais et vivrais ma vie autrement si je comprenais les mécanismes internes qui activent mes émotions et je pense que ce pourrait être l'idéal pour bien des gens qui n'arrivent pas à se comprendre et qui donnent trop d'importance à leurs pensées. Peux-être aussi, si nous pourrions bien instruire les gens de leur état y aurait-il moins de maladie mentale qui se développerait.Lorangebleue a écrit :Pourquoi vouloir vous couper de vos sentiments ou émotions ?
Quand vous comprenez pourquoi vous avez peur de quelque chose, vous avez toutes les chances de trouver un moyen pour vous en sortir.Lorangebleue a écrit :Mais la connaissance n'en annulera jamais la cause !
J'essai aujourd'hui de me faire une idée des choses sur plus que ce que mon imagination me suggère.Lorangebleue a écrit :J'ai l'impression que vous avez eu 2 vies : une vie tournée vers un monde sensible, qui vous a déçu ou n'a pas répondu à vos attentes.
Puis vous avez opté pour un monde fait de rigueur, de raison et de lois scientifique...(qui vous donne sûrement plus de certitudes mais peut-être pas de sérénité ?!)
Pas vraiment, si vous prenez le temps d'écouter ceux qui ont fait des recherches.Lorangebleue a écrit :Le conflit Israëlo-palestinien ? Il a commencé il y a des centaines d'années et imbrique étroitement histoire, géographie, histoire des religions, politique...La seule compréhension parfaite et complète de ce qui ne représente qu'une toute petite partie de l'histoire humaine demanderait 10 vies.
Si vous cherchez la cause de votre impulsivité maladive, par exemple, ca peut vous servir, ne pensez-vous pas ?Lorangebleue a écrit :voulant mettre derrière chaque effet une cause raisonnée.
Re: Le détachement et non l'indifférence
Bonsoir Lulu,Lulu Cypher a écrit :Dans le contexte, c'est prendre du recul pour faire abstraction, le plus possible, de la réalité tout en créant un concept plus général qui la représente mais qui est moins chargée émotivementMireille a écrit :J'ai un peu de difficulté à comprendre le mot conceptualiser
PS : je ne sais plus si je suis clair ou pas
Prendre du recul, ça se comprend bien, mais créer un concept plus général par dessus, c'est plus difficle à saisir sans un exemple.
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