La seule chose de mystérieuse, c'est le fait qu'une même expérience de physique, menée dans une fusée ou "sur la terre", donne le même résultat. Exprimé plus correctement : tous les référentiels inertiels se valent. Les lois de la physique sont donc invariantes par changement de référentiel inertiel (1).Dany a écrit :Voilà ce qu'on a :
Voyage aller (la tortue rajeunit) --> un truc instantané mystérieux * --> voyage retour (la tortue rajeunit encore) = La tortue est plus vieille.
De ce fait :
- la synchronisation entre deux horloges A' et B' au repos dans un train par réception d'un signal lumineux émis en I milieu de A'B' à autant de valeur que
- la synchronisation entre deux horloges A et B au repos sur le quai de la gare par réception d'un signal lumineux émis en I milieu de AB.
- les horloges A et B reçoivent le signal en même temps du point de vue des observateurs immobiles sur le quai de la gare,
- les horloges A' et B' reçoivent le signal en même temps du point de vue des observateurs immobiles dans le train.
- l'horloge B' reçoit le signal après l'horloge A' du point de vue des observateurs immobiles sur le quai de la gare (2),
- l'horloge A reçoit le signal après l'horloge B du point de vue des observateurs immobiles dans le train.
- lapin période 1 : le lapin vieillit de T(1-v²/c²)1/2. Son chemin de type temps, penché d'un angle phi tel que th(phi) = v/c, a une longueur propre T/cosh(phi) = T (1-th²(phi))1/2 entre son départ z1 et l'évènement zi où il décide de revenir sur ses pas.
. - lapin période 2 : le lapin vieillit aussi de T(1-v²/c²)1/2 entre l'évènement zi où il décide de revenir sur ses pas et son arrivée z2.
. - tortue période 1 : la tortue vieillit de [T(1-v²/c²)1/2]/cosh(phi) = T (1-v²/c²) entre z1 et l'évènement xi, situé sur le chemin de la tortue, simultané avec le milieu zi du parcours du lapin (l'évènement où il décide de revenir sur ses pas) au sens de la simultanéité du référentiel inertiel aller de déplacement vers la droite. Son chemin de type temps, est en effet penché d'un angle phi (par rapport à celui du lapin) tel que th(phi) = v/c.
. - tortue période 3 : la tortue vieillit de [T(1-v²/c²)1/2]/cosh(phi) = T (1-v²/c²) entre l'évènement yi situé sur le chemin de la tortue, simultané avec le milieu zi du parcours du lapin (l'évènement où il décide de revenir sur ses pas) au sens de la simultanéité de son référentiel inertiel de retour vers la gauche. Son chemin de type temps est en effet penché d'un angle phi (par rapport à celui du lapin) tel que th(phi) = v/c.
- le vieillissement T (1-v²/c²) de la tortue entre z1 et xi
- le vieillissement T (1-v²/c²) de la tortue entre yi et z2 ?
Parce que la simultanéité n'est pas absolue. De ce fait, l'évènement xi et l'évènement yi (tous deux situés sur le chemin de type temps de la tortue) ne sont pas confondus. Le principe de relativité et sa conséquence (la relativité de la simultanéité) implique que
- l'évènement xi situé sur le chemin de la tortue et simultané avec zi au sens de la simultanéité du référentiel inertiel aller du lapin
- soit différent de l'évènement yi situé sur le chemin de la tortue et simultané, lui aussi, avec zi au sens de la simultanéité du référentiel inertiel retour du lapin
Que manque-t-il donc au décompte réalisé par le lapin pour obtenir le vieillissement total 2T de la tortue ?
Il manque la période 2 du chemin de type temps de la tortue : le vieillissement 2Tv²/c² de la tortue (instantané du point de vue du lapin) entre l'évènement xi simultané avec zi et l'évènement yi, lui aussi simultané avec zi (mais au sens de la simultanéité du référentiel inertiel de retour du lapin).
Cette période intermédiaire 2, se voit très bien sur l'un des schémas postés par thewild. Elle est découpée sur la verticale (le chemin d'espace-temps de la tortue immobile) par une droite rouge et une droite bleue (la trace des deux hyperplans de simultanéité du lapin passant tous deux par l'évènement zi où il décide de rebrousser chemin).
Ce qui en fait une explication, c'est la compréhension du lien entre principe de relativité du mouvement et relativité de la simultanéité. La distance entre deux hyperplans parallèles de simultanéité (la durée impropre) passant par deux évènements z1 et z2 dépend de l'inclinaison (hyperbolique) phi de la normale commune à ces deux hyperplans par rapport à l'observateur inertiel (la droite de type temps) qui passe par z1 et par z2. La durée propre séparant z1 de z2, c'est au contraire la longueur (en métrique de Minkowski) du segment de droite joignant ces deux évènements.Dany a écrit :* Le fait que ce soit quantifiable et prédictif n'en fait pas une explication. Dans le cas présent, c'est juste un succédané d'explication, sinon il y a longtemps qu'on ne discuterait plus de cette affaire.
Par ailleurs, le ralentissement (détaillé dans un de mes précédents posts) du tic-tac d'une light clock en mouvement à vitesse v (vis à vis des observateurs au repos dans un référentiel R donné) permet de rendre très visuelle l'effet de dilatation temporelle de Lorentz.
(1) géométriquement ce changement de référentiel ça se modélise par une rotation dite hyperbolique dans l'espace-temps de Minkowski d'angle phi défini th(phi) = v/c. Richard avait, pour une fois, parfaitement raison dans sa comparaison d'une durée avec une longueur mesurée avec une règle, mais il ne faut pas éloigner la règle, il faut la pencher d'un angle phi.
(2) En effet, la lumière avance à vitesse c+v vers A' et à vitesse c-v vers B' du point de vue des observateurs au repos sur le quai de la gare. N'oublions pas que la loi de composition relativiste des vitesses reste additive si les 3 vitesses sont mesurées et/ou calculée avec les instruments de mesure d'un seul et même référentiel inertiel (ce point n'est pas toujours très bien connu bien qu'il figure explicitement dans l'une des vulgarisations réalisée par Einstein lui-même).