J'étais sur le point de m'excuser platement auprès de Greem et de tous les autres ^^
Merci en tous cas, je commençais à croire que personne n'avait envie de lire mes posts et que les rares que le faisaient se forçaient. J'essaierai d'adapter mon style, ça devient lourd par moments, mais je débute encore, je crois que j'ai encore à progresser pas mal de domaines !
Je confesse tout de même que j'avais, en commençant à répondre à ce sujet, effectivement plus envie de développer les idées qui m'étaient venues à sa lecture que d'engager spécifiquement un débat autour de la légitimité de la loi en question, d'autant que les histoires d'Etat et de religion ont commencé à m'intéresser depuis un moment ; en tous cas, ça m'aura permis, à travers vos réponses, d'engrener mes réflexions sur quelques directions nouvelles, et je suppose que c'est le but, quelque part.
Nicolas78 a dit:
L'église n'a pas les responsabilité de l'état.
Il s'agit donc bien d'un besoin "secondaire".
C'est vrai que la religion n'est pas nécessaire comme système organisateur, il y en a d'autres plus explicites et plus efficaces. Ni comme moyen de réponse aux grandes questions, il y en a qui fonctionnent bien mieux et qui n'ont pas besoin à tout bout de champ de l'huile de la foi pour ne pas grincer horriblement. Même pour la morale, en fait, on arrive à faire tout aussi bien avec une chaussure neuve et un escargot qu'on n'écrase pas. Mais pour ceux qui ont déjà goûté à la chose, c'est un peu comme arrêter de boire de l'eau ! Pour ça que je considère la religion comme un ciment social, au mieux, comme un handicap ou une maladie, au pire. Après, tout dépend de l'endroit où l'on place la métaphysique sur l'échelle des besoins ! Vrai qu'on a pas forcément besoin d'une église pour ça. Par contre, la manière dont on se représente l'Etat peut le combler chez certains, dans la mesure où un tel individu se met à croire véritablement à l'existence d'un pouvoir conscient et commensurable (au point de vue des motifs et de la logique qu'ils partagent) avec lui-même et ses propres aspirations. Le nationalisme, ce n'est rien d'autre que la religion et la vénération du pays qui rayonne et se confond avec le fonctionnement de l'état, c'est une théocratie qui a pris l'Histoire pour dieu en somme
Du coup, est-ce qu'on peut faire tenir un Etat par la seule force de l'inertie et de la confiance ?
C'est intéressant du point de vue de la psychologie humaine, comme on se représente les autres comme foule. On est bien obligé bon gré mal gré de considérer, par une approximation bien utile, l'Humanité comme un ensemble de masses qui se comporteraient chacune comme la courroie de transmission d'une seule fonction sociale, comme si tous les individus qui la composent avaient exactement le même avis et s'entendaient sur tout. On en est réduit à idéaliser un peu la chose, vu qu'on ne peut pas connaître tout le monde personnellement, sinon on ne peut pas s'en sortir. Ce serait tendancieux de dire que quand on s'énerve contre la SNCF parce que le train a 50 minutes de retard, on fait un peu pour soi sa petite cuisine religieuse ?

La graine de la religion, je crois que c'est la croyance à la réalité de l'idée et au fait qu'elle s'accroche, tant bien que mal, avec des petites hésitations timides ou au contraire avec la certitude royale de son bon droit, à la carapace grumeleuse du monde toute couverte des blanches bernacles de l'illusion (c'est pas ça que des gens appellent l'"essentialisation" d'ailleurs?). De là à conclure que l'arbre pousserait pour tout le monde, plus ou moins, ce serait un peu malhonnête...