Bonjour,
Davidindian a écrit :Avons nous traces d'expérimentations passées, répétés et reproduites (niveau de confiance reconnu) donc les conclusions se sont avérées erronées par la suite? (…) Le cas échéant, était-ce à cause d'un modèle ne considérant pas assez de facteurs d'influence ou même ne considérant la variabilité possibles de ces mêmes facteurs d'influence?
Je m'immisce quelques secondes pour signaler cet article, un peu dans le sujet, paru hier sur France Inter
(pour nos amis cousins québecois : une des radios nationales françaises) :
Et si on vérifiait la science ?
jeudi 9 février 2017 par Dominique Dupagne
Trop d'études scientifiques qui servent à fonder des stratégies médicales sont d'une qualité insuffisante et ne peuvent être reproduites par d'autres équipes.
Une équipe de chercheurs de renom propose un manifeste pour améliorer la qualité et la fiabilité des études scientifiques. Ils font diverses recommandations dans ce sens.
Tout d'abord,
publier son protocole de recherche avant de publier ses résultats. Cela permet de se protéger d’une
fraude classique qui consiste à partir des résultats pour chercher une hypothèse qui va bien, alors que la science consiste à poser une hypothèse PUIS à tenter de la valider avec des données.
Autre critère,
les données utilisées pour une publication doivent être accessibles aux autres chercheurs, qui pourront ainsi vérifier les résultats.
Enfin, ce manifeste invite la communauté scientifique à valoriser les chercheurs qui tentent de reproduire les travaux scientifiques importants, car
pour l’instant, c’est surtout la publication de beaux résultats, même douteux, qui valorise le plus la carrière d’un chercheur.
(…)
La suite sur
franceinter.fr
Sinon, il y a un cas très connu, rappelé dans cette émission : la mort subite du nourrisson.
Après la seconde guerre mondiale, une vaste campagne, à l'initiative de pédiatres et physiologistes anglo-saxons, s' oppose à la pratique ancestrale et obscurantiste consistant à coucher les bébés sur le dos, et répand graduellement dans le monde occidental l'habitude de mettre les nourrissons en position ventrale pendant leur sommeil.
Résultat : une croissance continue du nombre de morts subites du nourrisson pendant une cinquantaine d'années.
Au début des années quatre-vingt-dix, la communauté scientifique accepte finalement de prendre en compte le résultats d'études ayant démontré l'invalidité de cette thèse dès les années quarante, études confirmées ensuite régulièrement, notamment dans les années soixante-dix, alors même que le succès des thèses ventralistes faisaient exploser les statistiques des décès infantiles inexpliqués.
Bilan : plusieurs millions de bébés morts (certains parlent de dizaines de millions) simplement parce que les parents ont écouté le docte avis des spécialistes préconisant, de façon quasi unanime, de coucher leur bébé sur le ventre.
Personne n'a jamais été condamné.
Évidemment, on ne peut mettre tout le corps médical en prison.
De toutes façon…
la médecine n'est pas une science exacte, on nous le répète assez…
- Sources :
- Paul Cesbron, Pourquoi les parents humains n’ont-ils sans doute jamais aimé coucher leur bébé sur le ventre ?, Societé Histoire Naissance.fr, 2014
- Marie-Hélène Bouvier-Colle et Françoise Hatton, Mort subite du nourrisson : aspects épidémiologiques, histoire et statistiques, John Libbey Eurotext, 1998
- Mort subite du nourrisson : statistiques, nanny-france.com
- La mort subite du nourrisson a diminué de 76% en quinze ans, L'Express.fr, 2011
- Médecine, responsabilité et science exacte, Droit-médical.com, 2008