Psyricien a écrit : Si et seulement si vous pouvez démontrer qu’il y a bijection entre les espaces bien/mal et plaisir/souffrance.
Dès le moment ou cette condition n’est pas requise, toute tentative de l’utiliser pour objectiver "bien/mal" devient subjective.
Je comprends. Et c’est en effet logique.
Psyricien a écrit :
Le "mal" en lui même pouvant revêtir des aspect "bien", comme l’exprime la phrase "un mal pour un bien", il est alors vainc de vouloir inférer le "bien" et le "mal" à partir du "plaisir" et de la "souffrance". Le liens qui unit ces notions est a géométrie variable selon les individus/groupes, c’est pour cela qu’on ne parle pas d’objectivité.
En pratique c’est effectivement le cas à cause de considérations et d’intérêts divers qui divergent entre tous. Mais ce n’est pas parce que les besoins, les intérêts et les objectifs diffèrent selon chaque individu qu’à la base, le processus requis pour satisfaire ces derniers, pour générer de la satisfaction et du plaisir (
« bien ») est subjectif.
Traitons uniquement des individus de façon séparée, sans confrontation d’idées, d’envies ou d’opinions (
nous y reviendrons ensuite et de toute façon je suis d’accord), car il n’y a qu’un tout petit point précis où je ne suis pas d’accord avec toi (
le reste concernait principalement ton attitude, mais le sujet est clos en ce qui me concerne).
Lorsqu’un effort est requis afin d’arriver à nos fins, ce dernier effort est librement consenti (
pas imposé par une autre volonté). Du coup, la nature des efforts (
qui n’est qu’une question de « degré de souffrance » en fait, au delà des mots) n’a pas à être décomposée et considérée comme étant du « mal » prouvant la non-bijection puisqu’il ne s’agit que du processus nécessaire pour produire l’effet souhaité.
En logique mathématique, les éléments, bijectifs ou non, sont « non vivants », statiques et « figés » dans un « présent absolu ». Il est difficile de transposer ça dans une réalité dynamique où les « éléments » concernés ont une conscience, des envies et peuvent anticiper les effets résultante de certaines actions.
Ramenons ça à du concret. Un mec souffre de sa condition. Il doit changer son alimentation et faire plus d’exercice physique. Les efforts et les souffrances qu’il devra effectuer et endurer pour obtenir ce qu’il veut (
nécessairement du « bien », de la satisfaction en finalité) ne sont en réalité qu’une dynamique d’action/réaction qui est présente en tout et pour tout (
ça ne concerne pas uniquement les cultes de la souffrance). Je veux un nouveau PC? J’dois me lever, marcher, conduire, convaincre m'dame de piocher dans le compte de banque (
enfin, moi j'ai pas ce problème 
), bref fournir tout un tas d’actions pour obtenir ce que je veux. Le lion à faim? Il doit lever son postérieur et aller chasser les gazelles! Le religieux anticipe le plaisir de la « rédemption », il fournira les efforts qu’il croit nécessaires pour l’atteindre, etc. Et c’est comme ça pour tout être vivant qui anticipe (
à raison ou à tort) ce qui lui procurera « du bien » : il doit nécessairement fournir un effort pour l’obtenir, d’une façon ou d’une autre. Du coup, peu importe le degré d’effort~souffrance requis par un être qui veut satisfaire son besoin et atteindre l’effet anticipé (
réel ou non), dire « qu’un mal pour un bien » démontre la non-bijection m’apparait être une erreur (
de transposition mathématique), àmha, qui consiste à décomposer le processus nécessaire à l’obtention de tout effet (
objectif ou besoin). Autrement dit, l’obtention de tout « bien » requiert un « prix » d’efforts et de souffrances (
comme tout mouvement requiert une dépense d’énergie, si ça te parle plus sous cette forme). Au-delà de la forme, en tant que « process », on ne s’en sort pas. Il n’y a rien de plus concret et objectif.
Donc évoquer les « cultes de la souffrance » n’est même pas nécessaire, pertinent ou utile puisqu’au-delà de la forme et excepté le degré de « dépense d’énergie » qui diffère, rien n’échappe à ce « culte » qui n’est en fait qu’un «
process obligé » à l’obtention de tout et n’importe quoi! Du coup, la dépense requise pour obtenir quelque chose n’a pas à être « polarisé » ou opposé à la finalité puisque c’est une condition nécessaire à toute action, de toute façon.
Ce qui, pour moi, me parait une évidence, un truisme, c’est que tous les êtres vivants ont objectivement la même perception basique de ce qui est « bien/mal » — les concernant — à la base : satisfaction et plaisir
VS insatisfaction et souffrances. Et c’est en cela, bien avant d’introduire les confrontations d’envies, de besoins et d’idées entre les individus, que je rejoins l’idée de Jean7 (
en partie, il pousse trop par la suite): dès la naissance, tous les humains expérimentent les mêmes référents basiques et objectifs concernant la souffrance et la satisfaction.
Mais bon, il est vrai que cela n’a que plus ou moins d’incidence et d’intérêt dès qu'on est plusieurs à interagir ensemble (
encore plus arrivé à la complexité d’une société de plusieurs individus cherchant tous à satisfaire leurs besoins). Et c’est là, lorsqu’on commence à expérimenter les confrontations entre plusieurs (
l’obtention de mon besoin~plaisir amoindrit ou empêche celui d’un autre être vivant et vice versa. Merde, que faire? Lois du plus fort? Compromis? Manipuler? Etc..) que la subjectivité et l’arbitraire s’introduiront selon les intérêts et les besoins divergents, ce qui nécessite alors, dans toute famille, clans, groupe, société, le concours de raisonnements « éthico-philosophique » ou religieux tentant plus ou moins rationnellement de créer des règles permettant un minimum de cohabitation.
Et, en effet, comme le suggère Babel (
autres idée intéressante), cela est probablement une nécéssité découlant de l’évolution afin de permettre et favoriser la survie par la force du nombre.