Je tiens à préciser que je n'ai jamais étudié le sujet, ni n'est fréquenté une église/secte/communauté cultuelle, donc tout ce que je dis, sur ce sujet, est basé sur mes propres préjugés et donc l'image que je me suis faite de la religion, est surement assez personnelle.
Greem a écrit :Du côté du protestantisme, on trouve effectivement d'irréductibles défenseurs de la foi qui perçoivent le monde moderne comme décédant et dépravé (et ce sont ceux là qui atterrissent sur le forum en général), mais du côté du catholicisme, le pape est quand même obligé de se concilier aux mœurs et aux connaissances de son époque s'il ne veut pas être hors-jeux, politiquement parlant.
Je pense qu'on a notre lot d'intégriste catholique, certes en France, ils sont certainement plus discret que des baptistes ou des évangélistes aux USA ou au Brésil.
Peut-être que l'uniformité de notre enseignement et la prépondérance de l'enseignement public limite les dégâts ?
Je me souviens d'une collègue plus jeune (donc son souvenir de cours était encore assez frais) qui avait été dans une école privé bien catho, et elel tenait des propos assez archaïque sur certains sujets.
Greem a écrit :La fait que la pape François ait demandé à l'église de présenter ses excuses aux homosexuels ou que Jean Paul II ait reconnu officiellement que l'évolution était plus qu'une théorie sont déjà des signes d'un certain progressisme, et même si on peut considérer sa vision de l'évolution comme une forme de créationnisme moue et déplorer que l'homosexualité soit encore vu comme un acte contre nature, il n'empêche que le catholicisme est un organisme bien plus en phase avec son temps que ne peuvent l'être les mouvements chrétiens plus indépendants.
L'acceptation de la théorie de l'évolution, me semble être une tentative de ne pas perdre la foi malgré les connaissances acquises et qui sont contradictoires avec cette foi, pour moi c'est une sorte de dessein intelligent sauce papale.
L'homophobie n'est malheureusement pas non plus l'apanage des religieux, je connais des athées qui le sont, je ne sais pas l'expliquer non plus.
Greem a écrit :Qu'on m'arrête si je dis une bêtise, mais c'est d'ailleurs ce qui fait défaut à l'Islam : Le fait qu'il n'y ait aucune autorité perçue comme suffisamment légitime aux yeux des musulmans fait que l'Islam est une religion divisée en plusieurs branches plus propices aux revendications et aux dérives "individuelles". Du coup, les premières victimes de l'Islamisme sont les musulmans eux-mêmes...
Je suis pas sur de ça, et je précise encore une fois que je ne suis pas un spécialiste.
Perso, je trouve que le fait de ne pas avoir d'autorité est plutôt un avantage qu'un inconvénient.
Après, si j'ai bien compris l'islam chiite est plus hiérarchisé que l'islam sunnite.
Les branches ne me semble pas être originaire du fait d'une faible autorité, mais plutot de l'histoire politique de la région.
Le chiisme a été choisi par les Safavides (enfin plutot par leur souverain), comme contrepoids à la domination ottomane qui étaient sunnites, par exemple.
Peut-être que l'islam est prisonnier aussi des pouvoirs forts qui ont toujours dirigés cette région, et qui se sont appuyés dessus ?
Greem a écrit :eatsalad a écrit :Comment une société devient plus progressiste? vaste question !
Si par "progressiste" on entend des choses comme "plus d'égalité, "moins de discrimination" ou "meilleur condition de vie" je me permets quand même de penser que le rationalisme (qui mène au doute méthodologique et à la production de connaissance) est un des meilleurs outils intellectuel qu'on ait à notre disposition pour orienter les choses dans le bon sens.
Je pense aussi que le rationalisme a fait du bien, mais pourquoi a t il pu s'imposer ici et pas la ?
Perso j'ai le sentiment, que ce sont les pouvoirs forts qui freinent le plus les changements sociétaux,ainsi les penseurs des lumières n'ont ils pas eut plus de facilité à s'exprimer en Angleterre plutôt qu'en France, où le pouvoir était plus centralisé?
Greem a écrit :Néanmoins, je connais aussi très mal l'histoire du monde arabe. Je sais juste qu'il a apporté son lot de progrès techniques au Moyenne-Age, mais "progrès technique" ne rime pas nécessairement avec "émancipation intellectuel", si je puis dire, donc je me demande quand même si la radicalité de l'Islam tel qu'on l'observe aujourd'hui ne serait pas possiblement le fait que le monde arabo-musulman n'ait pas connu de bouleversement intellectuel tel que l'a été le siècle des lumières pour les occidentaux ?
Je connais pas bien non plus l'histoire du monde arabo-musulman, si les changements n'ont pas eu lieu, il y a surement plusieurs facteurs, autant politique que religieux.