Ghost a écrit :Mikaël a écrit :Ghost a écrit :T'as rien compris à ce que je t'ai écrit. Pour moi un fait n'a rien de subjectif et est parfaitement observable. L'observation de l'évolution, de l'équilibre biologique et des effets de la création en général est tout ce qu'il y a de plus objective.
Parler des "effets de la création" c'est déjà biaiser les faits selon une certaine interprétation. On n'observe pas (objectivement parlant) la création, on observe la nature. Que cette nature ait été ou non créé, c'est ce que j'aimerais bien que tu m'infères de l'observation de la nature.

C'est de la rhétorique à 4 sous que tu me sers, là. D'où sort la nature si elle n'est pas la conséquence d'une création originelle?
Je n'en sais rien. Mais de cette ignorance, il n'y a pas lieu d'en conclure un prétendu savoir selon lequel elle serait la conséquence d'une création originelle. Toi, ce que tu fais, c'est ériger l'ignorance en savoir
Qu'est-ce qui te dis que l'existence de la nature a besoin d'une cause ? Après tout, ton Dieu dont tu penses qu'il a créé la nature, a-t-il une cause ?
D'ailleurs si on défini la nature comme l'ensemble de ce qui existe, alors cette prétendue cause ferait partie également de la nature et ne saurait donc en être la cause.
Ghost a écrit :L'apparition d'un univers autonome, non intelligent et obéissant à des lois est déjà extraordinaire en soi. L'apparition de la vie, l'évolution, l'intelligence et la conscience, ce n'est plus extraordinaire, c'est un miracle. Je suis tout à fait de l'avis de Berkeley qui dit que l'univers matériel sans vie n'aurait jamais existé sans une conscience omnipotente pour le percevoir.
L'hypothèse de Berkeley est métaphysique. Elle n'a rien à voir avec tes propos. Si Berkeley pensait que "être c'est être perçu ou percevoir" ce n'était pas parce qu'il aurait découvert que ce qui existe dans le monde ne peut recevoir d'explication scientifique. Il s'agissait pour lui de comprendre ce qui constitue le soubassement du monde. Mais Berkeley était par ailleurs empiriste.
Ghost a écrit :Mikaël a écrit : Ghost a écrit :mais pour déduire ces lois il aura fallu qu'elles soient préétablies et qu'elles fassent partie d'un tout immatériel immuable.
Pas forcément. Il est possible que ce qu'on appelle les "lois de la nature" n'existent pas intrinsèquement, mais que ce soit juste un moyen commode de décrire ce que l'on observe.
Je suis sûr que c'est de la vulgaire rhétorique, que tu ne crois pas un mot à ce que tu écrits et que tu joues à l'avocat du diable.
Tu es bien sûr de toi... et bien détrompe-toi : ma position sur la question n'est pas de dire que les lois de la nature n'existent pas intrinsèquement, mais que la meilleure théorie scientifique que nous puissions en avoir ne reflète possiblement qu'un versant, selon un certain point de vue, d'une réalité plus vaste.
Ghost a écrit :Mikaël a écrit : Ghost a écrit :L'évolution et l'équilibre nécessitent forcément un principe originel.
Ca peut être tout simplement les propriétés de la matière (NB : je ne suis pas spécialement un matérialiste
ontologique**, mais je veux te montrer que réfuter le matérialisme n'est pas si évident que tu le crois)
- Et d'une faudrait déjà déterminer d'où vient la matière et il y a fort à parier qu'en régressant à l'infini il n'en reste plus grand-chose.
Et Dieu, d'où vient-il ? Pourquoi l'espace-temps-matière-énergie-forces considéré dans son ensemble aurait-il besoin d'une cause ?
Ghost a écrit :- Et de deux je ne vois pas comment d'une matière inerte non pensante et obéissant à des lois puisse apparaitre la vie et l'intelligence.
Argumentum ad ignorantum
Tu dis que je considère la raison comme absolue mais toi, il semble bien que c'est ta capacité d'imagination que tu considères comme absolue.
Ghost a écrit :En fait, plus que l'équilibre des planètes, ce qui interpelle le plus c'est l'évolution et l'équilibre biologique. L'apparition de la vie aurait pu mourir dans l'oeuf et en rester à la première amibe. Seule une énergie originelle, voire une volonté originelle, peut être le moteur de l'évolution telle qu'elle est observable.
Mêmes remarques !
Ghost a écrit :Il me semble un peu plus difficile de réfuter une intelligence créatrice...
En fait, je vais te dire, je pense comme toi ! Réfuter une intelligence créatrice m'apparaît très difficile voire humainement impossible. Le problème est que je ne prétend pas que quiconque ait réfuté cette hypothèse. Par contre, toi tu prétends réfuter le matérialisme ontologique. Or tes tentatives échouent.
Il faut qu'on se mette d'accord sur l'objectif de cette discussion : est-ce prouver l'existence d'une intelligence créatrice ? réfuter le matérialisme ? ou seulement prouver que l'existence d'une intelligence créatrice est métaphysiquement envisageable ? S'il s'agit du dernier point, alors tu prêches à des convaincus !
Je ne pense pas qu'il y a beaucoup de sceptiques qui pensent qu'il est
impossible qu'une intelligence créatrice existe même si tout se passe comme si elle n'existait pas.
Ghost a écrit :Mikaël a écrit : Cumuler les preuves, c'est bien. Cumuler les signes (NB : par signe j'entendrai un phénomène pouvant être interprété de diverses façons dont une faisant appel à une dimension "transcendante") en espérant en faire une preuve d'une dimension "transcendante", ça ne marche pas quand l'univers des possibles est indéfini.
C'est une question de conscience et de perception. Il existe des milliers de signes que tu ne percevras vraisemblablement jamais (surtout ceux ayant un rapport avec l'esthétisme) et certains que tu percevras et que tu interprèteras d'une façon biaisée dépendant de ta conscience.
Evidemment, tu n'imagines pas un seul instant que ce soit toi le plus biaisé de nous deux dans l'interprétation des dits signes...
Ghost a écrit : Je sais que l'on dit plus ou moins la même chose, mais il est là le point: Le divin se ressent, point barre.
Alors il ne m'intéresse pas, à part pour prendre mon pied

Je m'explique : peut-être que le divin existe et que, comme tu le dis, il se ressent et que ce soit la seule manière d'y accéder. Toutefois, si tel est le cas, on ne peut aboutir à une certitude pratique de son existence, car on ne peut aboutir à la certitude pratique de l'existence de quoi que ce soit seulement par le biais d'une sensation ou d'autant de signes que tu veux...
Or ce dont on ne peut établir l'existence, il vaut mieux, à mon avis, ne pas se reposer sur lui comme s'il existait. Cela dit, je veux bien en discuter : quel risque peut-on/doit-on s'autoriser en matière épistémique concernant les propositions de nature spirituelle ? Ca pourrait faire un excellent sujet de dissert'
Ghost a écrit :Mikaël a écrit : Ghost a écrit :
* La conscience en tant que discernement du bien et du mal est également un élément de preuve relative très important. Pourquoi devrions-nous avoir des remords de conscience selon nos actes? Et pourquoi ces remords de conscience ont des niveaux différents qui, de toute évidence ont une origine innée? Inutile que je me lance encore dans une interminable démonstration. Il m'a suffit d'arracher à Denis la phrase que j'ai mise en signature. C'est déjà une victoire suffisante.
Je te signale que l'article que tu m'avais fait lire sur la rationnalité axiologique ne supposait pas que l'origine des valeurs morales vient de Dieu...
Beaucoup sur ce forum contourne le problème en s'appuyant sur le fait que la morale est subjective. Le but de ce lien était surtout de te montrer qu'on pouvait très bien parler d'une morale normative et que certaines analyses sur la morale et ses origines étaient possibles.
Pour ma part je crois en une morale objective mais non pas absolue. Ca te va ?
Ghost a écrit :C'est l'esprit d'essence divine que nous avons en nous qui nous tiraille. Dieu/l'énergie originelle, lui, n'a plus rien à dire, plus rien à faire, tout est fait et tout est parfait! La perfection est même dans l'imperfection car l'une est indispensable pour éveiller la conscience de l'autre. La conscience en tant qu'âme/esprit indépendant du corps ne peut vivre et évoluer qu'en partant de l'imparfait.
En fait le raisonnement est totalement inverse à celui que tu fais: Si l'on tient compte d'un principe Divin à l'origine de l'univers, la perfection absolue matérielle (dans le sens que tu l'entends, évidemment, car comme je te l'ai dit plus haut, la création est parfaite même avec ce que tu penses être des défauts) n'aurait aucun sens et aucune raison d'être. Le Divin n'aurait qu'à demeurer éthéré, absolu et se suffire à lui-même. Mais, vois-tu, un divin éthéré absolu ne vit* pas et la création de l'univers matériel avec ses pseudo-défauts est indispensable pour donner vie au divin par l'intermédiaire de ses messagers: les esprits.
Ca ressemble à de
la théologie du Process ton truc. Tu as lu Whitehead ?
Miky