86lw a écrit :tchamba a écrit :Je manque un peu de temps pour tout vous expliquer. Si vous insistez un peu, je veux bien essayer mais il me faudrait votre consentement.
Je suis certes limité, mais plein de bonne volonté.
Pas de problème pour peu que vous évitiez les phrases creuses et le mot "ressenti"... Bon courage.
La phrase en question se trouve dans un texte intitulé La manière de la méditation assise dans lequel Dogen donne des indications précises sur la posture bien qu'il dise "dépouillez-vous de l'idée d'être assis ou couché". L'idée c'est que la méditation n'est pas une technique. C'est pourquoi l'approche est négative. On peut seulement dire ce que ce n'est pas.
"En restant immobile, assis sur le sol, on pense la non pensée. Comment peut-on penser la non-pensée? C'est dans ce qui n'est pas de l'ordre de la pensée."
Une note en bas de page indique qu'il s'agit d'une citation implicite d'un autre texte. C'est en quelque sorte un lieu commun sur zazen qui circule de textes en textes.
L'explication de cette phrase est assez simple. Nos pensées s'enchainent les unes aux autres dans un cycle sans fin car sans cesse stimulé par notre vie trépidante. Vous vous asseyez face au mur et vous laissez passer les pensées comme si c'était des nuages dans le ciel sans vous y accrocher. Il arrive un moment, et cela peut prendre des dizaines d'heures si votre vie est vraiment trépidante, où il n'y a plus de pensées.
Ce moment correspond à l'absence de pensée Fushiryo, qu'il ne faut pas confondre avec Hishiryo qui n'est pas l'état de conscience personnelle, mais au-delà de la pensée. Une fois que vous n'avez plus de pensées, vous recommencez à penser, mais curieusement vous ne pensez plus de la même façon.
Donc on peut dire plus simplement que cela consiste à ne plus faire de sa pensée une affaire personnelle. Vous ne pensez plus à partir de votre ego mais à partir de Ku, la vacuité ou le vide.
Il n'y a rien d'ésotérique ou de mystérieux. N'importe qui peut en faire l'expérience et ça ne coute rien.
La difficulté c'est de se maintenir dans cet état Hishiryo qui peut perdurer au delà de zazen. Le plus souvent nous revenons vite à un fonctionnement égotique. Je suis un débutant et je vois bien le moment où je reviens à un fonctionnement égotique. Je ne suis donc pas un bon exemple de ce mode de fonctionnement. Quand je dis que je pense à partir de la non-pensée, je plaisante.
C'est aussi pourquoi nous considérons qu'il faut beaucoup pratiquer zazen.