miraye a écrit :Vous êtes d'accord pour une petite explication ?
J'ai hésité à répondre. Sur le sujet de ce fil lui-même, je n'ai pas grand chose de plus à dire que ce que j'ai déjà dit. Comme votre message indique le souhait d'une réponse, je réponds quand même, mais plutôt sur des éléments de réflexion spécifiques, donc en fait,
sans souhait d'établir un lien avec le sujet (plus précisément même, avec le souhait de ne pas en établir).
ABC a écrit :Quand on est convaincu que quelque chose ne peut pas se produire, il est normal de ne faire confiance à aucun témoignage et même à aucune accumulation de témoignages suggérant l'inverse.
miraye a écrit :Si j'étais susceptible je buterais sur l'emploi du mot convaincu.
Il n'y a pas de raison. En mathématique il y a des axiomes, en physique il y a des principes, dans notre vie, pour faire des choix et pour décider si quelque chose est juste ou faux, nous devons nous appuyer sur des informations que nous estimons sures. Nous les appelons des convictions.
Je suis convaincu (le mot n'est même pas assez fort) que la terre est "ronde", que la lune est un satellite de la terre, que la matière est formée d'atomes, que le soleil est une étoile parmi tant d'autres, que l'homme est un animal, que la terre existe depuis plus de 4 milliards d'années, que l'eau est constituée de molécules formées de deux atomes d'hydrogène et d'un atome d'oxygène, etc, etc ...
Toutes nos convictions reposent sur des sources d'information auxquelles nous accordons un certain degré de confiance, avec (le plus souvent, c'est à dire quand on n'a pas besoin de se cacher quelque chose sans même en avoir conscience) un souci de cohérence. Je ne vois pas de moyen de procéder autrement.
Le degré de confiance que nous accordons à une information donnée n'est pas un nombre, c'est un ratio, le ratio entre
un numérateur : le degré de confiance que nous accordons aux éléments qui prouvent, suggèrent fortement ou faiblement une information donnée
un dénominateur : le degré de vraisemblance que nous accordons à cette information (son degré de compatibilité avec nos convictions)
La fiabilité du ratio lui-même dépend donc de la fiabilité du numérateur ET de la fiabilité du dénominateur.
miraye a écrit :Là, si j'étais susceptible je tiquerai sur assimilées.
La non plus il n'y a pas de raison. Il est heureux que nous ne nous laissions pas déstabiliser dans nos convictions fortes au moindre souffle de vent allant dans un sens ou dans un autre. Changer de conviction forte, c'est quelque chose de sérieux. Se donner une dizaine d'années avant de légèrement évoluer sur une conviction donnée, ce n'est pas un défaut à mon sens, c'est montrer de la constance dans ses convictions.
Pour ma part, je me suis accroché (en en étant conscient) pendant plus de dix ans à une hypothèse (le caractère objectif de l'écoulement irréversible du temps) parce que toute autre hypothèse me semblait totalement absurde (et je ne suis pas vraiment sûr d'avoir totalement changé d'avis). Pour ma part, il ne me semble pas du tout vexant de mettre du temps à assimiler des informations nouvelles quand elles remettent en cause des choses dont on est sur et certain.
Ça me semble au contraire être un gage de stabilité dans le disque dur de nos convictions fortes, quelque chose d'absolument nécessaire pour éviter le papillonnage. Il vaut mieux accepter de se tromper une fois sur cent (ou sur mille) plutôt que de vouloir avoir raison tout le temps et de changer d'avis à la moindre information nouvelle (c'est encore plus vrai d'ailleurs, quand ces informations émanent de sources que l'on n'estime pas fiables).