Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

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LoutredeMer
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Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#1

Message par LoutredeMer » 05 sept. 2016, 17:51

Salut, :)

Si dans nos pays industrialisés nous bénéficions d'une excellente médecine et d'un sytème de santé performant, et que l'espérance de vie s'est notablement allongée pour tous, il reste cependant que des inégalités entre patients sont observables et à déplorer. Ces inégalités sont imputables aux médecins, aux laboratoires pharmaceutiques, aux chercheurs ou à l'état. Elles sont liées au niveau social, au sexe, à l'age, à la répartition géographique.

- Le tiers payant : d'abord une différence entre France et Canada, non des moindres : alors que depuis plus de 40 ans le Canadien ne débourse rien chez le médecin, le Francais doit avancer les frais (sauf CMU). Ce qui entraine le fait que les plus pauvres évitent ou diffèrent la consultation. D'ailleurs, on assiste actuellement à un bras de fer entre médecins et l'état qui travaille pour cette exonération. Cette opposition médecins-état remonte à 1920

- La cotisation à une mutuelle en France (prenant en charge la différence entre le montant de la consultation ou du médicament et la part remboursée) ne peut pas etre payée par les familles les plus pauvres. Cela prend spécialement tout son sens pour les dents et les yeux (+ des tarifs en dépassement exhorbitant). Ajoutons à cela de nombreux médicaments qui ne sont plus remboursés (ou très peu, ou seulement par la mutuelle).

Par conséquent, alors que cela devrait diminuer, on observe une augmentation des personnes renoncant aux soins médicaux en France (33% en 2013 contre 28% en 2012).

- Le dépassement d'honoraires : il remonte à 1930 voté par une loi qui modifie celle de 1928. Le médecin fixe le tarif qu'il veut, qui parfois dépasse de plus de 100 euro (Paris et grandes villes) le montant remboursable de la consultation. Les plus pauvres sont encore une fois les plus touchés.

- Refus de soins ou mauvais accueil par certains médecins aux bénéficiaires de la CMU, l'ACS, l'AME, en résumé, aux bénéficiaires des minima sociaux, donc aux plus pauvres(= chomeurs, parents seuls, retraités, handicapés,...). L'Etat français y travaille.

Le constat d'inégalité sociale d'accès aux soins est souligné par ce rapport canadien du début des années 2000 : Le taux global de mortalité infantile au Canada est de 5,8 par 1 000. Toutefois, ce taux est de 5,0 dans le groupe au revenu le plus élevé et de 7,5 dans le groupe au revenu le moins élevé.

Au Canada actuellement, le tauxde mortalité infantile est passé à 4,65 pour mille, ce qui est mieux mais est supérieur à Cuba et la Corée du Sud (mais inférieur aux USA). Bien sur encore une fois,il faut relativiser face à l'Afrique noire, le Pakistan, l'Afghanistan ou la Birmanie entre autres.

Au Canada toujours, et selon l'ACSP, la cinquième tranche la plus pauvre de la population du Canada (un canadien sur 7 est pauvre) présente un taux d’invalidité 358 % plus élevé que la cinquième tranche la plus riche (...). Et les pauvres sont aux prises avec d’importantes inégalités dans d’autres grands domaines de la santé : ils ont 128 % de plus de troubles mentaux et du comportement; 95 % de plus d’ulcères; 63 % de plus d’états chroniques; et 33 % de plus de troubles circulatoires.

- Concernant différences de traitement des jeunes et des personnes agées, il semble que les jeunes soient défavorisés face aux plus agés, et que les petits retraités le soient face aux personnes agées plus riches.

- Il existe une inégalité hommes-femmes devant les médicaments et les protocoles (aucune intention féministe de ma part, je précise).
J'ai scanné un document de Science et Vie d'aout 2014 (Merci à S&V pour sa participation exceptionnelle et involontaire).
https://www.sendspace.com/file/dcfy0j

On peut y lire que :

.Les biologistes s'accordent à expliquer que les organismes des hommes et des femmes sont différents du fait des cocktails d'hormones différents. La différence sexuelle s'exprime aussi dans les cellules (article suivant). Le NIH, gros financeur de la recherche biomédicale, a annoncé en mai 2014 que les laboratoires qu'il soutient commenceraient à tenir compte du sexe dans leurs études car en 2011, un tiers des études publiées en neurosciences, physiologie et biologie ne précisaient pas le sexe des animaux testés. De plus les femmes sont très minoritaires dans les études menées.

. Une demi-dose de vaccin contre la grippe est suffisante pour les femmes. Une dose complète entrainera des effets secondaires inflammatoires plus fréquents que chez les hommes.

.Toutes prescriptions confondues, on observe un risque d'effets secondaires 50% supérieur chez les femmes après prise de médicaments. Ceci remet en cause les protocoles de traitement.

. Une femme victime d'attaque cardiaque met en moyenne 12,5 mn de plus à arriver à l'hopital car les symptomes ne sont pas les memes, et sont moins reconnus.

. La coloscopie vise une région moins touchée chez les femmes (plus haute chez elles). Le diagnostic de cancer peut donc etre retardé.

. la concentration du zolpidem (Stilnox) est plus importante chez les femmes après 8 h.(troubles de la concentration).

. Les raisons en sont que les entreprises pharmaceutiques ne veulent pas doubler leurs couts, explique Susan Phillips, chercheuse à la Queen's University de Kingston au Canada.

. Les enfants sont également défavorisés, prenant les memes médicaments que les adultes mais à doses réduites. Ceci entraine davantage d'effets secondaires Bien sur, il est plus difficile de faire des études sur eux (ils sont moins malades, il faut le consentement des parents, raisons éthiques...)

Deux cas cliniques :

- Malgré l'accord récent de l'ANSM, et la prescription légale dans de nombreux autres pays d'Europe, au Canada, en Australie et certains états américains, le cannabis thérapeutiquereste tabou en France et presque aucun medecin francais ne prescrit du Sativex, utilisé pour soulager la sclérose en plaque, les douleurs chroniques dans certaines pathologies neurologiques, pour la stimulation de l'appétit ou prévention des nausées et vomissements chez les personnes atteintes d'un cancer ainsi que pour l'épilepsie.

"Les prises de position ne sont pas rationnelles", relève le Pr Reynaud, qui reconnaît que beaucoup de médecins réagissent comme le grand public sur cette question.

- Le nouveau traitementde l'hépatite C, efficace à 95%, au cout exhorbitant de 1000 euro le comprimé au USA il y a 2 ans est de ce fait, réservé en France uniquement aux cas sévères de fibrose et de cirrhose (en général irréversible, donc c'est trop tard), en raison du cout exhorbitant pour la sécurité sociale. La ministre de la santé y travaille et a dejà un peu fait baisser le cout par le laboratoire concerné.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#2

Message par julien99 » 05 sept. 2016, 18:59

Pour ajouter quelques observations en Allemagne :
Existence de caisse privées, qui assurent un meilleur paiement des médecins. Conséquence :
- les rendez-vous des patients de caisses privées sont obtenus très rapidement, les autre doivent attendre très longtemps, comparativement. Le médecin a donc tendance à sélectionner ses clients.

Existence d'assurances complémentaires (par ex. chambre individuelles, comme les mutuelles Françaises). Cependant, certaines permettent au patient hospitalisé d'être suivi par le médecin chef lui-même.

Avec le système allemand, il n'y a pas d'avance des frais médicaux. Néanmoins le système accepte les inégalités de soins en fonction du porte-monnaie.
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#3

Message par Invité » 05 sept. 2016, 19:33

LoutredeMer a écrit :- Le tiers payant : d'abord une différence entre France et Canada, non des moindres : alors que depuis plus de 40 ans le Canadien ne débourse rien chez le médecin, le Francais doit avancer les frais (sauf CMU). Ce qui entraine le fait que les plus pauvres évitent ou diffèrent la consultation. D'ailleurs, on assiste actuellement à un bras de fer entre médecins et l'état qui travaille pour cette exonération.
Les frais "accessoires" (en principe illégaux mais que le gouvernement n'arrive pas à interdire) lors d'une visite, exigé par, par exemple, un ophtalmologue, peuvent atteindre (ou même dépasser) 150$ selon les tests requis.

Alors dire qu'au Canada on ne débourse rien chez le médecin c'est inexact.

Il y a de plus en plus de ces frais au fur et à mesure que notre système de santé se privatise. Et bien sûr ça fait que les plus pauvres ne vont pas voir le spécialiste ou doivent attendre une éternité avant d'être traité au public.

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#4

Message par Inso » 05 sept. 2016, 19:43

Bonjour Loutre,

Post très intéressant. Je suis en gros en phase avec toi, mais je vais préciser quelques points, suivant ma vision de choses :a4:

Tiers payant : il me semble que c'est en cours. D'ici 2017, il sera généralisé (sauf, à voir, sur la part complémentaire).
Les + : égalité face aux soins
Les - : risque des accès aux soins abusifs.
Le prix de la consultation étant à la discrétion du médecin, ça fera de toute façon une différence entre riches et pauvres.

Mutuelle: Ben oui, c'est injuste quelque part. Mais je ne vois pas actuellement comment financer le remboursement total des soins. Les hausses de cotisation correspondantes ne sont hélas pas réalistes pour le moment.

Les dépassements d'honoraires: Surtout par les spécialistes. Je prend l'exemple (pas du tout objectif, je l'avoue) des homéopathes : Pourquoi rembourser des consultations chères (50 € minimum) qui ne sont pas basées sur la médecine ? Personnellement je n'ai pas du tout envie de cotiser pour ça.

taux de mortalité infantile suivant les revenus : En fonction des revenus ou en fonction de la façon de vivre (hygiène, alcoolisme, alimentation) ?
Cela fait partie d'un sujet plus vaste, mais dans futur peut-être proche, avec la mise en commun des données médicales, les éléments de surveillance (objets connectés...), il est clair que les assurance vont impacter leur prime en fonction de l'activité (alcool, tabac, sport ...). Je ne vois pas pourquoi les organismes type sécu ne feraient pas de même.

Inégalités hommes-femmes : je n'avais pas idée du sujet, tes liens sont intéressant, je vais m'y pencher.

Cannabis
: je suis bien d'accord. Le temps que les résistances diminuent, ça devrait venir à mon avis.

Hépatite : comme tu le dis, c'est en cours de résolution.

Oui, il y a pas mal d'inégalités, mais tu vois aussi que ça bouge beaucoup et dans le bon sens.
Comme tu le dis, il n'y a rien à voir par rapport à d'autres pays très défavorisés au point de vue sanitaire (et les efforts pour ces pays font aujourd'hui aussi partie de nos coûts).

Je suis en phase avec toi, mais quelques bémols :
- Pour assurer l'égalité, il faut énormément d'argent. Nous ne l'avons pas, et je ne suis hélas pas certain que ça change.
- Pour assurer l'égalité, il va falloir parallèlement renforcer les contrôles (des patients, des médecins, des coûts des médicaments...) c'est à dire pour nous, aller vers moins de secret médical et davantage d'intrusion dans la vie privée.

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#5

Message par lefauve » 05 sept. 2016, 20:42

@Invité,

Il faut dire que le gouvernement actuel fait tout pour privatisé la médecine au québec.
Et cela dure depuis douze ans.
L’erreur est humaine.
La catastrophe est informatique.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#6

Message par LoutredeMer » 06 sept. 2016, 13:22

Julien99 a écrit :Pour ajouter quelques observations en Allemagne :
Existence de caisse privées, qui assurent un meilleur paiement des médecins. Conséquence :
- les rendez-vous des patients de caisses privées sont obtenus très rapidement, les autre doivent attendre très longtemps, comparativement. Le médecin a donc tendance à sélectionner ses clients.

Existence d'assurances complémentaires (par ex. chambre individuelles, comme les mutuelles Françaises). Cependant, certaines permettent au patient hospitalisé d'être suivi par le médecin chef lui-même.

Avec le système allemand, il n'y a pas d'avance des frais médicaux. Néanmoins le système accepte les inégalités de soins en fonction du porte-monnaie.
Merci pour le complément d'info, et si je me fie à cet article , les conséquences en sont :

- Des caisses remplies : 30 milliards d'euro en 2014

- Les hopitaux en pâtissent, beaucoup sont surendettés.

- On constate donc bien plus de décès en Allemagne de certains cancers et d'infarctus. (parfois le double qu'ailleurs)

- Une organisation lourde qui nie à la qualité des soins. En France, on observe aussi des cliniques qui font un meilleur travail (moyennant tarifs plus élevés bien sur) que les hopitaux, alors qu'auparavant c'était le contraire.


Invité a écrit :Les frais "accessoires" (en principe illégaux mais que le gouvernement n'arrive pas à interdire) lors d'une visite, exigé par, par exemple, un ophtalmologue, peuvent atteindre (ou même dépasser) 150$ selon les tests requis.

Alors dire qu'au Canada on ne débourse rien chez le médecin c'est inexact.

Il y a de plus en plus de ces frais au fur et à mesure que notre système de santé se privatise. Et bien sûr ça fait que les plus pauvres ne vont pas voir le spécialiste ou doivent attendre une éternité avant d'être traité au public.
Merci de ces précisions. Votre système de santé tend donc à se rapprocher du notre. Quand je parlais de dépassements d'honoraires, je citais aussi les spécialistes.

Concernant les ophtalmos, je suis dans un désert médical. Aucun ne répond au téléphone car il est surbooké pour 6 mois.

Concernant l'attente, nous constatons en France la meme chose à l'hopital (plusieurs mois) et chez les spécialistes. Quoique lorsqu'ils sont rattachés à des cliniques (donc établissements privés), l'attente est souvent moins longue et les soins sont compétents.


Inso a écrit :Post très intéressant.
Merci :)
taux de mortalité infantile suivant les revenus : En fonction des revenus ou en fonction de la façon de vivre (hygiène, alcoolisme, alimentation) ?
Cela fait partie d'un sujet plus vaste, mais dans futur peut-être proche, avec la mise en commun des données médicales, les éléments de surveillance (objets connectés...), il est clair que les assurance vont impacter leur prime en fonction de l'activité (alcool, tabac, sport ...). Je ne vois pas pourquoi les organismes type sécu ne feraient pas de même.
(....)
Pour assurer l'égalité, il va falloir parallèlement renforcer les contrôles (des patients, des médecins, des coûts des médicaments...) c'est à dire pour nous, aller vers moins de secret médical et davantage d'intrusion dans la vie privée.
Nous sommes d'accord que les revenus et la facon de vivre sont liés, il y a relation de causalité entre les deux. Mais, en France, le respect de la confidentialité est fort et je ne vois pas les assurances ou mutuelles aller fouiller dans l'historique de la Carte Vitale d'un individu. Je suis contre cette intrusion dans la vie privée.

Je viens de trouver cet interview du Monde de 2009, mais toujours d'actualité dans les idées.

Il pointe le système suédois comme un des meilleurs.
Mais s'il faut faire des comparaisons, je préférerais tourner mon regard vers la Suède, qui dépense 2 points de moins de PIB en santé que nous (nous dépensons 11,1 % de notre richesse nationale en santé, les Suédois 9,1 %), et pourtant les résultats de santé sont meilleurs sur tous les points en Suède par rapport à la France. C'est que dans ce système, les professions médicales sont intégrées, coordonnées, participent à l'orientation, l'organisation et la gestion du système, et contribuent à offrir le meilleur soin au moindre coût. En outre, dans ce système, les médecins, les professionnels de santé sont aussi payés pour faire de la prévention
Il parle aussi des dispensaires, disparus aujourd'hui, ou l'on ne payait rien et qui étaient bien pratiques (je me souviens y etre allée en Irlande, étant ado donc fauchée). Sur le meme principe, il existe la PMI en France pour les jeunes enfants, plus économique pour la sécu que les pédiatres..

Il y est dit aussi que les caisses maladies sont pleines quand le pays est en croissance économique.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#7

Message par julien99 » 06 sept. 2016, 19:43

Merci pour le complément d'info, et si je me fie à cet article , les conséquences en sont :

- Des caisses remplies : 30 milliards d'euro en 2014

- Les hopitaux en pâtissent, beaucoup sont surendettés.

- On constate donc bien plus de décès en Allemagne de certains cancers et d'infarctus. (parfois le double qu'ailleurs)

- Une organisation lourde qui nie à la qualité des soins. En France, on observe aussi des cliniques qui font un meilleur travail (moyennant tarifs plus élevés bien sur) que les hopitaux, alors qu'auparavant c'était le contraire.
Pour les excédents des caisses, il s'explique en partie par :
- le réajustement des cotisations sociales en fonction de la santé des caisses
- des médecins généralistes sous-payés, par rapport à la France.
- les médecins ont un budget trimestriel pour différentes prestations. Donc, si le patient s'approche de la fin du trimestre, le médecin refuse souvent de prescrire certains médicaments, des prestations de kinés etc... Le patient devra donc revenir le trimestre d'après si tel est le cas.
- les hôpitaux sont payés forfaitairement pour chaque type de pathologie, et non selon les soins et durée d'hospitalisation effective. Ils ont donc tendance à renvoyer très rapidement les patients chez eux.
- les caisses font de plus en plus de déremboursement pour des prestations, surtout en matière de physiothérapie. Pour certains examens (même en prévention contre le cancer de l'utérus), certains examens sont à la charge des patients.
- les médecins ne prescrivent que très peu de médicaments. En pharmacie, ça n'existe pas que quelqu’un ressorte avec un sachet plein comme c'est le cas en France. Une, maximum deux boites avec un paquet de mouchoirs en papier (c'est pour pleurer, certainement :a2:). Paradoxe, le prix des médocs est exorbitant en comparaison avec les voisins luxembourgeois et français. Il n'est pas rare de payer trois/quatre fois le prix pour le même produit (même molécule, même dosage, même fabricant).

Par contre, je ne suis pas certain que le nombre de cancers et d'infarctus soit sensiblement plus important. La qualité de prise en charge des hôpitaux, c'est comme en France. Il y a des hôpitaux catastrophiques partout.
Mais comme dit, les patients de caisses privées ne sont pas logés à la même enseigne.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#8

Message par Inso » 06 sept. 2016, 21:20

LoutredeMer a écrit :Mais, en France, le respect de la confidentialité est fort et je ne vois pas les assurances ou mutuelles aller fouiller dans l'historique de la Carte Vitale d'un individu. Je suis contre cette intrusion dans la vie privée.
Mais on y vient, petit à petit, voir cet article ou celui-ci. Le pire, c'est que ce sont les assurés qui vont le demander. Puis l'état va davantage croiser les infos de santé des personnes (et c'est bien pour le suivi médical, voir la dépakine). Afin de maîtriser les dépenses de santé, donner (ou vendre ?) quelques infos aux mutuelles/assureurs, ce n'est pas grand chose.
Je suis aussi contre cette intrusion de la vie privée, mais ce n'est pas si simple et ça va être difficile d'y échapper.*
LoutredeMer a écrit :Il y est dit aussi que les caisses maladies sont pleines quand le pays est en croissance économique.
Ya pas de miracle.

* Si j'achète du pastis bio, ça augmenter ou baisser mes cotisations ? :lol:

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#9

Message par Invité » 06 sept. 2016, 22:24

LoutredeMer a écrit :Mais, en France, le respect de la confidentialité est fort et je ne vois pas les assurances ou mutuelles aller fouiller dans l'historique de la Carte Vitale d'un individu. Je suis contre cette intrusion dans la vie privée.
Pour l'historique tu vas sur la page Facebook des individus. :mrgreen:

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#10

Message par Christian » 07 sept. 2016, 18:11

Au Québec, il y aurait $ 5 MILLIARDS par ANNÉE gaspillés en surdiagnostic. Mais, Gaëtan Barrette, notre bon ministre de la santé, préfère jouer dans les structures ou dans le mode de financement dans les établissements de santé du Québec...
« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#11

Message par Kraepelin » 07 sept. 2016, 19:02

LoutredeMer a écrit : Si dans nos pays industrialisés nous bénéficions d'une excellente médecine et d'un sytème de santé performant, et que l'espérance de vie s'est notablement allongée pour tous, il reste cependant que des inégalités entre patients sont observables et à déplorer. Ces inégalités sont ... liées ... au sexe, à l'age, ...
:a7: Pardons?
Tu peux me nommer un pays industrialisé où l'un des sexe est significativement moins bien soigner que l'autre?
Tu peux me nommer un pays industrialisé un groupe d'âge est significativement moins bien soigner que les autres?
LoutredeMer a écrit : Le constat d'inégalité sociale d'accès aux soins est souligné par ce rapport canadien du début des années 2000 : Le taux global de mortalité infantile au Canada est de 5,8 par 1 000. Toutefois, ce taux est de 5,0 dans le groupe au revenu le plus élevé et de 7,5 dans le groupe au revenu le moins élevé.
C'est un abus d'interprétation courant, mais qui m'agace toujours beaucoup. La mortalité infantile n'est pas plus grande chez les pauvres parce que les enfants pauvres recevraient de moins bons services médicaux. Il y a bien d'autres explications possibles et franchement plus vraisemblables:
pauvreté = manque d'instruction = mauvaises habitudes de vie = mauvaise alimentation = plus de tabac = bébé de petit poigs = etc, etc.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#12

Message par Inso » 07 sept. 2016, 19:15

Bonjour,
Merci Christian pour cet article très intéressant (ce post en fourmille :) )
Christian a écrit :Au Québec, il y aurait $ 5 MILLIARDS par ANNÉE gaspillés en surdiagnostic.
Pour résumer :
- Trop d'interventions au moindre problème détecté par des dépistages trop nombreux (Cancer du sein, prostate, thyroide *)
- Volonté de faire plaisir au patient. Trop de médecins prescrivent des médicaments/examens pour rassurer leurs patients clients.
- Internet ! : Le patient ayant recherché sur le net ce qu'il a, a vu plein de maladies très graves et donc arrive chez le médecins en demandant plein d'examens.
- Les industriel, qui forcément en profitent.
- L'âge : pour pas mal de maladies (mal au genoux **, cancer de la prostate...) il vaut mieux ne rien faire que de faire une intervention / médication plus risquée. Mais il est parfois difficile d'expliquer cela au patient.

Je note quelques extraits qui me plaisent bien :
"Le système public est en train d’abandonner les examens annuels depuis que, en 2012, une étude des chercheurs de la Collaboration internationale Cochrane a montré que ces visites ne faisaient pas diminuer le taux de mortalité ni le risque de maladie grave. Bien des médecins de famille s’en réjouissent : ils vont enfin pouvoir passer du temps à soigner les malades plutôt que de chercher des problèmes aux gens en bonne santé !"

il est temps de se sevrer de cette médecine qui en fait trop. « Mettons des kinésiologues et des nutritionnistes dans les groupes de médecins de famille, chargeons tous les ministères de faire en sorte que nous vivions dans un monde plus sain, et tout le monde s’en portera beaucoup mieux ! »


* Surdiagnostic dont les statistiques ont été un peu trop utilisées par les anti nucléaires.
** Désolé Loutre, j'ai pas pu résister :lol:

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#13

Message par Christian » 07 sept. 2016, 19:48

Kraepelin a écrit : Tu peux me nommer un pays industrialisé où l'un des sexe est significativement moins bien soigner que l'autre?
En France, la pratique médicale et l'enseignement restent encore assez en mode «patriarcal». Il y a les médicaments qui sont plus adaptés aux hommes qu'aux femmes (Science & Vie août 2014, no1163)

Je note que tu écris significativement, alors que Loutre n'a pas appuyé ses écrits aussi fortement...
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#14

Message par Kraepelin » 07 sept. 2016, 21:20

Salut Christian
Cet article est long et commence par un braillage à propos d'une caricature dans une salle d'internet qui ...

Sérieux? C'est bien ça ta preuve que les femmes sont significativement moins bien soignées que les hommes en France?
:a4:
S'il y a des faits significatifs plus loin dans l'article soit gentil de me les extraire. :noie:
Christian a écrit : Il y a les médicaments qui sont plus adaptés aux hommes qu'aux femmes (Science & Vie août 2014, no1163)

Article illisible! Il est bien possible que les gars soient plus enclint à se porter volontaires pour des tests pharmaceutiques et que, conséquement, les RX soient plus adaptés à eux. Est-ce la preuve d'une inégalité sociale en matière de santé? Je te soulignerait, par ailleurs, que les femmes, au Québec, consultent plus souvent les services de santé que les hommes et que le dispositif est mieux adapté à leurs besoins. Est-ce une preuve d'une inégalité sociale en matière de santé dont serait victime les hommes.

:lol:
Christian a écrit : Je note que tu écris significativement, alors que Loutre n'a pas appuyé ses écrits aussi fortement...
Si ce n'est pas significatif, pourquoi en parler?
:chapeau:
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Au moins dix ans de retard...

#15

Message par Cartaphilus » 07 sept. 2016, 21:40

Salut à tous.
Préoccupation tardive en France, comme le reconnaît l'Académie de médecine :
Dans sa note d'information de juin 2016, l'[url=http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2016/06/PARITE%C2%B4-V3-5-JUIN.pdf]Académie de médecine[/url] a écrit :Les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant la maladie et doivent donc être traités différemment. Plusieurs pays européens ont déjà adapté en conséquence leur recherche scientifique et leurs stratégies thérapeutiques, prenant ainsi au moins dix ans d'avance par rapport à la France, où sous prétexte de parité, on évite de reconnaître les différences entre les hommes et les femmes, au mépris des évidences scientifiques et de l'intérêt même de la santé des femmes... et des hommes.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#16

Message par Christian » 07 sept. 2016, 22:29

Merci Cartaphilus, c'est ce que je cherchais. Tout ce que j'avais trouvé, c'était l'article de Science & Vie que j'avais lu, il y quelque temps...
Kraepelin a écrit :Cet article est long et commence par un braillage à propos d'une caricature dans une salle d'internet qui ...
C'est un article qui corrobore le témoignage des étudiants français en médecine qui viennent faire un stage ici à Montréal. Étudiants des deux sexes en passant...
Kraepelin a écrit :Je te soulignerait, par ailleurs, que les femmes, au Québec, consultent plus souvent les services de santé que les hommes et que le dispositif est mieux adapté à leurs besoins.
L'application du dosage des médicaments n'est pas la même ici qu'en France?
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#17

Message par Kraepelin » 07 sept. 2016, 23:22

Christian a écrit : L'application du dosage des médicaments n'est pas la même ici qu'en France?
Le dosage de visite chez le médecin n'est, en effet, pas le même. Le dosage de psychothérapie également est plus précoce, plus fréquent et plus prolongé ... :mrgreen:

http://www.statcan.gc.ca/pub/89-503-x/2 ... 43-fra.htm
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip869.pdf
Dernière modification par Kraepelin le 07 sept. 2016, 23:36, modifié 1 fois.
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Re: Au moins dix ans de retard...

#18

Message par Kraepelin » 07 sept. 2016, 23:35

Cartaphilus a écrit : Préoccupation tardive en France, comme le reconnaît l'Académie de médecine :
Si elles sont victimes d'une déséquilibre significatif en leur défaveur, pourquoi l'espérance de vie des femmes est meilleurs dans nos sociétés et ailleurs, comme c'est le cas des afro-américains par exemple?
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#19

Message par LoutredeMer » 08 sept. 2016, 00:01

Kraepelin a écrit :
LoutredeMer a écrit : Si dans nos pays industrialisés nous bénéficions d'une excellente médecine et d'un sytème de santé performant, et que l'espérance de vie s'est notablement allongée pour tous, il reste cependant que des inégalités entre patients sont observables et à déplorer. Ces inégalités sont ... liées ... au sexe, à l'age, ...
:a7: Pardons?
Tu peux me nommer un pays industrialisé où l'un des sexe est significativement moins bien soigner que l'autre?
Tu peux me nommer un pays industrialisé un groupe d'âge est significativement moins bien soigner que les autres?
Kraepelin a écrit :
Christian a écrit : Il y a les médicaments qui sont plus adaptés aux hommes qu'aux femmes (Science & Vie août 2014, no1163)

Article illisible!
Zut, j'étais en mode soirée mais quand je vois ca, je me sens obligée de me connecter.

Je me suis fait suer à scanner 7 pages, et à constituer un pdf et à l'envoyer en ligne... pour que tu ne le lises pas.... Le mode braillage c'est toi qui le prends, arrete de t'exciter et lis cet article, s'il te plait, ainsi que mon simple résumé de ce document.
Loutredemer a écrit :- Il existe une inégalité hommes-femmes devant les médicaments et les protocoles (aucune intention féministe de ma part, je précise).
J'ai scanné un document de Science et Vie d'aout 2014 (Merci à S&V pour sa participation exceptionnelle et involontaire).
https://www.sendspace.com/file/dcfy0j

On peut y lire que :

.Les biologistes s'accordent à expliquer que les organismes des hommes et des femmes sont différents du fait des cocktails d'hormones différents. La différence sexuelle s'exprime aussi dans les cellules (article suivant). Le NIH, gros financeur de la recherche biomédicale, a annoncé en mai 2014 que les laboratoires qu'il soutient commenceraient à tenir compte du sexe dans leurs études car en 2011, un tiers des études publiées en neurosciences, physiologie et biologie ne précisaient pas le sexe des animaux testés. De plus les femmes sont très minoritaires dans les études menées.

. Une demi-dose de vaccin contre la grippe est suffisante pour les femmes. Une dose complète entrainera des effets secondaires inflammatoires plus fréquents que chez les hommes.

.Toutes prescriptions confondues, on observe un risque d'effets secondaires 50% supérieur chez les femmes après prise de médicaments. Ceci remet en cause les protocoles de traitement.

. Une femme victime d'attaque cardiaque met en moyenne 12,5 mn de plus à arriver à l'hopital car les symptomes ne sont pas les memes, et sont moins reconnus.

. La coloscopie vise une région moins touchée chez les femmes (plus haute chez elles). Le diagnostic de cancer peut donc etre retardé.

. la concentration du zolpidem (Stilnox) est plus importante chez les femmes après 8 h.(troubles de la concentration).

. Les raisons en sont que les entreprises pharmaceutiques ne veulent pas doubler leurs couts, explique Susan Phillips, chercheuse à la Queen's University de Kingston au Canada.

. Les enfants sont également défavorisés, prenant les memes médicaments que les adultes mais à doses réduites. Ceci entraine davantage d'effets secondaires Bien sur, il est plus difficile de faire des études sur eux (ils sont moins malades, il faut le consentement des parents, raisons éthiques...)
[/quote]


La suite un autre jour. ;)
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#20

Message par Kraepelin » 08 sept. 2016, 00:09

LoutredeMer a écrit :
La suite un autre jour. ;)
Je ne veux pas te gâcher ta soirée. Tu répondras à mes deux premières questions ... un autre jour.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#21

Message par LoutredeMer » 08 sept. 2016, 00:16

Kraepelin a écrit :
LoutredeMer a écrit :
La suite un autre jour. ;)
Je ne veux pas te gâcher ta soirée. Tu répondras à mes deux premières questions ... un autre jour.
Quand tu auras lu mon article source, tu te rendras compte que tes deux questions sont nulles et non avenues.

Bonne nuit.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#22

Message par Florence » 08 sept. 2016, 10:15

LoutredeMer a écrit : Il existe une inégalité hommes-femmes devant les médicaments et les protocoles (aucune intention féministe de ma part, je précise). .....
En complément à ton résumé, il faut souligner que l'immense majorité de la recherche médicale et des essais cliniques médicamenteux se fait sur des volontaires sains jeunes et mâles, essentiellement pour des raisons d'éthique envers les enfants (consentement informé entre autres) et de sécurité liés aux risques pour les femmes en âge de procréer (et les foetus donc). Cela fait que les connaissances sur le médicament, qu'il s'agisse de dosage et d'effets secondaires, sont pertinentes essentiellement pour les hommes jeunes et dans la force de l'âge et que donc, en effet, femmes, enfants et personnes âgées sont victimes d'un biais qui les désavantage quant à l'accès aux soins adaptés.

Il y a aussi le mythe selon lequel les femmes seraient moins malades que les hommes puisqu'elles jouissent d'une plus longue espérance de vie (et donc de quoi se plaignent-elles, ces emmerdeuses, comme nous le résume si scientifiquement Kraepelin ?)
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#23

Message par spin-up » 08 sept. 2016, 11:02

Femmes en colere: "C'est intolerable! La medecine nous la met profond!" :insultes: :interro: :manif: :insultes:
LoutredeMer a écrit : . La coloscopie vise une région moins touchée chez les femmes (plus haute chez elles). Le diagnostic de cancer peut donc etre retardé.
Femmes en colère: :interro:

Femmes en colère: "C'est intolerable! On la veut plus profond!" :manif:

Pardon... :oops:

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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#24

Message par LoutredeMer » 08 sept. 2016, 12:12

Florence a écrit : En complément à ton résumé, il faut souligner que l'immense majorité de la recherche médicale et des essais cliniques médicamenteux se fait sur des volontaires sains jeunes et mâles, essentiellement pour des raisons d'éthique envers les enfants (consentement informé entre autres) et de sécurité liés aux risques pour les femmes en âge de procréer (et les foetus donc).
OUi en effet. Je me demande d'ailleurs si les risques pour un futur foetus ne posent pas une réelle barriere compéhensible quant à la parité homme-femmes dans les études. En tout cas pour celles en age de procreer.

Cependant meme chez les rats étudiés, on observe une majorité de males et ceci n'est pas explicable ni acceptable.

Cartaphilus a écrit :Préoccupation tardive en France, comme le reconnaît l'Académie de médecine :

Dans sa note d'information de juin 2016, l'Académie de médecine a écrit :
Les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant la maladie et doivent donc être traités différemment. Plusieurs pays européens ont déjà adapté en conséquence leur recherche scientifique et leurs stratégies thérapeutiques, prenant ainsi au moins dix ans d'avance par rapport à la France, où sous prétexte de parité, on évite de reconnaître les différences entre les hommes et les femmes, au mépris des évidences scientifiques et de l'intérêt même de la santé des femmes... et des hommes.
Merci pour ce complément d'information. J'ignorais que la France avait pris du retard à ce sujet alors que le NIH (américain) en parle depuis plus de deux ans. Pourquoi ces réticences par rapport à d'autres pays européens? :shock:

Christian a écrit :En France, la pratique médicale et l'enseignement restent encore assez en mode «patriarcal».
Article un peu hors sujet, qui n'a fait qu'énerver un peu plus qui l'on sait . ;)
Christian a écrit : Au Québec, il y aurait $ 5 MILLIARDS par ANNÉE gaspillés en surdiagnostic
.
C'est un peu la meme chose en France, et j'avais lu quelque chose aussi sur le fait de surinterpréter des petites grosseurs normales. Nous avons une mammographie quasi-obligatoire tous les deux ans (on recoit simplement un courrier mais quand on consulte pour quoi que ce soit, la question est recurrente chez le praticien : "avez vous fait la mammo de controle?". Et comme je suis une emmerdeuse (oui bon vous le savez :mrgreen: ) je demande une échographie à la place parce que ca fait beaucoup moins mal). D'un autre coté, mieux vaut cela qu'une absence totale de suivi.

Julien99 a écrit :Par contre, je ne suis pas certain que le nombre de cancers et d'infarctus soit sensiblement plus important. La qualité de prise en charge des hôpitaux, c'est comme en France. Il y a des hôpitaux catastrophiques partout.

C'est pourtant ce qui est dit dans l'article. Je vais chercher d'autres sources.


Inso a écrit :Mais on y vient, petit à petit, voir cet article ou celui-ci.
OUla, la santé au mérite.... Je trouve ce genre de démarche grave. Et ce seront encore les plus pauvres qui seront pénalisés car le sport et le bio coutent cher. Sans compter le fait qu'une assurance pourra a mon avis aller jusqu'à refuser d'assurer quelqu'un sur ces critères


-
Inso a écrit : L'âge : pour pas mal de maladies (mal au genoux **, cancer de la prostate...) il vaut mieux ne rien faire que de faire une intervention / médication plus risquée. Mais il est parfois difficile d'expliquer cela au patient.
Désolé Loutre, j'ai pas pu résister :lol:
Ca va je te pardonne :mrgreen: . Je suis partagée, je pense au contraire que si les gens laissaient trainer moins longtemps leurs douleurs, des soins adaptés éviteraient des interventions plus lourdes.
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Re: Une médecine et des soins médicaux à deux vitesses.

#25

Message par Inso » 08 sept. 2016, 19:24

LoutredeMer a écrit :OUla, la santé au mérite.... Je trouve ce genre de démarche grave. Et ce seront encore les plus pauvres qui seront pénalisés car le sport et le bio coutent cher. Sans compter le fait qu'une assurance pourra a mon avis aller jusqu'à refuser d'assurer quelqu'un sur ces critères
Oui c'est une démarche grave, mais hélas, tous les indicateurs sont au vert dans ce sens : Internet/téléphonie, état d'urgence, dossier médical, assurances...
Pour le sport, je ne suis pas trop d'accord. Faire de la marche ou du footing ou même du vélo, ça ne coûte pas grand chose et c'est suffisant pour se tenir en forme.
Pour le bio, je pense qu'on fait fausse route. Rien ne prouve que le bio est meilleur que l'équivalent non bio. Ce qui est important, c'est une alimentation équilibrée (avec peu de sucres, pas de plats préparés etc...).
Pour les assurances, ça pourrait bien arriver (du moins avec les complémentaires), puisque ça se passe déjà pour les assurances automobiles.
LoutredeMer a écrit : je pense au contraire que si les gens laissaient traîner moins longtemps leurs douleurs, des soins adaptés éviteraient des interventions plus lourdes.
Ça dépend des cas de figure, il n'y a évidemment pas de règle simple.
Pour le cancer le la prostate, par exemple, on opère beaucoup moins qu'avant et on préfère faire une simple surveillance.

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