uno a écrit :Le problème c’est que certains points figurant dans cette liste peuvent parfois s’avérer légitime. Par exemple avoir un discours décliniste peut s’avérer pertinent s’il y a effectivement déclin.
On peut discuter la notion de déclin qui est assez spécifique dans le cas de l'extrême-droite, mais je n'ai pas dit juste décliniste, j'ai dit décliniste et messianique, car les deux vont ensemble.
De même que les complots existent
Il ne me semble pas avoir dit que l'extrême-droite ne racontait que des choses fausse, je dresse un portrait des éléments de langage récurant de l'extrême-droite, que ça s'appuie sur une réalité ou non. Cela dit, dans le cas présent, il s'agit rarement d'une réalité dans la mesure où l'invocation du complot vise souvent moins à dénoncer réellement un groupe identifié qu'à présenter une vision de la société comme assaillit et manipulé, de façon à mettre en valeur en creux le caractère providentiel du dénonciateur qui seul pourra sauver la population du complot.
L'identité du comploteur et sa réalité compte moins que d'en faire une victime de la vindicte.
et même les ennemis intérieurs, par exemples les mouvements islamistes, existent également.
Je n'ai pas juste parler d'une dénonciation d'un ennemi intérieur, mais d'une certaine obsession avec souvent une mise en accusation de catégorie de population soupçonné de sympathie avec cet ennemi et présentation de cette catégorie comme une cinquième colonne en puissance. Plus que la dénonciation d'un ennemi intérieur, il s'agit souvent d'une utilisation de ce dernier pour essentialiser une catégorie de population jugée indésirable et encore une fois, mettre en avant, par contraste, l'aspect protecteur et messianique du parti qui dénonce.
En fait c’est bien là que le bât blesse, tous ces points peuvent se justifier et le fait d’associer à l’extrême droite toute personne osant aborder ces points et les dénoncer non seulement ne marche plus mais semble constituer une paresse intellectuelle doubler d’un simplisme et d’une volonté de diaboliser par association.
Comme dit plus haut, le fait que ces points se justifie n'enlève rien au fait qu'ils soient des marqueurs d'extrême-droite. Quand à la diabolisation et son corolaire, la victimisation, je laisse ça à ceux qui veulent débattre de savoir si Trump est le bien ou le mal. Moi j'essaie surtout de le cerner et je fait le constat de ressemblance dans sa manière d'agir avec des gens comme Orban ou Erdogan et donc je me pose la question de savoir à quel point la comparaison est pertinente et à quel point, si elle l'est, il peut, comme eux, mettre à mal la démocratie dans son pays.
Quels organes gouvernementaux?
Les organisations scientifiques apparemment.
Cela dit, j'ai été un peu fort en parlant de museler, dans la mesure où ça laisserait entendre qu'il y a déjà une censure en place et parce que je n'arrive pas à savoir si la demande d'une absence de communication de la part de l'APE, par exemple, est une pratique habituelle de la transition entre deux président ou si c'est nouveau.
Au final, ce qui m'inquiète surtout, c'est l'apparente incapacité à supporter la critique, l'aspect revanchard du personnage sur ce sujet et sa mise en avant d'une stratégie proche de celle de Poutine, impliquant qu'il n'existe pas de vérité, mais plutôt que des opinions (voir l'affaire autour de son inauguration et de la taille de la foule présente).
Pour le moment, c'est sur de petite chose et ça n'est pas bien grave mais encore une fois, ça fait un parallèle avec des personnes comme Orban ou Erdogan que personnellement, je trouve inquiétant. Ca n'est évidement pas dit que ça ira plus loin qu'une mauvaise période dans les relations entre Trump et certaines agences fédérales ou la presse, mais ça risque de quand même laisser des traces profondes dans une société civile déjà sensible à ce discours relativistes et aux diverses bulles de filtres qui a tendance à isoler les courants idéologiques plus qu'à les faire échanger, donnant une prime au plus radical dans ces courants.
Pour le reste les craintes que tu exprimes sur Donald Trump je peux les comprendre mais elles demeurent bien trop improbables.
C'est sans doute ma formation en histoire qui me fait dire ça, mais il y a, selon moi, bien trop d'exemple de la fragilité de la démocratie et de l'Etat de droit dans l'histoire pour se permettre le luxe de ne pas s'inquiéter des dégâts que pourrait faire un président tenant un discours proche, justement, de ceux qui ont été les artisans de cet affaiblissement dans l'histoire.
Et je ne parle pas ici des grands dictateurs totalitaires du XXème siècle, qui sont vraiment un exemple extrême.
Mais tu as raison sur un point essentiel le danger d’une radicalisation existe, cependant la radicalisation a commencé avant Donald Trump et en grande partie de l’autre côté de l’échiquier politique avec diverses mouvance communautaristes, et dérivés du marxisme culturell, très actives, parfois violentes et poussant à une réelle division, et ayant, comme je l’avais déjà précisé fait le jeu de Donald Trump mais également pousser à la radicalisation de certains Blancs vers la fameuse Alt-Right
.
Mouais. Je ne partage pas cette analyse que je trouve un brin simpliste et binaire, même si je suis d'accord avec l'idée que la radicalité vient de partout. Je pense pas qu'on puisse décrire les USA uniquement comme divisé en deux camps, un de gauche et un de droite, dont le mouvement de l'un produit le mouvement de l'autre.
Et accessoirement, je trouve que vous employez avec beaucoup de légèreté des éléments de langages politiquement marqué comme "communautarisme" ou "marxisme culturelle", qui mériterait d'être explicité, parce qu'en l'état, c'est problématique de s'en servir sans plus de précision pour une analyse sociologique. Ca sonne comme un discours partisan, tout comme votre défense de l'idée d'une immigration incontrôlé, sans plus d'explication derrière.
Je sais qu'on échappe jamais à ses convictions politiques et je suppose que les miennes transparaissent au travers de ce que je dis, même si j'essaie de ne pas être trop partisan (la neutralité étant sans doute inatteignable) mais autant éviter les malentendus.
C’est pour cela que je qualifie Donald Trump de symptôme et non pas de cause.
Oui, mais ça on peut le dire de n'importe qui et de n'importe quoi. Tout est toujours un symptôme de ce qui précède. La question, pour moi, c'est de savoir s'il peut être acteur pour amplifier le mouvement dont il est une conséquence ou si l'inertie de la société va le rendre impuissant. Et s'il est acteur, va-t-il vers un scénario du pire (la violence entre camps antagonistes et potentiellement l'usage du chaos pour pervertir la démocratie) ou va-t-il donner à ce mouvement une forme qui sortira par le haut (un début de réconciliation autour d'un compromis acceptables à définir).
Et de fait pour l’instant Donald Trump n’a fait aucune attaque à l’encontre de la démocratie
Je ne suis pas d'accord sur ce point. Sa rhétorique même est porteuse d'élément qui peuvent mettre à mal la démocratie et son insistance a délégitimer son opposition, à la présenter comme un ennemi et à se faire seul porteur de l'aspiration du peuple contre une élite sont déjà des attaques contre la démocratie, qui n'est pas juste un ensemble d'institutions, mais repose aussi sur des règles tacites et une idéologie dont la remise en cause peut amener celle des institutions par la suite.
Evidement, il peut n'y avoir rien au delà du discours. C'est pour ça que j'ai dit que les réactions de Trump face à l’inévitable opposition qui se dressera face à lui et l'usage par cette opposition des ressorts institutionnels contre lui, va être déterminante pour cerner le personnage. S'il réagit en critiquant l'opposition mais sans tenter de trop discréditer les leviers institutionnels qu'elle utilisera, alors il aura pour moi gagner ses galons de démocrate. S'il tente de discréditer les institutions et se repose plutôt sur son électorat en prétendant que l'opinion de ce dernier compte plus que l'Etat de droit, ça sera un premier pas dans la direction une direction inquiétante.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)