Cadenas a écrit :
LoutredeMer a écrit :De plus je ne sais plus si c'est mentionné dans ce fil ou si je l'ai lu ailleurs, mais les psychotiques ne seraient pas hypnotisables?
Dans l'absolu oui. Il serait moins réceptif et d'une façon générale côtent plus bas sur les échelles indiquées plus haut. Mais c'est un champ d'étude exploré par la psychiatrie. Par contre dans la grande majorité des écoles d'hypnose on va dire de ne pas le faire (ce qui est préférable sans sérieuses connaissances en psychopathologie) et parfois, au fil de la transmission orale, ça devient "ce n'est pas possible". Mais je connais quelques études qui abordent la question et qui réussissent à hypnotiser des psychotiques (une au hasard Lavoie, G., Sabourin, M., Langlois, J. (1973) Hypnotic susceptibility, amnesia, and IQ in chronic schizophrenia, International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 21:3, 157-168).
Et sur quels critères se basent ces chercheurs pour affirmer leur réussite et caractériser l'état hypnotique chez ces patients particulier?? Ce n'est pas pour vous coincer que je pose cette question, c'est que j'aimerai bien savoir si ils ont adapté les critères et checks habituellement utilisés.
Tout en sachant, que le théatralisme qui fait partie de leur maladie peut très bien les amener à simuler l'état hypnotique. Le fait de ne pas pouvoir et de ne pas vouloir hypnotiser des psychotiques n'est pas de la transmission orale venu du tréfonds des âges, c'est de l'expérience empirique et par responsabilité, comme tu le soulignes, la prise en charge de ce genre de pathologies n'est à la porter de tout le monde, ne pas prendre cela en question c'est comme jouer avec un flingue chargé, ça peut péter à tout moment et dans toute les directions. Ca c'est le boulot des psychiatres et des psychologues.
Sans en remettre en cause la validité de ce que je viens d'évoquer pour les psychotiques graves, je reconnais que l'affirmation concernant hypnose et psychotique est sans nuance et asséner à coup de marteau ; il existe peut-être un gradation dans cette opposition hypnose-psychose, et je pense qu'il est probable que l'hypnose puisse être utiliser jusqu'à un certain stade d'évolution de la maladie, avant l'abolition définitive du contact sujets-réalité-champ de la conscience, et je m'arrêterai là concernant les hypothèses
Cadenas a écrit :Pour revenir à quelques affirmations de StarKrunch, je pense qu'il ne faut pas aller trop vite en besogne dans les certitudes consécutives à un enseignement. Vous qualifiez d'impossible des phénomènes que j'ai vu et/ou expérimenté.
C'est vous qui allez vite en besogne

, attention, dans tout mon discours, je ne parle que d'hypnose thérapeutique et oui, je le maintiens, il est impossible de réaliser ce genre de travail dans la rue au milieu des passants. Les phénomènes que je qualifie d'impossible, le sont dans le cadre de l'hypnose thérapeutique, pas forcément dans d'autres types d'hypnose. Ce que je sais de l'hypnose, ça vient de ma formation, de la pratique, de l'échange avec d'autres pratiquants, de ma bibliothèque...ça ne se limite pas aux enseignements de l'EFH.
Cadenas a écrit :J'hypnotise des gens dans la rue.
Et bien, vous avez attendu avant de faire votre coming-out
Cadenas a écrit :Attention, je ne fais pas d'hypnothérapie dans la rue, ce sont davantage des phénomènes d'hypnose de spectacle... Phénomènes qui d'ailleurs fonctionnent bien sans public.

De toute façon les théories de Gustave Lebon sont bien trop datées et un peu moralistes. Si on veut étudier des effets psychologiques qui pourraient être à l'oeuvre pendant un spectacle d'hypnose, mieux vaut se tourner vers les expériences sur le conformisme, l'étiquetage, la soumission librement consentie et d'une façon générale tout ce qui se rattache à la psychologie de l'engagement.
Si ça marche en public, il est clair que ça marchera probablement en solo
Le conformismes, l’étiquetage, la soumission à l'autorité, ont été mis en évidence dans l'étude des phénomènes psychologiques en lien avec le fonctionnement des groupes de taille plus ou moins importante, ce qui peut s'appliquer à un public, une assistance
Les théories de Lebon sont datées mais pas de tout obsolètes, son ouvrage majeur fait partie des bouquins que l'on doit avoir lu dés la première année de psycho. dans le cursus que je suis et dans d'autres ; aprés il faut replacer cet ouvrage dans le contexte de sa parution et au regard de son auteur, Lebon était un élitiste et je conçois que malgré la véracité de ces propos, on peut être mis mal à l'aise par son mépris pour "l'homme de la rue", en tout cas c'est ce qui m'a le plus marqué dans la lecture de cet ouvrage, la lutte des classe est quelque chose d'également présent en filigrane.
Cadenas a écrit :il y a une vraie parenté entre hypnothérapie et hypnose de spectacle. Même en mettant de côté les ahuris comme Mesmer ou de Puységur, on tombe rapidement sur Jean-Martin Charcot, qui était réputé pour la dimension spectaculaire de ses séances publiques. Erickson faisait des démonstrations de groupe ou en public, et s'appuyait sur certains phénomènes de spectacle (hallucination négative, par exemple). Est-ce qu'en évoluant la pratique s'est réellement détachée de ce parallèle? Certains hypnothérapeutes d'aujourd'hui utilisent clairement des inductions et des "convincer" d'hypnose de spectacle...
C'est quoi ce que tu appel des "convincer"?
Je dois te dire également que je n'aime ce terme d'hypnose de spectacle auquel je préfère celui de non thérapeutique.
Il est certain qu'il y a des zones de recouvrement entre hypnose de spectacle et hypnose thérapeutique ; tu cites les techniques d'induction qui sont un très bon exemple, on pourrait citer la focalisation sur un objet (le pendule ou le regard de l'hypnotiseur) ou la saturation sensorielle (principalement visuelle dans le cadre de l'hypnose). Disons qu'en ce qui me concerne, je pense que jusqu'à l'induction, les pratiques mis en œuvre dans les différentes hypnoses peuvent être trés proches et se baser sur des phénomènes communs. Je pense que c'est passé ce stade que les choses divergent qualitativement dans la conduite de la séance. A ce détail prés, que dans l'hypnose thérapeutique, l'entrée et la sortie de la transe hypnotique se font beaucoup plus lentement ; je pense que cela est nécessaire pour obtenir une transe profonde et mais également une réassociation suffisante pour éviter de se retrouver avec des sujets désorientés ou "beurrés", sans que ça soit trés grave c'est à éviter, certaines personnes peuvent trés mal vivre cet état.
Cadenas a écrit :Sinon, je viens de commencer la lecture, qui promet d'être passionnante, d'un ouvrage de Graham Wagstaff qui est un des principaux chercheurs du courant "non-état" de l'hypnose. Dès le début, il questionne la pertinence de réunir toute une gamme de phénomène hétéroclite (il inclue spectacle et thérapie), dans la même appellation.
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J'aime bien l'approche de ce type, je serais également intéressé si tu peux nous en faire un commentaire.